15. - Khien, modestie
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12042020
15. - Khien, modestie
15. Khien : L'HUMILITE
Khouen en haut
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Ken en bas
287. Khien, modestie ; liberté ; l’homme doué a une fin.
15. Khien. nien. « L’Ordre des koua » dit :
287. Khien, modestie ; liberté ; l’homme doué a une fin.
TSHENG TSE. — La modestie comporte une voie naturelle de liberté ; posséder une vertu et ne pas s’en prévaloir, c’est ce qu’on exprime par le mot khien, modestie. Lorsque l’homme se place en pratiquant la modestie et l’humilité, que pourrait il entreprendre qui ne lui présentât pas une voie de liberté ? « L’homme doué a une fin » ; les tendances de l’homme doué le maintiennent dans la modestie et l’humilité ; il pénètre la raison d’être des choses, aussi il met son bonheur dans la loi du ciel et ne se met pas en opposition avec cette loi. Ses qualités intérieures sont solides, de sorte qu’il se retire modestement en laissant les autres se mettre en avant, et ne se vante pas ; il se contente de suivre sa voie avec modestie, et jusqu’à la fin de sa vie il ne change pas. Celui qui s’humilie est vanté et exalté par les hommes ; il se place lui-même dans l’ombre et sa vertu n’en devient que plus visible et éclatante : voilà pourquoi la formule dit que l’homme doué a une fin.
S’il s’agissait d’un homme inférieur, éprouvant un désir il chercherait à le satisfaire par tous les moyens ; possédant une vertu, il s’en prévaudrait en s’en vantant ; bien que quelquefois il puisse s’appliquer avec efforts à la modestie, il ne pourrait cependant pas se contenter de la pratiquer et de la conserver avec fermeté : Il ne pourrait pas « avoir une fin ».
TSHOU HI. — Khien exprime le sens d’avoir et de ne pas s’en prévaloir. Arrêt au-dedans et soumission au dehors : Représentation de l’idée de modestie. La montagne est ce qu’il y a de plus haut et la terre est ce qu’il y a de plus bas : C’est donc que le koua comporte l’idée de se courber et de rester dans l’abaissement : Image symbolique de la modestie. Si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, il jouira de liberté d’action et aura une fin. « Avoir une fin » veut dire se courber d’abord et se redresser ensuite.
288. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Modestie ; liberté ; la voie morale du ciel descend assister et elle éclate et brille ; la voie naturelle de la terre est inférieure et monte pour agir.
289. La voie du ciel est l’extinction de la vanité et l’augmentation de la modestie ; la voie de la terre est la modification de la vanité et l’entraînement de la modestie dans le courant d’action ; les génies et les esprits nuisent à ce qui est plein (suffisance) et favorisent ce qui est modeste ; la voie de l’homme est la haine de ce qui est plein (orgueil, suffisance) et l’estime de la modestie. La modestie est élevée et éclatante ; elle est humble et ne peut être dépassée, c’est la fin de l’homme doué.
290. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : Au milieu de la terre il y a des montagnes modestie ; l’homme doué tend à diminuer ce qui est nombreux et à augmenter ce qui est rare ; il apprécie les êtres et leur étend équitablement son action.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 3)
lien avec lignes mutés :
1.2 / 1.3 / 1.4 / 1.5 / 1.6 / 2.3 / 2.4 / 2.5 / 2.6 / 3.4 / 3.5 / 3.6 / 4.5 / 4.6 / 5.6 /
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2.3.4 / 2.3.5 / 2.3.6 / 2.4.5 / 2.4.6 / 2.5.6 / 3.4.5 / 3.4.6 / 3.5.6 / 4.5.6 /
Khouen en haut
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Ken en bas
287. Khien, modestie ; liberté ; l’homme doué a une fin.
15. Khien. nien. « L’Ordre des koua » dit :
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- TSHENG TSE. — nien. « L’Ordre des koua » dit : « Lorsque l’avoir est grand », ce ne doit pas être une cause de suffisance et c’est pourquoi « le koua tae yeoic », grand avoir, « est suivi du koua khien », « modestie ». Quand l’avoir est grand, il ne faut pas en arriver à la suffisance et à l’orgueil ; il faut absolument rester modeste et se restreindre, de sorte qu’après le koua du « grand avoir », vient immédiatement celui de la « modestie ». Il est composé par le koua simple khouen au dessus et le koua simple ken au dessous : Dans la terre il y a des montagnes. L’essence de la terre c’est l’humilité et l’infériorité ; la montagne est une chose haute et grande ; or, puisqu’elle est placée sous la terre, c’est l’image symbolique de la modestie. Pratiquer les vertus nobles et élevées et se placer au dessous des humbles, donne bien le sens de « modestie ».
