02. - Khouen, passivité
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12042020
02. - Khouen, passivité
2. Khouen : LE RECEPTIF
Khouen en haut
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Khouen en bas
58. Khouen : Cause initiale et liberté ; bien et perfection de la jument. L’homme doué a le moyen d’agir. En précédant, « aveuglement » ; en suivant, « possibilité de se guider sur le bien ». Dans le Sud-Ouest, « possibilité d’avoir des amis » ; dans le Nord-Est, « perte des amis ». Calme dans la perfection, « présage heureux ».
58. Khouen : Cause initiale et liberté ; bien et perfection de la jument. L’homme doué a le moyen d’agir. En précédant, « aveuglement » ; en suivant, « possibilité de se guider sur le bien ». Dans le Sud-Ouest, « possibilité d’avoir des amis » ; dans le Nord-Est, « perte des amis ». Calme dans la perfection, « présage heureux ».
59. Le commentaire de la formule déterminative dit : Qu’elle est extrême la faculté productrice de la passivité (khouen). Toutes choses lui doivent leur naissance ; c’est la sujétion passive au ciel.
60. L’ampleur de la passivité contient les êtres ; sa vertu réunit sans limites ; sa faculté de contenance est immense ; son éclat est grand. Les genres des êtres jouissent tous de leur liberté d’expansion.
61. La jument est de la classe des choses terrestres ; elle parcourt la terre sans limites ; elle est douce et obéissante et avantageuse par sa perfection. L’homme doué agit ainsi.
62. En précédant, aveuglement, perte de la voie rationnelle ; en suivant passivement, possibilité de se maintenir dans la règle immuable. Dans le Sud Ouest possibilité de posséder des amis ; c’est marcher avec ceux de son propre genre. Dans le Nord-Est perte des amis ; c’est, à la fin, avoir le bonheur.
63. Le présage heureux de la satisfaction dans la perfection correspond à la terre par son absence de limites.
64. Le commentaire de la formule symbolique dit : La force naturelle à la condition de la terre, c’est la passivité. L’homme doué embrasse tous les êtres par l’ampleur de sa vertu.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 4)
lien avec lignes mutés :
1.2 / 1.3 / 1.4 / 1.5 / 1.6 / 2.3 / 2.4 / 2.5 / 2.6 / 3.4 / 3.5 / 3.6 / 4.5 / 4.6 / 5.6 /
1.2.3 / 1.2.4 / 1.2.5 / 1.2.6 / 1.3.4 / 1.3.5 / 1.3.6 / 1.4.5 / 1.4.6 / 1.5.6 /
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Khouen en haut
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Khouen en bas
58. Khouen : Cause initiale et liberté ; bien et perfection de la jument. L’homme doué a le moyen d’agir. En précédant, « aveuglement » ; en suivant, « possibilité de se guider sur le bien ». Dans le Sud-Ouest, « possibilité d’avoir des amis » ; dans le Nord-Est, « perte des amis ». Calme dans la perfection, « présage heureux ».
58. Khouen : Cause initiale et liberté ; bien et perfection de la jument. L’homme doué a le moyen d’agir. En précédant, « aveuglement » ; en suivant, « possibilité de se guider sur le bien ». Dans le Sud-Ouest, « possibilité d’avoir des amis » ; dans le Nord-Est, « perte des amis ». Calme dans la perfection, « présage heureux ».
TSHENG TSE. — Khouen est l’antithèse de khien ; les quatre vertus sont les mêmes, mais l’essence de la perfection est différente. Dans le koua khien, c’est la dureté énergique et la fermeté qui sont considérées comme constituant la perfection ; dans le cas du koua khouen, c’est par la douceur malléable et la passivité qu’il y a perfection. La jument est douce et obéissante, de plus elle marche avec une énergie équivalente ; c’est pour cela qu’elle est prise comme symbole, et que la formule dit : perfection de la jument. Dans son action, l’homme doué agit avec douceur et obéissance, et il se montre bienfaisant avec perfection, il se conforme aux vertus du koua khouen. La négativité est ce qui suit la positivité ; elle attend la mesure et s’y accorde.
Si la négativité précède la positivité, c’est ce qui constitue l’aveuglement et l’erreur ; si elle reste en arrière, alors elle se maintient dans la règle. Se guider sur le bien ; le bien pour tous les êtres dépend de ce qui est désigné par le mot khouen ; sa naissance et son développement sont l’œuvre de la terre. Il en est encore de même de la voie morale du sujet ; le prince ordonne, le sujet agit ; user ses forces dans l’exécution des affaires, telle est la fonction du sujet. Le Sud Ouest est une région négative ; le Nord-Est est une région positive. La négativité doit suivre la positivité en se séparant de ce qui constitue son propre genre et en sacrifiant ses amis, elle peut alors accomplir l’œuvre méritoire de la transformation et de la génération et jouir du présage heureux du calme dans la perfection. Se maintenant dans la règle, elle jouit du calme et s’en contente ; se contentant et se maintenant dans la règle elle atteint la perfection : c’est par là qu’il y a présage heureux.
TSHOU HI. — Le trait brisé — — est appelé ngeou, ou dualité ; c’est le nombre de la négativité. Khouen, passivité ; c’est le naturel de la négativité. Dans les annotations, c’est le nom du koua simple de trois traits ; dans le texte, ou king, c’est le nom du koua parfait de six traits.
Parmi les formes définies de la négativité, aucune n’est aussi grande que la terre. Dans ce koua simple, les traits représentent tous trois la dualité ; c’est pour cela qu’on le nomme khouen et il symbolise la terre. En le répétant sur lui-même, on obtient encore l’image de ce qui est exprimé par le mot khouen, de sorte qu’il est réellement la représentation de la pureté de la substance de la négativité et le comble de la passivité, aussi le nom et la représentation symbolique ne changent ni l’un ni l’autre.
La jument, c’est ce qui est passif, ou obéissant, et ce qui marche avec une énergie équivalente. La positivité précède, la négativité suit ; la positivité se guide sur le devoir, la négativité se guide sur le bien (utile). Le Sud Ouest est une région négative ; le Nord-Est une région positive. Le calme, c’est l’état de la positivité ; la perfection, c’est la conservation et le maintien d’une activité équivalente.
Lorsqu’on rencontre ce koua, le sens divinatoire exprime une grande liberté et l’avantage (bien) est considéré comme consistant dans la droiture résultant de l’emploi de l’activité obéissante. S’il y a quelque chose à entreprendre, alors, en précédant, il y aura aveuglement, tandis qu’en suivant, il y aura réussite et conformité au bien. En allant dans le Sud Ouest, on pourra posséder des amis, et en allant dans le Nord-Est, on les perdra. Dans la majorité des cas, lorsqu’on sait se contenter de la droiture, c’est un présage de bonheur.
59. Le commentaire de la formule déterminative dit : Qu’elle est extrême la faculté productrice de la passivité (khouen). Toutes choses lui doivent leur naissance ; c’est la sujétion passive au ciel.
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- TSHOU HI. — Ceci éclaire le sens attribué au koua par l’exemple de la loi naturelle (tao) de la terre, en commençant par parler de la vertu exprimée par le mot yuan. Extrême, marque ce qui est poussé à la dernière limite. Entre cette expression et le mot grande, employé dans la formule n° 2, il y a une légère nuance. Le commencement (formule n° 2), c’est le commencement de l’éther ; la naissance, c’est le commencement de la forme. Sujétion passive à l’influence émanant du ciel ; c’est la voie rationnelle (tao) de la terre.
