29. - Khan, chute dans l’abîme
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12042020
29. - Khan, chute dans l’abîme
29. Khan : L'INSONDABLE L'EAU
Khan en haut
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Khan en bas
526. Répétition de la chute ; avoir foi ; le cœur seul jouit de liberté ; l’action est estimable.
Répétition du koua simple khan. « L’Ordre des koua » dit :
526. Répétition de la chute ; avoir foi ; le cœur seul jouit de liberté ; l’action est estimable.
TSHENG TSE. — La réalité positive est au milieu, c’est considéré comme exprimant qu’au dedans il y a bonne foi et confiance. Le cœur seul jouit de liberté, le cœur seul est parfaitement sincère, de sorte qu’il peut être libre. La parfaite sincérité est capable de traverser le métal et la pierre, de marcher à travers l’eau et le feu ; quelle difficulté, quel péril ne traverserait elle pas librement ? L’action est estimable, c’est à dire que c’est par l’emploi de la plus parfaite sincérité que l’action est dirigée, il y aura donc possibilité de sortir du péril, donc il y a lieu de louer et d’estimer, c’est à dire qu’il y a mérite. Sans l’action il y aurait permanence dans le péril.
TSHOU HI. — Répétition, renouvellement fréquent et habituel ; khan, péril et chute. L’image symbolique est l’eau. La positivité tombe au milieu de négativités ; au dehors vide et incertitude, au dedans réalité. Dans ce koua, le koua simple khan est répété en haut et en bas ; c’est considéré comme exprimant un péril répété. La réalité de l’intérieur est considérée comme exprimant l’image symbolique d’avoir foi, et de liberté de cœur. En agissant dans ces conditions, il doit nécessairement y avoir du mérite, et c’est pour cela que telle est la formule divinatoire.
527. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Fréquence de la chute, répétition du péril.
528. L’eau coule et ne remplit pas ; agir dans le péril et ne pas perdre confiance.
529. Le cœur seul jouit de liberté, et cela à cause de la justice énergique ; l’action est estimable, en continuant il y aura du mérite.
530. L’altitude (péril) du ciel ne peut être franchie ; les obstacles (périls) de la terre sont les montagnes, les torrents, les éminences et les collines. Les rois et les princes établissent des obstacles (périls) pour préserver le royaume ; que le moment et les effets du péril sont vastes.
531. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : Débordement de l’eau qui coule ; répétition du péril ; l’homme doué déploie une vertu constante dans son action ; il répète l’enseignement des choses.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 6)
lien avec lignes mutés :
1.2 / 1.3 / 1.4 / 1.5 / 1.6 / 2.3 / 2.4 / 2.5 / 2.6 / 3.4 / 3.5 / 3.6 / 4.5 / 4.6 / 5.6 /
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Khan en haut
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Khan en bas
526. Répétition de la chute ; avoir foi ; le cœur seul jouit de liberté ; l’action est estimable.
Répétition du koua simple khan. « L’Ordre des koua » dit :
- :
- TSHENG TSE. — Répétition du koua simple khan. « L’Ordre des koua » dit : « Les êtres ne peuvent pas indéfiniment pousser les choses à l’excès, c’est pourquoi le koua tae kuo est suivi du koua khan ; khan, tomber, chute. » La raison d’être naturelle n’admet pas l’excès sans une limite inévitable ; l’excès poussé à un point extrême, il y a nécessairement chute, et c’est la raison qui fait que le koua khan suit le koua tae kuo. Répétition indique l’usage réitéré ; dans les autres koua, alors même qu’il y a répétition, elle n’est pas mentionnée ; ce n’est que dans le cas du koua khan qu’elle est relevée, afin de manifester la répétition du péril. Dans le péril lui-même il y a un autre péril ; le sens est vaste. Au milieu du koua simple il y a une positivité, au dessus et au dessous, deux négativités.
La positivité indique la réalité, la négativité marque le vide, le néant, l’incertain. En haut comme en bas, sans distinction, une positivité unique tombe entre deux négativités, ce qui est considéré comme exprimant le sens de péril et de chute. Lorsque la positivité demeure au milieu de négativités, ce doit être considéré comme exprimant la chute ; lorsque la négativité se trouve placée au milieu de positivités, ce doit être considéré comme indiquant l’adjonction et le rapprochement. Toutes les fois que c’est la positivité qui est au dessus, il y a l’image symbolique d’arrêt ; si elle est au milieu, c’est l’image symbolique d’une chute ; si elle est au dessous, c’est l’image symbolique de l’ébranlement ou mouvement.
Si la négativité est au dessus, il y a image symbolique de séduction ou satisfaction ; si elle est au milieu, c’est le symbole du rapprochement, enfin, si elle est au dessous, il y a image symbolique de l’humilité. S’il y a chute, il doit y avoir péril. La répétition c’est la pratique réitérée d’un même acte, comme lorsqu’il s’agit de l’exercice répété dans l’étude ; être rompu à un exercice répété ; c’est toujours le sens de renouvellement fréquent d’un même acte. Khan exprime la chute ; ce qu’exprime le koua, c’est la voie rationnelle à suivre lorsqu’on est placé dans le danger et les difficultés. Le koua simple khan représente l’eau ; l’unité commence au milieu, c’est la première origine de la naissance et de la vie, et c’est pour cela qu’il est considéré comme représentant l’eau ; la chute c’est l’état inhérent à l’eau.
526. Répétition de la chute ; avoir foi ; le cœur seul jouit de liberté ; l’action est estimable.
TSHENG TSE. — La réalité positive est au milieu, c’est considéré comme exprimant qu’au dedans il y a bonne foi et confiance. Le cœur seul jouit de liberté, le cœur seul est parfaitement sincère, de sorte qu’il peut être libre. La parfaite sincérité est capable de traverser le métal et la pierre, de marcher à travers l’eau et le feu ; quelle difficulté, quel péril ne traverserait elle pas librement ? L’action est estimable, c’est à dire que c’est par l’emploi de la plus parfaite sincérité que l’action est dirigée, il y aura donc possibilité de sortir du péril, donc il y a lieu de louer et d’estimer, c’est à dire qu’il y a mérite. Sans l’action il y aurait permanence dans le péril.