287. Khien, modestie ; liberté ; l’homme doué a une fin.
TSHENG TSE. — La modestie comporte une voie naturelle de liberté ; posséder une vertu et ne pas s’en prévaloir, c’est ce qu’on exprime par le mot khien, modestie. Lorsque l’homme se place en pratiquant la modestie et l’humilité, que pourrait il entreprendre qui ne lui présentât pas une voie de liberté ? « L’homme doué a une fin » ; les tendances de l’homme doué le maintiennent dans la modestie et l’humilité ; il pénètre la raison d’être des choses, aussi il met son bonheur dans la loi du ciel et ne se met pas en opposition avec cette loi. Ses qualités intérieures sont solides, de sorte qu’il se retire modestement en laissant les autres se mettre en avant, et ne se vante pas ; il se contente de suivre sa voie avec modestie, et jusqu’à la fin de sa vie il ne change pas. Celui qui s’humilie est vanté et exalté par les hommes ; il se place lui-même dans l’ombre et sa vertu n’en devient que plus visible et éclatante : voilà pourquoi la formule dit que l’homme doué a une fin.
S’il s’agissait d’un homme inférieur, éprouvant un désir il chercherait à le satisfaire par tous les moyens ; possédant une vertu, il s’en prévaudrait en s’en vantant ; bien que quelquefois il puisse s’appliquer avec efforts à la modestie, il ne pourrait cependant pas se contenter de la pratiquer et de la conserver avec fermeté : Il ne pourrait pas « avoir une fin ».
TSHOU HI. — Khien exprime le sens d’avoir et de ne pas s’en prévaloir. Arrêt au-dedans et soumission au dehors : Représentation de l’idée de modestie. La montagne est ce qu’il y a de plus haut et la terre est ce qu’il y a de plus bas : C’est donc que le koua comporte l’idée de se courber et de rester dans l’abaissement : Image symbolique de la modestie. Si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, il jouira de liberté d’action et aura une fin. « Avoir une fin » veut dire se courber d’abord et se redresser ensuite.
288. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Modestie ; liberté ; la voie morale du ciel descend assister et elle éclate et brille ; la voie naturelle de la terre est inférieure et monte pour agir.
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- TSHENG TSE. — Le caractère tsi du texte, traverser, aider, doit être remplacé par le caractère tsi, réunir, joindre. Cette formule éclaire le sens de « modestie jointe à la possibilité de liberté », liberté résultant de la modestie. La voie du ciel, par son éther, descend et se communique en bas, de sorte qu’elle peut transformer et engendrer tous les êtres. Cette voie est éclatante et brillante. « Descendre se joindre », c’est à dire descendre pour s’unir. La voie de la terre étant placée au dessous, il en résulte que son éther monte agir en s’unissant au ciel. Pour toutes deux, c’est par la condition, d’être inférieure ou de descendre qu’il y a liberté (d’union et de production d’un résultat).
TSHOU HI. — Il s’agit de la liberté qu’entraîne nécessairement la modestie.
289. La voie du ciel est l’extinction de la vanité et l’augmentation de la modestie ; la voie de la terre est la modification de la vanité et l’entraînement de la modestie dans le courant d’action ; les génies et les esprits nuisent à ce qui est plein (suffisance) et favorisent ce qui est modeste ; la voie de l’homme est la haine de ce qui est plein (orgueil, suffisance) et l’estime de la modestie. La modestie est élevée et éclatante ; elle est humble et ne peut être dépassée, c’est la fin de l’homme doué.
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- TSHENG TSE. — Il s’agit de l’action du ciel ; ce qui est plein s’annihilera ; ce qui est modeste augmentera. C’est par exemple le cas du soleil et de la lune, de la négativité et de la positivité. Si on en parle au point de vue de la force inhérente à la terre, ce qui est plein et complet s’incline, décline, se modifie et retombe en sens inverse ; ce qui est humble et bas s’étend, déborde se répand, et s’accroît. « Génies et esprits » signifie « les traces visibles de la création et de la transformation ». Leur action nuit et altère ce qui est plein et complet ; elle favorise et aide ce qui est humble et diminué. Toutes les fois que l’excès conduit à la diminution, que ce qui faisait défaut augmente, c’est l’application de ce principe. Les sentiments de l’homme supportent impatiemment et réprouvent la suffisance pleine de soi-même ; ils sont portés à l’amour de l’humilité et de la modestie.
La modestie est la plus parfaite vertu de l’homme, aussi l’homme saint s’explique clairement, pour avertir l’orgueil et encourager la modestie. La modestie est l’humilité et l’abaissement, et cependant sa voie est éminente et grande, éclatante et visible. Bien qu’elle se place soi-même en s’abaissant et en se déprimant, cependant sa vertu est réellement si haute que rien ne peut y être ajouté pour l’augmenter ; c’est là ne pouvoir être dépassée. L’homme doué est au plus haut point sincère dans sa modestie ; cette modestie est constante et ne s’altère point ; elle est définitive, c’est pourquoi elle est éminente et éclatante.
TSHOU HI. — « Modifier » signifie décliner et détériorer ; « entraînement » veut dire réunion en ramenant vers... Lorsque l’homme peut être modeste, si son rang est éminent, sa vertu éclate davantage ; si son rang est inférieur, personne ne peut encore l’y dépasser. C’est par là que l’homme doué « a une fin ».
290. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : Au milieu de la terre il y a des montagnes modestie ; l’homme doué tend à diminuer ce qui est nombreux et à augmenter ce qui est rare ; il apprécie les êtres et leur étend équitablement son action.
