27. - Yi, la nourriture
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12042020
27. - Yi, la nourriture
27. Yi : LES COMMISSURES DES LEVRES - NOURRITURES
Ken en haut
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Tshen en bas
492. Yi ; présage heureux de la perfection ; regarder la bouche ; de là, chercher à se remplir la bouche.
Yi. « L’Ordre des koua » dit :
492. Yi ; présage heureux de la perfection ; regarder la bouche ; de là, chercher à se remplir la bouche.
TSHENG TSE. — La voie indiquée par le koua yi est telle que, par la droiture, le présage sera heureux. L’homme, quand il nourrit son corps, quand il développe ses vertus, quand il nourrit d’autres hommes ou qu’il nourrit pour quelqu’un, trouvera toujours un présage heureux par l’emploi de la voie de la droiture. Le ciel et la terre créent et transforment ; ils nourrissent et développent tous les êtres ; chacun de ceux ci possède les moyens de satisfaire à ses besoins résultant des lois de la nature ; cela n’est jamais rien autre que la droiture. Regarder la bouche et, de là, chercher à se remplir la bouche, c’est regarder de quoi l’homme se nourrit et la voie qu’il suit pour arriver à se nourrir ; il en résulte que le bien et le mal, les présages heureux ou malheureux, dans cette voie, peuvent être observés.
TSHOU HI. — Yi ; les commissures des lèvres. La bouche mange pour nourrir l’individu, c’est ce qui fait que le sens de nourriture est considéré. Comme koua, il est composé de deux positivités, dont l’une en haut et l’autre en bas, qui embrassent entre elles quatre négativités. L’extérieur est matériel et solide, l’intérieur est vide ; le haut est immobile, le bas se meut ; cela constitue l’image symbolique de la bouche et le sens de nourrir. L’expression « présage heureux de la perfection » indique que, si celui qui consulte le sort possède la droiture, le présage sera heureux. « Regarder la bouche », c’est à dire regarder la voie suivie pour nourrir. « Chercher à se remplir la bouche », c’est regarder le système suivi pour nourrir le corps. Dans tous les cas, en se conformant à la droiture, le présage sera heureux.
493. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Yi, présage heureux de la perfection ; nourrir la droiture sera un présage heureux. Regarder la bouche, regarder comment on nourrit ; chercher à se remplir la bouche, regarder à sa propre nourriture.
494. Le ciel et la terre nourrissent tous les êtres ; l’homme saint nourrit les sages afin que l’effet atteigne la foule des peuples. Que le moment exprimé par le koua yi est grand !
495. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : Au dessous de la montagne il y a la foudre : bouche. L’homme doué emploie la prudence dans les paroles, il fixe les préceptes relatifs à la boisson et à la nourriture.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 5)
lien avec lignes mutés :
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492. Yi ; présage heureux de la perfection ; regarder la bouche ; de là, chercher à se remplir la bouche.
Yi. « L’Ordre des koua » dit :
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- TSHENG TSE. — Yi. « L’Ordre des koua » dit : « Aussitôt que les êtres sont arrêtés il faut les nourrir, aussi le koua tae tshou est suivi du koua yi. » Or, aussitôt après que les êtres sont rassemblés et arrêtés, il devient indispensable d’avoir de quoi les nourrir ; sans nourriture, ils ne peuvent subsister, et c’est là ce qui fait que le koua yi suit immédiatement le koua tae tshou. Le koua est composé du koua simple ken en haut et du koua simple tshen en bas ; le trait inférieur et le trait supérieur sont les deux seuls traits positifs du koua et ils embrassent entre eux quatre négativités. Le haut est fixe et le bas se meut ; l’extérieur est solide, et le milieu est vide ; c’est l’image symbolique des mâchoires et de la bouche de l’homme. Yi signifie nourrir ; introduire dans la bouche afin de boire et de manger ; nourrir le corps de l’homme.
C’est pour cela que le nom du koua est yi. L’homme saint, en établissant les koua, examine le sens du mot nourrir ; dans son acception la plus large, et appliqué au ciel et à la terre, c’est la production et la sustentation de tous les êtres. L’homme saint nourrit les sages pour que leur influence atteigne tous les peuples ; cette action est celle de l’homme entretenant la vie, nourrissant la forme, développant la vertu, nourrissant d’autres hommes ; toutes ces circonstances sont des applications de la voie exprimée par le terme yi, pris avec l’acception de nourrir. Les règles convenables pour le mouvement et l’immobilité naissent du sens du mot nourrir ; les prescriptions sur les boissons et les aliments, sur les vêtements, résultent de l’entretien de la forme ; les règles d’étiquette qui manifestent l’autorité, et la pratique des devoirs, résultent du « développement de la vertu » ; dériver de l’observation de soi-même pour conclure au sujet des êtres, provient de ce qui est exprimé par le terme « nourrir les hommes ».
492. Yi ; présage heureux de la perfection ; regarder la bouche ; de là, chercher à se remplir la bouche.
TSHENG TSE. — La voie indiquée par le koua yi est telle que, par la droiture, le présage sera heureux. L’homme, quand il nourrit son corps, quand il développe ses vertus, quand il nourrit d’autres hommes ou qu’il nourrit pour quelqu’un, trouvera toujours un présage heureux par l’emploi de la voie de la droiture. Le ciel et la terre créent et transforment ; ils nourrissent et développent tous les êtres ; chacun de ceux ci possède les moyens de satisfaire à ses besoins résultant des lois de la nature ; cela n’est jamais rien autre que la droiture. Regarder la bouche et, de là, chercher à se remplir la bouche, c’est regarder de quoi l’homme se nourrit et la voie qu’il suit pour arriver à se nourrir ; il en résulte que le bien et le mal, les présages heureux ou malheureux, dans cette voie, peuvent être observés.
TSHOU HI. — Yi ; les commissures des lèvres. La bouche mange pour nourrir l’individu, c’est ce qui fait que le sens de nourriture est considéré. Comme koua, il est composé de deux positivités, dont l’une en haut et l’autre en bas, qui embrassent entre elles quatre négativités. L’extérieur est matériel et solide, l’intérieur est vide ; le haut est immobile, le bas se meut ; cela constitue l’image symbolique de la bouche et le sens de nourrir. L’expression « présage heureux de la perfection » indique que, si celui qui consulte le sort possède la droiture, le présage sera heureux. « Regarder la bouche », c’est à dire regarder la voie suivie pour nourrir. « Chercher à se remplir la bouche », c’est regarder le système suivi pour nourrir le corps. Dans tous les cas, en se conformant à la droiture, le présage sera heureux.
493. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Yi, présage heureux de la perfection ; nourrir la droiture sera un présage heureux. Regarder la bouche, regarder comment on nourrit ; chercher à se remplir la bouche, regarder à sa propre nourriture.
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- TSHENG TSE. — Présage heureux de la perfection ; si ce qui est nourri et entretenu est la droiture, le présage sera heureux. « Comment on nourrit », c’est à dire quels sont les hommes qu’on nourrit et la voie suivie pour les nourrir. Chercher à se remplir la bouche, c’est à dire chercher soi-même la voie à suivre pour soigner son corps. Si tout cela a lieu conformément à la droiture, le présage sera heureux.
TSHOU HI. — Explication de la formule du koua.
494. Le ciel et la terre nourrissent tous les êtres ; l’homme saint nourrit les sages afin que l’effet atteigne la foule des peuples. Que le moment exprimé par le koua yi est grand !
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- TSHENG TSE. — L’homme saint résume dans sa plus haute acception la voie rationnelle exprimée par le koua yi et s’exclame sur sa grandeur. Dans la voie rationnelle du ciel et de la terre, ce sera l’action d’engendrer et de nourrir tous les êtres ; or, la voie qui produit la génération et le développement de tous les êtres n’est pas autre chose que la droiture. L’homme saint, de son côté, pourvoira aux besoins des hommes sages et capables ; par rapport à ceux là, il occupe la situation du ciel ; il les admet à jouir des faveurs qu’il tient du ciel, afin qu’ils étendent l’action de son influence bienfaisante à tout l’univers ; c’est là nourrir les sages pour atteindre la foule des peuples. Nourrir les sages, c’est le moyen de nourrir la foule innombrable des peuples. Or, entre le ciel et la terre, tous les êtres, de quelque genre qu’ils soient, ne peuvent vivre sans nourriture.
L’homme accomplit la voie tracée par le ciel et la terre, il aide à la réalisation des conditions naturelles imposées par le ciel et la terre, afin de nourrir l’univers, à tel point que, jusqu’aux oiseaux et aux animaux, tout a des moyens de subsistance résultant des institutions qu’il établit. La voie qu’il suit égale celle du ciel et de la terre, de sorte que Fou Tse analysant la voie rationnelle exprimée par le koua yi, admirant l’œuvre du ciel et de la terre ainsi que celle de l’homme saint, s’écrie : que le moment indiqué par le koua yi est grand ! Parfois, dans ses formules, il s’attache au sens ; d’autres fois aux effets produits ; d’autres fois encore au moment indiqué, selon l’importance relative de ces diverses données. Lorsqu’il s’agit de la vie et de la subsistance de tous les êtres, c’est le moment qui est la donnée la plus grande, et voilà pourquoi il parle du moment.
TSHOU HI. — Dernière analyse de la voie morale de l’entretien de l’être vivant, et exclamation admirative sur cette voie.
495. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : Au dessous de la montagne il y a la foudre : bouche. L’homme doué emploie la prudence dans les paroles, il fixe les préceptes relatifs à la boisson et à la nourriture.
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- TSHENG TSE. — En parlant d’après les substances des deux koua simples, au bas de la montagne il y a la foudre ; la foudre ébranle au bas de la montagne. Les choses qu’engendre la montagne commencent toutes à pousser par des racines, puis émettent des germes, ce qui est considéré comme l’image symbolique de l’idée de développement et de nourriture. Si on en parle au point de vue du sens qui résulte de la situation relative de dessus et de dessous, le koua simple ken exprimant l’arrêt, et le koua simple tshen le mouvement, le dessus arrête ou est arrêté et le dessous se meut, ce qui donne l’image symbolique de la bouche dans l’action de manger. Si on en parle d’après la forme, ou figure du koua, en haut et en bas se trouvent deux positivités qui enveloppent entre elles quatre négativités ; l’extérieur est plein et solide, le milieu est évidé ; donc image symbolique des mâchoires de la bouche.
La bouche est l’organe qui sert à la nutrition du corps, aussi l’homme doué considère ces images symboliques au point de vue de la nourriture du corps et des soins de la conservation de la personne : prudence et circonspection dans les paroles, pour entretenir les vertus ; règles concernant la boisson et la nourriture, afin d’entretenir et de conserver le corps. Non seulement c’est prendre le sens du mot nourrir en ce qui se rapporte à la bouche, mais son application est étendue et généralisée du plus proche au plus éloigné ; or dans ces deux ordres de conditions rien ne surpasse en importance la fonction de la nutrition et celle de la parole. Par rapport à l’individu il s’agit de la parole ou conversation ; par rapport à l’univers, il s’agit de tout ce qui émane de la personne du prince, comme les lois, règlements, institutions, ordres, décrets, etc.
En y portant la circonspection, chacun de ces détails sera ce qu’il convient qu’il soit et il n’y aura point de méprises. Par rapport à l’individu, il s’agit de la boisson et de la nourriture ; par rapport à l’univers il s’agira du commerce, des denrées, des richesses et de leur emploi ou effet ; tout ce qui sert à l’entretien des besoins des hommes rentre dans cet ordre d’idées. Avec des principes réguliers, chaque chose répondra aux besoins et aux nécessités communes dans une mesure justement appropriée, sans qu’il en résulte de souffrances. En analysant la voie rationnelle qui se déduit de l’idée d’entretenir en nourrissant, qu’il s’agisse d’entretenir la vertu, ou d’entretenir l’univers, rien n’échappe à cette loi générale.
TSHOU HI. — Ces deux côtés de la question sont les plus importants pour l’entretien des facultés, ou vertus, et pour celui du corps.
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27. - Yi, la nourriture :: Commentaires
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496.Premier trait nonaire : écartez votre tortue spirituelle ; regardez le mouvement de mes mâchoires ; présage funeste.
TSHENG TSE. — Le premier trait hexaire du koua mong exprime l’aveuglement de l’ignorance ; la formule s’occupe surtout de la dissipation de l’aveuglement ; le premier trait nonaire du koua yi emprunte aussi une personnalité étrangère. Le caractère yi, votre, se rapporte au premier trait ; écartez votre tortue spirituelle, ensuite, regardez moi et remuez les mâchoires ; le mot « moi » est employé pour faire opposition au mot « votre » (vous). Ce qui fait que le premier trait agite les mâchoires, c’est la vue du quatrième trait, cependant cela n’est pas dit au sujet du quatrième, c’est sous forme de supposition explicative par un exemple. La condition que le trait est nonaire exprime que sa substance est la positivité, et que son intelligence est énergique : ses aptitudes et ses facultés mentales sont suffisantes pour entretenir la droiture.