TSHOU HI. — Répétition, renouvellement fréquent et habituel ; khan, péril et chute. L’image symbolique est l’eau. La positivité tombe au milieu de négativités ; au dehors vide et incertitude, au dedans réalité. Dans ce koua, le koua simple khan est répété en haut et en bas ; c’est considéré comme exprimant un péril répété. La réalité de l’intérieur est considérée comme exprimant l’image symbolique d’avoir foi, et de liberté de cœur. En agissant dans ces conditions, il doit nécessairement y avoir du mérite, et c’est pour cela que telle est la formule divinatoire.
527. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Fréquence de la chute, répétition du péril.
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- TSHOU HI. — Explication du sens du nom du koua.
528. L’eau coule et ne remplit pas ; agir dans le péril et ne pas perdre confiance.
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- TSHOU HI. — Répétition du koua simple khan, c’est à dire répétition du péril ; deux périls superposés. La formule du premier trait hexaire dit : « fissure dans l’abîme », c’est un abîme dans un autre abîme, un redoublement de périls. L’eau coule et ne remplit pas ; la positivité s’agite au milieu du péril et n’en sort pas encore ; c’est le flux ou courant inhérent à la nature de l’eau, et qui cependant ne remplit pas encore l’abîme ; s’il était plein, elle déborderait du gouffre. Agir dans le péril et ne pas manquer. à la confiance, l’énergie positive, la justice et la réalité demeurent au milieu du péril : c’est donc celui qui agit sans manquer à la bonne foi. Le gouffre est au milieu, l’eau coule vers le bas, c’est toujours considéré comme comportant le sens de confiance et d’avoir foi.
TSHOU HI. — Explication du sens des mots « bonne foi » au moyen des images symboliques du koua simple. Cela exprime que l’intérieur est réel et solide et que les actions extérieures en portent la trace constante.
529. Le cœur seul jouit de liberté, et cela à cause de la justice énergique ; l’action est estimable, en continuant il y aura du mérite.
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- TSHENG TSE. — C’est le cœur seul qui peut jouir de liberté, et cela à cause de sa justice énergique ; le trait plein du milieu est considéré comme le symbole de la foi, ou confiance. En suivant la voie de l’extrême sincérité, où ne parviendrait on pas ? En agissant par la voie de la justice et de l’énergie, il deviendra possible de parer aux dangers et aux périls, et de les traverser librement ; en employant les aptitudes de la justice énergique pour entreprendre quelque chose, on acquerra du mérite, de sorte que l’action sera louable et estimable. Mais si on s’arrête, sans agir, on demeurera d’une façon permanente dans le danger. Quand il s’agit du koua khan, qui exprime la chute et le péril, c’est la condition d’être capable d’agir qui constitue le mérite.
TSHOU HI. — La condition de l’énergie placée au milieu est considérée comme l’image symbolique de la liberté du cœur ; cette condition remplie, en agissant il y aura du mérite.
530. L’altitude (péril) du ciel ne peut être franchie ; les obstacles (périls) de la terre sont les montagnes, les torrents, les éminences et les collines. Les rois et les princes établissent des obstacles (périls) pour préserver le royaume ; que le moment et les effets du péril sont vastes.
- :
- TSHENG TSE. — L’élévation qui ne peut être atteinte, c’est le péril, ou obstacle du ciel. Les montagnes, les torrents, les éminences et les collines sont les périls de la terre. Les rois et les princes sont les souverains des États. Considérant l’image symbolique du koua khan, ils reconnaissent que le péril ne doit pas être méprisé, aussi ils établissent des remparts et des fossés, comme obstacles, pour préserver les États et protéger les populations ; c’est là le moment de l’emploi des obstacles. Cet emploi est très vaste, aussi la formule comporte une exclamation admirative sur sa grandeur. Les montagnes, les fleuves, les remparts et les fossés sont pris comme exemples de ce qu’il y a de plus grand parmi les obstacles.
S’il s’agit de distinguer entre l’éminence et l’infériorité, entre ce qui est noble et ce qui est vil, d’éclairer les degrés dans l’autorité, de préciser la couleur des objets et leur apparence, ce qui est toujours destiné à couper court aux usurpations de prérogatives et à séparer les rangs de diverses classes, il s’agit toujours de l’application de « l’usage des obstacles ».
TSHOU HI. — Dernière analyse et exclamation admirative sur la grandeur.
531. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : Débordement de l’eau qui coule ; répétition du péril ; l’homme doué déploie une vertu constante dans son action ; il répète l’enseignement des choses.
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- TSHENG TSE. — Le koua simple khan représente l’eau ; le courant de l’eau, c’est son écoulement et son renouvellement. Deux koua simples khan sont répétés l’un au dessus de l’autre : c’est l’image symbolique du courant de l’eau débordant. L’eau s’écoule par des ruisselets qui s’élargissent de plus en plus, jusqu’à former des fleuves, et enfin l’océan : c’est la répétition incessante du courant, ou afflux, sans arrêt. Par sa force naturelle elle tend à descendre ; c’est un effet assuré qu’on peut considérer avec confiance comme permanent, aussi l’homme doué regarde l’image symbolique de l’eau, dans le koua simple khan, il en extrait le concept de régularité permanente, de sorte qu’il assure la durée constante de sa conduite vertueuse. Si la conduite vertueuse de l’homme n’est pas permanente, la fausseté prend la place de la vertu ; aussi il convient qu’elle soit comme la continuité incessante du courant de l’eau.