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- TSHENG TSE. — L’essence de la terre, c’est l’infériorité et l’abaissement ; la montagne est haute et grande et elle se trouve au milieu de la terre : C’est l’image symbolique de l’humilité et de l’abaissement extérieurs et de l’élévation et de la grandeur concélées au dedans. C’est pour cela que le koua est considéré comme exprimant la modestie. La formule ne dit pas « La montagne est au milieu de la terre » mais elle dit : « Au milieu de la terre il y a des montagnes » ; cela indique que dans l’humilité et l’abaissement se trouvent concélées l’élévation et la gloire. Si elle disait que la gloire et l’élévation sont concélées dans l’humilité et l’abaissement, le style serait défectueux. Il en est partout ainsi dans les formules symboliques, et cela est visible en faisant attention au style. L’homme doué tend à diminuer ce qui est nombreux et à augmenter ce qui est rare ; il apprécie les êtres à leur juste valeur et leur étend équitablement son action.
L’homme doué observe l’image symbolique du koua khien ; une montagne qui se trouve au dessous de la terre, c’est à dire que ce qui est haut est abaissé et que ce qui est bas est élevé ; dans cette image il voit le sens de courber ce qui est élevé, en l’abaissant, et d’élever ce qui est bas, de diminuer ce qui est en excès et d’augmenter ce qui est insuffisant. En étendant ce principe aux choses, il prend et enlève là où il y a beaucoup et il augmente ce qui est peu abondant. Il apprécie le plus ou le moins dans les choses afin que son action soit équitablement répartie et pour atteindre à l’égalité.
TSHOU HI. — Employer l’humilité pour cacher l’élévation, c’est l’image symbolique de la modestie. Diminuer ce qui est abondant et augmenter ce qui est rare, c’est le moyen par lequel il apprécie les besoins des êtres et leurs convenances et par lequel il égalise équitablement son action sur tous. Il diminue ce qui est élevé et augmente ce qui est humble, pour tendre vers l’égalité, et c’est là encore l’idée de modestie exprimée par le mot khien.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 3)
lien avec lignes mutés :
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2.3.4 / 2.3.5 / 2.3.6 / 2.4.5 / 2.4.6 / 2.5.6 / 3.4.5 / 3.4.6 / 3.5.6 / 4.5.6 /
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15. - Khien, modestie :: Commentaires
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15. Khien : L'HUMILITE
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291.Premier trait hexaire : modeste ! modeste ! l’homme doué ! l’employer pour traverser un grand cours d’eau ; présage heureux.
TSHENG TSE. — Le premier trait hexaire emploie la douceur malléable et la soumission, et il se place avec modestie. De plus, il occupe le rang inférieur d’un koua simple, ce qui constitue l’extrême degré dans l’action de se placer avec humilité dans une position inférieure. C’est la modestie dans la modestie, et c’est pourquoi la formule dit : « Modeste ! modeste ! » Celui qui peut agir ainsi, c’est l’homme doué. Se plaçant avec la plus extrême modestie, c’est ce qui attire les sympathies universelles de la foule. Bien qu’il agisse en s’exposant aux difficultés et aux dangers, il n’en éprouve cependant aucun mal ou dommage, à plus forte raison lorsqu’il se trouve dans des circonstances faciles et ordinaires ; en quoi le présage ne serait il pas heureux ? Le premier trait se place avec modestie et il emploie sa douceur à se maintenir dans l’infériorité ; n’est ce pas là un excès de modestie ? Il faut répondre : La douceur se maintenant dans l’infériorité, c’est là le cours ordinaire des choses ; mais il faut uniquement regarder qu’il s’agit de l’extrême modestie, ce qui constitue la modestie dans la modestie, et qu’on ne voit encore rien qui pourrait y constituer un inconvénient.
TSHOU HI. — Employer la douceur et se placer dans un rang inférieur, c’est l’extrême degré de la modestie ; c’est la manière d’agir de l’homme doué. En employant cette voie pour traverser un danger, que pourrait on entreprendre qui ne puisse être accompli ? Aussi, si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, il aura avantage à s’exposer à traverser un grand cours d’eau.
293.Deuxième trait hexaire : modestie renommée ; présage heureux de la perfection.
TSHENG TSE. — Le deuxième trait emploie la douceur et la soumission et se maintient dans la justice ; ceci est considéré comme exprimant que la vertu de la modestie s’accroît en lui. La vertu de la modestie le remplit complètement, de sorte qu’elle paraît à l’intérieur, et qu’elle se manifeste dans son accent et ses paroles comme dans son apparence. C’est pour cela que la formule dit : « modestie renommée ». Occuper le milieu dans un koua simple et posséder la vertu qui correspond exactement à ce rang, c’est posséder les vertus de la justice et de la droiture. C’est pour cela que la formule dit : « présage heureux de la perfection ». Lorsqu’une formule porte les deux termes « perfection » et « présage heureux », il y a des cas où ils sont considérés comme exprimant qu’il y a perfection et, d’ailleurs, présage heureux ; il y en a où ils sont considérés comme exprimant que, si on possède la perfection, ce sera un présage heureux. Dans le cas du second trait hexaire, ces deux termes expriment ce qu’il possède essentiellement par lui-même.