La tortue peut avaler de l’eau et respirer, sans manger. « Tortue spirituelle » est une expression qui indique la clarté de ses facultés intellectuelles, et, en même temps, qu’elle n’est pas obligée de chercher sa nourriture et le développement de ses facultés au dehors d’elle même. Bien que telles soient ses aptitudes, cependant la condition de positivité faisant partie de la substance du mouvement, et se trouvant dans le moment de l’entretien, ou sustentation, marqué par le koua yi, fait que ce trait exprime l’action de rechercher la nourriture ou l’entretien, ce qui est le mobile des passions humaines. En haut il répond sympathiquement au quatrième trait ; il ne peut se préserver et se conserver de lui-même ; ses tendances le portent à progresser en montant ; c’est celui qui se complaît dans ses passions et qui agite les mâchoires.
Du moment où son cœur est agité, il est certain qu’il sera lui-même cause de sa propre perte. S’aveuglant par la passion et s’oubliant, étant positif et suivant la négativité, jusqu’où n’en arriverait il pas ? C’est à cause de cela que le présage est malheureux. Remuer les mâchoires, c’est remuer et agiter les parois de la bouche ; lorsqu’un homme voit de la nourriture et en a envie, il remue les lèvres et l’eau lui vient à la bouche, c’est pourquoi cette expression est prise comme image symbolique.
TSHOU HI. — La tortue spirituelle est un être qui ne mange pas. Le terme toa, antépénultième caractère du texte, veut dire suspendu, ou étendre ; toa yi exprime l’apparence du désir de manger. Le premier trait nonaire est dur, énergique, et se trouve dans une position inférieure ; c’est suffisant pour qu’il ne mange point. Ensuite, il monte sympathiser avec la négativité du quatrième trait hexaire, et se meut vers ce qu’il désire : c’est une voie logique de malheur, et c’est pourquoi tels sont l’image et le sens divinatoire.
498.Deuxième trait hexaire : subversion dans l’acte de se nourrir ; lier les lois fondamentales ; manger sur une hauteur ; en agissant, présage malheureux.
TSHENG TSE. — La jeune fille ne peut se placer d’elle même ; il faut qu’elle suive le garçon ; la négativité ne peut se maintenir seule, il faut qu’elle suive la positivité. Le second trait est négatif et doux ; il ne peut se nourrir lui-même : c’est celui qui attend sa nourriture d’autrui. Le représentant du ciel prend soin de (nourrit) l’univers ; chacun des grands feudataires nourrit un royaume ; les ministres d’un prince sont nourris par la faveur de ce prince ; le peuple compte sur les soins et la nourriture de ses pasteurs : c’est toujours par ce qui lui est supérieur que chacun est nourri et c’est la conséquence stricte de la raison d’être des choses. Du moment où le second trait ne peut pas se nourrir lui-même, il est obligé de demander sa nourriture à l’énergie de la positivité ; si contrairement à l’ordre logique il s’abaisse et cherche à obtenir du premier trait, ce sera considéré comme un cas de subversion de l’ordre logique, et c’est pour cela que la formule dit : « subversion dans l’acte de se nourrir ».
S’il y a subversion, c’est la négation des principes fondamentaux et immuables, et cela ne doit pas avoir lieu. S’il cherche à obtenir sa nourriture sur la hauteur, alors, en y allant, il éprouvera nécessairement des malheurs. Le caractère qui est traduit par le mot hauteur exprime quelque chose d’extérieur et d’élevé ; il désigne le trait supérieur nonaire. Dans le koua, il n’y a que deux positivités ; du moment où déjà il ne doit point subversivement se faire nourrir par le premier trait, s’il demande sa nourriture au trait supérieur nonaire, en y allant, il éprouvera des malheurs. Dans le moment marqué par le koua yi, ceux qui sympathisent ensemble sont ceux qui se nourrissent mutuellement. Le trait supérieur n’est pas celui qui lui correspond sympathiquement et il va lui demander sa nourriture ; ce n’est pas la voie rationnelle, c’est un mouvement inopportun, et c’est à cause de cela que le présage est malheureux. La subversion comporte la négation des principes fondamentaux ; il n’obtient pas d’être soigné et nourri ; il demande à tort au trait supérieur, donc en y allant il rencontre le malheur.
Dans le cas actuel, s’il y a un homme dont les capacités sont insuffisantes pour qu’il se nourrisse lui-même, s’il voit que celui qui est dans une position élevée est, par la force naturelle des choses et par sa propre puissance, en état de nourrir les hommes, mais est en même temps d’un autre genre que lui, et si cependant il va à tort lui demander quelque chose, il recueillera de la honte et éprouvera des malheurs ; cela est certain. Le deuxième trait hexaire possède la justice et la droiture ; dans d’autres koua c’est le plus généralement un présage heureux et cependant, ici, le présage est néfaste ; comment cela peut il se faire ? C’est la conséquence spontanée et naturelle du moment. Doux, malléable et négatif, puisqu’il est incapable de se nourrir lui-même, et que le premier trait et le trait supérieur ne s’accordent ni l’un ni l’autre avec lui, il en résulte donc qu’en allant leur demander il viole la raison d’être des choses et rencontre le malheur.
TSHOU HI. — Chercher à obtenir sa nourriture du premier trait serait subversif et contraire aux principes immuables et à la raison d’être des choses ; chercher à l’obtenir du trait supérieur, sera entreprendre et rencontrer le malheur. La hauteur, c’est une élévation de terrain ; c’est l’image symbolique du trait supérieur.
500.Troisième trait hexaire : transgression dans la nourriture ; présage malheureux de la perfection ; pendant dix ans ne pas agir ; aucun moyen davantage.
