07. - Shi, le groupement de la foule
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12042020
07. - Shi, le groupement de la foule
7. Shi : L'ARMEE POPULAIRE
Khouen en haut
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Khan en bas
156. Perfection militaire ; l’homme au bâton : présage heureux, pas de culpabilité.
Shi. « L’Ordre des koua » dit :
156. Perfection militaire ; l’homme au bâton : présage heureux, pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — La voie rationnelle des choses militaires est basée sur la droiture. Lorsqu’il s’agit de lever des armées, de réunir la foule pour nuire à l’univers et sans que cela soit correct selon la droiture, le peuple ne suit pas l’agitateur et le repousse par la force ; aussi dans le commandement des armées (ski), c’est la pureté qui importe avant tout. Bien que le mouvement des armées soit commandé par la droiture, celui qui les commande doit absolument être un homme (à bâton) déjà âgé, et alors il y a présage heureux et pas de culpabilité. En effet, il y a des cas où il y a présage heureux et où cependant il y a culpabilité ; il y en a d’autres où, sans culpabilité, il n’y a cependant pas de présage heureux. Lorsqu’il y a présage heureux et que d’ailleurs il n’y a pas de culpabilité, c’est le bien absolu. « Homme à bâton » est une appellation pour les personnes éminentes et d’un caractère sévère et imposant. Le mot shi a le sens de réunir et rassembler la foule.
Si celui qui commande n’est pas celui que la foule respecte et en qui elle a confiance, celui qu’elle craint et à qui elle se soumet, comment pourrait il être écouté et suivi de la foule ? C’est pour cela que le Se ma jeang Tsu Tshuo se vit, d’une position infime et humble, appelé au commandement de la multitude, mais qu’ensuite, comme le cœur de la foule n’était pas avec lui, il demanda que Tshouang Kia fût nommé général à sa place. Ce qu’on entend par l’expression « homme à bâton » ne doit pas nécessairement être un homme illustre et noble ; il suffit que, d’une façon quelconque, la foule le craigne et se soumette à lui à cause de ses capacités, de sa finesse, et de ses qualités vertueuses. C’est là tout ce qu’il faut. Aussi, lorsque jeang Tsu eut tué Tshouang Kia, le cœur de la foule le craignit et se soumit à lui ; ce fut alors un « homme à bâton ». De même encore Wei Yin Heou s’éleva d’une position infime et vile et parvint au rang de général d’armée ; c’est que, en effet, son habileté et sa ruse furent suffisantes pour amener les hommes à le craindre et à l’estimer.
TSHOU HI. — Shi : foule de soldats. En bas le koua simple khan, en haut le koua simple khouen ; le koua khan représente le péril, le koua khouen l’obéissance passive. Le koua khan exprime l’eau, et le koua khouen la terre. Dans l’antiquité les soldats étaient logés chez l’agriculteur. Supporter l’extrême péril avec une grande soumission ; cacher un abîme insondable au milieu du repos le plus complet. De plus dans le koua, il n’y a qu’une seule positivité, le second trait nonaire, qui occupe le milieu du koua simple inférieur ; il est considéré comme image symbolique du général. Au dessus et au dessous, cinq négativités obéissent avec soumission et le suivent ; elles constituent l’image symbolique de la foule.
Le second trait nonaire emploie la dureté énergique, occupe une position inférieure, et dirige les affaires ; le cinquième trait hexaire emploie la douceur malléable, occupe la position supérieure et lui confère l’autorité ; cela constitue donc l’image symbolique du prince donnant l’ordre au général de faire avancer son armée. C’est pour cela que le koua est appelé shi. « Homme à bâton » est une appellation pour les gens âgés et les supérieurs. Dans la voie rationnelle de l’emploi des armées, l’avantage réside dans l’accord avec la droiture et dans le choix d’hommes âgés et accomplis pour leur confier le commandement ; c’est ainsi que le présage est heureux et qu’il n’y a pas de culpabilité. C’est un avertissement à celui qui consulte le sort pour le prévenir que lui aussi doit remplir ces conditions.
157. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Shi, multitude ; perfection, droiture ; pouvoir employer la foule avec droiture, être capable de s’en servir pour régner.
158. Dureté énergique, justice et correspondance sympathique ; agir dans le danger avec obéissance passive. Infliger un mal à l’univers en employant ces moyens et être suivi par le peuple ; présage heureux, de plus quelle culpabilité pourrait il y avoir encore ?
159. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : Au milieu de la terre, il y a de l’eau ; shi, armée. L’homme doué s’en autorise pour protéger le peuple et rassembler la multitude.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 2)
lien avec lignes mutés :
1.2 / 1.3 / 1.4 / 1.5 / 1.6 / 2.3 / 2.4 / 2.5 / 2.6 / 3.4 / 3.5 / 3.6 / 4.5 / 4.6 / 5.6 /
1.2.3 / 1.2.4 / 1.2.5 / 1.2.6 / 1.3.4 / 1.3.5 / 1.3.6 / 1.4.5 / 1.4.6 / 1.5.6 /
2.3.4 / 2.3.5 / 2.3.6 / 2.4.5 / 2.4.6 / 2.5.6 / 3.4.5 / 3.4.6 / 3.5.6 / 4.5.6 /
Khouen en haut
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Khan en bas
156. Perfection militaire ; l’homme au bâton : présage heureux, pas de culpabilité.
Shi. « L’Ordre des koua » dit :
- :
- TSHENG TSE. — Shi. « L’Ordre des koua » dit : « Du moment où il y a contestation, il doit nécessairement y avoir soulèvement de la foule, aussi le koua song est suivi du koua shi. » L’agitation de la foule survient à cause de contestations et de disputes, c’est ce qui fait que le koua shi suit immédiatement le koua song. Il est constitué par le koua simple khouen en haut et le koua simple khan en bas. Si on en parle au point de vue des deux substances, au milieu de la terre il y a de l’eau, ce qui est considéré comme constituant l’image symbolique de la foule se rassemblant. Si on en parle au point de vue du sens des deux koua simples, au dedans péril et au dehors soumission passive ; une voie périlleuse dans laquelle on marche avec soumission, ce qui est le sens du mot shi.