TSHOU HI. — Douceur, soumission, justice et droiture : réputation à cause de la modestie ; droiture et d’ailleurs présage heureux. C’est pourquoi tels sont l’image symbolique et le sens divinatoire.
295.Troisième trait nonaire : l’homme doué méritant et modeste ; il a une fin heureuse.
TSHENG TSE. — Le troisième trait emploie les vertus de l’énergie positive et fait partie de la substance du koua simple inférieur ; c’est à lui que la foule des négativités se rattache, et sa démarche est digne de la situation qu’il occupe. Il est le supérieur entre les inférieurs, c’est donc lui qui, d’en haut, est investi de l’autorité par le prince et qui, d’en bas, est suivi par la foule : c’est celui qui a du mérite par ses efforts et qui s’attache à la vertu de la modestie ; c’est pour cela que la formule dit : « méritant et modeste ». Parmi les anciens, quelques hommes atteignirent à ce niveau : par exemple Tsheou Kong. Personnellement il était à la hauteur des plus hautes charges de l’empire ; il servait un maître jeune et faible ; modeste et digne, sachant se diriger, circonspect et prudent comme maintenu en éveil par une appréhension permanente, on pouvait dire qu’il avait du mérite et savait être modeste. Pouvant être méritant et modeste, il faut encore que l’homme doué pratique cette voie jusqu’à la fin, et alors le présage est heureux.
Or, se complaire dans l’élévation, se réjouir du succès, c’est là le sentiment ordinaire chez les hommes ; ceux qui peuvent être modestes dans les circonstances ordinaires et s’affermir dans cette voie sont rares ; combien, à plus forte raison, ceux qui ont pu s’élever à un rang éminent par leur mérite et leurs efforts ! En supposant même qu’ils apprécient la beauté de la modestie, qu’ils s’efforcent et la pratiquent, tant que le principe inné de la vanité et de la présomption n’est pas annihilé en eux, cette modestie factice ne peut être permanente et durable ; ils voudraient qu’elle fût définitive et ne peuvent y parvenir. L’homme doué seul se contente de marcher avec modestie et condescendance ; c’est là sa conduite constante ; aussi, chez lui, cet état peut durer sans se modifier, et c’est là ce qu’on appelle « avoir une fin » ; ayant une fin, c’est un présage heureux. Le troisième trait nonaire emploie la dureté énergique et se maintient dans la droiture ; c’est celui qui peut persévérer indéfiniment. Les vertus de ce trait sont parfaitement épanouies, aussi la formule symbolique appuie spécialement.
TSHOU HI. — Dans le koua il n’y a qu’une seule positivité, qui occupe le rang supérieur du koua simple inférieur. Dure, énergique et possédant la droiture, c’est vers elle que tendent les traits supérieurs et inférieurs. Elle a du mérite par ses efforts et son zèle et elle peut être modeste ; c’est ce qu’il y a de plus difficile pour l’homme, et c’est pour cela que si cette manière d’être est définitive le présage est heureux. Si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, l’application de ces indications est acquise.
15. Khien
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297.Quatrième trait hexaire : rien sans avantage ; montrer la modestie.
TSHENG TSE. — Le quatrième trait fait partie de la substance du koua simple supérieur ; il est très rapproché de la situation du prince. Le prince représenté par le cinquième trait hexaire emploie aussi la douceur et la modestie pour se diriger et se placer. Le troisième trait nonaire possède un grand mérite et la vertu ; c’est lui que le supérieur investit de l’autorité ; c’est à lui que la foule se rattache ; or, le quatrième se trouvant au-dessus de ce dernier, il convient qu’il soit digne et attentif en servant le prince modeste et vertueux et, en même temps, humble et sans prétention, afin de céder le pas au sujet modeste et actif (représenté par le troisième). S’il se meut, agit, ou fait faire, rien ne sera sans utilité pour montrer et manifester sa propre modestie. Le terme hoei, avant dernier caractère du texte, exprime l’image d’étendre à quelque chose, comme lorsque l’homme montre avec la main. Qu’il se meuve ou reste en repos, qu’il avance ou recule, il doit absolument manifester sa modestie. En effet, c’est qu’il occupe une position où il a beaucoup à craindre et où, de plus, il se trouve au dessus d’un sage sujet.
TSHOU HI. — Douceur et possession de la droiture ; élevé et capable de s’abaisser ; le sens divinatoire est que rien n’est sans avantage. Cependant, placé au dessus du troisième trait nonaire, il était nécessaire que la formule avertît qu’il doit d’autant plus manifester et montrer sa modestie, afin d’enseigner l’idée qu’il ne faut pas oser compter sur soi-même.
299.Cinquième trait hexaire : sans richesse employer le voisinage ; avantage à envahir et à réduire par les armes ; rien sans avantage.
