16. - Yu, satisfaction
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12042020
16. - Yu, satisfaction
16. Yu : L'ENTHOUSIASME
Tshen en haut
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Khouen en bas
303. Yu, paix, avantage à instituer des feudataires et dans l’action des armées.
YU. « L’Ordre des koua » dit :
303. Yu, paix, avantage à instituer des feudataires et dans l’action des armées.
TSHENG TSE. — Paix ; soumission et mouvement : tel est le sens du koua yu. L’avantage se rapporte à l’institution de feudataires et à l’action des armées. Or, instituer des feudataires, c’est planter une haie d’arbres autour du trône pour le protéger, et c’est le moyen d’assurer en même temps la paix de l’univers. Si tous les feudataires sont cordiaux et obéissants, il en résultera que la masse des peuples se soumettra volontiers à la levée des troupes et des armées ; tous les cœurs étant pleins de concorde et de soumission, ces armées obéiront avec soumission et il y aura succès. C’est pour cela que la voie de la satisfaction et de la paix est avantageuse pour l’établissement de feudataires et l’action des armées. Ou bien encore, c’est l’image symbolique de en haut mouvement, et en bas soumission : tous les feudataires suivant le roi et des armées se soumettant à leurs ordres. Régir tous les états, rassembler de grandes multitudes, les amener à se soumettre et à obéir, serait impossible sans concorde et satisfaction de toutes parts.
TSHOU HI. — Yu ; concorde et joie ; lorsque le cœur de l’homme est disposé à la concorde et à la joie, il est disposé à répondre sympathiquement au supérieur. Le quatrième trait nonaire est runique positivité du toua ; les traits supérieurs et inférieurs lui correspondent sympathiquement ; ses tendances peuvent prévaloir. De plus, la rencontre du koua simple khouen par le koua simple tshen est considérée comme constituant la soumission dans le mouvement, et c’est pourquoi le koua est appelé yu, tandis que le sens divinatoire est qu’il y a avantage à établir des princes et à employer les armées.
304. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Yu ; la dureté énergique correspond sympathiquement et ses tendances agissent ; soumission dans le mouvement : paix et satisfaction.
305. Satisfaction et soumission dans le mouvement ; c’est pourquoi le ciel et la terre l’imitent, et à plus forte raison l’établissement des feudataires et l’action des armées.
306. Le ciel et la terre se meuvent avec soumission ; c’est pourquoi le soleil et la lune ne varient point accidentellement et les quatre saisons ne sont jamais interverties. L’homme saint se meut avec soumission, et alors les lois pénales et les châtiments sont clairs et le peuple s’y soumet. Combien sont vastes les moments et le sens indiqués par le koua yu !
307. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : La foudre sort de terre et éclate ; satisfaction ; les premiers rois inventèrent la musique pour célébrer la vertu ; parfaite elle était offerte au souverain suprême, pour assister leurs ancêtres.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 6)
lien avec lignes mutés :
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1.2.3 / 1.2.4 / 1.2.5 / 1.2.6 / 1.3.4 / 1.3.5 / 1.3.6 / 1.4.5 / 1.4.6 / 1.5.6 /
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Tshen en haut
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Khouen en bas
303. Yu, paix, avantage à instituer des feudataires et dans l’action des armées.
YU. « L’Ordre des koua » dit :
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- TSHENG TSE. — YU. « L’Ordre des koua » dit : « L’avoir étant grand, et pouvant être modeste, il y a nécessairement satisfaction, aussi le koua khien est suivi du koua yu. » L’ordre est déduit du sens des deux koua précédents. Du moment où l’avoir est déjà grand et qu’on peut cependant être modeste, on doit en éprouver de la satisfaction et du contentement. Ce koua est constitué par le koua simple tshen, en haut, et le koua simple khouen, en bas. C’est l’image symbolique du mouvement avec soumission ; se mouvoir avec soumission et concorde, c’est ce qui produit la satisfaction. Le quatrième trait nonaire est celui de qui dépend le mouvement ; celui à qui la troupe des négativités supérieures et inférieures correspond avec une égale sympathie.
Le koua simple khouen lui est de plus soumis avec obéissance ; c’est employer le mouvement et jouir de la sympathie des supérieurs et des inférieurs, c’est pour cela que ce koua est considéré comme exprimant le sens de concorde et satisfaction. Si on en parle d’après les deux images symboliques, la foudre éclate et sort au dessus de la terre ; la positivité commence par être cachée dans la terre, puis vient le mouvement et elle sort hors de la terre en faisant éclater le bruit, enfin elle s’étend librement avec concorde et tranquillité. C’est pour cela que le koua est appelé yu.
303. Yu, paix, avantage à instituer des feudataires et dans l’action des armées.
TSHENG TSE. — Paix ; soumission et mouvement : tel est le sens du koua yu. L’avantage se rapporte à l’institution de feudataires et à l’action des armées. Or, instituer des feudataires, c’est planter une haie d’arbres autour du trône pour le protéger, et c’est le moyen d’assurer en même temps la paix de l’univers. Si tous les feudataires sont cordiaux et obéissants, il en résultera que la masse des peuples se soumettra volontiers à la levée des troupes et des armées ; tous les cœurs étant pleins de concorde et de soumission, ces armées obéiront avec soumission et il y aura succès. C’est pour cela que la voie de la satisfaction et de la paix est avantageuse pour l’établissement de feudataires et l’action des armées. Ou bien encore, c’est l’image symbolique de en haut mouvement, et en bas soumission : tous les feudataires suivant le roi et des armées se soumettant à leurs ordres. Régir tous les états, rassembler de grandes multitudes, les amener à se soumettre et à obéir, serait impossible sans concorde et satisfaction de toutes parts.
TSHOU HI. — Yu ; concorde et joie ; lorsque le cœur de l’homme est disposé à la concorde et à la joie, il est disposé à répondre sympathiquement au supérieur. Le quatrième trait nonaire est runique positivité du toua ; les traits supérieurs et inférieurs lui correspondent sympathiquement ; ses tendances peuvent prévaloir. De plus, la rencontre du koua simple khouen par le koua simple tshen est considérée comme constituant la soumission dans le mouvement, et c’est pourquoi le koua est appelé yu, tandis que le sens divinatoire est qu’il y a avantage à établir des princes et à employer les armées.
304. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Yu ; la dureté énergique correspond sympathiquement et ses tendances agissent ; soumission dans le mouvement : paix et satisfaction.