L’homme doué relève le sens de succession ininterrompue dans la continuité du courant, et il mûrit et répète l’objet de son enseignement. Or, l’établissement des institutions civiles et la pratique de l’enseignement doivent nécessairement pousser le peuple à s’en pénétrer en les écoutant ; il en résulte immédiatement qu’il peut les suivre et s’y conformer. C’est dans ce but que l’homme doué « répète trois fois l’ordre et en surveille l’exécution » ; s’il avertissait à la hâte, sans avoir déjà appuyé le précepte par son exemple, imposant brusquement l’obéissance, même avec la sanction de peines sévères pour y contraindre, le résultat serait impossible à atteindre ; il convient donc d’imiter la persistance continue du courant de l’eau.
TSHOU HI. — Qu’il s’agisse de se gouverner soi-même, ou de gouverner les hommes, il faut toujours procéder par la répétition de l’exercice et de la pratique ; ce n’est qu’ensuite que la parfaite habitude assure la tranquillité.
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2.3.4 / 2.3.5 / 2.3.6 / 2.4.5 / 2.4.6 / 2.5.6 / 3.4.5 / 3.4.6 / 3.5.6 / 4.5.6 /
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532.Premier trait hexaire : répétition du péril ; entrer dans la fosse de l’abîme ; présage malheureux.
TSHENG TSE. — Le premier trait emploie la douceur malléable de la négativité et se tient au bas du koua khan qui représente le péril ; il est doux et faible, sans personne pour lui tendre la main, et placé sans répondre aux nécessités de sa situation : il ne peut sortir du péril. Il ne fait que s’enfoncer de plus en plus dans un péril profond. L’avant dernier caractère désigne une fosse ou fissure, gouffre dans un gouffre. Étant déjà au milieu de périls répétés, il entre encore dans un gouffre au fond du précipice ; le présage néfaste est évident.
TSHOU HI. — Employant la douceur malléable de la négativité et se retenant au bas du koua qui indique la répétition du péril, et le gouffre se creusant de plus en plus, tels sont donc l’image symbolique et le sens divinatoire.
534.Deuxième trait nonaire : la chute est périlleuse ; demander et obtenir un peu.
TSHENG TSE. — Le second trait se trouve en présence d’un moment de chute périlleuse, il tombe entre les deux négativités placées au dessus et au dessous de lui ; c’est un terrain extrêmement périlleux, il y a bien réellement danger. Cependant ses aptitudes sont la justice et l’énergie, bien qu’il ne puisse pas encore sortir du milieu du péril, il peut néanmoins y remédier quelque peu par lui-même, et il n’en arrive pas, comme le premier, à s’enfoncer de plus en plus dans des périls profonds : c’est ce qu’on entend par les mots « obtenir un peu ». C’est l’homme doué placé dans le péril et le danger et qui peut se protéger par lui-même. Cela tient uniquement à la justice et à l’énergie ; étant énergique, ses aptitudes sont suffisantes pour sa propre défense : étant juste, en se mouvant, il ne manque point le but convenable.
TSHOU HI. — Il est placé au milieu d’obstacles et ne peut pas encore en sortir lui-même, de sorte qu’il est considéré comme exprimant l’image symbolique de la rencontre du péril. Toutefois il est énergique et se conforme à la justice, de sorte que le sens divinatoire est qu’il est possible de demander et d’obtenir un peu.
536.Troisième trait hexaire : en venant ou en allant, nombreux périls ; être dans l’embarras et s’envelopper la tête ; entrer dans le gouffre de l’abîme ; ne pas agir.
TSHENG TSE. — Le troisième trait hexaire se trouve dans un moment de chute périlleuse ; il emploie la douceur molle de la négativité et se maintient sans justice ni droiture ; la position n’est pas bonne, c’est celui qui ne peut ni avancer, ni reculer, ni demeurer en place. S’il vient vers le bas, il entrera au milieu des obstacles ; s’il monte, il y aura répétition de périls ; qu’il revienne en arrière ou progresse en avant il y a toujours péril, et c’est pourquoi la formule dit : en venant ou en allant, nombreux périls. Il lui est également périlleux d’avancer ou de reculer, et il y a aussi péril à demeurer. Le neuvième caractère du texte, tshen, signifie s’appuyer pour se soutenir ; il se maintient au milieu des périls et il s’appuie pour se retenir en place ; c’est, au plus haut point, être mal à l’aise. Étant ainsi placé, il ne réussit qu’à s’enfoncer de plus en plus dans des périls profonds, et c’est pourquoi la formule dit : « entrer dans le gouffre de l’abîme ». La voie suivie par le troisième trait pour se placer ne doit pas être employée, aussi la formule avertit de ne pas agir.
TSHOU HI. — Employant la mollesse de la négativité, sans droit ni justice, et circulant entre des obstacles accumulés, il est aussi périlleux d’avancer que de reculer. En avant des obstacles, et en arrière la nécessité de se retenir en s’appuyant ; la chute est de plus en plus profonde ; il ne sait pas nager. Aussi tels sont l’image symbolique et le sens divinatoire. Le terme tshen, du texte, exprime l’idée de s’appuyer sans pouvoir trouver une position commode.
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538.Quatrième trait hexaire : urne, vin, plateau à offrandes ; dans les deux cas employer la poterie ; venir se joindre par la fenêtre ; finalement pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — Le quatrième trait hexaire est malléable et négatif et au dessous de lui il ne trouve aucune assistance ; c’est celui qui n’est pas capable de remédier aux périls de l’univers ; c’est parce qu’il est dans une situation élevée que la formule parle de la voie du ministre placé dans le péril. Un sujet de haut rang, en présence d’un moment de difficultés et d’obstacles doit uniquement pousser la sincérité à l’extrême limite et manifester sa bonne foi envers le prince ; alors leur liaison est solide et sans solution de continuité. De plus, s’il peut ouvrir et éclairer le cœur (intelligence) du prince, il pourra par là se protéger contre toute faute. Or, voulant jouir de l’entière confiance du supérieur, il sait simplement épuiser la simplicité naturelle sans aller au delà.