Si on en parle d’après les traits, il n’y a qu’une seule positivité et c’est d’elle que dépend la foule des négativités, donc c’est l’image symbolique de la concentration du pouvoir de commandement sur la foule. Dans le koua pi l’unique positivité est considérée comme représentant celui de qui dépend la foule des négativités, mais elle est placée en haut et est l’image symbolique du prince ; dans le koua shi l’unique positivité est aussi considérée comme celui de qui dépend la foule des négativités, mais elle est dans le koua simple inférieur et elle constitue l’image symbolique du chef d’armée.
156. Perfection militaire ; l’homme au bâton : présage heureux, pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — La voie rationnelle des choses militaires est basée sur la droiture. Lorsqu’il s’agit de lever des armées, de réunir la foule pour nuire à l’univers et sans que cela soit correct selon la droiture, le peuple ne suit pas l’agitateur et le repousse par la force ; aussi dans le commandement des armées (ski), c’est la pureté qui importe avant tout. Bien que le mouvement des armées soit commandé par la droiture, celui qui les commande doit absolument être un homme (à bâton) déjà âgé, et alors il y a présage heureux et pas de culpabilité. En effet, il y a des cas où il y a présage heureux et où cependant il y a culpabilité ; il y en a d’autres où, sans culpabilité, il n’y a cependant pas de présage heureux. Lorsqu’il y a présage heureux et que d’ailleurs il n’y a pas de culpabilité, c’est le bien absolu. « Homme à bâton » est une appellation pour les personnes éminentes et d’un caractère sévère et imposant. Le mot shi a le sens de réunir et rassembler la foule.
Si celui qui commande n’est pas celui que la foule respecte et en qui elle a confiance, celui qu’elle craint et à qui elle se soumet, comment pourrait il être écouté et suivi de la foule ? C’est pour cela que le Se ma jeang Tsu Tshuo se vit, d’une position infime et humble, appelé au commandement de la multitude, mais qu’ensuite, comme le cœur de la foule n’était pas avec lui, il demanda que Tshouang Kia fût nommé général à sa place. Ce qu’on entend par l’expression « homme à bâton » ne doit pas nécessairement être un homme illustre et noble ; il suffit que, d’une façon quelconque, la foule le craigne et se soumette à lui à cause de ses capacités, de sa finesse, et de ses qualités vertueuses. C’est là tout ce qu’il faut. Aussi, lorsque jeang Tsu eut tué Tshouang Kia, le cœur de la foule le craignit et se soumit à lui ; ce fut alors un « homme à bâton ». De même encore Wei Yin Heou s’éleva d’une position infime et vile et parvint au rang de général d’armée ; c’est que, en effet, son habileté et sa ruse furent suffisantes pour amener les hommes à le craindre et à l’estimer.
TSHOU HI. — Shi : foule de soldats. En bas le koua simple khan, en haut le koua simple khouen ; le koua khan représente le péril, le koua khouen l’obéissance passive. Le koua khan exprime l’eau, et le koua khouen la terre. Dans l’antiquité les soldats étaient logés chez l’agriculteur. Supporter l’extrême péril avec une grande soumission ; cacher un abîme insondable au milieu du repos le plus complet. De plus dans le koua, il n’y a qu’une seule positivité, le second trait nonaire, qui occupe le milieu du koua simple inférieur ; il est considéré comme image symbolique du général. Au dessus et au dessous, cinq négativités obéissent avec soumission et le suivent ; elles constituent l’image symbolique de la foule.
Le second trait nonaire emploie la dureté énergique, occupe une position inférieure, et dirige les affaires ; le cinquième trait hexaire emploie la douceur malléable, occupe la position supérieure et lui confère l’autorité ; cela constitue donc l’image symbolique du prince donnant l’ordre au général de faire avancer son armée. C’est pour cela que le koua est appelé shi. « Homme à bâton » est une appellation pour les gens âgés et les supérieurs. Dans la voie rationnelle de l’emploi des armées, l’avantage réside dans l’accord avec la droiture et dans le choix d’hommes âgés et accomplis pour leur confier le commandement ; c’est ainsi que le présage est heureux et qu’il n’y a pas de culpabilité. C’est un avertissement à celui qui consulte le sort pour le prévenir que lui aussi doit remplir ces conditions.
157. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Shi, multitude ; perfection, droiture ; pouvoir employer la foule avec droiture, être capable de s’en servir pour régner.
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- TSHENG TSE. — Pouvoir diriger la foule des hommes de façon que tous suivent la droiture ; être capable de s’en servir pour régner sur l’univers. Posséder le cœur de la foule qui se soumet et obéit en revenant à la droiture ; la voie de la royauté se borne à ceci.
TSHOU HI. — Ceci explique le sens des mots « perfection militaire » au moyen de la substance du koua parfait. Le mot traduit par « employer » veut dire seconder, aider quelqu’un. L’unique positivité occupe le milieu du koua simple inférieur et les cinq négativités sont, toutes, ce qui aide et seconde. Pouvant aider la foule selon la droiture, c’est donc l’armée du roi.
158. Dureté énergique, justice et correspondance sympathique ; agir dans le danger avec obéissance passive. Infliger un mal à l’univers en employant ces moyens et être suivi par le peuple ; présage heureux, de plus quelle culpabilité pourrait il y avoir encore ?
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- TSHENG TSE. — Il s’agit du second trait ; il emploie la dureté énergique et il est placé au milieu (du koua simple inférieur) ; c’est la voie normale de la dureté énergique qui possède la justice. Le prince représenté par le cinquième trait hexaire est celui auquel il correspond sympathiquement et suivant la droiture, ce qui indique la confiance absolue et une délégation exclusive de l’autorité. Bien qu’agissant dans une voie périlleuse, c’est cependant par obéissance qu’il se meut ; c’est ce qu’on appelle un « soldat du devoir » ; c’est le général du roi. En haut, soumission passive ; en bas, danger ; c’est agir dans le danger avec obéissance. Les armées ne sont jamais mises sur pied sans qu’il en résulte un dommage pour la fortune publique et des maux pour les individus, c’est ce qui est entendu dans l’expression « infliger un mal à l’univers ». Cependant le cœur du peuple l’accompagne, c’est parce qu’il se meut par devoir. Dans l’antiquité, « l’Ouest était jaloux de la marche vers l’Est » ; c’est que le cœur du peuple suivait. Dans de telles conditions, le présage est certainement heureux et il n’y a pas de culpabilité. Présage heureux veut dire qu’il y aura certainement victoire ou succès, pas de culpabilité indique que l’action est conforme au devoir. Quelle pourrait encore être la culpabilité ? Le sens est certainement qu’il n’y a point de culpabilité.