TSHENG TSE. — Dans la voie de la sustentation, ce n’est que par la droiture que le présage est heureux. Le troisième trait, avec ses caractères de malléabilité négative, se place sans justice ni droiture ; en outre, il est à l’extrême limite du mouvement ; c’est donc celui qui est mou, pervers, sans droiture, et qui s’agite. Dans de telles conditions, en se nourrissant, il s’écarte de la droite voie rationnelle de l’acte de se nourrir et la transgresse, ce qui rend le présage malheureux. S’il s’accordait à la droiture dans l’acte de se nourrir, le présage serait heureux dans tout ce qu’il nourrirait. Demandant sa nourriture ou nourrissant autrui, ce serait toujours d’accord avec le devoir et, se nourrissant lui-même, il achèverait le développement de ses vertus. Mais, dans ce cas, le troisième trait viole et transgresse la droite voie rationnelle, aussi la formule avertit de rester dix ans sans agir. Dix est la fin du nombre ; cela exprime donc qu’on doit rester définitivement sans agir ; rien de ce qui pourrait être entrepris ne serait avantageux.
TSHOU HI. — Malléabilité négative sans droiture ; ces qualités étant employées pour se placer au comble du mouvement, il s’agit de la transgression dans l’acte de se nourrir. Puisqu’il y a transgression dans l’acte de se nourrir, même en admettant la droiture, le présage est néfaste, et c’est pourquoi tels sont le sens divinatoire et l’image symbolique.
27. Yi
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502.Quatrième trait hexaire : présage heureux de la subversion dans l’acte de la nutrition ; le tigre guette en baissant la tête sans regarder ; ce qu’il veut, c’est atteindre brusquement par bonds ; pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — Le quatrième rang est au dessus de l’homme ; c’est la situation d’un haut dignitaire ; il est occupé avec mollesse par un trait hexaire. La douceur malléable négative est incapable de se nourrir elle même, à plus forte raison, comment serait elle capable de nourrir et d’entretenir l’univers ! Le premier trait nonaire emploie sa dureté énergique, positive, et occupe le rang inférieur ; c’est le sage placé dans l’infériorité, et il correspond sympathiquement au quatrième. Le quatrième trait, également, est doux, soumis et possède la droiture ; il peut donc se soumettre passivement au premier et compte sur lui pour en recevoir sa nourriture. Lorsqu’un supérieur nourrit un inférieur, cela est considéré comme constituant l’ordre régulier et convenable ; dans le cas actuel, au contraire, il attend sa nourriture d’un inférieur : c’est l’ordre renversé, ou subversion, c’est pour cela que la formule dit : subversion dans l’acte de la nutrition.
Cependant, étant soi-même au dessous de ses propres attributions, il a recours au sage placé dans l’infériorité et l’écoute avec déférence, pour remédier aux embarras actuels, de sorte que l’univers jouit néanmoins des soins qui lui sont nécessaires (nourriture, etc.) et lui-même est exempt de toute culpabilité provenant de la ruine et de la famine des populations, de sorte que le présage est considéré comme heureux. Or, celui qui occupe une situation élevée doit absolument posséder des capacités et des vertus imposantes, afin d’être l’objet de la vénération et de la crainte du bas peuple ; alors les affaires suivent leur cours et tous les cœurs se soumettent. S’il arrive parfois que l’inférieur méprise le supérieur, il en résulte que les règlements relatifs aux institutions sociales, bien que promulgués, sont violés par les hommes ; les lois pénales sont appliquées et les ressentiments prennent naissance.
La tendance à la transgression est le canal par où vient le désordre. Bien que le quatrième trait hexaire puisse écouter avec soumission la dureté énergique positive, il n’abandonne cependant point sa propre dignité, mais son caractère étant essentiellement la mollesse négative, il compte sur autrui pour aviser aux soins qu’elle comporte, et c’est là ce que les hommes méprisent facilement, de sorte qu’il doit veiller aux soins de son prestige. En observant attentivement sans en avoir l’air, comme le tigre qui guette, il pourra donner plus d’importance à sa contenance, de façon que les inférieurs n’osent point le traiter avec légèreté. De plus, celui qui suit les conseils d’autrui, doit le faire avec continuité et d’une façon suivie ; s’il n’écoute ces conseils que d’une façon intermittente et sans continuité, les institutions sociales péricliteront.
Ce qu’il veut, c’est à lire ce dont il a besoin, ou ce qu’il lui faut employer, c’est nécessairement de poursuivre sans cesse, avec continuité et sans défaillance, et alors les affaires peuvent être réglées et maintenues en ordre. S’il emprunte à autrui, mais sans continuité, il en résulte une ruine finale. Du moment où il sait être imposant, et où, de plus, l’effet de son action ne cesse point, il peut alors être sans culpabilité. La subversion dans l’acte de la nutrition, dans le cas du second trait, comporte la négation des principes fondamentaux ; dans le cas du quatrième, le présage est heureux ; comment cela peut il être ? Le second trait bien que placé plus haut demande néanmoins sa nourriture à un inférieur ; cet inférieur, par son genre, ne lui est pas sympathique, et c’est pour cela qu’il y a négation des principes fondamentaux.
Le quatrième trait occupe une situation élevée ; puisque, quoique noble, il s’abaisse devant l’humilité, afin que le sage placé dans un rang inférieur agisse à sa place et pratique sa voie, les tendances du supérieur et de l’inférieur se correspondent sympathiquement et étendent leur effet sur les hommes. Qu’y a t il d’aussi heureux que ce résultat ? Depuis le troisième trait et en descendant, il s’agit de la nourriture du corps au moyen de la bouche ; depuis le quatrième et en montant, il s’agit du sens de nourrir et entretenir la vertu. Quand il s’agit d’un prince qui reçoit la nourriture et le secours d’un sujet, d’un homme placé dans une situation élevée qui compte sur les soins d’un inférieur, il est toujours question de l’entretien (nourriture) et du développement des vertus.
TSHOU HI. — Douceur malléable occupant un rang élevé et possédant la droiture ; celui qui lui est sympathique possède également la droiture, et il compte sur son assistance pour étendre son influence aux inférieurs ; aussi, bien qu’il y ait subversion, le présage est cependant heureux. Le tigre guette et regarde en baissant la tête : infériorité et concentration exclusive du pouvoir ; ce qu’il veut c’est poursuivre en atteignant par bonds : désir d’obtenir et persistance continue. Enfin, s’il est possible de réunir ces conditions, il n’y aura point de culpabilité.
504.Cinquième trait hexaire : nier les principes fondamentaux ; présage heureux du maintien dans la perfection ; on ne doit pas traverser un grand cours d’eau.