TSHENG TSE. — La richesse est ce qui attire la foule ; les richesses seules sont susceptibles de rassembler les hommes. Le cinquième trait, avec l’éminence de la situation du prince, et s’en tenant à la modestie et à la condescendance dans ses relations avec les inférieurs, c’est à lui que la foule se rallie. Aussi, bien que sans richesse, il peut être entouré et disposer de son voisinage. Voisinage, c’est à dire ce qui est proche ; bien que sans richesse il jouit du voisinage des hommes qui s’approchent de lui. Être le prince et s’attacher à la modestie et à la condescendance, c’est être celui qui rallie tous les cœurs dans l’univers. Mais, cependant, la voie rationnelle ne comporte pas exclusivement la modestie et la douceur ; il faut absolument que l’autorité et la puissance militaire viennent se joindre à ces premières qualités et ce n’est qu’ensuite qu’il est possible d’embrasser et de soumettre tout l’univers.
C’est pour cela qu’il y a avantage à pratiquer l’envahissement et à réduire par la force des armes. L’autorité et la vertu également manifestées, toutes les conditions de la voie du prince sont remplies, et rien n’est sans avantage. En effet, la modestie et la douceur du cinquième trait doivent être en garde contre l’excès de leurs avantages, et c’est pour cela que la formule développe ce sens.
TSHOU HI. — C’est celui qui emploie la douceur pour occuper un rang éminent, qui est élevé et peut être modeste ; c’est pour cela qu’il est considéré comme le symbole de celui qui est sans richesses et qui peut employer son voisinage. En effet, ceux qui le suivent et lui obéissent sont la foule ; s’il reste encore des insoumis, il aura avantage à les réduire par la force des armes et, même dans les autres affaires, rien ne sera sans avantage. Si quelqu’un possède ces vertus le sens divinatoire lui sera applicable.
301.Trait supérieur hexaire : modestie renommée ; avantage à employer l’action des armées ;
vaincre le district et les royaumes.
TSHENG TSE. — Un trait hexaire, employant la douceur, est placé à la plus extrême limite de la douceur et de la soumission. De plus il est placé au sommet du koua qui exprime la modestie ; c’est le dernier degré de la modestie. Puisqu’il pousse la modestie à son comble et qu’inversement il occupe le plus haut rang, c’est qu’il n’a pas encore pu satisfaire ses tendances vers la modestie, de sorte que cette vertu éclate dans ses accents et ses paroles. De plus, la douceur malléable occupant le point culminant de la modestie, elle doit également être manifeste dans les accents et dans l’apparence, et c’est pourquoi la formule dit : « Modestie renommée. » Bien qu’il occupe un terrain qui ne comporte aucune situation définie, qu’il ne soit investi d’aucune charge publique, cependant, même lorsque l’homme agit pour son propre compte, il faut absolument que la douceur et l’énergie se contrebalancent.
Or, le rang supérieur indique le comble de la modestie, de sorte qu’elle est poussée à l’excès et qu’elle devient au contraire un défaut. C’est pour cela que l’avantage consiste à employer l’énergie et la violence pour se corriger soi-même. Le royaume du district, c’est ce qu’il possède en propre : « l’action des armées », c’est à dire l’emploi de l’énergie et de la violence. « Vaincre le royaume du district » veut dire réformer soi-même ce qui lui est propre.
TSHOU HI. — La modestie poussée à son extrême limite est renommée ; c’est ce qui rallie les hommes, de sorte qu’il est possible d’agir en maître. Cependant, à cause de ses caractères physiques de malléabilité, et d’ailleurs dépourvu de situation officielle, il lui est seulement possible de dominer le royaume qui constitue son propre district, et rien de plus.
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291.Premier trait hexaire : modeste ! modeste ! l’homme doué ! l’employer pour traverser un grand cours d’eau ; présage heureux.
TSHENG TSE. — Le premier trait hexaire emploie la douceur malléable et la soumission, et il se place avec modestie. De plus, il occupe le rang inférieur d’un koua simple, ce qui constitue l’extrême degré dans l’action de se placer avec humilité dans une position inférieure. C’est la modestie dans la modestie, et c’est pourquoi la formule dit : « Modeste ! modeste ! » Celui qui peut agir ainsi, c’est l’homme doué. Se plaçant avec la plus extrême modestie, c’est ce qui attire les sympathies universelles de la foule. Bien qu’il agisse en s’exposant aux difficultés et aux dangers, il n’en éprouve cependant aucun mal ou dommage, à plus forte raison lorsqu’il se trouve dans des circonstances faciles et ordinaires ; en quoi le présage ne serait il pas heureux ? Le premier trait se place avec modestie et il emploie sa douceur à se maintenir dans l’infériorité ; n’est ce pas là un excès de modestie ? Il faut répondre : La douceur se maintenant dans l’infériorité, c’est là le cours ordinaire des choses ; mais il faut uniquement regarder qu’il s’agit de l’extrême modestie, ce qui constitue la modestie dans la modestie, et qu’on ne voit encore rien qui pourrait y constituer un inconvénient.
TSHOU HI. — Employer la douceur et se placer dans un rang inférieur, c’est l’extrême degré de la modestie ; c’est la manière d’agir de l’homme doué. En employant cette voie pour traverser un danger, que pourrait on entreprendre qui ne puisse être accompli ? Aussi, si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, il aura avantage à s’exposer à traverser un grand cours d’eau.