TSHOU HI. — C’est encore une explication du sens des expressions « homme à bâton », « présage heureux », « pas de culpabilité », au moyen de la substance du koua et des vertus ou propriétés des koua simples. « Dureté énergique et justice » se rapporte au second trait nonaire ; « correspondance sympathique » indique que le cinquième trait hexaire lui correspond sympathiquement ; « agir dans le danger », c’est à dire marcher dans une voie périlleuse ; « obéissance passive » veut dire se conformer au désir de quelqu’un ; sans les vertus de l’âge mûr, tout ceci est impossible. « Infliger un mal », nuire, causer un mal ; lorsque les armées sont mises sur pied, il est impossible qu’il n’en résulte pas des maux pour l’univers, mais cependant, puisqu’il y a ces qualités et ces aptitudes, il en résulte que le peuple est satisfait et suit.
159. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : Au milieu de la terre, il y a de l’eau ; shi, armée. L’homme doué s’en autorise pour protéger le peuple et rassembler la multitude.
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- TSHENG TSE. — Au milieu de la terre il y a de l’eau ; l’eau s’amasse au milieu de la terre, ce qui constitue l’image symbolique de rassembler la multitude, et c’est pourquoi ce koua est appelé shi, et représente l’armée. L’homme doué considère l’image symbolique de l’eau au milieu de la terre et il s’en autorise pour protéger et garantir le peuple et pour rassembler et réunir la foule.
TSHOU HI. — L’eau n’est pas en dehors de la terre, l’armée n’est pas en dehors de la population, de sorte que, pouvant prendre soin du peuple, il sera possible de posséder le concours de la multitude.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 2)
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7. Shi : L'ARMEE POPULAIRE
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160.Premier trait hexaire : l’armée sort d’après la loi ; si ce n’est pour le bien, présage malheureux.
TSHENG TSE. — Premier rang, commencement du koua shi, aussi il est question du sens de « faire sortir l’armée » et de la voie rationnelle de l’action des armées ; il s’agit de la levée des armées dans un État ou un royaume. Si elle a lieu d’accord avec le devoir et la raison, ce sera donc d’après les lois et les règles, ce qui exprime que les armées sont mises en mouvement pour réprimer le désordre et les troubles et pour châtier la violence. Si elles sont mises en mouvement sans que ce soit d’après le devoir, alors, quoique pour le bien, ce sera une voie de malheur. Dans cette phrase le mot « bien » veut dire qu’il est licite de l’emporter dans la lutte ; le mot « malheur » veut dire : Causer du mal au peuple et blesser le devoir. Lorsqu’il s’agit de l’action des armées le mot « loi » désigne les ordres du prince, les règlements et les institutions de l’État.
La voie rationnelle de l’action des armées est basée sur les ordres royaux et sur les institutions de l’État, moyens par lesquels est concentrée l’action générale du pouvoir sur la foule. Si l’armée sort sans que ce soit d’après la loi, quoiqu’elle remporte l’avantage, ce sera cependant encore un présage malheureux ; bien que conduite à la victoire, ce sera encore une voie logique de malheur. Lorsque les armées sont dirigées sans règles, il peut parfois arriver, par une chance heureuse, qu’elles ne soient pas mises en déroute et même qu’elles remportent l’avantage, c’est là ce qui fait l’objet de l’avertissement de l’homme saint.
TSHOU HI. — Loi, règles. Les deux mots feou tsang signifient « ce qui n’est pas bien ». Tshao Shi dit : La plupart des anciens philosophes prenaient indistinctement le mot feou pour le mot pou (ne pas, négation) ; tel est le cas. Étant au commencement du koua, ce trait représente le début de l’action des armées. La voie rationnelle de la mise d’une armée en campagne comporte nécessairement la circonspection dans les préparatifs et le début. Si c’est d’après la loi, ce sera un présage heureux ; si ce n’est pour le bien, ce sera un présage de malheur. C’est un avertissement préventif donné à celui qui consulte le sort pour lui rappeler qu’il doit être circonspect dans le début et observer les règles.
162.Deuxième trait nonaire : être au milieu de l’armée ; présage heureux, pas de culpabilité ; le roi donne trois fois une mission.
TSHENG TSE. — Dans le koua shi, le second trait nonaire est la seule positivité et c’est autour de lui que vient se grouper la foule des négativités. Le cinquième occupe la situation du prince et c’est lui qui correspond sympathiquement et selon la droiture avec le second. Le second trait est le maître du koua shi, ou de l’armée ; c’est celui qui a la direction exclusive des affaires. Occuper une position inférieure et avoir la direction exclusive des affaires est une circonstance qui ne peut se rencontrer qu’au sujet des armées. Depuis l’antiquité, lorsque le souverain donne une mission à un général, s’il s’agit d’affaires en dehors des frontières, celui-ci jouit d’une autorité absolue. Le second trait est à l’armée, il jouit de l’autorité absolue et il se conforme à la voie naturelle de la justice, aussi le présage est heureux et il n’y a pas de culpabilité. En effet, si le général se fie à son autorité exclusive et s’appuie sur elle, il manque à la voie rationnelle de l’inférieur ; s’il n’a point la direction exclusive, il n’y a pas de raison qui puisse le faire prétendre au succès, et c’est pour cela que s’accorder à la justice, en se tenant dans un juste milieu, constitue un présage heureux.
Toutes les fois qu’il s’agit de la voie rationnelle des armées, si l’autorité et la douceur sont également extrêmes, c’est un présage heureux. Du moment où, placé dans cette position, le chef épuise la voie du bien, il peut assurer le succès et la paix de l’empire et c’est pour cela que le roi le favorise en lui confiant jusqu’à trois fois une mission. Toutes les fois qu’une chose est répétée jusqu’à trois fois, la limite extrême est atteinte. Le cinquième trait hexaire se trouve dans une position supérieure ; outre qu’il confie et délègue une autorité exclusive, il répète encore largement le nombre de ses faveurs ; en effet, si les égards ne sont pas proportionnés au mérite, l’autorité n’est pas suffisamment respectée et les inférieurs manquent de confiance dans le chef. Dans d’autres koua, il arrive aussi que le second trait nonaire représente celui que le cinquième trait hexaire investit de l’autorité mais ce n’est que dans le koua shi qu’il possède la direction exclusive des affaires et qu’il représente celui autour de qui se groupe la foule des négativités, ce qui fait que le sens est extrêmement large.