La multiplication des règles d’étiquette, la recherche dans les apparences extérieures, ne valent pas les rites des offrandes de Yen et c’est pour cela que l’offrande de Yen est citée comme exemple. Cela exprime qu’il convient de ne point estimer la surabondance d’appareil extérieur, de n’employer que la simplicité naturelle. Ce qui est employé c’est le vin d’une seule jarre et les aliments présentés sur deux plateaux ; de plus les vases sont en poterie ; c’est le comble de la simplicité. Quand la simplicité naturelle est poussée à ce point, il convient encore de « venir se joindre par la fenêtre ». Venir joindre, c’est à dire avancer et se lier à la voie du prince. Le mot fenêtre comporte le sens d’ouverture donnant liberté d’accès ; à cause de l’obscurité intérieure des habitations, on établit des ouvertures qui donnent accès à la lumière. « Par la fenêtre », c’est à dire d’un lieu situé en pleine clarté, pour augmenter encore la clarté des décisions du prince.
Le Shi king dit : « Le ciel en guidant le peuple agit comme le shi ou comme le huien. » Mao Kong explique le caractère yeou de cette citation en lui donnant le sens de moraliser en éclairant, instruire, guider ; c’est encore une expression analogue au terme « ouvrir l’intelligence ». Le sujet emploie la fidélité et la confiance, il suit la voie du bien, et se lie au cœur du prince ; il faut absolument que ce soit en venant d’une position prise avec intelligence, et alors il peut pénétrer. Le cœur de l’homme a des replis secrets et des côtés accessibles et pénétrables ; les replis secrets en sont les parties obscures ; les côtés pénétrables sont les parties intelligentes et éclairées. Il convient de s’adresser aux parties intelligente et éclairées et de les avertir, alors il est facile de provoquer la confiance ; c’est pour cela que la formule emploie l’expression « venir se joindre par la fenêtre ». Pouvant agir ainsi, il en résultera que bien que dans un moment de difficultés et de périls, finalement il est possible d’éviter toute culpabilité.
D’ailleurs, si le cœur du prince est obscurci par l’abus des plaisirs, et que cette cause d’obscurcissement soit la seule, bien qu’on lui représente énergiquement les inconvénients de la dissolution et des plaisirs, alors même qu’il n’y prendrait pas garde, il arrivera nécessairement qu’il en tirera des conséquences relatives aux points sur lesquels il n’est pas aveuglé, ce qui réveillera son cœur. Depuis l’antiquité, ceux qui se sont montrés capables d’adresser des remontrances aux princes n’ont jamais agi qu’en se servant des côtés demeurés libres dans l’intelligence de ceux ci ; ceux qui leur ont adressé des reproches directs et brusques n’ont, en général, recueilli que de l’antipathie, tandis que les paroles de ceux qui ont su discuter avec modération et ampleur ont le plus souvent produit leur effet. Par exemple, le fondateur de la dynastie des Han, amoureux de l’une de ses concubines, était sur le point de changer l’ordre d’hérédité en faveur du fils de cette femme ; c’était là le côté par où il était aveuglé.
Dans la foule des ministres et des serviteurs du prince, grand était le nombre de ceux qui cherchaient à s’opposer à cette mesure ; les droits qui résultent de la naissance, l’ordre de l’âge, tout était parfaitement clair, d’où pouvaient provenir cet aveuglement et ce manque de discernement ? Mais quant aux « quatre vieillards », l’empereur connaissait bien leur sagesse et il les estimait, c’était là le côté non obscurci de son intelligence ; aussi sa raison, réveillée par ce côté accessible, modifia enfin sa décision et ce résultat fut obtenu sans aucune difficulté. La force des quatre vieillards était elle donc plus grande que celle de tous les grands et de la foule des docteurs de la cour ? L’instance de leurs discours était elle donc plus pénétrante que celle des paroles de Tsheou Tsheang ou de Sou Souen ? Cependant l’empereur n’écouta pas ceux ci et se rendit aux conseils de ceux là, parce que les uns combattirent son aveuglement, tandis que les autres s’adressèrent à son intelligence.
Il en est encore de même dans l’exemple de Thai Heou, reine de l’état de Tshieou ; elle aimait son plus jeune fils, Tsheang Ngan Kiun, et ne voulait pas l’envoyer dans l’état de Tsi ; ici, l’aveuglement était causé par l’affection. Bien que les grands dignitaires lui adressassent des remontrances énergiques, étant de jour en jour plus aveuglée, comment aurait elle pu les écouter ? L’amour de ses enfants et le désir de les rendre illustres et puissants était le côté intelligent de son cœur, aussi, Tso Shi et Tshou Long se servirent de la partie éclairée de son esprit, ils surent la diriger par le calcul de la longue durée de sa postérité, et elle les écouta comme un écho. Ce n’est pas seulement en avertissant les princes qu’il faut suivre cette voie ; quiconque enseigne, ou dirige, doit s’y conformer. Pour instruire, il faut s’appuyer sur les inclinaisons prédominantes de celui qu’on instruit ; or ce qui prédomine, c’est ce que le cœur comprend ; en s’appuyant sur ce que le cœur comprend, pour pénétrer dans l’esprit, on atteint peu à peu toutes les autres questions. C’est ce que Mang Tse exprime par les mots : « compléter la vertu et atteindre aux aptitudes ».