TSHENG TSE. — Le cinquième trait hexaire, pendant le moment exprimé par le koua yi, occupe la situation du prince ; c’est celui qui soigne et nourrit l’univers. Toutefois, par ses caractères physiques de malléabilité négative, ses aptitudes sont insuffisantes pour qu’il nourrisse et soigne l’univers. Au dessus, se trouve un sage doué de l’énergie positive, aussi il écoute et suit ses conseils, et compte sur lui pour être mis, pas ses soins, en état de remédier aux maux de l’univers. Le prince, est celui qui prend soin des hommes (qui les nourrit) ; c’est donc la négation des principes fondamentaux et l’abandon des règles éternelles. À cause de sa propre insuffisance, il écoute avec docilité les conseils d’un maître doué de sagesse.
Le rang supérieur marque la situation du précepteur, ou maître. Il faut nécessairement qu’il se maintienne avec une parfaite fermeté, qu’il s’applique à la conciliation et à la confiance, et alors il pourra, en garantissant sa propre personne, étendre à l’univers son influence bienfaisante, ce qui constitue le présage heureux. Les caractères physiques qui résultent de la malléabilité négative ne comportent pas un naturel énergique dans la perfection, aussi la formule avertit que c’est par là possibilité de se maintenir dans la perfection que le présage sera heureux. Employant les aptitudes de la malléabilité négative, bien qu’il compte sur l’énergie et la sagesse d’autrui, il peut bien se maintenir dans les temps ordinaires, mais il ne doit pas se placer dans des circonstances difficiles et au milieu de causes de modifications ; c’est pour cela que la formule dit qu’il ne doit pas traverser un grand cours d’eau.
Les aptitudes de Tsheng Wang n’étaient pas des plus faibles et débiles ; cependant, au moment des troubles suscités par Kouan Tsae, il venait précisément d’être privé de la protection de Tsheou Kong. Combien à plus forte raison en est il de même lorsqu’il s’agit de gens inférieurs ! Aussi le Shou king dit : « Le roi n’ose pas non plus encore décliner les services de Kong ; il s’appuie sur les deux Kong et leur témoigne jusqu’à la fin sa confiance. » En effet, dans les circonstances difficiles et périlleuses, sans un maître intelligent et énergique, il est impossible de répondre de l’avenir. Il y a aussi des cas où, sous l’empire d’une nécessité absolue on peut remédier à des causes de danger ; développer ce sens, c’est donc donner aux princes un avertissement plein de profondeur. Au sujet du trait supérieur nonaire, il est question de la voie morale du sujet qui pousse jusqu’au sacrifice de soi-même son dévouement et sa fidélité, de sorte que le cas considéré est différent.
506.Trait supérieur nonaire : cause de sustentation ; présage heureux du péril ; avantage à traverser un grand cours d’eau.
TSHENG TSE. — Le trait supérieur nonaire emploie les vertus de la dureté énergique, il remplit les fonctions du précepteur qui enseigne. Le prince représenté par le cinquième trait hexaire est doux et déférent et il l’écoute avec soumission ; il attend de lui le soin de sa conservation. C’est là être investi du pouvoir sur l’univers entier et être celui par qui l’univers est soigné. Étant sujet et investi d’une telle fonction, il y a nécessairement lieu d’être dans une appréhension permanente de péril et c’est cette appréhension qui rendra le présage heureux. Ainsi, comment Yi Yin et Tsheou Kong n’auraient ils pas été constamment préoccupés et actifs à prévenir le danger ? C’est ce qui fit que finalement ils furent heureux.
Mais, puisque les aptitudes du prince sont insuffisantes et que celui-là compte sur lui, il est personnellement investi de l’autorité sur l’univers ; il a lieu d’exercer toutes ses facultés et d’y consacrer toute sa force, afin de remédier aux difficultés que traverse l’univers, et d’achever l’établissement du règne de l’ordre et de la paix. C’est pour cela que la formule dit : avantage à traverser un grand cours d’eau. Possédant ainsi la toute puissance, investi d’une fonction aussi importante, s’il ne pare pas aux périls qui menacent l’univers, comment serait il digne de la confiance qui lui est accordée et comment pourrait il être appelé sage ? Il convient qu’il épuise la sincérité, qu’il développe tous ses efforts, sans regarder en arrière et sans être retenu par l’appréhension, mais en pensant constamment au péril ; c’est ainsi qu’il pourra ne pas succomber.
TSHOU HI. — Le cinquième trait hexaire compte sur les soins du trait supérieur nonaire, afin de pourvoir aux soins que réclament les hommes ; c’est donc par le trait supérieur nonaire que tous les êtres sont soignés et conservés. La situation est élevée, la charge est grave, ainsi la préoccupation du péril est un présage heureux. La dureté énergique est au rang supérieur, aussi il y a avantage à traverser un grand cours d’eau.
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496.Premier trait nonaire : écartez votre tortue spirituelle ; regardez le mouvement de mes mâchoires ; présage funeste.
TSHENG TSE. — Le premier trait hexaire du koua mong exprime l’aveuglement de l’ignorance ; la formule s’occupe surtout de la dissipation de l’aveuglement ; le premier trait nonaire du koua yi emprunte aussi une personnalité étrangère. Le caractère yi, votre, se rapporte au premier trait ; écartez votre tortue spirituelle, ensuite, regardez moi et remuez les mâchoires ; le mot « moi » est employé pour faire opposition au mot « votre » (vous). Ce qui fait que le premier trait agite les mâchoires, c’est la vue du quatrième trait, cependant cela n’est pas dit au sujet du quatrième, c’est sous forme de supposition explicative par un exemple. La condition que le trait est nonaire exprime que sa substance est la positivité, et que son intelligence est énergique : ses aptitudes et ses facultés mentales sont suffisantes pour entretenir la droiture.
La tortue peut avaler de l’eau et respirer, sans manger. « Tortue spirituelle » est une expression qui indique la clarté de ses facultés intellectuelles, et, en même temps, qu’elle n’est pas obligée de chercher sa nourriture et le développement de ses facultés au dehors d’elle même. Bien que telles soient ses aptitudes, cependant la condition de positivité faisant partie de la substance du mouvement, et se trouvant dans le moment de l’entretien, ou sustentation, marqué par le koua yi, fait que ce trait exprime l’action de rechercher la nourriture ou l’entretien, ce qui est le mobile des passions humaines. En haut il répond sympathiquement au quatrième trait ; il ne peut se préserver et se conserver de lui-même ; ses tendances le portent à progresser en montant ; c’est celui qui se complaît dans ses passions et qui agite les mâchoires.