Dans la voie rationnelle du sujet, il ne faut pas oser assumer la direction exclusive des affaires ; ce n’est que dans le cas où il s’agit d’affaires qui ont lieu hors des limites de l’État que cette autorité exclusive est possédée. Bien que la direction réside en lui, cependant c’est par la force des armées qui lui sont confiées que le résultat peut être obtenu ; c’est toujours le résultat des moyens confiés par le prince et la conséquence naturelle et convenable de la dignité dont il est revêtu. Les philosophes de l’époque ont disserté sur ce fait que les sacrifices offerts en l’honneur de Tsheou Kong, avaient été accomplis avec les mêmes cérémonies et la même musique que pour l’empereur ; ils estimaient que Tsheou Kong avait agi en qualité de sujet et ne tenaient pas compte de son mérite, de sorte qu’ils appréciaient qu’on eût dû le traiter en sujet, sans employer ces cérémonies et cette musique. C’est là ne pas connaître la voie rationnelle du sujet, car dans la situation de Tsheou Kong, il s’agissait de faits qui lui étaient propres, c’était en raison de la possession de cette situation qu’il avait pu les accomplir ; c’était, en tous cas, des choses qu’il lui incombait de faire. Tsheou Kong avait atteint le faîte des honneurs. Il en est de même de la voie rationnelle des devoirs de fils ; Mang Tse, seul sut apprécier et reconnaître ce sens, aussi il dit : « Servir ses parents comme Tsang Tse est bien » ; jamais il ne considéra la piété filiale de Tsang Tse comme exagérée ; en effet, ce que le fils peut personnellement faire donne toujours la mesure de ce qu’il doit faire.
TSHOU HI. — Le second trait nonaire est dans une position inférieure ; il représente celui autour de qui vient se grouper la foule des négativités et il a les vertus de la dureté énergique et de la justice. En haut, il correspond sympathiquement au cinquième et il représente celui qui est favorisé de la délégation de l’autorité. C’est pour cela que tels sont l’image symbolique et le sens divinatoire.
164.Troisième trait hexaire : l’armée a parfois plusieurs chefs ; présage malheureux.
TSHENG TSE. — Le troisième trait occupe le rang supérieur dans le koua simple inférieur ; c’est celui qui occupe la situation et est pourvu de l’autorité. Non seulement ses aptitudes sont la douceur malléable de la négativité sans justice ni droiture, mais encore, dans les affaires militaires, l’autorité doit appartenir exclusivement à un seul homme. Du moment où le second trait emploie les aptitudes de la dureté énergique et de la justice, et où il représente celui en qui le supérieur a confiance et sur qui il s’appuie, il doit nécessairement avoir la direction exclusive des affaires, et alors il parviendra au succès en achevant son œuvre. S’il arrive que plusieurs personnes sont encore envoyées pour participer à la direction des affaires, c’est une voie qui conduit certainement au malheur. L’expression yu shi, du texte, signifie plusieurs chefs ; en effet, il s’agit du troisième trait, et c’est parce que le troisième occupe le rang supérieur dans le koua simple inférieur que ce sens est développé. Dans les affaires relatives aux corps de troupe et aux armées, si l’autorité n’est pas exclusivement concentrée dans les mains d’une même personne, la déroute est certaine.
TSHOU HI. — Yu shi, veut dire l’armée en désordre et dispersée, en désordre et s’en retournant. Puisque la négativité occupe un rang qui comporte la positivité, les qualités et les aptitudes sont faibles tandis que les tendances sont dures et énergiques ; la justice et la droiture font défaut, et ce trait indique l’usurpation de fonctions qui ne résultent pas de la condition. C’est pour cela que tels sont l’image symbolique et le sens divinatoire.
7. Shi
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166.Quatrième trait hexaire : l’armée retourne et renonce ; pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — Le mouvement en avant des armées résulte du courage et de la force ; le quatrième trait emploie la douceur et il occupe une position qui comporte la négativité : c’est celui qui n’est pas capable d’avancer et de remporter la victoire. Il reconnaît qu’il ne peut avancer et il recule, de sorte que les haltes de l’armée sont dans le sens de la gauche ; faire les haltes vers la gauche, c’est retourner et renoncer. Apprécier l’opportunité du mouvement en avant ou en arrière, c’est précisément ce qui convient ; c’est pour cela qu’il n’y a pas de culpabilité. Voir la possibilité et avancer, reconnaître l’impossibilité et se retirer, c’est une règle permanente pour les armées. La formule relève seulement le sens d’opportunité et de convenance du mouvement de retraite ; elle ne discute pas si les aptitudes du chef lui permettent ou non de se retirer. Il apprécie qu’il ne peut pas vaincre et il conserve l’armée intacte en se retirant : c’est de beaucoup préférable au cas où il l’entraînerait dans une déroute. Devoir avancer et se retirer serait un cas de culpabilité. Le Yi king développe ce sens pour avertir les générations postérieures ; le mérite de cette pensée est profond.
TSHOU HI. — L’expression tso tse veut dire se retirer en arrière et renoncer. Il s’agit de la douceur malléable et négative, sans justice, qui occupe un rang négatif et possède la droiture, et c’est pour cela que telle est l’image symbolique. Conserver l’armée intacte et se retirer est plus sage de beaucoup que ce qui a lieu dans le cas du troisième trait, aussi tel est le sens divinatoire.
168.Cinquième trait hexaire : la rizière a du gibier ; avantage à retenir les paroles ; pas de culpabilité. Le fils aîné commande l’armée ; le fils cadet participe au commandement ; perfection, présage malheureux.
TSHENG TSE. — Le cinquième rang marque la situation du prince ; celui-ci est maître de lever les armées, et c’est pour cela que la formule traite de la voie rationnelle de l’action de lever les armées et d’investir quelqu’un de l’autorité du commandement. Les armées ne doivent absolument être levées que « lorsque les peuples barbares troublent le peuple de Hia ou à cause des brigandages et rebellions criminelles », ce qui est cause du malheur des peuples ; alors seulement le prince donne des instructions pour les faire détruire. C’est comme lorsque le gibier entre dans les rizières et commet des dégradations dans les récoltes et les plantations ; le devoir commande de le chasser et de le prendre, et alors il est poursuivi et capturé. Mouvoir les armées dans des conditions analogues, c’est ne pas commettre de fautes ; mais si on se met légèrement en mouvement pour nuire à l’empire, la culpabilité est alors considérable. Tshi yen (retenir les paroles), c’est justement recevoir respectueusement les instructions, montrer clairement leur faute aux coupables et les châtier.