TSHOU HI. — Tshao Shi dit : Les anciens disciples de la doctrine lisaient les trois caractères « jarre, vin, plateau » comme formant une phrase, et les mots « redoubler l’emploi de la poterie » comme une autre phrase ; actuellement, on suit cette leçon. Le terme ji, deux, ou doubler, veut dire augmenter. Dans les Rites de Tsheou on trouve les mots : « Dans les grands sacrifices, tripler et doubler. Les cadets et les enfants assistent ; ceux de gauche tiennent un plat à viande vide ; ceux de droite tiennent la louche ; ils font un tour complet et reviennent une seconde fois (doublent) » ; c’est précisément le sens.
Le cinquième trait nonaire représente la situation prééminente ; le quatrième trait hexaire est proche de lui ; dans un moment de péril, la dureté et la douceur s’assistant mutuellement, il y a donc l’image symbolique de l’emploi unique de rites simples, de les répéter avec pureté de cœur, et de venir se joindre par la fenêtre. La fenêtre n’est pas l’ouverture convenable pour pénétrer, et c’est par elle que l’habitation reçoit la lumière. Bien que les commentateurs soient pénibles et difficiles, à la fin, cependant, il est possible d’éviter les fautes, et c’est pourquoi tel est le sens divinatoire.
540.Cinquième trait nonaire : l’abîme ne se remplit pas ; quand le fond est nivelé, pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — Le cinquième trait nonaire est au milieu de l’abîme, celui-ci n’est donc pas rempli ; s’il était rempli, il serait nivelé et le cinquième trait en sortirait. Le caractère tshi, du texte, respecter, doit être lu avec le son ti (racine d’arbre), et en prenant le sens du mot ti, parvenir à. Dans le koua fou il est dit : mou tshi houei, ne pas en arriver jusqu’aux remords. Il faut absolument ajourner jusqu’à ce que l’obstacle soit nivelé, et alors il n’y aura aucune culpabilité. Puisque la formule dit : « ne se remplit pas », ou pas plein, c’est donc que l’obstacle n’est pas encore nivelé, que le cinquième trait n’est pas encore en paix, et qu’il continue à être placé au milieu du péril ; il n’est pas encore parvenu à être sans culpabilité. Puisque le cinquième trait nonaire possède les aptitudes de la justice et de l’énergie et qu’il s’en sert en occupant la situation prééminente, il en résulte naturellement qu’il doit lui être possible de traverser les obstacles ; cependant, au dessus de lui, il ne rencontre aucune assistance.
Le second trait tombe dans l’abîme et ne peut pas encore en sortir ; tous les autres sont mous et négatifs et n’ont pas les aptitudes nécessaires pour traverser le péril ; le prince, bien que doué de ces aptitudes, pourrait il donc, à lui seul, remédier aux périls de tout l’univers ? Occuper la situation du prince, et ne pas être capable de diriger l’univers en le faisant sortir du péril, c’est considéré comme être coupable ; il faut absolument en arriver à ce que les obstacles soient aplanis, et alors c’est atteindre à l’absence de culpabilité.
TSHOU HI. — Bien que le cinquième trait soit plongé dans l’abîme, cependant, puisqu’il est énergique, juste et droit, et qu’il occupe la situation prééminente, le temps approche cependant où il pourra sortir. C’est pourquoi tels sont l’image symbolique et le sens divinatoire.
542.Trait supérieur hexaire : attacher en employant une bonne corde ; placer dans un buisson d’épines ; trois ans sans réussir ; présage malheureux.
TSHENG TSE. — Le trait supérieur hexaire emploie la douceur malléable de la négativité, et il est placé au comble du péril ; il exprime la profondeur de la chute, la captivité est prise comme exemple, comme lorsqu’on attache avec une corde à trois brins et qu’on retient emprisonné au milieu d’un buisson d’épines. Malléabilité négative et profondeur de la chute ; impossibilité d’en sortir. C’est pour cela que la formule mentionne une durée qui s’étend jusqu’à trois ans ; il ne réussit pas à s’y soustraire ; le présage malheureux est évident.
TSHOU HI. — Avec sa malléabilité négative il est placé au comble du péril, et c’est pourquoi tels sont l’image symbolique et le sens divinatoire.
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532.Premier trait hexaire : répétition du péril ; entrer dans la fosse de l’abîme ; présage malheureux.
TSHENG TSE. — Le premier trait emploie la douceur malléable de la négativité et se tient au bas du koua khan qui représente le péril ; il est doux et faible, sans personne pour lui tendre la main, et placé sans répondre aux nécessités de sa situation : il ne peut sortir du péril. Il ne fait que s’enfoncer de plus en plus dans un péril profond. L’avant dernier caractère désigne une fosse ou fissure, gouffre dans un gouffre. Étant déjà au milieu de périls répétés, il entre encore dans un gouffre au fond du précipice ; le présage néfaste est évident.
TSHOU HI. — Employant la douceur malléable de la négativité et se retenant au bas du koua qui indique la répétition du péril, et le gouffre se creusant de plus en plus, tels sont donc l’image symbolique et le sens divinatoire.
- 533:
- 533.Répétition de la chute pour entrer dans le gouffre ; présage funeste de la perte de la voie.
TSHENG TSE. — Par suite de la répétition du péril entrer encore dans un gouffre situé au fond d’un abîme ; c’est la perte de la voie, et c’est par là qu’il y a présage malheureux. Pouvoir sortir du péril, c’est ne pas perdre la voie.
534.Deuxième trait nonaire : la chute est périlleuse ; demander et obtenir un peu.
TSHENG TSE. — Le second trait se trouve en présence d’un moment de chute périlleuse, il tombe entre les deux négativités placées au dessus et au dessous de lui ; c’est un terrain extrêmement périlleux, il y a bien réellement danger. Cependant ses aptitudes sont la justice et l’énergie, bien qu’il ne puisse pas encore sortir du milieu du péril, il peut néanmoins y remédier quelque peu par lui-même, et il n’en arrive pas, comme le premier, à s’enfoncer de plus en plus dans des périls profonds : c’est ce qu’on entend par les mots « obtenir un peu ». C’est l’homme doué placé dans le péril et le danger et qui peut se protéger par lui-même. Cela tient uniquement à la justice et à l’énergie ; étant énergique, ses aptitudes sont suffisantes pour sa propre défense : étant juste, en se mouvant, il ne manque point le but convenable.