DÉFINITIONS DIVERSES. — Lu Shi Ta Lin dit : La substance (essence) du koua khien, c’est la grandeur ; l’objectif du koua khouen, c’est la loi de l’activité (khien) ; il atteint jusqu’à la grandeur de l’activité et s’y arrête. C’est pour cela qu’en parlant du qualificatif yuan au sujet du koua khien, la formule dit : « Qu’elle est grande », et qu’en en parlant au sujet du koua khouen, elle dit : « Qu’elle est extrême ! » Tshou Hi dans les « Sujets de dissertation » dit : Doués de leur commencement par l’activité, ils sont naturellement doués de la naissance par la passivité (khouen). Il n’y a pas de contestation sur le moment de l’obtention tous les êtres sont doués de leur commencement par l’activité et par cela même, leur être existe ; ils sont doués de la naissance par la passivité et, dès ce moment, ils ont leur forme. L’éther surgissant, ils naissent ; c’est précisément là la faculté productrice (yuan) du koua khouen (passivité). Tsae Shi Tsing dit : Si la formule disait seulement : « Qu’elle est extrême la faculté productrice de la passivité ! Toutes choses lui doivent leur naissance », on douterait alors si cette faculté est équivalente à celle qui est exprimée par la formule n° 2.
« Qu’elle est grande la cause initiale de l’activité ! Toutes choses lui doivent leur commencement » ; mais elle ajoute : C’est la sujétion passive au ciel. Non seulement on peut donc voir par là que la voie rationnelle de la passivité ne comporte pas par elle même le sens d’achèvement et de fin, mais encore on peut voir que l’activité et la passivité unissent leurs vertus pour accomplir ensemble l’œuvre de la vie dans les êtres. S’il n’en était pas ainsi, le koua khien ayant les quatre vertus attributives de l’activité, le koua khouen ayant les quatre vertus attributives de la passivité, leurs noms exprimeraient en réalité des choses qui se confondraient.
60. L’ampleur de la passivité contient les êtres ; sa vertu réunit sans limites ; sa faculté de contenance est immense ; son éclat est grand. Les genres des êtres jouissent tous de leur liberté d’expansion.
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- TSHOU HI. — Il s’agit de la liberté (heng). Vertu réunissant sans limites, qui exprime qu’elle est équipollente à celle de l’activité.
61. La jument est de la classe des choses terrestres ; elle parcourt la terre sans limites ; elle est douce et obéissante et avantageuse par sa perfection. L’homme doué agit ainsi.
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- TSHOU HI. — Il s’agit du bien et de la perfection. Le cheval est le symbole de l’activité et cependant il est considéré comme de la classe des choses terrestres. L’animal femelle est un être négatif et, de plus, le cheval est un être qui parcourt la terre ; parcourant la terre sans limites, elle est donc passive et active. La douceur malléable, l’obéissance passive, le bien avec la perfection, telles sont les vertus de la passivité (khouen). L’homme doué agit ainsi ; l’action de l’homme doit être comme la vertu du koua khouen. Son action étant telle, le sens divinatoire sera comme il est dit dans la suite du texte.
TSHENG TSE. — La voie à laquelle les êtres doivent leur naissance peut certainement être appelée « grande » ; mais du moment où le terme « grandeur » est employé comme qualification de l’activité, la passivité est qualifiée par le terme extrême. Le sens de ce dernier terme comporte une légère gradation ; il n’équivaut pas à la perfection achevée de l’idée de grandeur. Telle est la circonspection sévère de l’homme saint dans la classification de l’éminence et de l’infériorité. Tous les êtres doivent leur commencement à l’activité, ils doivent leur naissance à la passivité, c’est la voie logique de la paternité et de la maternité. La sujétion passive à l’influence émanant du ciel, afin d’accomplir son œuvre, c’est l’ampleur de la vertu de la passivité (khouen), elle s’étend à tous les êtres, les maintient et les supporte et concorde à l’absence de limites de l’activité (khien). La voie de la passivité (khouen) est figurée et décrite par les quatre expressions, faculté de contenance, immensité, éclat et grandeur, et c’est encore là l’équivalent des qualifications de dureté énergique et activité, justice et droiture, pureté de substance et de qualités, employées pour l’activité (khien).
La faculté de contenance, c’est l’aptitude à renfermer en embrassant et à supporter ; l’immensité est la magnanimité et la générosité ; l’éclat est la clarté resplendissante ; la grandeur, c’est l’ampleur puissante. C’est par cela même qu’elle réunit ces quatre conditions qu’elle peut achever, en s’y soumettant, l’œuvre du ciel.
Les divers genres des êtres possèdent tous la liberté d’expansion suivant les lois de leur nature particulière. La jument est prise comme symbole, parce qu’elle est douce, obéissante et active. Les expressions « classe des choses terrestres », « parcourir la terre sans limites » expriment l’activité. Le koua khien représente l’activité, le koua khouen exprimé la passivité, le koua khouen exprime t il donc aussi l’activité ? Sans activité, comment serait-il l’équivalent du koua khien ? L’activité (khien) ne peut agir, tandis que la passivité (khouen) resterait immobile. Son mouvement est la dureté énergique et n’altère pas ce qui constitue sa douceur malléable. La douceur malléable et la passivité, le bien et la perfection, sont les vertus du koua khouen, ou passivité ; tel doit être le mode d’action de l’homme doué. La voie de l’homme doué concorde avec la vertu de la passivité (khouen).
62. En précédant, aveuglement, perte de la voie rationnelle ; en suivant passivement, possibilité de se maintenir dans la règle immuable. Dans le Sud Ouest possibilité de posséder des amis ; c’est marcher avec ceux de son propre genre. Dans le Nord-Est perte des amis ; c’est, à la fin, avoir le bonheur.
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- TSHOU HI. — La positivité est la grandeur, la négativité est la petitesse. La positivité comporte en elle même la négativité, mais celle ci ne peut point comporter la positivité. Aussi, la vertu de la passivité est toujours inférieure de moitié à celle de la positivité (khien). Bien que, perdant les amis dans le Nord-Est, cependant, en revenant dans le Sud-Ouest, finalement, il y aura le bonheur.
63. Le présage heureux de la satisfaction dans la perfection correspond à la terre par son absence de limites.
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- TSHOU HI. — Calme ou satisfaction, et, en outre, perfection ; c’est la vertu de la terre.
TSHENG TSE, L’effet de l’activité (khien), c’est l’existence de la positivité ; l’effet de la passivité (khouen), c’est l’existence de la négativité. Avant la forme, on dit voie rationnelle du ciel et de la terre ; après la forme, on dit : œuvre de la négativité et de la positivité. Depuis les mots : « En précédant, aveuglément .... en suivant, possibilité... » et en continuant, il est question de la voie rationnelle de la négativité. En donnant la première la mesure, elle s’aveugle et perd la voie logique de la négativité ; au contraire, en la suivant pour s’y accorder, elle s’y conforme passivement et elle réussit à atteindre la raison naturelle constante. Le Sud Ouest est une région négative, en suivant ce qui constitue son propre genre, elle possède des amis. Le Nord-Est est une région positive, en s’écartant de ce qui constitue son propre genre, elle perd ses amis. Si elle s’écarte de son propre genre pour suivre la positivité, elle peut alors accomplir l’œuvre de l’enfantement des êtres et, à la fin, il y a un présage heureux et bonheur.
Agir avec ce qui constitue son propre genre, telle est sa manière d’être originelle ; suivre la positivité, c’est là son usage, ou emploi. La substance de la négativité est la douceur malléable dans le mouvement ; aussi, si elle suit la positivité, elle peut être calme dans la perfection et comporter un présage heureux : c’est là correspondre à l’absence de limites de la voie de la terre. La négativité ne se contentant pas du calme dans la perfection, comme pourrait il y avoir correspondance avec la voie rationnelle de la terre ? Dans la formule déterminative, l’expression « sans limites » revient trois fois. Dans chaque cas, le sens n’est pas le même. La vertu se réunissant sans limites, c’est l’infini du ciel ; correspondre à la terre par son absence de limites, c’est l’absence de limites de la terre ; parcourir la terre sans limites, c’est l’action de l’activité du cheval.
64. Le commentaire de la formule symbolique dit : La force naturelle à la condition de la terre, c’est la passivité. L’homme doué embrasse tous les êtres par l’ampleur de sa vertu.