S’il s’agit de Tsin Hoang et de l’empereur Wou des Han, détruisant les forêts des montagnes pour capturer tout le gibier, ce n’est plus le cas où « la rizière a du gibier ». La voie rationnelle à suivre en conférant l’autorité à un général et en lui confiant une armée consiste nécessairement à prendre le fils aîné pour commander l’armée. Le second trait se trouve dans une position inférieure et il est le maître de l’armée : c’est le fils aîné. Si les fils cadets sont associés à la direction de l’armée, ce sera le cas où, bien qu’on agisse avec droiture, le présage est malheureux. Le fils cadet, c’est à dire tout autre que le fils aîné ; depuis l’antiquité, lorsque des généraux ont été investis du commandement sans jouir de l’autorité exclusive et absolue, il en est toujours résulté du désordre et la défaite. C’est, par exemple, le cas de la guerre de Suen Lin Fou sous la dynastie des Tsin, ou le cas de la déroute de Kuo Tse Yi, à Seang tsheou, sous la dynastie des Theang.
TSHOU HI. — Le cinquième trait hexaire est celui de qui dépend l’emploi des armées ; il est doux, passif, et juste ; il n’est pas cause de la guerre. L’ennemi l’attaque et la lui impose ; il ne peut faire autrement et répond à la provocation. Ces conditions constituent l’image symbolique de la rizière qui a du gibier, tandis que le sens divinatoire est qu’il y a avantage à capturer ce gibier, et pas de culpabilité. Yen, paroles, instructions verbales. Le fils aîné, c’est le second trait nonaire ; les fils cadets, ce sont le troisième et le quatrième traits. De plus, la formule avertit celui qui consulte le sort au sujet de la nécessité de la délégation absolue de l’autorité. Si on charge un homme doué du soin de quelque affaire, et qu’on charge en même temps quelques hommes inférieurs de participer à la direction, ce sera multiplier le commandement et les obliger à rétrograder, de sorte que malgré la perfection il sera encore impossible d’éviter le malheur.
170.Trait supérieur hexaire : un grand prince donne des ordres ; fondation de royaumes, ennoblissement de familles ; l’homme inférieur ne doit pas agir.
TSHENG TSE. — Le trait supérieur marque la fin du koua shi, la fin de l’armée, le moment où l’œuvre est accomplie. Le grand prince récompense ceux qui ont acquis du mérite par des dignités et des missions. Fonder des royaumes, c’est conférer des apanages de princes feudataires ; ennoblir des familles, c’est conférer des titres de Khinget de Tae fou. Le mot tsheng, traduit par ennoblir, signifie conférer. Les hommes inférieurs, bien qu’ayant acquis du mérite, ne doivent pas être employés, c’est pourquoi la formule avertit qu’il ne faut pas les employer. Lorsque les armées et les troupes sont mises sur pied, la voie pour acquérir du mérite par le succès n’est pas unique. Il n’est pas indispensable que tous soient des hommes doués, et c’est pour cela que la formule avertit que lorsque ce sont des hommes inférieurs qui ont acquis ce mérite on ne doit pas employer cette règle à leur égard. Les récompenser avec de l’or, des choses précieuses (étoffes), des pensions, et des titres est légitime, mais on ne doit pas leur conférer des royaumes, des gouvernements de régions, et les charger de fonctions politiques et civiles.
En temps ordinaire, les hommes inférieurs deviennent facilement orgueilleux et suffisants ; combien à plus forte raison lorsqu’ils ont déjà acquis du mérite ? C’est là ce qui, sous la dynastie des Han, causa la, perte de Ying Pang. Telle est la profondeur de vues et la portée des avertissements de l’homme saint. Ceci traite exclusivement du sens relatif à la fin des affaires des armées ; il n’est pas question du sens spécial relatif au trait lui-même. En effet, c’est à cause de la grandeur du sujet en général. S’il s’agit spécialement du trait, alors, il est question d’un trait hexaire qui emploie la douceur pour occuper une position qui comporte la soumission et cela, au plus haut degré. Le rôle de l’armée étant déjà fini, et puisqu’il se trouve dans un rang qui n’indique aucune situation déterminée, c’est celui qui se place suivant le bien et qui est sans culpabilité.
TSHOU HI. — Fin de l’armée ; comble de la soumission passive ; c’est le moment de discuter les mérites et d’attribuer les récompenses. Le koua simple supérieur khouen représente la terre, de sorte qu’il y a l’image symbolique de fondation de royaumes et de distribution d’apanages avec dignités héréditaires dans la famille. Mais s’il s’agit d’hommes inférieurs, bien qu’ils aient acquis du mérite par leurs succès, on ne doit pas cependant leur conférer des gouvernements territoriaux, mais simplement leur témoigner de la bienveillance en les récompensant avec de l’or ou des étoffes précieuses. C’est un avertissement pour ceux qui récompensent ; s’il s’agit de récompenser un homme inférieur on ne doit pas employer cette formule divinatoire et si, de même, des hommes inférieurs rencontrent ce trait en consultant le sort, ils ne doivent pas non plus employer les règles tracées par cette formule.
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160.Premier trait hexaire : l’armée sort d’après la loi ; si ce n’est pour le bien, présage malheureux.
TSHENG TSE. — Premier rang, commencement du koua shi, aussi il est question du sens de « faire sortir l’armée » et de la voie rationnelle de l’action des armées ; il s’agit de la levée des armées dans un État ou un royaume. Si elle a lieu d’accord avec le devoir et la raison, ce sera donc d’après les lois et les règles, ce qui exprime que les armées sont mises en mouvement pour réprimer le désordre et les troubles et pour châtier la violence. Si elles sont mises en mouvement sans que ce soit d’après le devoir, alors, quoique pour le bien, ce sera une voie de malheur. Dans cette phrase le mot « bien » veut dire qu’il est licite de l’emporter dans la lutte ; le mot « malheur » veut dire : Causer du mal au peuple et blesser le devoir. Lorsqu’il s’agit de l’action des armées le mot « loi » désigne les ordres du prince, les règlements et les institutions de l’État.