TSHOU HI. — Il est placé au milieu d’obstacles et ne peut pas encore en sortir lui-même, de sorte qu’il est considéré comme exprimant l’image symbolique de la rencontre du péril. Toutefois il est énergique et se conforme à la justice, de sorte que le sens divinatoire est qu’il est possible de demander et d’obtenir un peu.
- 535:
- 535.Demander et obtenir un peu ; ne pas encore sortir dedans.
TSHENG TSE. — Au moment où il se trouve embarrassé par deux négativités, dans un lieu périlleux, à cause de ses aptitudes de justice et d’énergie, il n’en vient pas à tomber dans des périls très profonds ; c’est ce qui est exprimé par les mots « demander et réussir » (ou obtenir) un peu. Cependant il ne peut pas encore sortir des périls qui sont dans le gouffre.
.On lit « sortir de dedans » mais tel est bien le texte.
536.Troisième trait hexaire : en venant ou en allant, nombreux périls ; être dans l’embarras et s’envelopper la tête ; entrer dans le gouffre de l’abîme ; ne pas agir.
TSHENG TSE. — Le troisième trait hexaire se trouve dans un moment de chute périlleuse ; il emploie la douceur molle de la négativité et se maintient sans justice ni droiture ; la position n’est pas bonne, c’est celui qui ne peut ni avancer, ni reculer, ni demeurer en place. S’il vient vers le bas, il entrera au milieu des obstacles ; s’il monte, il y aura répétition de périls ; qu’il revienne en arrière ou progresse en avant il y a toujours péril, et c’est pourquoi la formule dit : en venant ou en allant, nombreux périls. Il lui est également périlleux d’avancer ou de reculer, et il y a aussi péril à demeurer. Le neuvième caractère du texte, tshen, signifie s’appuyer pour se soutenir ; il se maintient au milieu des périls et il s’appuie pour se retenir en place ; c’est, au plus haut point, être mal à l’aise. Étant ainsi placé, il ne réussit qu’à s’enfoncer de plus en plus dans des périls profonds, et c’est pourquoi la formule dit : « entrer dans le gouffre de l’abîme ». La voie suivie par le troisième trait pour se placer ne doit pas être employée, aussi la formule avertit de ne pas agir.
TSHOU HI. — Employant la mollesse de la négativité, sans droit ni justice, et circulant entre des obstacles accumulés, il est aussi périlleux d’avancer que de reculer. En avant des obstacles, et en arrière la nécessité de se retenir en s’appuyant ; la chute est de plus en plus profonde ; il ne sait pas nager. Aussi tels sont l’image symbolique et le sens divinatoire. Le terme tshen, du texte, exprime l’idée de s’appuyer sans pouvoir trouver une position commode.
- 537:
- 537.En venant et en allant, nombreux périls ; finalement pas de succès.
TSHENG TSE. — Il lui est également périlleux d’avancer ou de reculer, et de plus il n’est pas tranquille dans la situation où il est placé. En employant cette voie on doit naturellement s’enfoncer de plus en plus dans le péril ; finalement comment pourrait il y avoir du succès ? En employant la douceur malléable de la négativité, et se plaçant sans justice ni droiture, même sur un terrain uni et facile, il en résulte ordinairement des regrets et des fautes, combien à plus forte raison lorsqu’on se trouve placé dans le péril ! L’homme aspire à sortir du péril ; il faut absolument qu’il se conforme à la voie morale, alors il peut s’en éloigner ; si, cherchant à s’en éloigner, il manque à cette voie morale, il ne fait qu’aggraver de plus en plus sa misère et ses souffrances. Aussi l’homme saint avertit que, placé comme le troisième trait, on ne doit pas employer sa voie.
29. Khan
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538.Quatrième trait hexaire : urne, vin, plateau à offrandes ; dans les deux cas employer la poterie ; venir se joindre par la fenêtre ; finalement pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — Le quatrième trait hexaire est malléable et négatif et au dessous de lui il ne trouve aucune assistance ; c’est celui qui n’est pas capable de remédier aux périls de l’univers ; c’est parce qu’il est dans une situation élevée que la formule parle de la voie du ministre placé dans le péril. Un sujet de haut rang, en présence d’un moment de difficultés et d’obstacles doit uniquement pousser la sincérité à l’extrême limite et manifester sa bonne foi envers le prince ; alors leur liaison est solide et sans solution de continuité. De plus, s’il peut ouvrir et éclairer le cœur (intelligence) du prince, il pourra par là se protéger contre toute faute. Or, voulant jouir de l’entière confiance du supérieur, il sait simplement épuiser la simplicité naturelle sans aller au delà.
La multiplication des règles d’étiquette, la recherche dans les apparences extérieures, ne valent pas les rites des offrandes de Yen et c’est pour cela que l’offrande de Yen est citée comme exemple. Cela exprime qu’il convient de ne point estimer la surabondance d’appareil extérieur, de n’employer que la simplicité naturelle. Ce qui est employé c’est le vin d’une seule jarre et les aliments présentés sur deux plateaux ; de plus les vases sont en poterie ; c’est le comble de la simplicité. Quand la simplicité naturelle est poussée à ce point, il convient encore de « venir se joindre par la fenêtre ». Venir joindre, c’est à dire avancer et se lier à la voie du prince. Le mot fenêtre comporte le sens d’ouverture donnant liberté d’accès ; à cause de l’obscurité intérieure des habitations, on établit des ouvertures qui donnent accès à la lumière. « Par la fenêtre », c’est à dire d’un lieu situé en pleine clarté, pour augmenter encore la clarté des décisions du prince.