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- TSHENG TSE. — La grandeur de la voie de la passivité est encore comme celle de l’activité (khien), sans être un homme saint, qui donc pourrait la réaliser. La terre est vaste et la force naturelle inhérente à sa condition fait qu’elle remplit un rôle passif et incliné ; aussi, dans cette formule, c’est l’image symbolique de la passivité jointe à l’ampleur qui est adoptée, et le texte dit : La force naturelle à la condition de la terre est la passivité (khouen). L’homme doué regarde l’image symbolique de l’ampleur de la passivité (khouen) et il tolère et supporte les différents êtres, en les embrassant dans les effets de sa vertu étendue et profonde.
TSHOU HI. — La terre est l’image symbolique de la passivité exprimée par le koua khouen ; de même encore, elle est unique, aussi n’est il point question de la répétition du koua simple et il ne s’agit que de la passivité obéissante qui constitue la force inhérente à sa condition. De cette façon, on voit l’éternité sans fin de la relation entre ce qui est haut et ce qui est bas. Extrême passivité obéissante, ampleur superlative, telle que rien n’existe qui n’en soit embrassé.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 4)
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2. Khouen : LE RECEPTIF
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65. Premier trait hexaire : en piétinant sur le givre, la glace solide survient.
TSHENG TSE. — Les traits négatifs sont qualifiés par le terme hexaire ; il exprime le parfait épanouissement de la négativité. Dans le nombre huit, la positivité est déjà née et la pureté de substance n’est plus parfaite. La négativité commence à naître par en bas, elle est encore extrêmement minime. Au moment où la négativité commence à naître, l’homme saint considérant qu’elle est sur le point de se développer, en fait l’objet d’un avertissement. Lorsque la négativité commence à se coaguler, elle constitue le givre ; si on piétine sur le givre, on doit savoir que la négativité augmentera progressivement et arrivera à l’état de glace solide. De même, bien que les commencements des effets de l’action de l’homme inférieur soient infimes, on ne doit pas les laisser grandir ; grandissant, ils en arriveraient à des effets extrêmes.
TSHOU HI. — Hexaire est le nom qu’on donne aux traits négatifs. Dans les nombres négatifs, six est la vieillesse et huit est le jeune âge, aussi, en parlant de traits négatifs, on les appelle hexaires, c’est à dire qui sont du genre du nombre six. Le givre est la concrétion de l’éther négatif ; quand cette concrétion est arrivée à son parfait développement, l’eau se durcit et devient glace. Dans ce trait, la négativité commence à naître en bas du koua ; son germe est extrêmement ténu, et la force naturelle à sa condition fait qu’elle doit nécessairement arriver à son parfait développement. Aussi, l’image symbolique est que si on piétine sur le givre, on doit savoir que la glace solide est sur le point de survenir. Or, la négativité et la positivité sont l’essence fondamentale de la création et de la transformation ; l’une ne peut exister sans l’autre, et leur décroissance comme leur développement, sont soumis à des règles constantes ; c’est encore quelque chose où l’homme ne peut ni diminuer ni ajouter. Mais la positivité régit la vie ; la négativité régit la mort, de sorte que leur différence générique consiste dans la distinction entre ce qui est le bien et ce qui est le mal.
Aussi, l’homme saint en faisant le livre des changements, après avoir fait ressortir clairement par ce qui est relatif à l’activité et à la passivité, à l’humanité et au devoir, qu’elles ne peuvent jamais exister l’une sans l’autre et qu’elles n’ont point de tendances particulières dans leur influence régulatrice, s’occupe enfin des circonstances de leur annihilation et de leur développement et de la distinction entre le bien et le mal, de sorte qu’il ne manque jamais d’arriver à l’idée de l’influence réciproque de la positivité et de la négativité, dont l’une maintient, tandis que l’autre renverse. C’est effectivement ainsi qu’elles procèdent dans la transformation et la production et qu’elles mettent en contact actif le ciel et la terre. Le thème est profond. Il n’est pas question du sens divinatoire ; l’idée de nécessité de la circonspection dans les choses les plus minimes, se voit suffisamment dans la formule symbolique.
67. Deuxième trait hexaire : rectitude, régularité, grandeur. Sans exercice préparatoire, rien cependant qui ne soit le bien.
TSHENG TSE. — Le second rang est une situation négative et inférieure, aussi ce trait est le trait principal du koua khouen, et il exprime d’une façon générale la voie rationnelle de la passivité. La justice, la droiture et l’infériorité constituent la voie naturelle de la terre. Par ces trois qualités de rectitude, régularité et grandeur, les effets de sa vertu se trouvent dépeints et figurés ; ces simples mots épuisent ce qui peut être dit de la voie naturelle de la terre. Procédant par la rectitude, la régularité et la grandeur, il en résulte que, même sans étude ni exercice préparatoire, rien cependant n’est autrement que bien. Sans exercice préparatoire, c’est à dire spontanément. Dans la voie de la passivité (khouen), c’est ce qui est sans l’action de personne ; lorsqu’il s’agit de l’homme saint, c’est le calme dans la stricte conformité à la morale. Rectitude, régularité, grandeur, c’est ce que Mang Tse appelle « extrême grandeur, extrême énergie par la rectitude ».
Ici, il s’agit de la substance du koua khouen, c’est pour cela que le mot « énergie » est remplacé par le mot « régularité », encore pour la même raison qui fait qu’au sujet de la perfection la formule ajoute les mots : de la jument. Lorsqu’on parle de l’éther, c’est la grandeur qui est énoncée la première ; la grandeur, c’est l’essence de l’éther ; au sujet du koua khouen, ou passivité, c’est la rectitude et la régularité qui passent avant tout ; c’est par la rectitude et la régularité qu’il y a grandeur. Les mots « rectitude, régularité » et « grandeur » suffisent à épuiser la définition de la voie naturelle de la terre. C’est à l’homme de la connaître. Les deux koua khien et khouen expriment la pureté de substance. Quant à la correspondance mutuelle et sympathique entre les situations, le second trait étant le maître du koua khouen, on ne relève pas sa correspondance sympathique avec le cinquième, et ce dernier n’est pas considéré comme exprimant la voie du prince ; dans le koua khien, le second et le cinquième traits se correspondent mutuellement.
TSHOU HI. — Malléabilité, passivité, droiture et fermeté : telle est la rectitude du koua khouen. Le don de types déterminés dans les formes est l’œuvre de sa régularité ; la réunion illimitée des vertus constitue sa grandeur. Le second trait hexaire possède la douceur malléable, l’obéissance et la justice avec la droiture ; de plus, il implique la pureté immélangée de la voie morale de la passivité. Au dedans, sa vertu est la rectitude ; au-dehors, c’est la régularité et, enfin, la perfection absolue de la grandeur. Il exprime l’inutilité de l’exercice préparatoire pour atteindre à ce résultat que rien ne soit autrement que le bien. Le sens divinatoire est que si celui qui consulte le sort possède une telle vertu, tel aussi sera l’augure.
69. Troisième trait hexaire : en taisant le mérite il peut y avoir perfection ; parfois suivre les affaires du roi ; sans posséder l’autorité exclusive, arriver au but.
TSHENG TSE. — Le troisième trait occupe le rang supérieur dans le koua simple inférieur ; c’est celui qui possède la situation. La voie rationnelle du sujet comporte nécessairement le devoir de taire et de cacher son mérite et ses talents ; s’il fait quelque chose de bien, il en rapporte le mérite au prince, et, de cette façon, il peut se maintenir avec continuité et posséder la droiture. De cette façon, le supérieur ne sera pas entraîné par la suspicion et la haine ; l’inférieur s’accordera à la voie rationnelle de la douceur et de la soumission. Possibilité de perfection, signifie possibilité de se maintenir avec une fermeté parfaite, et, de plus, possibilité de continuité durable et permanente sans regrets ni culpabilité. Si parfois il vient à suivre, en s’en occupant, les affaires du supérieur, il n’ose point s’attribuer l’autorité exclusive et le mérite de l’œuvre accomplie ; il s’occupe seulement de l’exécution, afin de garantir la fin. Observer les devoirs de son rang pour conduire les affaires à leur terme, telle est la voie logique du sujet.