La voie rationnelle de l’action des armées est basée sur les ordres royaux et sur les institutions de l’État, moyens par lesquels est concentrée l’action générale du pouvoir sur la foule. Si l’armée sort sans que ce soit d’après la loi, quoiqu’elle remporte l’avantage, ce sera cependant encore un présage malheureux ; bien que conduite à la victoire, ce sera encore une voie logique de malheur. Lorsque les armées sont dirigées sans règles, il peut parfois arriver, par une chance heureuse, qu’elles ne soient pas mises en déroute et même qu’elles remportent l’avantage, c’est là ce qui fait l’objet de l’avertissement de l’homme saint.
TSHOU HI. — Loi, règles. Les deux mots feou tsang signifient « ce qui n’est pas bien ». Tshao Shi dit : La plupart des anciens philosophes prenaient indistinctement le mot feou pour le mot pou (ne pas, négation) ; tel est le cas. Étant au commencement du koua, ce trait représente le début de l’action des armées. La voie rationnelle de la mise d’une armée en campagne comporte nécessairement la circonspection dans les préparatifs et le début. Si c’est d’après la loi, ce sera un présage heureux ; si ce n’est pour le bien, ce sera un présage de malheur. C’est un avertissement préventif donné à celui qui consulte le sort pour lui rappeler qu’il doit être circonspect dans le début et observer les règles.
- 161:
- 161.L’armée sort d’après la loi ; en manquant à la loi, présage malheureux.
TSHENG TSE. — Lorsque l’armée sort, ce doit être d’après la loi ; en manquant aux lois ce serait un présage malheureux ; bien que par une chance heureuse il puisse y avoir succès, c’est cependant une voie logique de malheur.
162.Deuxième trait nonaire : être au milieu de l’armée ; présage heureux, pas de culpabilité ; le roi donne trois fois une mission.
TSHENG TSE. — Dans le koua shi, le second trait nonaire est la seule positivité et c’est autour de lui que vient se grouper la foule des négativités. Le cinquième occupe la situation du prince et c’est lui qui correspond sympathiquement et selon la droiture avec le second. Le second trait est le maître du koua shi, ou de l’armée ; c’est celui qui a la direction exclusive des affaires. Occuper une position inférieure et avoir la direction exclusive des affaires est une circonstance qui ne peut se rencontrer qu’au sujet des armées. Depuis l’antiquité, lorsque le souverain donne une mission à un général, s’il s’agit d’affaires en dehors des frontières, celui-ci jouit d’une autorité absolue. Le second trait est à l’armée, il jouit de l’autorité absolue et il se conforme à la voie naturelle de la justice, aussi le présage est heureux et il n’y a pas de culpabilité. En effet, si le général se fie à son autorité exclusive et s’appuie sur elle, il manque à la voie rationnelle de l’inférieur ; s’il n’a point la direction exclusive, il n’y a pas de raison qui puisse le faire prétendre au succès, et c’est pour cela que s’accorder à la justice, en se tenant dans un juste milieu, constitue un présage heureux.
Toutes les fois qu’il s’agit de la voie rationnelle des armées, si l’autorité et la douceur sont également extrêmes, c’est un présage heureux. Du moment où, placé dans cette position, le chef épuise la voie du bien, il peut assurer le succès et la paix de l’empire et c’est pour cela que le roi le favorise en lui confiant jusqu’à trois fois une mission. Toutes les fois qu’une chose est répétée jusqu’à trois fois, la limite extrême est atteinte. Le cinquième trait hexaire se trouve dans une position supérieure ; outre qu’il confie et délègue une autorité exclusive, il répète encore largement le nombre de ses faveurs ; en effet, si les égards ne sont pas proportionnés au mérite, l’autorité n’est pas suffisamment respectée et les inférieurs manquent de confiance dans le chef. Dans d’autres koua, il arrive aussi que le second trait nonaire représente celui que le cinquième trait hexaire investit de l’autorité mais ce n’est que dans le koua shi qu’il possède la direction exclusive des affaires et qu’il représente celui autour de qui se groupe la foule des négativités, ce qui fait que le sens est extrêmement large.
Dans la voie rationnelle du sujet, il ne faut pas oser assumer la direction exclusive des affaires ; ce n’est que dans le cas où il s’agit d’affaires qui ont lieu hors des limites de l’État que cette autorité exclusive est possédée. Bien que la direction réside en lui, cependant c’est par la force des armées qui lui sont confiées que le résultat peut être obtenu ; c’est toujours le résultat des moyens confiés par le prince et la conséquence naturelle et convenable de la dignité dont il est revêtu. Les philosophes de l’époque ont disserté sur ce fait que les sacrifices offerts en l’honneur de Tsheou Kong, avaient été accomplis avec les mêmes cérémonies et la même musique que pour l’empereur ; ils estimaient que Tsheou Kong avait agi en qualité de sujet et ne tenaient pas compte de son mérite, de sorte qu’ils appréciaient qu’on eût dû le traiter en sujet, sans employer ces cérémonies et cette musique. C’est là ne pas connaître la voie rationnelle du sujet, car dans la situation de Tsheou Kong, il s’agissait de faits qui lui étaient propres, c’était en raison de la possession de cette situation qu’il avait pu les accomplir ; c’était, en tous cas, des choses qu’il lui incombait de faire. Tsheou Kong avait atteint le faîte des honneurs. Il en est de même de la voie rationnelle des devoirs de fils ; Mang Tse, seul sut apprécier et reconnaître ce sens, aussi il dit : « Servir ses parents comme Tsang Tse est bien » ; jamais il ne considéra la piété filiale de Tsang Tse comme exagérée ; en effet, ce que le fils peut personnellement faire donne toujours la mesure de ce qu’il doit faire.
TSHOU HI. — Le second trait nonaire est dans une position inférieure ; il représente celui autour de qui vient se grouper la foule des négativités et il a les vertus de la dureté énergique et de la justice. En haut, il correspond sympathiquement au cinquième et il représente celui qui est favorisé de la délégation de l’autorité. C’est pour cela que tels sont l’image symbolique et le sens divinatoire.
- 163:
- 163.Être au milieu de l’armée, présage heureux ; recevoir les faveurs du ciel. Le roi donne trois fois une mission ; il maintient en paix tous les États.