- 292:
- 292.Modeste ! modeste ! l’homme doué ; il s’abaisse pour se diriger.
TSHENG TSE. — « Modeste ! modeste ! » extrême degré de la modestie. Cette formule exprime que l’homme doué emploie la voie de la modestie et de l’humilité et se place en conséquence. Les termes du texte tse mou veulent dire « se placer ». Le Shi king dit : Tse mou houei thi : Revenir de soi-même dans l’herbe jaune et fraîche.
293.Deuxième trait hexaire : modestie renommée ; présage heureux de la perfection.
TSHENG TSE. — Le deuxième trait emploie la douceur et la soumission et se maintient dans la justice ; ceci est considéré comme exprimant que la vertu de la modestie s’accroît en lui. La vertu de la modestie le remplit complètement, de sorte qu’elle paraît à l’intérieur, et qu’elle se manifeste dans son accent et ses paroles comme dans son apparence. C’est pour cela que la formule dit : « modestie renommée ». Occuper le milieu dans un koua simple et posséder la vertu qui correspond exactement à ce rang, c’est posséder les vertus de la justice et de la droiture. C’est pour cela que la formule dit : « présage heureux de la perfection ». Lorsqu’une formule porte les deux termes « perfection » et « présage heureux », il y a des cas où ils sont considérés comme exprimant qu’il y a perfection et, d’ailleurs, présage heureux ; il y en a où ils sont considérés comme exprimant que, si on possède la perfection, ce sera un présage heureux. Dans le cas du second trait hexaire, ces deux termes expriment ce qu’il possède essentiellement par lui-même.
TSHOU HI. — Douceur, soumission, justice et droiture : réputation à cause de la modestie ; droiture et d’ailleurs présage heureux. C’est pourquoi tels sont l’image symbolique et le sens divinatoire.
- 294:
- 294.Modestie renommée ; présage heureux de la perfection ; le coeur juste le possède.
TSHENG TSE. — La vertu de modestie du second trait provient de l’extrême sincérité accumulée en lui, et par laquelle elle se manifeste dans ses accents et ses paroles. C’est ce qu’un cœur juste possède naturellement et ce n’est pas le résultat d’un effort.
295.Troisième trait nonaire : l’homme doué méritant et modeste ; il a une fin heureuse.
TSHENG TSE. — Le troisième trait emploie les vertus de l’énergie positive et fait partie de la substance du koua simple inférieur ; c’est à lui que la foule des négativités se rattache, et sa démarche est digne de la situation qu’il occupe. Il est le supérieur entre les inférieurs, c’est donc lui qui, d’en haut, est investi de l’autorité par le prince et qui, d’en bas, est suivi par la foule : c’est celui qui a du mérite par ses efforts et qui s’attache à la vertu de la modestie ; c’est pour cela que la formule dit : « méritant et modeste ». Parmi les anciens, quelques hommes atteignirent à ce niveau : par exemple Tsheou Kong. Personnellement il était à la hauteur des plus hautes charges de l’empire ; il servait un maître jeune et faible ; modeste et digne, sachant se diriger, circonspect et prudent comme maintenu en éveil par une appréhension permanente, on pouvait dire qu’il avait du mérite et savait être modeste. Pouvant être méritant et modeste, il faut encore que l’homme doué pratique cette voie jusqu’à la fin, et alors le présage est heureux.
Or, se complaire dans l’élévation, se réjouir du succès, c’est là le sentiment ordinaire chez les hommes ; ceux qui peuvent être modestes dans les circonstances ordinaires et s’affermir dans cette voie sont rares ; combien, à plus forte raison, ceux qui ont pu s’élever à un rang éminent par leur mérite et leurs efforts ! En supposant même qu’ils apprécient la beauté de la modestie, qu’ils s’efforcent et la pratiquent, tant que le principe inné de la vanité et de la présomption n’est pas annihilé en eux, cette modestie factice ne peut être permanente et durable ; ils voudraient qu’elle fût définitive et ne peuvent y parvenir. L’homme doué seul se contente de marcher avec modestie et condescendance ; c’est là sa conduite constante ; aussi, chez lui, cet état peut durer sans se modifier, et c’est là ce qu’on appelle « avoir une fin » ; ayant une fin, c’est un présage heureux. Le troisième trait nonaire emploie la dureté énergique et se maintient dans la droiture ; c’est celui qui peut persévérer indéfiniment. Les vertus de ce trait sont parfaitement épanouies, aussi la formule symbolique appuie spécialement.
TSHOU HI. — Dans le koua il n’y a qu’une seule positivité, qui occupe le rang supérieur du koua simple inférieur. Dure, énergique et possédant la droiture, c’est vers elle que tendent les traits supérieurs et inférieurs. Elle a du mérite par ses efforts et son zèle et elle peut être modeste ; c’est ce qu’il y a de plus difficile pour l’homme, et c’est pour cela que si cette manière d’être est définitive le présage est heureux. Si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, l’application de ces indications est acquise.
- 296:
- 296.L’homme doué méritant et modeste ; les peuples innombrables se soumettent.