TSHOU HI. — Trait hexaire, négativité ; troisième rang, positivité. En renfermant en soi ses belles qualités, possibilité d’atteindre à la perfection par l’observation stricte des lois de sa propre condition. Mais ce trait occupe le rang supérieur dans le koua simple inférieur ; il ne renferme et ne cache pas indéfiniment ses talents, aussi, parfois il sort de la retraite, se met en avant, et s’occupe des affaires du supérieur, de sorte que bien que n’ayant pas d’autorité en commençant, à la fin il réussit et arrive au but. Le trait a cette image symbolique et la formule avertit celui qui consulte le sort que, si telle est sa vertu, ce sens divinatoire lui sera applicable.
2. Khouen.
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71. Quatrième trait hexaire : lier le sac : pas de culpabilité, pas de louanges.
TSHENG TSE. — Le quatrième trait occupe une position voisine de celle du cinquième, mais il ne comporte aucun sens d’accord entre eux ; c’est le moment où le supérieur et l’inférieur sont séparés et ne s’entendent point. Il se place d’après la droiture, c’est un terrain douteux et périlleux. S’il cache et dissimule son savoir, comme en liant et fermant l’ouverture d’un sac, sans le laisser manifester au dehors, alors il pourra être sans aucune culpabilité ; autrement il lui arrivera malheur. Du moment où il cache et dissimule son savoir, il ne reçoit naturellement aucune louange.
TSHOU HI. — « Lier le sac » veut dire lier la bouche du sac sans en rien sortir. Le mot « louange » exprime que le degré réel est dépassé. Avec une telle circonspection mystérieuse, il ne commettra aucune faute, mais, de même, il ne recevra aucune louange. Le quatrième trait hexaire comporte répétition de négativité sans justice, c’est à cause de cela que tels sont la formule symbolique et le sens divinatoire. En effet, tantôt les choses doivent être faites avec circonspection et mystère, tantôt il convient qu’il se cache en se retirant à l’écart.
73. Cinquième trait hexaire : jupe jaune ; excellence du présage heureux.
TSHENG TSE. — Bien que le koua khouen expose la voie rationnelle du sujet, le cinquième rang représente réellement la situation du prince, aussi ce trait est l’objet d’un avertissement qui dit : « Jupe jaune, excellence du présage heureux. » Le jaune est la couleur de la justice ; la jupe est le vêtement inférieur ; en conservant la justice et demeurant dans l’infériorité, ce sera un présage absolument heureux. Cela veut dire se maintenir dans sa propre condition. Le mot yuan exprime la grandeur et le bien. La formule symbolique du trait exprime seulement qu’en conservant la justice et en demeurant dans l’infériorité, ce sera un présage absolument heureux ; elle ne développe pas complètement le sens. Du moment où la jupe jaune indique la grandeur et l’excellence du présage heureux, il en résulte évidemment que l’occupation du rang prééminent serait le présage d’un grand malheur pour l’univers. Les hommes des siècles postérieurs n’ont pas pénétré le sens de cette formule, de sorte qu’il s’est obscurci et il est indispensable de le préciser.
Le cinquième rang représente la situation prééminente ; dans les autres koua, lorsqu’un trait hexaire occupe le cinquième rang, tantôt il représente la douceur et la passivité, tantôt il exprime l’élégance de la forme et l’intelligence, tantôt enfin il comporte le sens de faiblesse et d’obscurité.
Dans le koua khouen, il exprime l’occupation d’une situation éminente. La négativité est la voie logique du sujet, ou de la femme ; le sujet occupant la situation prééminente, c’est, par exemple, le cas de Wei Mang. On peut encore dire : La femme occupant la situation prééminente, c’est, par exemple, le cas de Nu Kuo et de Wou Shi. Ce ne sont point là des circonstances ordinaires dans l’évolution et on ne peut en parler, de sorte que la formule comporte l’avertissement de la jupe jaune, mais n’en déduit pas toutes les conséquences. On pourrait conserver quelques doutes ; puisque, au sujet des affaires de Ko Thang Wou toutes les conséquences sont encore expliquées, pourquoi dans le cas actuel, seul, n’en serait il point parlé ? Or, l’élévation ou l’abaissement sont des circonstances ordinaires qui résultent de la raison d’être des choses, mais occuper la situation prééminente avec les qualités de la négativité, ce n’est point là une circonstance ordinaire de l’évolution.
TSHOU HI. — Le jaune est la couleur de la justice, la jupe est l’ajustement inférieur. Le cinquième trait hexaire, avec les qualités de la négativité, occupe un rang prééminent, c’est la vertu de la justice et de l’obéissance complète dans l’individu et manifeste hors de lui, aussi telle est l’image symbolique, tandis que le sens divinatoire est le présage heureux de la grandeur et de la bonté. Chez celui qui consulte le sort, la vertu devra être équivalente et alors le sens divinatoire de la formule lui sera également applicable. D’après le commentaire traditionnel du Tshouen tsieou, Nan Khouei, sur le point de se révolter, consulta le sort et obtint ce trait qu’il considéra comme un signe heureux de grandeur. Tse Fou Houei Po dit : Lorsqu’il s’agit de quelque chose qui est relatif à la fidélité et à la bonne foi, l’application de cette formule est possible, mais dans tout autre cas, le résultat final sera la destruction.
La force et l’énergie à l’extérieur et la douceur au dedans, c’est là la fidélité ; la concorde guidant la pureté, c’est là la bonne foi, aussi la formule dit : « Jupe jaune, excellence du présage heureux. » Le jaune est la couleur de la justice, la jupe est l’ajustement inférieur, le terme yuan exprime le développement du bien. Sans fidélité au dedans, cette couleur ne convient pas ; si l’inférieur n’est pas guidé par l’amour du bien public, cet ajustement ne lui convient pas ; si l’affaire en question n’est pas conforme au bien, elle ne peut arriver à son développement extrême. D’ailleurs, en fait, le livre des changements ne doit pas servir à consulter le sort au sujet de choses ou d’affaires périlleuses et malsaines. Si une de ces trois conditions fait défaut, bien que la réponse obtenue par la divination semble concorder, en réalité, il n’en est rien. Par la suite, Houei fut bien effectivement détruit, et cet exemple peut servir à montrer la loi qui régit la divination.
75. Trait supérieur hexaire : les dragons combattent dans le désert ; leur sang est noir et jaune.
TSHENG TSE. — La négativité est ce qui suit la positivité, mais, cependant, quand elle est arrivée à l’extrême limite de son développement, elle lui résiste et entre en lutte avec elle. Le trait hexaire étant déjà arrivé à l’extrême limite de l’élévation et avançant encore sans cesse, il doit nécessairement y avoir combat et lutte, c’est pourquoi la formule dit : Combattent dans le désert. Le terme traduit par désert exprime que le mouvement en avant continue jusqu’à l’extérieur du koua. Du moment où elles s’opposent l’une à l’autre en ennemis, toutes deux sont nécessairement blessées, c’est pourquoi le sang est noir et jaune.
TSHOU HI. — La négativité arrivée à l’extrême limite de son développement, au point qu’elle entre en lutte avec la positivité, toutes deux sont atteintes et blessées. Telle est l’image symbolique. Si celui qui consulte le sort est dans ce cas, le présage néfaste est manifeste.
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65. Premier trait hexaire : en piétinant sur le givre, la glace solide survient.
TSHENG TSE. — Les traits négatifs sont qualifiés par le terme hexaire ; il exprime le parfait épanouissement de la négativité. Dans le nombre huit, la positivité est déjà née et la pureté de substance n’est plus parfaite. La négativité commence à naître par en bas, elle est encore extrêmement minime. Au moment où la négativité commence à naître, l’homme saint considérant qu’elle est sur le point de se développer, en fait l’objet d’un avertissement. Lorsque la négativité commence à se coaguler, elle constitue le givre ; si on piétine sur le givre, on doit savoir que la négativité augmentera progressivement et arrivera à l’état de glace solide. De même, bien que les commencements des effets de l’action de l’homme inférieur soient infimes, on ne doit pas les laisser grandir ; grandissant, ils en arriveraient à des effets extrêmes.