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- TSHENG TSE. — « La dureté énergique correspond sympathiquement » est une expression qui indique que le quatrième trait est celui à qui la troupe des traits négatifs est sympathique ; la dureté énergique possède les sympathies de la foule. « Les tendances agissent », c’est à dire que les tendances de la positivité sont de la faire agir en montant. Elle se meut au dessus comme au dessous, tous suivent avec obéissance ; ses tendances peuvent agir. « Soumission dans le mouvement, paix et satisfaction » : Le koua simple tshen exprime le mouvement et le koua simple khouen la soumission, cela est considéré comme constituant le mouvement avec soumission à la raison d’être des choses, ou la soumission à cette raison suivie de mouvement. C’est encore considéré comme exprimant le mouvement suivi de la soumission de la foule, et c’est toujours par là qu’il y a paix et satisfaction.
TSHOU HI. — Explication du sens du nom du koua au moyen de la substance de ce koua et des vertus des koua simples qui le composent.
305. Satisfaction et soumission dans le mouvement ; c’est pourquoi le ciel et la terre l’imitent, et à plus forte raison l’établissement des feudataires et l’action des armées.
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- TSHENG TSE. — Puisqu’il y a satisfaction et soumission dans le mouvement, il en résulte que le ciel et la terre y acquiescent et ne s’y opposent point ; à plus forte raison, dans le cas d’établissement de feudataires et d’action des armées, comment la même soumission ne se rencontrerait elle pas ? La voie du ciel et de la terre, c’est la raison d’être de la foule des êtres et des choses ; ce n’est rien autre chose que l’extrême soumission. C’est à cause de cela que le grand homme précède le ciel, suit le ciel, sans que celui-ci le démente ; ce n’est encore rien autre que la simple soumission à la raison d’être.
TSHOU HI. — Explication de la formule du koua au moyen des vertus des deux koua simples.
306. Le ciel et la terre se meuvent avec soumission ; c’est pourquoi le soleil et la lune ne varient point accidentellement et les quatre saisons ne sont jamais interverties. L’homme saint se meut avec soumission, et alors les lois pénales et les châtiments sont clairs et le peuple s’y soumet. Combien sont vastes les moments et le sens indiqués par le koua yu !
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- TSHENG TSE. — Nouvelles définitions explicatives de la voie du mouvement avec soumission. Dans la translation du ciel et de la terre, c’est parce que ce mouvement est harmonique (parce qu’il a lieu avec soumission), qu’il ne survient ni erreur, ni variation accidentelle dans la mesure des jours et des mois, et que le cours des quatre saisons n’est jamais altéré, ni troublé. L’homme saint se meut avec soumission, aussi, les règles fondamentales qu’il pose sont correctes, et le peuple s’élève vers le bien ; les lois pénales et les châtiments sont clairs et simples, et la foule du peuple s’y soumet. Ceci définit déjà la voie de la soumission avec satisfaction. Cependant, le thème est inépuisable ; les mots sont épuisés que l’idée reste encore indéfinie. C’est pour cela que le texte récapitule le sujet dans une exclamation admirative : « Combien sont vastes les moments et le sens indiqués par le koua yu ! » Et cela, pour que l’homme analyse et apprécie la raison d’être du sujet ; pour qu’il s’en imprègne et le connaisse parfaitement.
Les mots « moments » et « sens », désignent les moments et les sens indiqués par le koua yu. Dans les divers koua, lorsque le mot « grand » est employé comme qualificatif des mots « sens » et « moment », c’est toujours une exclamation admirative sur la grandeur de l’étendue et de la portée de ces mots. Tel est le cas pour le koua yu et les dix koua qui suivent : dans les koua yu (16), thouen (33), kieou (44), lu (56), il s’agit du sens et du moment ; dans les koua khan (29), khouei (38), hien (39), il s’agit de l’emploi du moment ; dans les koua yi (27), tae kuo (28), kiae (40), ho (49), il s’agit du moment, et dans chaque cas au sujet de ce qu’ils ont de grand.
TSHOU HI. — Dernières conséquences et exclamation sur la grandeur.
307. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : La foudre sort de terre et éclate ; satisfaction ; les premiers rois inventèrent la musique pour célébrer la vertu ; parfaite elle était offerte au souverain suprême, pour assister leurs ancêtres.
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- TSHENG TSE. — La foudre, c’est l’éther positif, qui surgit et éclate ; la négativité et la positivité qui se choquent et produisent le bruit. La positivité commence par être ployée et enfermée dans la terre ; survient le mouvement, et elle sort de terre, éclate et ébranle. D’abord cachée et accumulée, survient le moment où elle surgit et éclate en se répandant librement et en produisant la concorde et la paix. C’est pour cela que ce koua est appelé ru et considéré comme exprimant la paix et la satisfaction. Le koua simple khouen exprime la soumission passive ; le koua simple tshen exprime le fait de se manifester brusquement au dehors ; la concorde et la soumission accumulées au dedans, éclatant en bruit, ou son ; c’est l’image symbolique de la musique.
Les premiers rois voyant la foudre sortir de terre et éclater et considérant l’image symbolique de l’harmonie, ou accord, se manifestant dans le son, firent de la musique pour célébrer et illustrer le mérite et la vertu ; la perfection en était telle qu’ils la consacraient au souverain suprême, et ils la présentaient au nom de leurs ancêtres. Le caractère yin du texte signifie perfection achevée ; dans le Li king on trouve ce caractère dans une expression qui signifie « parfait développement ». Consacrer au souverain suprême, assister les ancêtres, indique le comble de la perfection.
TSHOU HI. — La foudre sort de la terre et éclate : comble de l’accord. Les premiers rois inventèrent la musique. Outre que le son est symbolisé, le sens est aussi relevé. Yin, perfection achevée.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 6)
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308.Premier trait hexaire : satisfaction bruyante, présage malheureux.
TSHENG TSE. — Le premier trait hexaire emploie la douceur malléable de la négativité et occupe le rang inférieur ; le quatrième est le maître du koua yu, c’est à dire celui de qui dépend la satisfaction, et lui correspond sympathiquement : donc le troisième est l’homme inférieur sans justice ni droiture, qui se place pour sa propre satisfaction et qui jouit de la faveur du supérieur. Ses tendances et ses idées sont au plus haut point présomptueuses ; il ne sait pas maîtriser sa satisfaction, au point qu’elle éclate dans ses accents et ses paroles. Étant léger et vaniteux à un tel point, il doit en arriver au malheur. Le terme ming, troisième caractère du texte, exprime la manifestation par le son.