TSHENG TSE. — L’homme doué capable d’efforts et de modestie est celui que la foule des peuples exalte et à qui elle se soumet. Les « formules annexées » disent : « Être capable d’efforts et ne pas s’en vanter, avoir du mérite et ne pas s’en faire une vertu, c’est le comble de la grandeur d’âme » ; cela est dit au sujet de celui qui, nonobstant son mérite, s’abaisse devant les hommes. Dans cette citation le terme vertu (s’en faire une vertu) exprime l’idée de s’exalter. Le Li ki parle de la dignité et de la modestie et dit que celle ci conduit à la dignité dans l’observation des devoirs de la situation occupée. Avoir du zèle et ne pas s’en prévaloir et s’en vanter, avoir du mérite et ne pas s’en faire une vertu, c’est l’extrême développement de la générosité et de la grandeur de la vertu. Il s’agit, ayant du mérite par le zèle et la grandeur des efforts tentés, de se montrer modeste en s’abaissant soi-même devant les hommes. Dans la vertu on appelle cette qualité la perfection. Dans les actions extérieures on l’appelle dignité.
Si on en parle au point de vue de la vertu, c’est son extrême épanouissement ; si on en parle au point de vue des règles rituelles qu’on doit observer en se plaçant, ce sera l’extrême dignité dans la contenance ; c’est là ce qu’on appelle la modestie. Mais cette modestie, on dit que c’est elle qui conduit à la dignité dans la contenance pour observer les devoirs de la situation occupée. Observer, c’est maintenir en pratiquant. Produisant la dignité et l’humilité pour observer les devoirs de la situation, il en résulte que malgré l’élévation il n’y a point de péril, que le cœur est plein de cette vertu sans qu’elle dégénère en vanité, et c’est par là que le présage peut être définitivement heureux. Mais si l’homme doué pratique la modestie, c’est parce que telle est sa manière d’être constante ; ce n’est point pour garantir sa situation qu’il agit ainsi ; cependant il est question de conserver une situation (observer les devoirs de la situation) ; en effet, pouvoir atteindre à la dignité, c’est ce qui permet de conserver la situation et cela exprime que telle est la voie rationnelle de la modestie. Si on disait qu’en faisant le bien on acquiert la renommée, comment supposerait on que l’homme doit faire le bien pour acquérir la renommée ! Ce serait comme si on disait que la renommée est le mobile qui fait faire le bien.
15. Khien
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297.Quatrième trait hexaire : rien sans avantage ; montrer la modestie.
TSHENG TSE. — Le quatrième trait fait partie de la substance du koua simple supérieur ; il est très rapproché de la situation du prince. Le prince représenté par le cinquième trait hexaire emploie aussi la douceur et la modestie pour se diriger et se placer. Le troisième trait nonaire possède un grand mérite et la vertu ; c’est lui que le supérieur investit de l’autorité ; c’est à lui que la foule se rattache ; or, le quatrième se trouvant au-dessus de ce dernier, il convient qu’il soit digne et attentif en servant le prince modeste et vertueux et, en même temps, humble et sans prétention, afin de céder le pas au sujet modeste et actif (représenté par le troisième). S’il se meut, agit, ou fait faire, rien ne sera sans utilité pour montrer et manifester sa propre modestie. Le terme hoei, avant dernier caractère du texte, exprime l’image d’étendre à quelque chose, comme lorsque l’homme montre avec la main. Qu’il se meuve ou reste en repos, qu’il avance ou recule, il doit absolument manifester sa modestie. En effet, c’est qu’il occupe une position où il a beaucoup à craindre et où, de plus, il se trouve au dessus d’un sage sujet.
TSHOU HI. — Douceur et possession de la droiture ; élevé et capable de s’abaisser ; le sens divinatoire est que rien n’est sans avantage. Cependant, placé au dessus du troisième trait nonaire, il était nécessaire que la formule avertît qu’il doit d’autant plus manifester et montrer sa modestie, afin d’enseigner l’idée qu’il ne faut pas oser compter sur soi-même.
- 298:
- 298.Rien sans avantage ; montrer ta modestie ; ne pas enfreindre les préceptes.
TSHENG TSE. — La modestie, chez chaque homme, doit s’étendre jusqu’à une certaine limite, et cette limite ne doit pas être dépassée. Ainsi, par exemple, le cinquième trait hexaire agit parfois en envahissant et en réduisant par les armes. Pour le quatrième trait, seul, comme il est placé sur un terrain proche du souverain, tenant compte de ce qu’il est au dessus d’un sujet méritant, il en résulte que quoi qu’il fasse ou de quelque manière qu’il se meuve, il n’est jamais sans avantage pour lui de manifester sa modestie. Du moment où il agira ainsi, il sera d’accord avec les règles et les principes, et c’est pourquoi la formule dit : « Ne pas enfreindre les principes » ; cela exprime qu’il atteint la mesure convenable.
TSHOU HI. — Cela exprime qu’il ne saurait être trop modeste.
299.Cinquième trait hexaire : sans richesse employer le voisinage ; avantage à envahir et à réduire par les armes ; rien sans avantage.