TSHOU HI. — Hexaire est le nom qu’on donne aux traits négatifs. Dans les nombres négatifs, six est la vieillesse et huit est le jeune âge, aussi, en parlant de traits négatifs, on les appelle hexaires, c’est à dire qui sont du genre du nombre six. Le givre est la concrétion de l’éther négatif ; quand cette concrétion est arrivée à son parfait développement, l’eau se durcit et devient glace. Dans ce trait, la négativité commence à naître en bas du koua ; son germe est extrêmement ténu, et la force naturelle à sa condition fait qu’elle doit nécessairement arriver à son parfait développement. Aussi, l’image symbolique est que si on piétine sur le givre, on doit savoir que la glace solide est sur le point de survenir. Or, la négativité et la positivité sont l’essence fondamentale de la création et de la transformation ; l’une ne peut exister sans l’autre, et leur décroissance comme leur développement, sont soumis à des règles constantes ; c’est encore quelque chose où l’homme ne peut ni diminuer ni ajouter. Mais la positivité régit la vie ; la négativité régit la mort, de sorte que leur différence générique consiste dans la distinction entre ce qui est le bien et ce qui est le mal.
Aussi, l’homme saint en faisant le livre des changements, après avoir fait ressortir clairement par ce qui est relatif à l’activité et à la passivité, à l’humanité et au devoir, qu’elles ne peuvent jamais exister l’une sans l’autre et qu’elles n’ont point de tendances particulières dans leur influence régulatrice, s’occupe enfin des circonstances de leur annihilation et de leur développement et de la distinction entre le bien et le mal, de sorte qu’il ne manque jamais d’arriver à l’idée de l’influence réciproque de la positivité et de la négativité, dont l’une maintient, tandis que l’autre renverse. C’est effectivement ainsi qu’elles procèdent dans la transformation et la production et qu’elles mettent en contact actif le ciel et la terre. Le thème est profond. Il n’est pas question du sens divinatoire ; l’idée de nécessité de la circonspection dans les choses les plus minimes, se voit suffisamment dans la formule symbolique.
- 66:
- 66. En piétinant sur le givre, la glace durcit, la négativité commence à se coaguler. En suivant cette voie jusqu’à son extrême limite, il arrive un moment où la glace est solidifiée.
TSHENG TSE. — La négativité commence à se coaguler et produit le givre ; son développement s’achève peu à peu, de sorte qu’elle parvient à l’état de glace solide. Bien que l’homme inférieur ne possède d’abord qu’une influence minime, si cette influence grandit, elle arrivera petit à petit jusqu’à son parfait développement, de sorte qu’il est nécessaire d’avertir dès le début. Le mot traduit par « en suivant » signifie s’accoutumer par la répétition ; c’est en s’accoutumant par la répétition qu’on arrive à la perfection. On s’accoutume par la répétition en suivant une impulsion.
TSHOU HI. — Il est à remarquer que c’est Wei Tshi qui a avancé que le premier trait hexaire a pour formule les mots « en piétinant sur le givre » ; actuellement on doit suivre cette lecture. Le terme traduit par « en suivant » exprime le sens d’exercice par la répétition avec soumission passive.
67. Deuxième trait hexaire : rectitude, régularité, grandeur. Sans exercice préparatoire, rien cependant qui ne soit le bien.
TSHENG TSE. — Le second rang est une situation négative et inférieure, aussi ce trait est le trait principal du koua khouen, et il exprime d’une façon générale la voie rationnelle de la passivité. La justice, la droiture et l’infériorité constituent la voie naturelle de la terre. Par ces trois qualités de rectitude, régularité et grandeur, les effets de sa vertu se trouvent dépeints et figurés ; ces simples mots épuisent ce qui peut être dit de la voie naturelle de la terre. Procédant par la rectitude, la régularité et la grandeur, il en résulte que, même sans étude ni exercice préparatoire, rien cependant n’est autrement que bien. Sans exercice préparatoire, c’est à dire spontanément. Dans la voie de la passivité (khouen), c’est ce qui est sans l’action de personne ; lorsqu’il s’agit de l’homme saint, c’est le calme dans la stricte conformité à la morale. Rectitude, régularité, grandeur, c’est ce que Mang Tse appelle « extrême grandeur, extrême énergie par la rectitude ».
Ici, il s’agit de la substance du koua khouen, c’est pour cela que le mot « énergie » est remplacé par le mot « régularité », encore pour la même raison qui fait qu’au sujet de la perfection la formule ajoute les mots : de la jument. Lorsqu’on parle de l’éther, c’est la grandeur qui est énoncée la première ; la grandeur, c’est l’essence de l’éther ; au sujet du koua khouen, ou passivité, c’est la rectitude et la régularité qui passent avant tout ; c’est par la rectitude et la régularité qu’il y a grandeur. Les mots « rectitude, régularité » et « grandeur » suffisent à épuiser la définition de la voie naturelle de la terre. C’est à l’homme de la connaître. Les deux koua khien et khouen expriment la pureté de substance. Quant à la correspondance mutuelle et sympathique entre les situations, le second trait étant le maître du koua khouen, on ne relève pas sa correspondance sympathique avec le cinquième, et ce dernier n’est pas considéré comme exprimant la voie du prince ; dans le koua khien, le second et le cinquième traits se correspondent mutuellement.
TSHOU HI. — Malléabilité, passivité, droiture et fermeté : telle est la rectitude du koua khouen. Le don de types déterminés dans les formes est l’œuvre de sa régularité ; la réunion illimitée des vertus constitue sa grandeur. Le second trait hexaire possède la douceur malléable, l’obéissance et la justice avec la droiture ; de plus, il implique la pureté immélangée de la voie morale de la passivité. Au dedans, sa vertu est la rectitude ; au-dehors, c’est la régularité et, enfin, la perfection absolue de la grandeur. Il exprime l’inutilité de l’exercice préparatoire pour atteindre à ce résultat que rien ne soit autrement que le bien. Le sens divinatoire est que si celui qui consulte le sort possède une telle vertu, tel aussi sera l’augure.
- 68:
- 68. Le mouvement du second trait hexaire, c’est la rectitude par la régularité : « Sans aucun exercice préparatoire, rien n’est cependant autrement que bien » ; la voie de la terre est éclatante.
TSHENG TSE. — Sujétion à l’impulsion du ciel et, de là, mouvement ; rectitude par la régularité. La rectitude et la régularité comportent la grandeur. Le sens des mots « rectitude » et « régularité » est que la grandeur est infinie. La voie de la terre est éclatante et claire ; son œuvre s’achève et s’accomplit passivement ; comment serait il nécessaire qu’il y eût d’abord exercice préalable et que le bien fût le résultat de cet exercice ?
69. Troisième trait hexaire : en taisant le mérite il peut y avoir perfection ; parfois suivre les affaires du roi ; sans posséder l’autorité exclusive, arriver au but.
TSHENG TSE. — Le troisième trait occupe le rang supérieur dans le koua simple inférieur ; c’est celui qui possède la situation. La voie rationnelle du sujet comporte nécessairement le devoir de taire et de cacher son mérite et ses talents ; s’il fait quelque chose de bien, il en rapporte le mérite au prince, et, de cette façon, il peut se maintenir avec continuité et posséder la droiture. De cette façon, le supérieur ne sera pas entraîné par la suspicion et la haine ; l’inférieur s’accordera à la voie rationnelle de la douceur et de la soumission. Possibilité de perfection, signifie possibilité de se maintenir avec une fermeté parfaite, et, de plus, possibilité de continuité durable et permanente sans regrets ni culpabilité. Si parfois il vient à suivre, en s’en occupant, les affaires du supérieur, il n’ose point s’attribuer l’autorité exclusive et le mérite de l’œuvre accomplie ; il s’occupe seulement de l’exécution, afin de garantir la fin. Observer les devoirs de son rang pour conduire les affaires à leur terme, telle est la voie logique du sujet.