Du moment où son cœur est agité, il est certain qu’il sera lui-même cause de sa propre perte. S’aveuglant par la passion et s’oubliant, étant positif et suivant la négativité, jusqu’où n’en arriverait il pas ? C’est à cause de cela que le présage est malheureux. Remuer les mâchoires, c’est remuer et agiter les parois de la bouche ; lorsqu’un homme voit de la nourriture et en a envie, il remue les lèvres et l’eau lui vient à la bouche, c’est pourquoi cette expression est prise comme image symbolique.
TSHOU HI. — La tortue spirituelle est un être qui ne mange pas. Le terme toa, antépénultième caractère du texte, veut dire suspendu, ou étendre ; toa yi exprime l’apparence du désir de manger. Le premier trait nonaire est dur, énergique, et se trouve dans une position inférieure ; c’est suffisant pour qu’il ne mange point. Ensuite, il monte sympathiser avec la négativité du quatrième trait hexaire, et se meut vers ce qu’il désire : c’est une voie logique de malheur, et c’est pourquoi tels sont l’image et le sens divinatoire.
- 497:
- 497.Regarder le mouvement de mes mâchoires ; ce n’est encore pas suffisamment estimable.
TSHENG TSE. — Ce trait nonaire fait partie de la substance du koua simple qui symbolise le mouvement ; « remuer les mâchoires » veut dire qu’il se plaît avec la négativité et que ses tendances le portent au mouvement. Du moment où il est agité par ses passions, il en résultera que, bien que possédant les aptitudes et les capacités de l’activité énergique et d’une intelligence lucide, à la fin il se perdra, de sorte que ses aptitudes ne sont encore pas suffisamment précieuses. Ce que l’homme estime dans l’énergie, c’est la faculté qu’elle donne pour se maintenir droit sans se laisser entraîner par les passions ; ce qu’il estime dans l’intelligence, c’est qu’elle permet de tout élucider et de ne point s’écarter de la droiture. Du moment où il est troublé par les passions et perd la droiture, à quoi lui servent et son énergie et son intelligence ? C’est pour cela qu’il est considéré comme méprisable.
498.Deuxième trait hexaire : subversion dans l’acte de se nourrir ; lier les lois fondamentales ; manger sur une hauteur ; en agissant, présage malheureux.
TSHENG TSE. — La jeune fille ne peut se placer d’elle même ; il faut qu’elle suive le garçon ; la négativité ne peut se maintenir seule, il faut qu’elle suive la positivité. Le second trait est négatif et doux ; il ne peut se nourrir lui-même : c’est celui qui attend sa nourriture d’autrui. Le représentant du ciel prend soin de (nourrit) l’univers ; chacun des grands feudataires nourrit un royaume ; les ministres d’un prince sont nourris par la faveur de ce prince ; le peuple compte sur les soins et la nourriture de ses pasteurs : c’est toujours par ce qui lui est supérieur que chacun est nourri et c’est la conséquence stricte de la raison d’être des choses. Du moment où le second trait ne peut pas se nourrir lui-même, il est obligé de demander sa nourriture à l’énergie de la positivité ; si contrairement à l’ordre logique il s’abaisse et cherche à obtenir du premier trait, ce sera considéré comme un cas de subversion de l’ordre logique, et c’est pour cela que la formule dit : « subversion dans l’acte de se nourrir ».
S’il y a subversion, c’est la négation des principes fondamentaux et immuables, et cela ne doit pas avoir lieu. S’il cherche à obtenir sa nourriture sur la hauteur, alors, en y allant, il éprouvera nécessairement des malheurs. Le caractère qui est traduit par le mot hauteur exprime quelque chose d’extérieur et d’élevé ; il désigne le trait supérieur nonaire. Dans le koua, il n’y a que deux positivités ; du moment où déjà il ne doit point subversivement se faire nourrir par le premier trait, s’il demande sa nourriture au trait supérieur nonaire, en y allant, il éprouvera des malheurs. Dans le moment marqué par le koua yi, ceux qui sympathisent ensemble sont ceux qui se nourrissent mutuellement. Le trait supérieur n’est pas celui qui lui correspond sympathiquement et il va lui demander sa nourriture ; ce n’est pas la voie rationnelle, c’est un mouvement inopportun, et c’est à cause de cela que le présage est malheureux. La subversion comporte la négation des principes fondamentaux ; il n’obtient pas d’être soigné et nourri ; il demande à tort au trait supérieur, donc en y allant il rencontre le malheur.
Dans le cas actuel, s’il y a un homme dont les capacités sont insuffisantes pour qu’il se nourrisse lui-même, s’il voit que celui qui est dans une position élevée est, par la force naturelle des choses et par sa propre puissance, en état de nourrir les hommes, mais est en même temps d’un autre genre que lui, et si cependant il va à tort lui demander quelque chose, il recueillera de la honte et éprouvera des malheurs ; cela est certain. Le deuxième trait hexaire possède la justice et la droiture ; dans d’autres koua c’est le plus généralement un présage heureux et cependant, ici, le présage est néfaste ; comment cela peut il se faire ? C’est la conséquence spontanée et naturelle du moment. Doux, malléable et négatif, puisqu’il est incapable de se nourrir lui-même, et que le premier trait et le trait supérieur ne s’accordent ni l’un ni l’autre avec lui, il en résulte donc qu’en allant leur demander il viole la raison d’être des choses et rencontre le malheur.
TSHOU HI. — Chercher à obtenir sa nourriture du premier trait serait subversif et contraire aux principes immuables et à la raison d’être des choses ; chercher à l’obtenir du trait supérieur, sera entreprendre et rencontrer le malheur. La hauteur, c’est une élévation de terrain ; c’est l’image symbolique du trait supérieur.
- 499:
- 499.Présage malheureux de l’entreprise du second trait hexaire ; en agissant il perd son propre genre.
TSHENG TSE. — S’il se met en marche et suit le trait supérieur le présage sera malheureux ; c’est parce qu’il n’est pas du même genre. Allant solliciter et s’écartant de son genre, il est naturel qu’il rencontre le malheur. Les mots agir, aller, ou entreprendre sont synonymes.
TSHOU HI. — Le premier trait et le trait supérieur ne sont ni l’un ni l’autre de son genre.
500.Troisième trait hexaire : transgression dans la nourriture ; présage malheureux de la perfection ; pendant dix ans ne pas agir ; aucun moyen davantage.