TSHOU HI. — Homme inférieur, doux et négatif ; en haut il est accueilli par un soutien puissant ; le moment lui est favorable et il dirige les affaires, aussi il ne domine pas sa satisfaction et il la manifeste lui-même bruyamment. C’est une voie qui conduit au malheur, et c’est pour cela que tel est le sens divinatoire. Le nom que porte le koua exprime essentiellement la paix et la joie ; cependant la formule du koua (n° 303) donne le sens de joie de la foule et les formules des traits, à l’exception de celle du quatrième trait nonaire qui suit le sens de la formule du koua, donnent toutes le sens de satisfaction personnelle ; c’est de là que dépend la différence entre le bonheur et le malheur présagés.
310.Deuxième trait hexaire : solidité de la pierre ; ne pas attendre au dernier jour, présage heureux de la perfection.
TSHENG TSE. — En s’abandonnant à la voie de la satisfaction, l’excès amène la perte de la droiture, et c’est pourquoi parmi les divers traits du koua yu, la plupart ne possèdent pas la droiture et leurs aptitudes sont conformes au moment. Un seul trait, le second trait hexaire, est placé selon la justice et la droiture ; de plus il est sans correspondance sympathique, ce qui constitue l’image symbolique de l’observation attentive de soi-même. En présence d’un moment de satisfaction, lui seul peut s’observer et se maintenir avec justice et droiture : C’est ce qu’on peut appeler la fermeté dans l’isolement et cela exprime que ses principes sont fermes comme la solidité de la pierre. « Solidité de la pierre », solidité telle que celle de la pierre. Lorsque l’homme est dans la satisfaction et le plaisir, son cœur s’y complaît, de sorte que petit à petit il en arrive, en se laissant aller à suivre ses tendances, jusqu’à la passion des jouissances et sans pouvoir s’arrêter dans cette voie.
Le second trait se garde par la justice et la droiture, sa fermeté est comme celle de la pierre ; la rapidité avec laquelle il refoule ses passions est telle qu’il n’attend pas pour cela la fin du jour ; c’est pour cela que sa droiture est parfaite et le présage heureux. Étant placé au milieu des plaisirs, on ne doit pas s’y adonner avec sécurité et pendant longtemps ; autrement, au bout d’une durée prolongée, la force morale sera énervée et on sera comme noyé dans les plaisirs. Lorsque les choses se passent comme dans le cas du second trait, c’est ce qu’on peut appeler : « Voir la cause initiale au début de son action et agir. » Fou Tse s’appuie sur cette propriété qu’a le second trait de discerner l’origine, et il développe dans ses derniers détails la voie rationnelle de la connaissance des causes initiales. Il dit : « Connaître les causes initiales, n’est ce pas là le génie ? L’homme doué s’allie au dessus de lui sans flatterie ; il s’allie au dessous de lui sans mépris ; c’est qu’il connaît la cause initiale, ou origine des effets. Cette cause initiale, c’est la transition insensible du repos au mouvement.
C’est voir à l’avance le présage heureux. L’homme doué voit la cause initiale et il agit ; il n’attend pas la fin du jour. Le Yi king dit : Solidité de la pierre, ne pas attendre la fin du jour, présage heureux de la pureté ; étant ferme comme la pierre, à quoi bon attendre la fin du jour ? il comprend sur le champ et se décide. L’homme doué connaît ce qui est minime et subtil et il connaît aussi ce qui est manifeste ; il connaît la douceur, comme il connaît l’énergie. Il est celui sur qui la foule innombrable a les yeux fixés. Or, voir l’origine des choses dans le moment insaisissable de la naissance de leur cause, c’est avoir le génie transcendant. L’homme doué monte s’allier sans devenir flatteur ; il descend s’allier sans devenir méprisant : en effet il connaît la cause initiale, s’il ne la connaissait pas, il se laisserait aller jusqu’à l’excès sans s’arrêter. Les relations avec les supérieurs doivent être basées sur la dignité et la modestie, de sorte que l’excès serait la flatterie. Les relations avec les inférieurs doivent être basées sur l’aménité et la facilité dans les formes, de sorte que l’excès serait le mépris hautain. Mais l’homme doué regarde dans l’imperceptible origine de sorte qu’il n’en arrive pas aux excès.
Ce qu’on appelle origine insensible des causes, c’est la première naissance du commencement du mouvement ; le germe du bonheur ou du malheur y est déjà visible mais n’est pas encore manifesté. Pour ne parler que du présage heureux, si on sait le voir à l’avance, comment pourrait on craindre le retour du malheur ? L’homme doué est intelligent et perspicace ; il voit la cause insensible des choses, de sorte qu’il peut se maintenir ferme comme la pierre. Du moment où il s’observe et se garde avec fermeté, il n’est jamais perplexe et juge clairement ; il voit la cause dans son germe et il se meut ; pourquoi attendrait il la fin du jour ? » Se décider, c’est distinguer ; il est bien évident qu’il distingue, discerne et se décide ensuite. Les expressions « subtil » et « manifeste », « douceur » et « énergie » font opposition entre elles ; l’homme doué voit ce qui est subtil de sorte qu’il connaît ce qui sera manifeste ; il voit la douceur, de sorte qu’il y reconnaît l’énergie. Connaître ainsi les causes initiales, c’est ce qui fait que la foule a les yeux tournés vers lui, aussi c’est pour cela que vient l’exclamation admirative : « Il est celui sur qui la foule des hommes a les regards fixés ! »
TSHOU HI. — Bien que la satisfaction (yu) résulte principalement du plaisir, cependant elle perd facilement les hommes, qui se noient dans la volupté ; cet affaiblissement résultant de l’abandon dans l’enivrement du plaisir devient au contraire une cause de chagrin. Dans le koua il n’y a que ce seul trait qui possède la justice et la droiture ; c’est donc que le trait supérieur et les traits inférieurs sont noyés dans la satisfaction et que, seul, il peut se garder et se préserver par la justice et la droiture. Sa fermeté est comme celle de la pierre ; sa vertu est calme et tranquille, mais solide et inébranlable, de sorte que sa pensée et ses prévisions se résolvent en jugements clairs. Il n’attend pas la fin du jour et il voit l’origine insaisissable de la cause de chaque chose. La « Grande étude » dit : « Le calme de l’esprit permet la méditation ; par la méditation on peut arriver au but » ; cette pensée correspond exactement à ce passage. Si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, il agira suivant la droiture et le présage sera heureux.
312.Troisième trait hexaire : regarder les regrets de la satisfaction ; en tardant il y a regrets.