TSHOU HI. — Trait hexaire, négativité ; troisième rang, positivité. En renfermant en soi ses belles qualités, possibilité d’atteindre à la perfection par l’observation stricte des lois de sa propre condition. Mais ce trait occupe le rang supérieur dans le koua simple inférieur ; il ne renferme et ne cache pas indéfiniment ses talents, aussi, parfois il sort de la retraite, se met en avant, et s’occupe des affaires du supérieur, de sorte que bien que n’ayant pas d’autorité en commençant, à la fin il réussit et arrive au but. Le trait a cette image symbolique et la formule avertit celui qui consulte le sort que, si telle est sa vertu, ce sens divinatoire lui sera applicable.
- 70:
- 70. Taire son mérite, possibilité de perfection ; avec le temps elle éclate. Parfois s’occuper des affaires du roi : Savoir brillant et grand.
TSHENG TSE. — Fou Tse, craignant que les hommes ne s’appliquent à l’observation de la lettre sans en pénétrer le sens, continue l’explication de cette formule en exposant la voie rationnelle du sujet placé dans une position inférieure. Il ne convient pas qu’il ait le mérite du bien qu’il accomplit ; il doit absolument cacher et maintenir dans l’ombre ses plus belles qualités ; après cela, il possède la droiture et peut suivre la voie ordinaire. Mais, ce que le devoir lui prescrit de faire surgit et se présente avec le temps ; ne pas s’attribuer le mérite, ne pas manquer à ce qui est convenable, c’est agir suivant le moment. Sans renfermer en soi ses qualités, et sans cacher ses talents, il n’arriverait pas au but ; en les cachant, mais sans agir, il n’accomplirait pas jusqu’au bout ce que la fidélité au prince exige du sujet.
Parfois il s’occupe des affaires du roi ; la formule symbolique ne relève que le premier membre de phrase, en expliquant le sens de cette proposition, le texte qui suit se trouve également éclairci ; dans les autres koua il en est toujours ainsi. S’occuper parfois des affaires du roi, pouvoir se passer de l’autorité exclusive et arriver au but, tout cela montre clairement que réellement le savoir est considérable et brillant. C’est uniquement à cause de l’éclat et de la grandeur de son savoir qu’il peut se renfermer dans l’obscurité. L’homme superficiel et peu clairvoyant, lorsqu’il a fait le bien, ne craint qu’une seule chose, et cette chose est que les hommes n’en aient point connaissance ; comment serait il capable de renfermer en lui-même les plus belles qualités ?
2. Khouen.
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71. Quatrième trait hexaire : lier le sac : pas de culpabilité, pas de louanges.
TSHENG TSE. — Le quatrième trait occupe une position voisine de celle du cinquième, mais il ne comporte aucun sens d’accord entre eux ; c’est le moment où le supérieur et l’inférieur sont séparés et ne s’entendent point. Il se place d’après la droiture, c’est un terrain douteux et périlleux. S’il cache et dissimule son savoir, comme en liant et fermant l’ouverture d’un sac, sans le laisser manifester au dehors, alors il pourra être sans aucune culpabilité ; autrement il lui arrivera malheur. Du moment où il cache et dissimule son savoir, il ne reçoit naturellement aucune louange.
TSHOU HI. — « Lier le sac » veut dire lier la bouche du sac sans en rien sortir. Le mot « louange » exprime que le degré réel est dépassé. Avec une telle circonspection mystérieuse, il ne commettra aucune faute, mais, de même, il ne recevra aucune louange. Le quatrième trait hexaire comporte répétition de négativité sans justice, c’est à cause de cela que tels sont la formule symbolique et le sens divinatoire. En effet, tantôt les choses doivent être faites avec circonspection et mystère, tantôt il convient qu’il se cache en se retirant à l’écart.
- 72:
- 72. Lier le sac, pas de culpabilité ; avec de la circonspection, pas de mal.
TSHENG TSE. — Capable d’une telle circonspection, il n’éprouvera aucun mal.
73. Cinquième trait hexaire : jupe jaune ; excellence du présage heureux.
TSHENG TSE. — Bien que le koua khouen expose la voie rationnelle du sujet, le cinquième rang représente réellement la situation du prince, aussi ce trait est l’objet d’un avertissement qui dit : « Jupe jaune, excellence du présage heureux. » Le jaune est la couleur de la justice ; la jupe est le vêtement inférieur ; en conservant la justice et demeurant dans l’infériorité, ce sera un présage absolument heureux. Cela veut dire se maintenir dans sa propre condition. Le mot yuan exprime la grandeur et le bien. La formule symbolique du trait exprime seulement qu’en conservant la justice et en demeurant dans l’infériorité, ce sera un présage absolument heureux ; elle ne développe pas complètement le sens. Du moment où la jupe jaune indique la grandeur et l’excellence du présage heureux, il en résulte évidemment que l’occupation du rang prééminent serait le présage d’un grand malheur pour l’univers. Les hommes des siècles postérieurs n’ont pas pénétré le sens de cette formule, de sorte qu’il s’est obscurci et il est indispensable de le préciser.
Le cinquième rang représente la situation prééminente ; dans les autres koua, lorsqu’un trait hexaire occupe le cinquième rang, tantôt il représente la douceur et la passivité, tantôt il exprime l’élégance de la forme et l’intelligence, tantôt enfin il comporte le sens de faiblesse et d’obscurité.
Dans le koua khouen, il exprime l’occupation d’une situation éminente. La négativité est la voie logique du sujet, ou de la femme ; le sujet occupant la situation prééminente, c’est, par exemple, le cas de Wei Mang. On peut encore dire : La femme occupant la situation prééminente, c’est, par exemple, le cas de Nu Kuo et de Wou Shi. Ce ne sont point là des circonstances ordinaires dans l’évolution et on ne peut en parler, de sorte que la formule comporte l’avertissement de la jupe jaune, mais n’en déduit pas toutes les conséquences. On pourrait conserver quelques doutes ; puisque, au sujet des affaires de Ko Thang Wou toutes les conséquences sont encore expliquées, pourquoi dans le cas actuel, seul, n’en serait il point parlé ? Or, l’élévation ou l’abaissement sont des circonstances ordinaires qui résultent de la raison d’être des choses, mais occuper la situation prééminente avec les qualités de la négativité, ce n’est point là une circonstance ordinaire de l’évolution.
TSHOU HI. — Le jaune est la couleur de la justice, la jupe est l’ajustement inférieur. Le cinquième trait hexaire, avec les qualités de la négativité, occupe un rang prééminent, c’est la vertu de la justice et de l’obéissance complète dans l’individu et manifeste hors de lui, aussi telle est l’image symbolique, tandis que le sens divinatoire est le présage heureux de la grandeur et de la bonté. Chez celui qui consulte le sort, la vertu devra être équivalente et alors le sens divinatoire de la formule lui sera également applicable. D’après le commentaire traditionnel du Tshouen tsieou, Nan Khouei, sur le point de se révolter, consulta le sort et obtint ce trait qu’il considéra comme un signe heureux de grandeur. Tse Fou Houei Po dit : Lorsqu’il s’agit de quelque chose qui est relatif à la fidélité et à la bonne foi, l’application de cette formule est possible, mais dans tout autre cas, le résultat final sera la destruction.
La force et l’énergie à l’extérieur et la douceur au dedans, c’est là la fidélité ; la concorde guidant la pureté, c’est là la bonne foi, aussi la formule dit : « Jupe jaune, excellence du présage heureux. » Le jaune est la couleur de la justice, la jupe est l’ajustement inférieur, le terme yuan exprime le développement du bien. Sans fidélité au dedans, cette couleur ne convient pas ; si l’inférieur n’est pas guidé par l’amour du bien public, cet ajustement ne lui convient pas ; si l’affaire en question n’est pas conforme au bien, elle ne peut arriver à son développement extrême. D’ailleurs, en fait, le livre des changements ne doit pas servir à consulter le sort au sujet de choses ou d’affaires périlleuses et malsaines. Si une de ces trois conditions fait défaut, bien que la réponse obtenue par la divination semble concorder, en réalité, il n’en est rien. Par la suite, Houei fut bien effectivement détruit, et cet exemple peut servir à montrer la loi qui régit la divination.
- 74:
- 74. Jupe jaune, excellence du présage heureux : la représentation figurative est à l’intérieur.