TSHENG TSE. — La richesse est ce qui attire la foule ; les richesses seules sont susceptibles de rassembler les hommes. Le cinquième trait, avec l’éminence de la situation du prince, et s’en tenant à la modestie et à la condescendance dans ses relations avec les inférieurs, c’est à lui que la foule se rallie. Aussi, bien que sans richesse, il peut être entouré et disposer de son voisinage. Voisinage, c’est à dire ce qui est proche ; bien que sans richesse il jouit du voisinage des hommes qui s’approchent de lui. Être le prince et s’attacher à la modestie et à la condescendance, c’est être celui qui rallie tous les cœurs dans l’univers. Mais, cependant, la voie rationnelle ne comporte pas exclusivement la modestie et la douceur ; il faut absolument que l’autorité et la puissance militaire viennent se joindre à ces premières qualités et ce n’est qu’ensuite qu’il est possible d’embrasser et de soumettre tout l’univers.
C’est pour cela qu’il y a avantage à pratiquer l’envahissement et à réduire par la force des armes. L’autorité et la vertu également manifestées, toutes les conditions de la voie du prince sont remplies, et rien n’est sans avantage. En effet, la modestie et la douceur du cinquième trait doivent être en garde contre l’excès de leurs avantages, et c’est pour cela que la formule développe ce sens.
TSHOU HI. — C’est celui qui emploie la douceur pour occuper un rang éminent, qui est élevé et peut être modeste ; c’est pour cela qu’il est considéré comme le symbole de celui qui est sans richesses et qui peut employer son voisinage. En effet, ceux qui le suivent et lui obéissent sont la foule ; s’il reste encore des insoumis, il aura avantage à les réduire par la force des armes et, même dans les autres affaires, rien ne sera sans avantage. Si quelqu’un possède ces vertus le sens divinatoire lui sera applicable.
- 300:
- 300.Avantage à envahir et à réduire par les armes ; vaincre les insoumis.
TSHENG TSE. — Vaincre par les armes ceux que les actions vertueuses, la modestie et la bienveillance n’ont pu soumettre. Envers ceux que les actions vertueuses ne peuvent soumettre, si on n’emploie pas l’autorité et la force des armes, comment sera t il possible de pacifier et de gouverner l’univers ? Ce ne serait plus là la voie rationnelle du prince ; ce ,trait l’excès dans la modestie.
301.Trait supérieur hexaire : modestie renommée ; avantage à employer l’action des armées ;
vaincre le district et les royaumes.
TSHENG TSE. — Un trait hexaire, employant la douceur, est placé à la plus extrême limite de la douceur et de la soumission. De plus il est placé au sommet du koua qui exprime la modestie ; c’est le dernier degré de la modestie. Puisqu’il pousse la modestie à son comble et qu’inversement il occupe le plus haut rang, c’est qu’il n’a pas encore pu satisfaire ses tendances vers la modestie, de sorte que cette vertu éclate dans ses accents et ses paroles. De plus, la douceur malléable occupant le point culminant de la modestie, elle doit également être manifeste dans les accents et dans l’apparence, et c’est pourquoi la formule dit : « Modestie renommée. » Bien qu’il occupe un terrain qui ne comporte aucune situation définie, qu’il ne soit investi d’aucune charge publique, cependant, même lorsque l’homme agit pour son propre compte, il faut absolument que la douceur et l’énergie se contrebalancent.
Or, le rang supérieur indique le comble de la modestie, de sorte qu’elle est poussée à l’excès et qu’elle devient au contraire un défaut. C’est pour cela que l’avantage consiste à employer l’énergie et la violence pour se corriger soi-même. Le royaume du district, c’est ce qu’il possède en propre : « l’action des armées », c’est à dire l’emploi de l’énergie et de la violence. « Vaincre le royaume du district » veut dire réformer soi-même ce qui lui est propre.
TSHOU HI. — La modestie poussée à son extrême limite est renommée ; c’est ce qui rallie les hommes, de sorte qu’il est possible d’agir en maître. Cependant, à cause de ses caractères physiques de malléabilité, et d’ailleurs dépourvu de situation officielle, il lui est seulement possible de dominer le royaume qui constitue son propre district, et rien de plus.
- 302:
- 302.Modestie renommée ; tendances pas encore satisfaites. Possibilité de l’emploi de l’action des armées ; vaincre le district et les royaumes.
TSHENG TSE. — La modestie est poussée à l’extrême limite et il occupe le rang supérieur ; ses tendances qui lui font désirer d’être modeste ne sont pas encore satisfaites, de sorte qu’il ne peut dominer la force des circonstances et qu’il arrive à la renommée. Bien qu’il ne corresponde pas à sa situation, du moment où la modestie est excessive, il convient qu’il réforme ce qui lui est propre par l’énergie et la violence, et c’est pour cela
que la formule dit : « Avantage à employer les armées (ou à agir en maître), pour vaincre le royaume constitué par son district. »
TSHOU HI. — Douceur malléable négative sans situation ; aptitudes et force insuffisantes ; aussi ses tendances ne peuvent pas encore prévaloir, et il en arrive à l’emploi des armées. Mais elles sont cependant juste suffisantes pour gouverner son propre district, sans rien pouvoir au delà.
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