TSHENG TSE. — Le troisième trait hexaire est négatif et il occupe un rang positif ; c’est un homme dénué de justice et de droiture. Étant sans justice ni droiture et se plaçant pour sa satisfaction, quoi qu’il fasse, il en aura des regrets. Le terme hu, troisième caractère du texte, signifie « regarder en haut ». Il regarde au loin, en haut, le quatrième trait, et il attend tout de lui, de sorte que, comme à cause de son manque de droiture et de justice il n’est pas choisi par ce quatrième trait, il éprouve des regrets. Le quatrième trait est celui de qui dépend la satisfaction ; et le troisième est tout à fait proche de lui ; s’il tarde et traîne en longueur sans se mettre en avant, il se verra abandonné et mis de côté, de sorte qu’il aura encore des regrets. En effet, se plaçant lui-même sans droiture, qu’il avance ou recule, dans tous les cas il aura des regrets et de l’appréhension. Que convient il donc qu’il fasse ? Il faut qu’il se réforme et rien de plus. L’homme doué a une voie toute tracée pour se placer ; il contient ses passions par les lois rituelles ; bien qu’il se trouve dans un moment de satisfaction, il ne manque ni à la justice ni à la droiture, de sorte qu’il n’éprouve pas de regrets.
TSHOU HI. — Hu, regarder en haut. Négativité, sans justice ni droiture, et de plus placée auprès du quatrième trait. Le quatrième trait est celui de qui dépend la satisfaction, et c’est pour cela que le troisième trait hexaire regarde en haut vers le quatrième en même temps qu’il s’abaisse et se plonge dans les plaisirs : C’est celui qui, normalement, doit éprouver des regrets et c’est pour cela que telle est l’image symbolique, tandis que le sens divinatoire est que le fait considéré doit bientôt amener des regrets. Mais si on tarde à en avoir des regrets, alors on le regrettera certainement.
16. Yu
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314.Quatrième trait nonaire : par la satisfaction ; le grand avoir se réalise ; point de doute ; les amis pourquoi pas rapidement ?
TSHENG TSE. — Ce qui fait que le koua yu est considéré comme exprimant la satisfaction (yu), c’est précisément le quatrième trait nonaire ; c’est lui qui est le maître du mouvement, or, le mouvement qui entraîne la soumission joyeuse de la foule des négativités donne le sens du mot yu, satisfaction. Le quatrième rang indique la situation d’un haut dignitaire sujet du prince ; le prince représenté par le cinquième trait hexaire le suit et l’écoute avec soumission et condescendance. Employer la dureté énergique et porter le poids des affaires du supérieur, est la cause dont résulte la satisfaction et c’est pourquoi la formule dit « cause de la satisfaction, il a de grandes facilités d’action », c’est à dire qu’il peut largement donner cours à ses tendances, d’où résulte la satisfaction de l’univers entier. « Pas de défiance, les amis se groupent rapidement » ; le quatrième trait occupe la situation du sujet d’un haut rang ; il obéit à un prince faible et mou, et il porte le poids du gouvernement de l’empire : c’est un terrain périlleux et suspect.
Il est seul apte à supporter le poids de l’autorité que le supérieur délègue, et au dessous de lui il ne rencontre pas l’aide d’une vertu pareille à la sienne, ce qui lui inspire des craintes. Il doit simplement épuiser la plus extrême sincérité, ne pas avoir de crainte et d’appréhension, et alors ses amis, doués d’un caractère du même genre que le sien, devront naturellement se réunir et se grouper, car pour inspirer confiance au dessus et au dessous de soi, il suffit de montrer la plus entière sincérité. S’il épuise la plus complète sincérité, quels malheurs pourraient résulter de ce qu’il est sans assistance ? Le terme tsan, dernier caractère du texte, signifie rassembler. Le sens de ce mot vient du nom de l’épingle à cheveux, tsan, qui sert à rassembler les cheveux roulés en chignon. On a dit : dans le koua il n’y a qu’une seule positivité ; comment pourrait il avoir l’assistance de vertus analogues aux siennes ? voici la réponse : Lorsqu’on occupe une situation élevée et qu’on demande assistance avec une parfaite sincérité, la raison d’être naturelle des choses fait qu’on doit arriver à l’obtenir.
La formule du cinquième trait nonaire du koua keou dit : « Elle peut tomber du ciel » ; c’est précisément le cas. Le quatrième trait emploie la dureté énergique de la positivité ; il est extrêmement rapproché de la situation du prince, et c’est de lui que dépend exclusivement la satisfaction. L’homme saint devait nécessairement en faire l’objet d’un avertissement qui ne se voit pas à priori. La satisfaction, c’est la voie naturelle de l’accord et de la condescendance ; par cette voie d’accord et de soumission, on ne manque pas à la droiture que doit observer celui qui est sujet. Remplir ces conditions et être maître exclusif de la satisfaction, c’est diriger toutes les affaires de l’empire et conduire son époque à la paix et à la satisfaction. C’est pour cela que la formule avertit simplement au sujet de l’absolue sincérité sans appréhension.
TSHOU HI. — Le quatrième trait nonaire est celui à cause duquel le koua est considéré comme exprimant la satisfaction et c’est pour cela que telle est l’image symbolique, tandis que le sens divinatoire est tae yeou te : « grandement avoir succès ». Cependant, il convient encore qu’il possède la plus extrême sincérité et soit sans défiance, et alors les amis du même genre que lui s’assembleront pour le suivre et lui obéir. C’est pour cela que la formule le mentionne et en fait encore l’objet d’un avertissement. Tsan, « se réunir », « rassembler », et aussi, « rapidement ».
316.Cinquième trait hexaire : inconvénients de la perfection ; ne jamais mourir.