TSHENG TSE. — Dans la voie de la sustentation, ce n’est que par la droiture que le présage est heureux. Le troisième trait, avec ses caractères de malléabilité négative, se place sans justice ni droiture ; en outre, il est à l’extrême limite du mouvement ; c’est donc celui qui est mou, pervers, sans droiture, et qui s’agite. Dans de telles conditions, en se nourrissant, il s’écarte de la droite voie rationnelle de l’acte de se nourrir et la transgresse, ce qui rend le présage malheureux. S’il s’accordait à la droiture dans l’acte de se nourrir, le présage serait heureux dans tout ce qu’il nourrirait. Demandant sa nourriture ou nourrissant autrui, ce serait toujours d’accord avec le devoir et, se nourrissant lui-même, il achèverait le développement de ses vertus. Mais, dans ce cas, le troisième trait viole et transgresse la droite voie rationnelle, aussi la formule avertit de rester dix ans sans agir. Dix est la fin du nombre ; cela exprime donc qu’on doit rester définitivement sans agir ; rien de ce qui pourrait être entrepris ne serait avantageux.
TSHOU HI. — Malléabilité négative sans droiture ; ces qualités étant employées pour se placer au comble du mouvement, il s’agit de la transgression dans l’acte de se nourrir. Puisqu’il y a transgression dans l’acte de se nourrir, même en admettant la droiture, le présage est néfaste, et c’est pourquoi tels sont le sens divinatoire et l’image symbolique.
- 501:
- 501.Pendant dix ans ne pas agir ; voie très subversive.
TSHENG TSE. — Ce qui fait que la formule avertit de rester définitivement sans agir, c’est la voie par laquelle le fait survient ; c’est une profonde subversion du devoir et de la raison d’être des choses.
27. Yi
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502.Quatrième trait hexaire : présage heureux de la subversion dans l’acte de la nutrition ; le tigre guette en baissant la tête sans regarder ; ce qu’il veut, c’est atteindre brusquement par bonds ; pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — Le quatrième rang est au dessus de l’homme ; c’est la situation d’un haut dignitaire ; il est occupé avec mollesse par un trait hexaire. La douceur malléable négative est incapable de se nourrir elle même, à plus forte raison, comment serait elle capable de nourrir et d’entretenir l’univers ! Le premier trait nonaire emploie sa dureté énergique, positive, et occupe le rang inférieur ; c’est le sage placé dans l’infériorité, et il correspond sympathiquement au quatrième. Le quatrième trait, également, est doux, soumis et possède la droiture ; il peut donc se soumettre passivement au premier et compte sur lui pour en recevoir sa nourriture. Lorsqu’un supérieur nourrit un inférieur, cela est considéré comme constituant l’ordre régulier et convenable ; dans le cas actuel, au contraire, il attend sa nourriture d’un inférieur : c’est l’ordre renversé, ou subversion, c’est pour cela que la formule dit : subversion dans l’acte de la nutrition.
Cependant, étant soi-même au dessous de ses propres attributions, il a recours au sage placé dans l’infériorité et l’écoute avec déférence, pour remédier aux embarras actuels, de sorte que l’univers jouit néanmoins des soins qui lui sont nécessaires (nourriture, etc.) et lui-même est exempt de toute culpabilité provenant de la ruine et de la famine des populations, de sorte que le présage est considéré comme heureux. Or, celui qui occupe une situation élevée doit absolument posséder des capacités et des vertus imposantes, afin d’être l’objet de la vénération et de la crainte du bas peuple ; alors les affaires suivent leur cours et tous les cœurs se soumettent. S’il arrive parfois que l’inférieur méprise le supérieur, il en résulte que les règlements relatifs aux institutions sociales, bien que promulgués, sont violés par les hommes ; les lois pénales sont appliquées et les ressentiments prennent naissance.
La tendance à la transgression est le canal par où vient le désordre. Bien que le quatrième trait hexaire puisse écouter avec soumission la dureté énergique positive, il n’abandonne cependant point sa propre dignité, mais son caractère étant essentiellement la mollesse négative, il compte sur autrui pour aviser aux soins qu’elle comporte, et c’est là ce que les hommes méprisent facilement, de sorte qu’il doit veiller aux soins de son prestige. En observant attentivement sans en avoir l’air, comme le tigre qui guette, il pourra donner plus d’importance à sa contenance, de façon que les inférieurs n’osent point le traiter avec légèreté. De plus, celui qui suit les conseils d’autrui, doit le faire avec continuité et d’une façon suivie ; s’il n’écoute ces conseils que d’une façon intermittente et sans continuité, les institutions sociales péricliteront.
Ce qu’il veut, c’est à lire ce dont il a besoin, ou ce qu’il lui faut employer, c’est nécessairement de poursuivre sans cesse, avec continuité et sans défaillance, et alors les affaires peuvent être réglées et maintenues en ordre. S’il emprunte à autrui, mais sans continuité, il en résulte une ruine finale. Du moment où il sait être imposant, et où, de plus, l’effet de son action ne cesse point, il peut alors être sans culpabilité. La subversion dans l’acte de la nutrition, dans le cas du second trait, comporte la négation des principes fondamentaux ; dans le cas du quatrième, le présage est heureux ; comment cela peut il être ? Le second trait bien que placé plus haut demande néanmoins sa nourriture à un inférieur ; cet inférieur, par son genre, ne lui est pas sympathique, et c’est pour cela qu’il y a négation des principes fondamentaux.
Le quatrième trait occupe une situation élevée ; puisque, quoique noble, il s’abaisse devant l’humilité, afin que le sage placé dans un rang inférieur agisse à sa place et pratique sa voie, les tendances du supérieur et de l’inférieur se correspondent sympathiquement et étendent leur effet sur les hommes. Qu’y a t il d’aussi heureux que ce résultat ? Depuis le troisième trait et en descendant, il s’agit de la nourriture du corps au moyen de la bouche ; depuis le quatrième et en montant, il s’agit du sens de nourrir et entretenir la vertu. Quand il s’agit d’un prince qui reçoit la nourriture et le secours d’un sujet, d’un homme placé dans une situation élevée qui compte sur les soins d’un inférieur, il est toujours question de l’entretien (nourriture) et du développement des vertus.
TSHOU HI. — Douceur malléable occupant un rang élevé et possédant la droiture ; celui qui lui est sympathique possède également la droiture, et il compte sur son assistance pour étendre son influence aux inférieurs ; aussi, bien qu’il y ait subversion, le présage est cependant heureux. Le tigre guette et regarde en baissant la tête : infériorité et concentration exclusive du pouvoir ; ce qu’il veut c’est poursuivre en atteignant par bonds : désir d’obtenir et persistance continue. Enfin, s’il est possible de réunir ces conditions, il n’y aura point de culpabilité.