Le Shi king dit : « Le ciel en guidant le peuple agit comme le shi ou comme le huien. » Mao Kong explique le caractère yeou de cette citation en lui donnant le sens de moraliser en éclairant, instruire, guider ; c’est encore une expression analogue au terme « ouvrir l’intelligence ». Le sujet emploie la fidélité et la confiance, il suit la voie du bien, et se lie au cœur du prince ; il faut absolument que ce soit en venant d’une position prise avec intelligence, et alors il peut pénétrer. Le cœur de l’homme a des replis secrets et des côtés accessibles et pénétrables ; les replis secrets en sont les parties obscures ; les côtés pénétrables sont les parties intelligentes et éclairées. Il convient de s’adresser aux parties intelligente et éclairées et de les avertir, alors il est facile de provoquer la confiance ; c’est pour cela que la formule emploie l’expression « venir se joindre par la fenêtre ». Pouvant agir ainsi, il en résultera que bien que dans un moment de difficultés et de périls, finalement il est possible d’éviter toute culpabilité.
D’ailleurs, si le cœur du prince est obscurci par l’abus des plaisirs, et que cette cause d’obscurcissement soit la seule, bien qu’on lui représente énergiquement les inconvénients de la dissolution et des plaisirs, alors même qu’il n’y prendrait pas garde, il arrivera nécessairement qu’il en tirera des conséquences relatives aux points sur lesquels il n’est pas aveuglé, ce qui réveillera son cœur. Depuis l’antiquité, ceux qui se sont montrés capables d’adresser des remontrances aux princes n’ont jamais agi qu’en se servant des côtés demeurés libres dans l’intelligence de ceux ci ; ceux qui leur ont adressé des reproches directs et brusques n’ont, en général, recueilli que de l’antipathie, tandis que les paroles de ceux qui ont su discuter avec modération et ampleur ont le plus souvent produit leur effet. Par exemple, le fondateur de la dynastie des Han, amoureux de l’une de ses concubines, était sur le point de changer l’ordre d’hérédité en faveur du fils de cette femme ; c’était là le côté par où il était aveuglé.
Dans la foule des ministres et des serviteurs du prince, grand était le nombre de ceux qui cherchaient à s’opposer à cette mesure ; les droits qui résultent de la naissance, l’ordre de l’âge, tout était parfaitement clair, d’où pouvaient provenir cet aveuglement et ce manque de discernement ? Mais quant aux « quatre vieillards », l’empereur connaissait bien leur sagesse et il les estimait, c’était là le côté non obscurci de son intelligence ; aussi sa raison, réveillée par ce côté accessible, modifia enfin sa décision et ce résultat fut obtenu sans aucune difficulté. La force des quatre vieillards était elle donc plus grande que celle de tous les grands et de la foule des docteurs de la cour ? L’instance de leurs discours était elle donc plus pénétrante que celle des paroles de Tsheou Tsheang ou de Sou Souen ? Cependant l’empereur n’écouta pas ceux ci et se rendit aux conseils de ceux là, parce que les uns combattirent son aveuglement, tandis que les autres s’adressèrent à son intelligence.
Il en est encore de même dans l’exemple de Thai Heou, reine de l’état de Tshieou ; elle aimait son plus jeune fils, Tsheang Ngan Kiun, et ne voulait pas l’envoyer dans l’état de Tsi ; ici, l’aveuglement était causé par l’affection. Bien que les grands dignitaires lui adressassent des remontrances énergiques, étant de jour en jour plus aveuglée, comment aurait elle pu les écouter ? L’amour de ses enfants et le désir de les rendre illustres et puissants était le côté intelligent de son cœur, aussi, Tso Shi et Tshou Long se servirent de la partie éclairée de son esprit, ils surent la diriger par le calcul de la longue durée de sa postérité, et elle les écouta comme un écho. Ce n’est pas seulement en avertissant les princes qu’il faut suivre cette voie ; quiconque enseigne, ou dirige, doit s’y conformer. Pour instruire, il faut s’appuyer sur les inclinaisons prédominantes de celui qu’on instruit ; or ce qui prédomine, c’est ce que le cœur comprend ; en s’appuyant sur ce que le cœur comprend, pour pénétrer dans l’esprit, on atteint peu à peu toutes les autres questions. C’est ce que Mang Tse exprime par les mots : « compléter la vertu et atteindre aux aptitudes ».
TSHOU HI. — Tshao Shi dit : Les anciens disciples de la doctrine lisaient les trois caractères « jarre, vin, plateau » comme formant une phrase, et les mots « redoubler l’emploi de la poterie » comme une autre phrase ; actuellement, on suit cette leçon. Le terme ji, deux, ou doubler, veut dire augmenter. Dans les Rites de Tsheou on trouve les mots : « Dans les grands sacrifices, tripler et doubler. Les cadets et les enfants assistent ; ceux de gauche tiennent un plat à viande vide ; ceux de droite tiennent la louche ; ils font un tour complet et reviennent une seconde fois (doublent) » ; c’est précisément le sens.
Le cinquième trait nonaire représente la situation prééminente ; le quatrième trait hexaire est proche de lui ; dans un moment de péril, la dureté et la douceur s’assistant mutuellement, il y a donc l’image symbolique de l’emploi unique de rites simples, de les répéter avec pureté de cœur, et de venir se joindre par la fenêtre. La fenêtre n’est pas l’ouverture convenable pour pénétrer, et c’est par elle que l’habitation reçoit la lumière. Bien que les commentateurs soient pénibles et difficiles, à la fin, cependant, il est possible d’éviter les fautes, et c’est pourquoi tel est le sens divinatoire.
- 539:
- 539.Jarre, vin, plateau, doubler ; la dureté énergique et la douceur malléable sont en contact.