TSHENG TSE. — Le cinquième trait hexaire emploie la douceur de la négativité pour occuper la situation du prince ; en présence d’un moment de paix, il est submergé et noyé dans la satisfaction ; c’est celui qui ne peut se maintenir de lui-même. Celui qui est le maître du pouvoir, celui autour de qui vient se ranger la foule, c’est toujours le quatrième trait. La dureté énergique positive du quatrième trait, captive la foule ; il est hors de la puissance du prince faible et mou, troublé par l’abus des plaisirs, de la contenir et de la gouverner. C’est alors que ce prince faible et hors d’état de se maintenir lui-même, est dominé par le sujet tout puissant. Occuper dignement la situation du prince, c’est la perfection ; être dominé par un inférieur présente des inconvénients pénibles ; bien que le cinquième trait hexaire ait déjà laissé échapper le pouvoir qui correspond au rang suprême, cependant, il n’est pas encore entièrement détrôné, et c’est pour cela que la formule dit : « Inconvénients de la perfection, permanence sans mourir » ; cela exprime que la perfection a cependant des inconvénients, que ces inconvénients sont permanents, et qu’il ne meurt cependant point :
c’est par exemple le cas des derniers princes des dynasties des Han et des Wei. La voie qui conduit les princes aux périls et à leur perte n’est pas unique, mais toutefois c’est généralement celle de l’abus des plaisirs. Dans le cas du quatrième trait, la formule ne dit pas qu’il a perdu la droiture, tandis qu’au sujet du cinquième, on commence à voir qu’il opprime par la violence. Essentiellement, le quatrième trait est sans défaut, aussi, à son sujet, il n’est question que du sens d’un haut dignitaire chargé du soin des affaires de l’État ; dans le cas du cinquième, il s’agit du sens de la faiblesse débile occupant le rang suprême, sans pouvoir s’y maintenir elle même, et à laquelle échappent l’autorité et le pouvoir. Dans chaque cas, le sens est choisi d’après la valeur particulière du trait, et c’est pour cela qu’il n’est pas toujours le même. Si le cinquième trait n’oublie point la voie du prince, et si le quatrième s’attache à le satisfaire, c’est qu’il a investi du pouvoir, l’homme qui était digne de ce choix, l’un jouissant du mérite des œuvres, l’autre attribuant ce mérite au premier, comme par exemple Thae Kia et Sheng Wang.
Dans le koua mong aussi, la négativité occupe la situation prééminente, tandis que le second trait, par sa positivité, est considéré comme celui de qui dépend l’enseignement. Mais là il y a un présage heureux, et ici il y a des inconvénients ; le moment n’est pas le même. Être jeune et ignorant et jouir de l’assistance de quelqu’un, c’est précisément ce qui convient et est opportun ; être noyé dans l’excès des plaisirs et à cause de cela être lésé par quelqu’un, c’est au contraire une voie périlleuse qui conduit à la perte. C’est pour cela que dans le koua mong, la délégation de l’autorité a lieu entre ceux qui se correspondent sympathiquement, tandis que dans le koua yu, la perte du pouvoir a lieu entre ceux qui se heurtent l’un contre l’autre. De plus, le cœur des supérieurs et des inférieurs est exclusivement porté vers le quatrième trait.
TSHOU HI. — Dans un moment de satisfaction, employer la satisfaction pour occuper le rang suprême et être noyé dans l’excès des plaisirs. De plus, ce trait s’appuie sur l’énergie du quatrième ; la foule ne se joint point à lui, et la force inhérente à sa situation indique le péril, c’est pourquoi ce trait est considéré comme représentant l’image symbolique des inconvénients de la perfection. Mais cependant, puisqu’il possède la justice, il est encore considéré comme l’image symbolique de la conservation permanente sans mourir. En saisissant l’image symbolique, on voit forcément le sens divinatoire qui s’y trouve contenu.
318.Trait supérieur hexaire : satisfaction aveugle ; complète elle se modifie ; pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — Le trait supérieur hexaire est doux et négatif ; il ne possède point les vertus de la justice et de la droiture ; il emploie la négativité et occupe le rang supérieur, c’est manquer à la droiture. De plus, il est en présence d’un moment où la satisfaction est portée à son extrême limite ; alors même qu’un homme doué se trouve en face d’un tel moment, il convient encore qu’il soit averti et se montre circonspect, combien à plus forte raison s’il s’agit de la douceur de la négativité. Ici, il s’agit de celui qui est plongé et noyé dans la satisfaction et les plaisirs, qui est aveuglé et ignorant, et ne sait pas revenir dans la voie opposée. Il est placé à la fin du koua yu et c’est pour cela qu’il est considéré comme exprimant l’aveuglement déjà complet. Mais s’il est capable de se réformer en se corrigeant, alors il lui sera possible d’être sans culpabilité. Être à la fin de la satisfaction, comporte le sens de modification ; si l’homme peut lui-même se corriger de ses défauts, il lui est toujours possible d’être sans culpabilité, aussi, bien que l’aveuglement dans le plaisir soit déjà complet, pouvant se modifier, il en résultera le bien. L’homme saint développe ce sens pour encourager au bien, de sorte qu’il ne parle nullement du présage malheureux résultant de l’aveuglement, et qu’il mentionne exclusivement l’absence de culpabilité qui découle de la transformation.
TSHOU HI. — Employer la malléabilité négative et demeurer dans la plus extrême satisfaction par les plaisirs, est considéré comme constituant l’image symbolique de l’aveuglement dans la satisfaction. Comme ce trait fait partie de la substance du koua simple qui exprime le mouvement, il est donc aussi le symbole des choses qui, bien qu’achevées, peuvent cependant se modifier encore. La formule avertit celui qui consulte le sort, que s’il est dans ces conditions, il pourra réparer ses fautes, et sera sans culpabilité.
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308.Premier trait hexaire : satisfaction bruyante, présage malheureux.
TSHENG TSE. — Le premier trait hexaire emploie la douceur malléable de la négativité et occupe le rang inférieur ; le quatrième est le maître du koua yu, c’est à dire celui de qui dépend la satisfaction, et lui correspond sympathiquement : donc le troisième est l’homme inférieur sans justice ni droiture, qui se place pour sa propre satisfaction et qui jouit de la faveur du supérieur. Ses tendances et ses idées sont au plus haut point présomptueuses ; il ne sait pas maîtriser sa satisfaction, au point qu’elle éclate dans ses accents et ses paroles. Étant léger et vaniteux à un tel point, il doit en arriver au malheur. Le terme ming, troisième caractère du texte, exprime la manifestation par le son.
TSHOU HI. — Homme inférieur, doux et négatif ; en haut il est accueilli par un soutien puissant ; le moment lui est favorable et il dirige les affaires, aussi il ne domine pas sa satisfaction et il la manifeste lui-même bruyamment. C’est une voie qui conduit au malheur, et c’est pour cela que tel est le sens divinatoire. Le nom que porte le koua exprime essentiellement la paix et la joie ; cependant la formule du koua (n° 303) donne le sens de joie de la foule et les formules des traits, à l’exception de celle du quatrième trait nonaire qui suit le sens de la formule du koua, donnent toutes le sens de satisfaction personnelle ; c’est de là que dépend la différence entre le bonheur et le malheur présagés.
- 309:
- 309.Le premier trait hexaire exprime bruyamment sa satisfaction, ses tendances le conduisent finalement au malheur.
TSHENG TSE. — Le texte dit : « Le premier trait hexaire », c’est à dire que c’est lui qui est négatif, doux, placé dans un rang inférieur, et dont les tendances et les idées sont absolument excessives ; il ne domine pas sa satisfaction, à ce point qu’il la manifeste bruyamment. Il doit nécessairement être orgueilleux, manquer de retenue et finalement arriver au malheur.