TSHENG TSE. — Ce qui fait le présage heureux de la situation au milieu de l’armée, c’est de recevoir la faveur céleste qui lui confie l’autorité. « Ciel » désigne le roi. Puisqu’il s’agit d’un sujet, s’il ne jouissait de la faveur du prince qui lui délègue l’autorité, comment pourrait il avoir le pouvoir exclusif de diriger les affaires militaires et le présage heureux de l’accomplissement de l’œuvre ? La formule symbolique est basée sur ce que le second trait possède la direction absolue des affaires, elle développe ce sens et est en désaccord avec les vues des philosophes de l’époque, telles qu’elles ont été rapportées plus haut. Le roi lui confère trois fois la faveur d’une mission pour le récompenser de ses succès et c’est par là qu’il maintient en paix tous les États.
1. C’est d’autant moins probable que, dans la formule elle même, après qu’il a été question des « faveurs du ciel », il est spécialement question du « roi donnant des missions ».
164.Troisième trait hexaire : l’armée a parfois plusieurs chefs ; présage malheureux.
TSHENG TSE. — Le troisième trait occupe le rang supérieur dans le koua simple inférieur ; c’est celui qui occupe la situation et est pourvu de l’autorité. Non seulement ses aptitudes sont la douceur malléable de la négativité sans justice ni droiture, mais encore, dans les affaires militaires, l’autorité doit appartenir exclusivement à un seul homme. Du moment où le second trait emploie les aptitudes de la dureté énergique et de la justice, et où il représente celui en qui le supérieur a confiance et sur qui il s’appuie, il doit nécessairement avoir la direction exclusive des affaires, et alors il parviendra au succès en achevant son œuvre. S’il arrive que plusieurs personnes sont encore envoyées pour participer à la direction des affaires, c’est une voie qui conduit certainement au malheur. L’expression yu shi, du texte, signifie plusieurs chefs ; en effet, il s’agit du troisième trait, et c’est parce que le troisième occupe le rang supérieur dans le koua simple inférieur que ce sens est développé. Dans les affaires relatives aux corps de troupe et aux armées, si l’autorité n’est pas exclusivement concentrée dans les mains d’une même personne, la déroute est certaine.
TSHOU HI. — Yu shi, veut dire l’armée en désordre et dispersée, en désordre et s’en retournant. Puisque la négativité occupe un rang qui comporte la positivité, les qualités et les aptitudes sont faibles tandis que les tendances sont dures et énergiques ; la justice et la droiture font défaut, et ce trait indique l’usurpation de fonctions qui ne résultent pas de la condition. C’est pour cela que tels sont l’image symbolique et le sens divinatoire.
- 165:
- 165.L’armée a parfois plusieurs chefs ; grand insuccès.
TSHENG TSE. — Adjonction et concours d’un second ou d’un troisième chef ; comment serait il possible d’arriver au succès ? Mais ce n’est pas seulement l’impossibilité du succès ; c’est encore ce qui conduit aux revers.
7. Shi
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166.Quatrième trait hexaire : l’armée retourne et renonce ; pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — Le mouvement en avant des armées résulte du courage et de la force ; le quatrième trait emploie la douceur et il occupe une position qui comporte la négativité : c’est celui qui n’est pas capable d’avancer et de remporter la victoire. Il reconnaît qu’il ne peut avancer et il recule, de sorte que les haltes de l’armée sont dans le sens de la gauche ; faire les haltes vers la gauche, c’est retourner et renoncer. Apprécier l’opportunité du mouvement en avant ou en arrière, c’est précisément ce qui convient ; c’est pour cela qu’il n’y a pas de culpabilité. Voir la possibilité et avancer, reconnaître l’impossibilité et se retirer, c’est une règle permanente pour les armées. La formule relève seulement le sens d’opportunité et de convenance du mouvement de retraite ; elle ne discute pas si les aptitudes du chef lui permettent ou non de se retirer. Il apprécie qu’il ne peut pas vaincre et il conserve l’armée intacte en se retirant : c’est de beaucoup préférable au cas où il l’entraînerait dans une déroute. Devoir avancer et se retirer serait un cas de culpabilité. Le Yi king développe ce sens pour avertir les générations postérieures ; le mérite de cette pensée est profond.
TSHOU HI. — L’expression tso tse veut dire se retirer en arrière et renoncer. Il s’agit de la douceur malléable et négative, sans justice, qui occupe un rang négatif et possède la droiture, et c’est pour cela que telle est l’image symbolique. Conserver l’armée intacte et se retirer est plus sage de beaucoup que ce qui a lieu dans le cas du troisième trait, aussi tel est le sens divinatoire.
- 167:
- 167.Retourner et renoncer, pas de culpabilité ; ce n’est pas encore manquer aux règles ordinaires.
TSHENG TSE. — La voie rationnelle de l’action des armées consiste à profiter de l’opportunité du moment : c’est là la règle ordinaire et constante et c’est pourquoi se retirer en arrière en renonçant ne constitue pas encore un manquement. Reculer et renoncer, dans les mêmes conditions que le quatrième trait, c’est faire ce qui est convenable et c’est à cause de cela qu’il n’y a pas de culpabilité.
TSHOU HI. — Reconnaître l’impossibilité et la difficulté et se retirer en arrière, c’est la règle ordinaire et constante des armées.
168.Cinquième trait hexaire : la rizière a du gibier ; avantage à retenir les paroles ; pas de culpabilité. Le fils aîné commande l’armée ; le fils cadet participe au commandement ; perfection, présage malheureux.
TSHENG TSE. — Le cinquième rang marque la situation du prince ; celui-ci est maître de lever les armées, et c’est pour cela que la formule traite de la voie rationnelle de l’action de lever les armées et d’investir quelqu’un de l’autorité du commandement. Les armées ne doivent absolument être levées que « lorsque les peuples barbares troublent le peuple de Hia ou à cause des brigandages et rebellions criminelles », ce qui est cause du malheur des peuples ; alors seulement le prince donne des instructions pour les faire détruire. C’est comme lorsque le gibier entre dans les rizières et commet des dégradations dans les récoltes et les plantations ; le devoir commande de le chasser et de le prendre, et alors il est poursuivi et capturé. Mouvoir les armées dans des conditions analogues, c’est ne pas commettre de fautes ; mais si on se met légèrement en mouvement pour nuire à l’empire, la culpabilité est alors considérable. Tshi yen (retenir les paroles), c’est justement recevoir respectueusement les instructions, montrer clairement leur faute aux coupables et les châtier.