TSHENG TSE. — Les signes indicatifs de la couleur jaune et de la justice sont à l’intérieur et ne le dépassent point ; au dedans, accumulation des plus belles qualités, coïncidant avec l’occupation d’une position inférieure, c’est pour cela que cette formule est considérée comme exprimant l’excellence du présage heureux.
TSHOU HI. — La représentation figurative est au dedans et elle se manifeste au dehors.
75. Trait supérieur hexaire : les dragons combattent dans le désert ; leur sang est noir et jaune.
TSHENG TSE. — La négativité est ce qui suit la positivité, mais, cependant, quand elle est arrivée à l’extrême limite de son développement, elle lui résiste et entre en lutte avec elle. Le trait hexaire étant déjà arrivé à l’extrême limite de l’élévation et avançant encore sans cesse, il doit nécessairement y avoir combat et lutte, c’est pourquoi la formule dit : Combattent dans le désert. Le terme traduit par désert exprime que le mouvement en avant continue jusqu’à l’extérieur du koua. Du moment où elles s’opposent l’une à l’autre en ennemis, toutes deux sont nécessairement blessées, c’est pourquoi le sang est noir et jaune.
TSHOU HI. — La négativité arrivée à l’extrême limite de son développement, au point qu’elle entre en lutte avec la positivité, toutes deux sont atteintes et blessées. Telle est l’image symbolique. Si celui qui consulte le sort est dans ce cas, le présage néfaste est manifeste.
- 76:
- 76. Les dragons combattent dans le désert ; la voie est épuisée.
TSHENG TSE. — La négativité parvenue à son parfait développement, jusqu’à sa plus extrême limite, il y a nécessairement lutte et blessures.
2. Khouen.
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77. Emploi des traits hexaires : bien, perfection éternelle.
78. Emploi des traits hexaires, perfection durable : pour une grande fin.
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77. Emploi des traits hexaires : bien, perfection éternelle.
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- TSHENG TSE. — L’emploi des traits hexaires dans le koua khouen est analogue à l’emploi des traits nonaires dans le koua Khien ; c’est la voie naturelle de l’emploi et des effets de la négativité. La voie naturelle de la négativité est la douceur malléable avec difficulté de persistance continue ; aussi dans la voie rationnelle de l’usage des traits hexaires, le bien consiste dans la perfection ferme et indéfiniment persistante.
TSHOU HI. — Emploi des traits hexaires ; ces mots expriment que toutes les fois qu’en consultant le sort on obtient un trait négatif, on emploie toujours le nombre six et jamais le nombre huit. C’est encore une règle générale et toujours applicable ; c’est parce que ce koua comporte la pureté de substance de la négativité, et qu’il est placé au début du livre, qu’elle est donnée ici. Sion rencontre ce koua et que tous les traits soient en voie de transformation, le sens divinatoire sera tel qu’il est énoncé dans la formule. En effet, la négativité et la malléabilité ne peuvent pas subsister et se maintenir avec fermeté ; elles se transforment et deviennent positivité, et alors il peut y avoir perfection durable. C’est pour cela que la formule avertit celui qui consulte le sort par les mots : « bien, perfection éternelle », qui correspondent précisément aux mots : bien et perfection, dans le koua Khien. Comme cette nouvelle positivité provient de la transformation du koua khouen, elle est insuffisante pour comporter les deux autres vertus, « cause initiale et liberté ».
78. Emploi des traits hexaires, perfection durable : pour une grande fin.
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- TSHENG TSE. — Du moment où la fermeté de la perfection de la négativité est insuffisante, il est impossible qu’elle dure indéfiniment ; aussi, dans la voie naturelle de l’emploi des traits hexaires, le bien consiste dans le parfait développement de la grandeur finale. Pouvoir finir par la grandeur, c’est là la perfection durable.
TSHOU HI. — D’abord négativité, ensuite positivité ; c’est pourquoi la formule dit « grande fin ».
- suite commentaire:
- COMMENTAIRE TRADITIONNEL SUR L’EXPRESSION DES REPRÉSENTATIONS
79. Khouen, extrême douceur malléable et dureté énergique dans le mouvement ; extrême repos et régularité de la vertu.
TSHOU HI. — Dureté énergique et régularité expliquent le sens de l’expression « perfection de la jument ». Le mot « régularité » exprime la continuité dans la génération des êtres.
80. En suivant elle possède une direction et une continuité permanentes.
TSHOU HI. — Le commentaire traditionnel de Tsheng dit qu’au dessous du mot tshou traduit par direction, il devrait y avoir le mot li, bien.
81. Elle supporte et contient tous les êtres et son action transformatrice est éclatante.
TSHOU HI. — Nouvel éclaircissement du sens du mot heng, « liberté ».
82. La voie de la passivité (khouen), n’est ce pas l’obéissance ? Elle est soumise au ciel et agit avec le temps.
TSHOU HI. — Nouvel éclaircissement de l’idée contenue dans l’expression « sujétion passive au ciel ». Ce qui précède est un retour sur les idées émises dans le commentaire de la formule déterminative.
TSHENG TSE. — La voie de la passivité est l’extrême malléabilité, tandis que son mouvement est énergique ; la substance de la passivité exprimée par le koua khouen est le repos, tandis que sa vertu est la régularité. Son mouvement étant énergique, elle correspond sympathiquement à l’activité du koua Khien, sans aucune contradiction. Sa vertu est la régularité, ce qui fait qu’elle donne naissance aux êtres d’une façon constante et continue. La voie logique de la négativité ne consiste pas à donner la mesure, mais à s’y accor-der ; aussi, en restant en arrière, elle réussit dans son action et se guide sur le bien. Achever la production des êtres, telle est l’action ordinaire et continue de la passivité exprimée par le koua khouen. Contenant et supportant tous les genres et toutes les classes d’êtres et d’objets, son œuvre transformatrice est brillante et grande. Après le mot tshou, il manque le mot li. La voie de la passivité n’est elle pas l’obéissance ? Elle est soumise au ciel et agit suivant le moment ; elle est soumise à l’impulsion émanant du ciel et elle agit sans se mettre en opposition avec le temps. C’est encore là une exclamation d’admiration sur la soumission qui constitue la voie rationnelle du koua khouen.
83. La famille qui accumule le bien doit avoir un surcroît de félicité ; la famille qui accumule ce qui n’est pas le bien doit avoir un surcroît de malheur. Si le sujet massacre le prince, si le fils massacre le père, ce ne sont point là des résultats d’une cause née entre le matin et le soir. Ce qui fait que de telles actions surviennent a dû se produire en croissant peu à peu ; c’est qu’en y remédiant on n’y a point remédié de bonne heure. Le livre des changements dit : En piétinant sur le givre la glace dure survient (n° 65) ; il s’agit, en effet, du cours passif des choses.
TSHENG TSE. — Aucune chose dans l’univers ne s’achève sans avoir été produite par une accumulation successive d’éléments. Si ce qu’une famille pratique et accumule est le bien, le bonheur et la félicité atteindront ses enfants et petits enfants ; si ce qu’elle accumule n’est pas le bien, les calamités et le malheur fondront sur ses descendants. Les malheurs extrêmes, tels que le meurtre et la rébellion, résultent tous d’une accumulation et d’une répétition de causes qui s’enchaînent ; ils ne peuvent pas être le résultat d’une cause subite naissant et produisant ses effets dans le même jour. Celui qui est intelligent saura que ce qui augmente peu à peu ne peut point ne pas se développer en grandissant et que les petites quantités accumulées finissent par produire la grandeur ; il y portera remède de bonne heure, sans laisser passivement le germe se développer et grandir. En agissant ainsi, dans l’univers, le mal ne peut pas arriver à se produire et c’est là connaître et comprendre l’avertissement relatif au givre et à la glace. Le givre qui devient de la glace dure, un petit mal qui finit par grandir, sont toujours le résultat de la tolérance passive du développement de la force naturelle et des conséquences d’une chose.
TSHOU HI. — Dans l’antiquité, le terme shouen « obéissance passive, cours passif », et le mot shen « circonspection », étaient indifféremment employés l’un pour l’autre. Ici on doit lire shen (et traduire) : en effet, il s’agit de la circonspection, ce qui exprime qu’il faut se préoccuper des causes pendant qu’elles sont encore minimes.