TSHOU HI. — Le terme khung, du texte, exprime le comble de la présomption.
310.Deuxième trait hexaire : solidité de la pierre ; ne pas attendre au dernier jour, présage heureux de la perfection.
TSHENG TSE. — En s’abandonnant à la voie de la satisfaction, l’excès amène la perte de la droiture, et c’est pourquoi parmi les divers traits du koua yu, la plupart ne possèdent pas la droiture et leurs aptitudes sont conformes au moment. Un seul trait, le second trait hexaire, est placé selon la justice et la droiture ; de plus il est sans correspondance sympathique, ce qui constitue l’image symbolique de l’observation attentive de soi-même. En présence d’un moment de satisfaction, lui seul peut s’observer et se maintenir avec justice et droiture : C’est ce qu’on peut appeler la fermeté dans l’isolement et cela exprime que ses principes sont fermes comme la solidité de la pierre. « Solidité de la pierre », solidité telle que celle de la pierre. Lorsque l’homme est dans la satisfaction et le plaisir, son cœur s’y complaît, de sorte que petit à petit il en arrive, en se laissant aller à suivre ses tendances, jusqu’à la passion des jouissances et sans pouvoir s’arrêter dans cette voie.
Le second trait se garde par la justice et la droiture, sa fermeté est comme celle de la pierre ; la rapidité avec laquelle il refoule ses passions est telle qu’il n’attend pas pour cela la fin du jour ; c’est pour cela que sa droiture est parfaite et le présage heureux. Étant placé au milieu des plaisirs, on ne doit pas s’y adonner avec sécurité et pendant longtemps ; autrement, au bout d’une durée prolongée, la force morale sera énervée et on sera comme noyé dans les plaisirs. Lorsque les choses se passent comme dans le cas du second trait, c’est ce qu’on peut appeler : « Voir la cause initiale au début de son action et agir. » Fou Tse s’appuie sur cette propriété qu’a le second trait de discerner l’origine, et il développe dans ses derniers détails la voie rationnelle de la connaissance des causes initiales. Il dit : « Connaître les causes initiales, n’est ce pas là le génie ? L’homme doué s’allie au dessus de lui sans flatterie ; il s’allie au dessous de lui sans mépris ; c’est qu’il connaît la cause initiale, ou origine des effets. Cette cause initiale, c’est la transition insensible du repos au mouvement.
C’est voir à l’avance le présage heureux. L’homme doué voit la cause initiale et il agit ; il n’attend pas la fin du jour. Le Yi king dit : Solidité de la pierre, ne pas attendre la fin du jour, présage heureux de la pureté ; étant ferme comme la pierre, à quoi bon attendre la fin du jour ? il comprend sur le champ et se décide. L’homme doué connaît ce qui est minime et subtil et il connaît aussi ce qui est manifeste ; il connaît la douceur, comme il connaît l’énergie. Il est celui sur qui la foule innombrable a les yeux fixés. Or, voir l’origine des choses dans le moment insaisissable de la naissance de leur cause, c’est avoir le génie transcendant. L’homme doué monte s’allier sans devenir flatteur ; il descend s’allier sans devenir méprisant : en effet il connaît la cause initiale, s’il ne la connaissait pas, il se laisserait aller jusqu’à l’excès sans s’arrêter. Les relations avec les supérieurs doivent être basées sur la dignité et la modestie, de sorte que l’excès serait la flatterie. Les relations avec les inférieurs doivent être basées sur l’aménité et la facilité dans les formes, de sorte que l’excès serait le mépris hautain. Mais l’homme doué regarde dans l’imperceptible origine de sorte qu’il n’en arrive pas aux excès.
Ce qu’on appelle origine insensible des causes, c’est la première naissance du commencement du mouvement ; le germe du bonheur ou du malheur y est déjà visible mais n’est pas encore manifesté. Pour ne parler que du présage heureux, si on sait le voir à l’avance, comment pourrait on craindre le retour du malheur ? L’homme doué est intelligent et perspicace ; il voit la cause insensible des choses, de sorte qu’il peut se maintenir ferme comme la pierre. Du moment où il s’observe et se garde avec fermeté, il n’est jamais perplexe et juge clairement ; il voit la cause dans son germe et il se meut ; pourquoi attendrait il la fin du jour ? » Se décider, c’est distinguer ; il est bien évident qu’il distingue, discerne et se décide ensuite. Les expressions « subtil » et « manifeste », « douceur » et « énergie » font opposition entre elles ; l’homme doué voit ce qui est subtil de sorte qu’il connaît ce qui sera manifeste ; il voit la douceur, de sorte qu’il y reconnaît l’énergie. Connaître ainsi les causes initiales, c’est ce qui fait que la foule a les yeux tournés vers lui, aussi c’est pour cela que vient l’exclamation admirative : « Il est celui sur qui la foule des hommes a les regards fixés ! »
TSHOU HI. — Bien que la satisfaction (yu) résulte principalement du plaisir, cependant elle perd facilement les hommes, qui se noient dans la volupté ; cet affaiblissement résultant de l’abandon dans l’enivrement du plaisir devient au contraire une cause de chagrin. Dans le koua il n’y a que ce seul trait qui possède la justice et la droiture ; c’est donc que le trait supérieur et les traits inférieurs sont noyés dans la satisfaction et que, seul, il peut se garder et se préserver par la justice et la droiture. Sa fermeté est comme celle de la pierre ; sa vertu est calme et tranquille, mais solide et inébranlable, de sorte que sa pensée et ses prévisions se résolvent en jugements clairs. Il n’attend pas la fin du jour et il voit l’origine insaisissable de la cause de chaque chose. La « Grande étude » dit : « Le calme de l’esprit permet la méditation ; par la méditation on peut arriver au but » ; cette pensée correspond exactement à ce passage. Si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, il agira suivant la droiture et le présage sera heureux.
- 311:
- 311.Ne pas attendre au dernier jour, présage heureux de la perfection par la justice et la droiture.
TSHENG TSE. — Ce qui fait qu’il peut ne pas attendre la fin du jour, qu’il est parfait, et que d’ailleurs le présage est heureux, c’est qu’il possède les vertus de la justice et de la droiture. Étant juste et droit, sa manière de s’observer est ferme et il peut discerner de bonne heure et écarter rapidement. La formule du trait parle de la voie suivant laquelle le second trait hexaire se place dans la satisfaction ; cela constitue la profondeur de l’idée d’enseignement qui y est contenue.