- 503:
- 503.Présage heureux de la subversion dans l’acte de la nutrition ; le supérieur répand l’éclat.
TSHENC TSE. — Il y a subversion et interversion dans l’acte de chercher à obtenir la sustentation, c’est cette subversion qui fait le présage heureux. En effet, il possède les sympathies de l’énergie positive pour veiller au soin des affaires, d’où résulte qu’à lui-même est attribuée la vertu dont il communique l’influence, et que son éclat s’étend à tout l’univers, c’est ce qu’il y a de plus heureux.
504.Cinquième trait hexaire : nier les principes fondamentaux ; présage heureux du maintien dans la perfection ; on ne doit pas traverser un grand cours d’eau.
TSHENG TSE. — Le cinquième trait hexaire, pendant le moment exprimé par le koua yi, occupe la situation du prince ; c’est celui qui soigne et nourrit l’univers. Toutefois, par ses caractères physiques de malléabilité négative, ses aptitudes sont insuffisantes pour qu’il nourrisse et soigne l’univers. Au dessus, se trouve un sage doué de l’énergie positive, aussi il écoute et suit ses conseils, et compte sur lui pour être mis, pas ses soins, en état de remédier aux maux de l’univers. Le prince, est celui qui prend soin des hommes (qui les nourrit) ; c’est donc la négation des principes fondamentaux et l’abandon des règles éternelles. À cause de sa propre insuffisance, il écoute avec docilité les conseils d’un maître doué de sagesse.
Le rang supérieur marque la situation du précepteur, ou maître. Il faut nécessairement qu’il se maintienne avec une parfaite fermeté, qu’il s’applique à la conciliation et à la confiance, et alors il pourra, en garantissant sa propre personne, étendre à l’univers son influence bienfaisante, ce qui constitue le présage heureux. Les caractères physiques qui résultent de la malléabilité négative ne comportent pas un naturel énergique dans la perfection, aussi la formule avertit que c’est par là possibilité de se maintenir dans la perfection que le présage sera heureux. Employant les aptitudes de la malléabilité négative, bien qu’il compte sur l’énergie et la sagesse d’autrui, il peut bien se maintenir dans les temps ordinaires, mais il ne doit pas se placer dans des circonstances difficiles et au milieu de causes de modifications ; c’est pour cela que la formule dit qu’il ne doit pas traverser un grand cours d’eau.
Les aptitudes de Tsheng Wang n’étaient pas des plus faibles et débiles ; cependant, au moment des troubles suscités par Kouan Tsae, il venait précisément d’être privé de la protection de Tsheou Kong. Combien à plus forte raison en est il de même lorsqu’il s’agit de gens inférieurs ! Aussi le Shou king dit : « Le roi n’ose pas non plus encore décliner les services de Kong ; il s’appuie sur les deux Kong et leur témoigne jusqu’à la fin sa confiance. » En effet, dans les circonstances difficiles et périlleuses, sans un maître intelligent et énergique, il est impossible de répondre de l’avenir. Il y a aussi des cas où, sous l’empire d’une nécessité absolue on peut remédier à des causes de danger ; développer ce sens, c’est donc donner aux princes un avertissement plein de profondeur. Au sujet du trait supérieur nonaire, il est question de la voie morale du sujet qui pousse jusqu’au sacrifice de soi-même son dévouement et sa fidélité, de sorte que le cas considéré est différent.
- 505:
- 505.Présage heureux du maintien dans la perfection ; soumission pour écouter le supérieur.
TSHENG TSE. — Présage heureux du maintien dans la perfection, c’est à dire de pouvoir, avec fermeté et continuité, écouter le sage représenté par le trait supérieur nonaire, afin de pouvoir veiller aux besoins de l’univers.
506.Trait supérieur nonaire : cause de sustentation ; présage heureux du péril ; avantage à traverser un grand cours d’eau.
TSHENG TSE. — Le trait supérieur nonaire emploie les vertus de la dureté énergique, il remplit les fonctions du précepteur qui enseigne. Le prince représenté par le cinquième trait hexaire est doux et déférent et il l’écoute avec soumission ; il attend de lui le soin de sa conservation. C’est là être investi du pouvoir sur l’univers entier et être celui par qui l’univers est soigné. Étant sujet et investi d’une telle fonction, il y a nécessairement lieu d’être dans une appréhension permanente de péril et c’est cette appréhension qui rendra le présage heureux. Ainsi, comment Yi Yin et Tsheou Kong n’auraient ils pas été constamment préoccupés et actifs à prévenir le danger ? C’est ce qui fit que finalement ils furent heureux.
Mais, puisque les aptitudes du prince sont insuffisantes et que celui-là compte sur lui, il est personnellement investi de l’autorité sur l’univers ; il a lieu d’exercer toutes ses facultés et d’y consacrer toute sa force, afin de remédier aux difficultés que traverse l’univers, et d’achever l’établissement du règne de l’ordre et de la paix. C’est pour cela que la formule dit : avantage à traverser un grand cours d’eau. Possédant ainsi la toute puissance, investi d’une fonction aussi importante, s’il ne pare pas aux périls qui menacent l’univers, comment serait il digne de la confiance qui lui est accordée et comment pourrait il être appelé sage ? Il convient qu’il épuise la sincérité, qu’il développe tous ses efforts, sans regarder en arrière et sans être retenu par l’appréhension, mais en pensant constamment au péril ; c’est ainsi qu’il pourra ne pas succomber.
TSHOU HI. — Le cinquième trait hexaire compte sur les soins du trait supérieur nonaire, afin de pourvoir aux soins que réclament les hommes ; c’est donc par le trait supérieur nonaire que tous les êtres sont soignés et conservés. La situation est élevée, la charge est grave, ainsi la préoccupation du péril est un présage heureux. La dureté énergique est au rang supérieur, aussi il y a avantage à traverser un grand cours d’eau.
- 507:
- 507.Présage heureux de la crainte du péril chez celui qui pourvoit à la sustentation ; il y a grande félicité.
TSHENG TSE. — Si celui qui, comme le trait supérieur nonaire, est chargé d’une grave responsabilité peut être attentif au danger et craindre le péril, comme lui, l’univers entier est imprégné par l’influence de ses vertus, ce qui constitue le bonheur et la félicité.
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