S’il s’agit de Tsin Hoang et de l’empereur Wou des Han, détruisant les forêts des montagnes pour capturer tout le gibier, ce n’est plus le cas où « la rizière a du gibier ». La voie rationnelle à suivre en conférant l’autorité à un général et en lui confiant une armée consiste nécessairement à prendre le fils aîné pour commander l’armée. Le second trait se trouve dans une position inférieure et il est le maître de l’armée : c’est le fils aîné. Si les fils cadets sont associés à la direction de l’armée, ce sera le cas où, bien qu’on agisse avec droiture, le présage est malheureux. Le fils cadet, c’est à dire tout autre que le fils aîné ; depuis l’antiquité, lorsque des généraux ont été investis du commandement sans jouir de l’autorité exclusive et absolue, il en est toujours résulté du désordre et la défaite. C’est, par exemple, le cas de la guerre de Suen Lin Fou sous la dynastie des Tsin, ou le cas de la déroute de Kuo Tse Yi, à Seang tsheou, sous la dynastie des Theang.
TSHOU HI. — Le cinquième trait hexaire est celui de qui dépend l’emploi des armées ; il est doux, passif, et juste ; il n’est pas cause de la guerre. L’ennemi l’attaque et la lui impose ; il ne peut faire autrement et répond à la provocation. Ces conditions constituent l’image symbolique de la rizière qui a du gibier, tandis que le sens divinatoire est qu’il y a avantage à capturer ce gibier, et pas de culpabilité. Yen, paroles, instructions verbales. Le fils aîné, c’est le second trait nonaire ; les fils cadets, ce sont le troisième et le quatrième traits. De plus, la formule avertit celui qui consulte le sort au sujet de la nécessité de la délégation absolue de l’autorité. Si on charge un homme doué du soin de quelque affaire, et qu’on charge en même temps quelques hommes inférieurs de participer à la direction, ce sera multiplier le commandement et les obliger à rétrograder, de sorte que malgré la perfection il sera encore impossible d’éviter le malheur.
- 169:
- 169.Le fils aîné commande l’armée ; il emploie la justice en agissant. Les fils cadets participent au commandement : investir du commandement ceux qui n’en sont pas dignes.
TSHENG TSE. — Le fils aîné, c’est à dire le second trait qui, par les vertus de la justice et de la droiture, s’unit au supérieur et reçoit de celui-ci l’autorité pour agir. Si d’autres en sont investis en même temps, c’est multiplier le commandement au sujet d’une seule affaire et investir de l’autorité ceux qui ne doivent pas en être investis ; le présage est logiquement malheureux.
170.Trait supérieur hexaire : un grand prince donne des ordres ; fondation de royaumes, ennoblissement de familles ; l’homme inférieur ne doit pas agir.
TSHENG TSE. — Le trait supérieur marque la fin du koua shi, la fin de l’armée, le moment où l’œuvre est accomplie. Le grand prince récompense ceux qui ont acquis du mérite par des dignités et des missions. Fonder des royaumes, c’est conférer des apanages de princes feudataires ; ennoblir des familles, c’est conférer des titres de Khinget de Tae fou. Le mot tsheng, traduit par ennoblir, signifie conférer. Les hommes inférieurs, bien qu’ayant acquis du mérite, ne doivent pas être employés, c’est pourquoi la formule avertit qu’il ne faut pas les employer. Lorsque les armées et les troupes sont mises sur pied, la voie pour acquérir du mérite par le succès n’est pas unique. Il n’est pas indispensable que tous soient des hommes doués, et c’est pour cela que la formule avertit que lorsque ce sont des hommes inférieurs qui ont acquis ce mérite on ne doit pas employer cette règle à leur égard. Les récompenser avec de l’or, des choses précieuses (étoffes), des pensions, et des titres est légitime, mais on ne doit pas leur conférer des royaumes, des gouvernements de régions, et les charger de fonctions politiques et civiles.
En temps ordinaire, les hommes inférieurs deviennent facilement orgueilleux et suffisants ; combien à plus forte raison lorsqu’ils ont déjà acquis du mérite ? C’est là ce qui, sous la dynastie des Han, causa la, perte de Ying Pang. Telle est la profondeur de vues et la portée des avertissements de l’homme saint. Ceci traite exclusivement du sens relatif à la fin des affaires des armées ; il n’est pas question du sens spécial relatif au trait lui-même. En effet, c’est à cause de la grandeur du sujet en général. S’il s’agit spécialement du trait, alors, il est question d’un trait hexaire qui emploie la douceur pour occuper une position qui comporte la soumission et cela, au plus haut degré. Le rôle de l’armée étant déjà fini, et puisqu’il se trouve dans un rang qui n’indique aucune situation déterminée, c’est celui qui se place suivant le bien et qui est sans culpabilité.
TSHOU HI. — Fin de l’armée ; comble de la soumission passive ; c’est le moment de discuter les mérites et d’attribuer les récompenses. Le koua simple supérieur khouen représente la terre, de sorte qu’il y a l’image symbolique de fondation de royaumes et de distribution d’apanages avec dignités héréditaires dans la famille. Mais s’il s’agit d’hommes inférieurs, bien qu’ils aient acquis du mérite par leurs succès, on ne doit pas cependant leur conférer des gouvernements territoriaux, mais simplement leur témoigner de la bienveillance en les récompensant avec de l’or ou des étoffes précieuses. C’est un avertissement pour ceux qui récompensent ; s’il s’agit de récompenser un homme inférieur on ne doit pas employer cette formule divinatoire et si, de même, des hommes inférieurs rencontrent ce trait en consultant le sort, ils ne doivent pas non plus employer les règles tracées par cette formule.
- 171:
- 171.Un grand prince donne des ordres, d’après la droiture et le mérite ; l’homme inférieur ne doit pas être employé, il porterait certainement le trouble dans l’État.
TSHENG TSE. — Le grand prince est le dispensateur des faveurs et des récompenses ; il les distribue d’après le mérite dans les affaires de l’armée. Lors du licenciement de l’armée, bien qu’il récompense le mérite acquis, s’il s’agit d’hommes inférieurs, il ne doit cependant, à cause de leur mérite acquis, leur conférer de l’autorité et les employer ; s’il les employait, ils porteraient le trouble dans l’État. Dans l’antiquité, il y a des exemples d’hommes inférieurs qui, s’appuyant sur les mérites qu’ils avaient acquis, ont porté le trouble dans certains États.
TSHOU HI. — L’avertissement de l’homme saint est profond.
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