312.Troisième trait hexaire : regarder les regrets de la satisfaction ; en tardant il y a regrets.
TSHENG TSE. — Le troisième trait hexaire est négatif et il occupe un rang positif ; c’est un homme dénué de justice et de droiture. Étant sans justice ni droiture et se plaçant pour sa satisfaction, quoi qu’il fasse, il en aura des regrets. Le terme hu, troisième caractère du texte, signifie « regarder en haut ». Il regarde au loin, en haut, le quatrième trait, et il attend tout de lui, de sorte que, comme à cause de son manque de droiture et de justice il n’est pas choisi par ce quatrième trait, il éprouve des regrets. Le quatrième trait est celui de qui dépend la satisfaction ; et le troisième est tout à fait proche de lui ; s’il tarde et traîne en longueur sans se mettre en avant, il se verra abandonné et mis de côté, de sorte qu’il aura encore des regrets. En effet, se plaçant lui-même sans droiture, qu’il avance ou recule, dans tous les cas il aura des regrets et de l’appréhension. Que convient il donc qu’il fasse ? Il faut qu’il se réforme et rien de plus. L’homme doué a une voie toute tracée pour se placer ; il contient ses passions par les lois rituelles ; bien qu’il se trouve dans un moment de satisfaction, il ne manque ni à la justice ni à la droiture, de sorte qu’il n’éprouve pas de regrets.
TSHOU HI. — Hu, regarder en haut. Négativité, sans justice ni droiture, et de plus placée auprès du quatrième trait. Le quatrième trait est celui de qui dépend la satisfaction, et c’est pour cela que le troisième trait hexaire regarde en haut vers le quatrième en même temps qu’il s’abaisse et se plonge dans les plaisirs : C’est celui qui, normalement, doit éprouver des regrets et c’est pour cela que telle est l’image symbolique, tandis que le sens divinatoire est que le fait considéré doit bientôt amener des regrets. Mais si on tarde à en avoir des regrets, alors on le regrettera certainement.
- 313:
- 313.Regarder la satisfaction et avoir des regrets ; situation imméritée.
TSHENG TSE. — Il se place dans une situation dont il n’est pas digne ; il manque à la justice et à la droiture et c’est à cause de cela que, soit qu’il avance, soit qu’il recule, il en éprouvera toujours des regrets.
16. Yu
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314.Quatrième trait nonaire : par la satisfaction ; le grand avoir se réalise ; point de doute ; les amis pourquoi pas rapidement ?
TSHENG TSE. — Ce qui fait que le koua yu est considéré comme exprimant la satisfaction (yu), c’est précisément le quatrième trait nonaire ; c’est lui qui est le maître du mouvement, or, le mouvement qui entraîne la soumission joyeuse de la foule des négativités donne le sens du mot yu, satisfaction. Le quatrième rang indique la situation d’un haut dignitaire sujet du prince ; le prince représenté par le cinquième trait hexaire le suit et l’écoute avec soumission et condescendance. Employer la dureté énergique et porter le poids des affaires du supérieur, est la cause dont résulte la satisfaction et c’est pourquoi la formule dit « cause de la satisfaction, il a de grandes facilités d’action », c’est à dire qu’il peut largement donner cours à ses tendances, d’où résulte la satisfaction de l’univers entier. « Pas de défiance, les amis se groupent rapidement » ; le quatrième trait occupe la situation du sujet d’un haut rang ; il obéit à un prince faible et mou, et il porte le poids du gouvernement de l’empire : c’est un terrain périlleux et suspect.
Il est seul apte à supporter le poids de l’autorité que le supérieur délègue, et au dessous de lui il ne rencontre pas l’aide d’une vertu pareille à la sienne, ce qui lui inspire des craintes. Il doit simplement épuiser la plus extrême sincérité, ne pas avoir de crainte et d’appréhension, et alors ses amis, doués d’un caractère du même genre que le sien, devront naturellement se réunir et se grouper, car pour inspirer confiance au dessus et au dessous de soi, il suffit de montrer la plus entière sincérité. S’il épuise la plus complète sincérité, quels malheurs pourraient résulter de ce qu’il est sans assistance ? Le terme tsan, dernier caractère du texte, signifie rassembler. Le sens de ce mot vient du nom de l’épingle à cheveux, tsan, qui sert à rassembler les cheveux roulés en chignon. On a dit : dans le koua il n’y a qu’une seule positivité ; comment pourrait il avoir l’assistance de vertus analogues aux siennes ? voici la réponse : Lorsqu’on occupe une situation élevée et qu’on demande assistance avec une parfaite sincérité, la raison d’être naturelle des choses fait qu’on doit arriver à l’obtenir.
La formule du cinquième trait nonaire du koua keou dit : « Elle peut tomber du ciel » ; c’est précisément le cas. Le quatrième trait emploie la dureté énergique de la positivité ; il est extrêmement rapproché de la situation du prince, et c’est de lui que dépend exclusivement la satisfaction. L’homme saint devait nécessairement en faire l’objet d’un avertissement qui ne se voit pas à priori. La satisfaction, c’est la voie naturelle de l’accord et de la condescendance ; par cette voie d’accord et de soumission, on ne manque pas à la droiture que doit observer celui qui est sujet. Remplir ces conditions et être maître exclusif de la satisfaction, c’est diriger toutes les affaires de l’empire et conduire son époque à la paix et à la satisfaction. C’est pour cela que la formule avertit simplement au sujet de l’absolue sincérité sans appréhension.
TSHOU HI. — Le quatrième trait nonaire est celui à cause duquel le koua est considéré comme exprimant la satisfaction et c’est pour cela que telle est l’image symbolique, tandis que le sens divinatoire est tae yeou te : « grandement avoir succès ». Cependant, il convient encore qu’il possède la plus extrême sincérité et soit sans défiance, et alors les amis du même genre que lui s’assembleront pour le suivre et lui obéir. C’est pour cela que la formule le mentionne et en fait encore l’objet d’un avertissement. Tsan, « se réunir », « rassembler », et aussi, « rapidement ».
- 315:
- 315.Par la satisfaction, le grand avoir est obtenu ; tendance agissant largement.
TSHENG TSE. — Il est cause que par sa propre action, l’univers est amené à la satisfaction, et c’est pour cela qu’il est considéré comme réunissant largement, c’est à dire que ses tendances sont considérées comme pouvant agir largement avec succès.
316.Cinquième trait hexaire : inconvénients de la perfection ; ne jamais mourir.