TSHENG TSE. — Le commentaire de la formule symbolique ne relève que le premier membre de phrase ; il en est souvent ainsi. Une jarre de vin et deux plateaux de mets, c’est la plus extrême simplicité (pour une offrande). Si telle peut être la voie suivie lorsque la dureté énergique et la douceur malléable se rencontrent et s’accueillent, il sera possible d’affirmer que, finalement, aucune faute ne sera commise. Si les relations entre le prince et le sujet peuvent être fermes et permanentes, cela tient exclusivement à la sincérité. Les expressions dureté énergique, et malléabilité, désignent le quatrième et le cinquième traits et font allusion aux relations entre le prince et le sujet.
TSHOU HI. — Tshao Shi dit : Dans le texte des explications de Tsou Shi, il n’y avait primitivement pas le caractère ji, deux, ou doubler ; actuellement on suit cette lecture.
540.Cinquième trait nonaire : l’abîme ne se remplit pas ; quand le fond est nivelé, pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — Le cinquième trait nonaire est au milieu de l’abîme, celui-ci n’est donc pas rempli ; s’il était rempli, il serait nivelé et le cinquième trait en sortirait. Le caractère tshi, du texte, respecter, doit être lu avec le son ti (racine d’arbre), et en prenant le sens du mot ti, parvenir à. Dans le koua fou il est dit : mou tshi houei, ne pas en arriver jusqu’aux remords. Il faut absolument ajourner jusqu’à ce que l’obstacle soit nivelé, et alors il n’y aura aucune culpabilité. Puisque la formule dit : « ne se remplit pas », ou pas plein, c’est donc que l’obstacle n’est pas encore nivelé, que le cinquième trait n’est pas encore en paix, et qu’il continue à être placé au milieu du péril ; il n’est pas encore parvenu à être sans culpabilité. Puisque le cinquième trait nonaire possède les aptitudes de la justice et de l’énergie et qu’il s’en sert en occupant la situation prééminente, il en résulte naturellement qu’il doit lui être possible de traverser les obstacles ; cependant, au dessus de lui, il ne rencontre aucune assistance.
Le second trait tombe dans l’abîme et ne peut pas encore en sortir ; tous les autres sont mous et négatifs et n’ont pas les aptitudes nécessaires pour traverser le péril ; le prince, bien que doué de ces aptitudes, pourrait il donc, à lui seul, remédier aux périls de tout l’univers ? Occuper la situation du prince, et ne pas être capable de diriger l’univers en le faisant sortir du péril, c’est considéré comme être coupable ; il faut absolument en arriver à ce que les obstacles soient aplanis, et alors c’est atteindre à l’absence de culpabilité.
TSHOU HI. — Bien que le cinquième trait soit plongé dans l’abîme, cependant, puisqu’il est énergique, juste et droit, et qu’il occupe la situation prééminente, le temps approche cependant où il pourra sortir. C’est pourquoi tels sont l’image symbolique et le sens divinatoire.
- 541:
- 541.L’abîme n’est pas plein ; la justice n’est pas encore grande.
TSHENG TSE. — Le cinquième trait nonaire présente les qualités de la justice et de l’énergie, et il possède la situation prééminente ; il est en train de remédier aux difficultés et aux périls qui menacent l’empire, mais cependant l’abîme n’est pas encore rempli et comblé ; c’est donc qu’il ne peut pas encore aplanir les obstacles et les difficultés, et cela tient à ce que la voie de justice et d’énergie qu’il ouvre n’est pas encore resplendissante et grande. Dans un moment de difficultés et de périls, si le prince et les sujets n’unissent point leurs forces, leur serait il donc possible d’y remédier ? La voie du cinquième trait n’est pas encore grande ; c’est parce qu’il n’a pas de ministres. Si la voie du prince ne peut pas encore remédier aux périls et aux obstacles, elle est considérée comme n’étant pas encore grande, et le prince lui-même n’est pas à la hauteur de la situation.
TSHOU HI. — Il possède les vertus de la justice, mais elles ne sont pas encore largement développées.
542.Trait supérieur hexaire : attacher en employant une bonne corde ; placer dans un buisson d’épines ; trois ans sans réussir ; présage malheureux.
TSHENG TSE. — Le trait supérieur hexaire emploie la douceur malléable de la négativité, et il est placé au comble du péril ; il exprime la profondeur de la chute, la captivité est prise comme exemple, comme lorsqu’on attache avec une corde à trois brins et qu’on retient emprisonné au milieu d’un buisson d’épines. Malléabilité négative et profondeur de la chute ; impossibilité d’en sortir. C’est pour cela que la formule mentionne une durée qui s’étend jusqu’à trois ans ; il ne réussit pas à s’y soustraire ; le présage malheureux est évident.
TSHOU HI. — Avec sa malléabilité négative il est placé au comble du péril, et c’est pourquoi tels sont l’image symbolique et le sens divinatoire.
- 543:
- 543.Le trait supérieur hexaire perd la voie morale ; présage malheureux pour trois ans.
TSHENG TSE. — Puisqu’il emploie la malléabilité négative et qu’il se place lui-même sur le terrain le plus périlleux, c’est la perte de la voie, aussi le malheur dure jusque pendant trois ans. Pendant toute cette durée de trois ans, il ne peut s’y soustraire ; c’est une locution qui comporte le sens de malheur définitif. Pour désigner une longue durée, quelquefois les formules emploient l’expression « dix jours », quelquefois l’expression « trois jours », selon le cas. Tomber dans une prison, jusque pendant trois ans, c’est le comble de la durée. Dans d’autres koua, lorsqu’il s’agit d’un nombre d’années, c’est encore dans chaque cas selon le sujet traité ; par exemple : « Pendant trois ans ne pas commencer » ; « après dix ans, alors elle est accordée ».
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