84. Rectitude dans la droiture, régularité dans le devoir ; l’homme doué est respectueux pour se rectifier en lui-même ; il respecte le devoir pour rectifier ce qui lui est extérieur. Le respect et le devoir subsistant, la vertu n’est pas isolée. Avec la rectitude, la régularité et la grandeur, même sans exercice préparatoire, rien n’est autrement que bien, de sorte qu’il n’y a aucun doute sur ce qui doit être fait.
TSHENG TSE. — Rectitude exprime la droiture ; régularité exprime le devoir. L’homme doué se guide par le respect pour maintenir la droiture en lui-même ; il observe le devoir afin de régulariser son action extérieure. Lorsque le respect subsiste, la rectitude existe à l’intérieur ; lorsque le devoir se traduit en actions, le mouvement extérieur est régulier. Le devoir se traduit en actions extérieures, il n’est pas extérieur. Lorsque le respect et le devoir sont maintenus, la vertu est parfaite ; elle ne vise pas à la grandeur et elle est grande. La vertu n’est point unique et isolée, il n’est rien qu’elle n’embrasse quand elle est appliquée à quelque objet ; son impulsion n’est jamais sans avantage : Qu’est ce qui pourrait être douteux ?
TSHOU HI. — Ici, il est question de l’étude. La droiture désigne la substance essentielle ; le devoir désigne ce qui précise et détermine la loi ; le respect est le maintien et la conservation de la substance essentielle. Quant à la rectitude intérieure et à la régularité extérieure, le commentaire traditionnel de Tsheng est suffisant et complet. Les mots « pas isolée » expriment la grandeur. C’est parce qu’il y a doute, qu’il y a nécessité d’apprendre par la continuité de l’exercice et qu’ensuite l’acte constitue le bien ; s’il n’y a point de doute, qu’emprunterait on à l’exercice ?
85. Bien que la négativité ait de belles qualités, elle les cache, afin de s’occuper du service du roi ; elle n’ose point s’en attribuer la direction exclusive. Telle est la voie de la terre, de l’épouse, du sujet. La voie de la terre, c’est de n’avoir pas la puissance suprême d’action et de se substituer pour arriver au but final.
TSHENG TSE. — La voie naturelle de l’infériorité, consiste à ne point s’attribuer le mérite de l’œuvre accomplie, à renfermer, en les cachant, ses belles qualités, pour se consacrer au service du roi, enfin à remplacer le supérieur dans ce qu’il s’agit de faire, sans oser s’attribuer la direction exclusive et le mérite. Elle est semblable à la voie naturelle de l’évolution de la terre remplaçant le ciel pour achever les êtres, tandis que la puissance exclusive et le mérite de l’œuvre appartiennent et reviennent au ciel. Il en est encore de même de la voie morale de l’épouse.
86. Le ciel et la terre modifient et transforment ; les plantes et les arbres croissent abondamment. Si le ciel et la terre interrompent leur relation, le sage se cache. Le livre des changements dit : Lier le sac ; pas de culpabilité, pas de louanges ; il s’agit, en effet, de la circonspection.
TSHENG TSE. — Le quatrième trait se trouve dans le koua simple supérieur, près du prince, mais il ne comporte point le sens d’accord entre eux. Aussi il est l’image symbolique de la séparation et de l’interruption de relations. Lorsque le ciel et la terre échangent leurs influences, ils modifient et transforment toutes choses, les plantes et les arbres croissent et se développent, le prince et le sujet poursuivent leurs relations mutuelles et la voie morale est librement ouverte. Lorsque le ciel et la terre sont séparés et sans action réciproque, tous les êtres manquent des conditions nécessaires à leur évolution ; la voie morale entre le prince et le sujet est obstruée et fermée et le sage se cache et se retire à l’écart. Pendant le moment de l’interruption des relations mutuelles, le quatrième trait ferme le sac et cache ce qu’il contient. Aussi, bien qu’il ne puisse donner lieu à aucune louange, il peut cependant n’avoir aucune culpabilité, ce qui exprime l’opportunité de s’observer soi-même avec circonspection.
87. L’homme doué porte la couleur jaune en lui-même et pénètre la raison d’être.
TSHOU HI. — Les deux mots hoang tshong du texte (traduits par « porter la couleur jaune en soi-même », littéralement « jaune en dedans »), expriment que la vertu de justice est intérieure. Cette formule explique le sens du mot jaune.
88. Il accomplit avec droiture les devoirs de sa situation et n’oublie pas sa propre substance.
TSHOU HI. — Bien qu’il se trouve dans une situation prééminente, cependant il est d’une essence inférieure. C’est l’explication du sens du mot « jupe ».
89. La beauté est dans son intérieur et elle s’étend aux quatre membres ; lorsqu’elle éclate dans les actes, c’est l’extrême degré de la beauté.
TSHOU HI. — La beauté est dans son intérieur : c’est une nouvelle explication des mots « jaune en dedans ». L’influence s’étendant aux quatre membres, est une nouvelle explication des mots « ne pas oublier sa propre substance ».
TSHENG TSE. — Jaune en dedans ; les capacités (voir n° 74) sont intérieures. Chez l’homme doué, les capacités sont intérieures et pénètrent jusqu’à la raison d’être des choses. Il occupe la situation qui lui revient régulièrement, sans perdre de vue qu’il est d’une essence inférieure. Le cinquième rang indique la situation prééminente, mais dans le cas du koua khouen, on ne relève que le sens de justice et droiture. Les belles qualités sont accumulées au dedans et se reflètent librement dans les quatre membres (par la correction des mouvements) ; elles se manifestent et deviennent visibles dans les actions ; c’est l’extrême et parfait développement de la vertu et des belles qualités.
90. La négativité étant en antagonisme avec la positivité, il doit nécessairement y avoir lutte, parce qu’elle est jalouse de n’être pas elle même positivité. C’est pour cela quelle est qualifiée dragon. Elle n’a cependant pas encore quitté son propre genre, c’est pourquoi le terme sang est employé. Or, le noir et le jaune sont le mélange des couleurs du ciel et de la terre ; le ciel est noir et la terre est jaune.
TSHENG TSE. — La positivité est la grandeur, la négativité est la petitesse ; la négativité doit suivre la positivité. Du moment où la négativité est arrivée à son extrême perfection, elle égale la positivité ; c’est là être en antagonisme avec elle. Ne se suivant plus mutuellement, il y a nécessairement lutte. Bien que le koua représente l’unité de substance de la négativité, il y a crainte et suspicion à cause du défaut de positivité, et c’est pour cela que la formule emploie le terme dragon, afin de montrer qu’il y a combat contre la positivité. Dans le désert, indique que c’est en avançant sans cesse et en parvenant à l’extérieur. La perfection étant arrivée à son extrême développement et le mouvement de progression ne cessant point, il en résulte qu’il y a combat. Bien que la perfection soit arrivée à son entier développement, aucun trait n’a encore abandonné le genre de la négativité et, puisqu’il y a lutte avec la positivité, il est évident qu’il doit y avoir blessures ; c’est pour cela que le terme sang est employé. La négativité étant parvenue à son extrême perfection, jusqu’à lutter contre la positivité, cette dernière, elle même, ne peut éviter les blessures, aussi le sang qui coule est noir et jaune. Le jaune et le noir sont les couleurs du ciel et de la terre et ceci indique que toutes deux sont blessées.
TSHOU HI. — Le mot « douter », du texte, veut dire se poser en adversaire sans qu’il y ait différence de grandeur entre elles deux. Bien que le koua khouen ne contienne pas de traits positifs, cependant la positivité n’en est jamais absolument exclue. Le sang est quelque chose qui appartient au genre négatif ; en effet le souffle est positif et le sang négatif. Le noir et le jaune sont les couleurs respectives du ciel et de la terre ; ceci exprime que la négativité et la positivité sont toutes deux blessées. Ce qui précède revient sur des idées déjà exprimées dans le commentaire de la formule symbolique.
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