TSHENG TSE. — Le cinquième trait hexaire emploie la douceur de la négativité pour occuper la situation du prince ; en présence d’un moment de paix, il est submergé et noyé dans la satisfaction ; c’est celui qui ne peut se maintenir de lui-même. Celui qui est le maître du pouvoir, celui autour de qui vient se ranger la foule, c’est toujours le quatrième trait. La dureté énergique positive du quatrième trait, captive la foule ; il est hors de la puissance du prince faible et mou, troublé par l’abus des plaisirs, de la contenir et de la gouverner. C’est alors que ce prince faible et hors d’état de se maintenir lui-même, est dominé par le sujet tout puissant. Occuper dignement la situation du prince, c’est la perfection ; être dominé par un inférieur présente des inconvénients pénibles ; bien que le cinquième trait hexaire ait déjà laissé échapper le pouvoir qui correspond au rang suprême, cependant, il n’est pas encore entièrement détrôné, et c’est pour cela que la formule dit : « Inconvénients de la perfection, permanence sans mourir » ; cela exprime que la perfection a cependant des inconvénients, que ces inconvénients sont permanents, et qu’il ne meurt cependant point :
c’est par exemple le cas des derniers princes des dynasties des Han et des Wei. La voie qui conduit les princes aux périls et à leur perte n’est pas unique, mais toutefois c’est généralement celle de l’abus des plaisirs. Dans le cas du quatrième trait, la formule ne dit pas qu’il a perdu la droiture, tandis qu’au sujet du cinquième, on commence à voir qu’il opprime par la violence. Essentiellement, le quatrième trait est sans défaut, aussi, à son sujet, il n’est question que du sens d’un haut dignitaire chargé du soin des affaires de l’État ; dans le cas du cinquième, il s’agit du sens de la faiblesse débile occupant le rang suprême, sans pouvoir s’y maintenir elle même, et à laquelle échappent l’autorité et le pouvoir. Dans chaque cas, le sens est choisi d’après la valeur particulière du trait, et c’est pour cela qu’il n’est pas toujours le même. Si le cinquième trait n’oublie point la voie du prince, et si le quatrième s’attache à le satisfaire, c’est qu’il a investi du pouvoir, l’homme qui était digne de ce choix, l’un jouissant du mérite des œuvres, l’autre attribuant ce mérite au premier, comme par exemple Thae Kia et Sheng Wang.
Dans le koua mong aussi, la négativité occupe la situation prééminente, tandis que le second trait, par sa positivité, est considéré comme celui de qui dépend l’enseignement. Mais là il y a un présage heureux, et ici il y a des inconvénients ; le moment n’est pas le même. Être jeune et ignorant et jouir de l’assistance de quelqu’un, c’est précisément ce qui convient et est opportun ; être noyé dans l’excès des plaisirs et à cause de cela être lésé par quelqu’un, c’est au contraire une voie périlleuse qui conduit à la perte. C’est pour cela que dans le koua mong, la délégation de l’autorité a lieu entre ceux qui se correspondent sympathiquement, tandis que dans le koua yu, la perte du pouvoir a lieu entre ceux qui se heurtent l’un contre l’autre. De plus, le cœur des supérieurs et des inférieurs est exclusivement porté vers le quatrième trait.
TSHOU HI. — Dans un moment de satisfaction, employer la satisfaction pour occuper le rang suprême et être noyé dans l’excès des plaisirs. De plus, ce trait s’appuie sur l’énergie du quatrième ; la foule ne se joint point à lui, et la force inhérente à sa situation indique le péril, c’est pourquoi ce trait est considéré comme représentant l’image symbolique des inconvénients de la perfection. Mais cependant, puisqu’il possède la justice, il est encore considéré comme l’image symbolique de la conservation permanente sans mourir. En saisissant l’image symbolique, on voit forcément le sens divinatoire qui s’y trouve contenu.
- 317:
- 317.Inconvénients de la perfection du cinquième trait hexaire : il s’appuie sur la dureté énergique.
Continuité permanente sans mourir ; la justice n’est pas encore perdue.
TSHENG TSE. — Perfection, mais accompagnée d’inconvénients ; s’appuyant sur la dureté énergique, il est meurtri par cette dureté. Continuité permanente sans mourir : la prééminence suprême de la justice n’est pas encore effacée.
318.Trait supérieur hexaire : satisfaction aveugle ; complète elle se modifie ; pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — Le trait supérieur hexaire est doux et négatif ; il ne possède point les vertus de la justice et de la droiture ; il emploie la négativité et occupe le rang supérieur, c’est manquer à la droiture. De plus, il est en présence d’un moment où la satisfaction est portée à son extrême limite ; alors même qu’un homme doué se trouve en face d’un tel moment, il convient encore qu’il soit averti et se montre circonspect, combien à plus forte raison s’il s’agit de la douceur de la négativité. Ici, il s’agit de celui qui est plongé et noyé dans la satisfaction et les plaisirs, qui est aveuglé et ignorant, et ne sait pas revenir dans la voie opposée. Il est placé à la fin du koua yu et c’est pour cela qu’il est considéré comme exprimant l’aveuglement déjà complet. Mais s’il est capable de se réformer en se corrigeant, alors il lui sera possible d’être sans culpabilité. Être à la fin de la satisfaction, comporte le sens de modification ; si l’homme peut lui-même se corriger de ses défauts, il lui est toujours possible d’être sans culpabilité, aussi, bien que l’aveuglement dans le plaisir soit déjà complet, pouvant se modifier, il en résultera le bien. L’homme saint développe ce sens pour encourager au bien, de sorte qu’il ne parle nullement du présage malheureux résultant de l’aveuglement, et qu’il mentionne exclusivement l’absence de culpabilité qui découle de la transformation.
TSHOU HI. — Employer la malléabilité négative et demeurer dans la plus extrême satisfaction par les plaisirs, est considéré comme constituant l’image symbolique de l’aveuglement dans la satisfaction. Comme ce trait fait partie de la substance du koua simple qui exprime le mouvement, il est donc aussi le symbole des choses qui, bien qu’achevées, peuvent cependant se modifier encore. La formule avertit celui qui consulte le sort, que s’il est dans ces conditions, il pourra réparer ses fautes, et sera sans culpabilité.
- 319:
- 319.Satisfaction aveugle chez le supérieur ; comment pourrait elle durer !
TSHENG TSE. — Il est aveuglé et étourdi par la satisfaction à un degré définitivement excessif ; les calamités causées par sa culpabilité vont l’atteindre ; est il donc possible que cet état de chose puisse durer longtemps ? Il convient qu’il se corrige rapidement.
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