36. - Ming yi, blessure
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12042020
36. - Ming yi, blessure
36. Ming yi : L'OBSCURCISSEMENT DE LA LUMIERE
Khouen en haut
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Li en bas
643. Ming yi ; avantage de la défiance ; perfection.
Ming yi. « L’Ordre des koua » dit :
643. Ming yi ; avantage de la défiance ; perfection.
TSHENG TSE. — Pour l’homme doué qui se trouve en présence du moment exprimé par le koua ming yi, l’avantage consiste dans la connaissance du danger ; il consiste à savoir le craindre et à ne pas manquer à la droiture. C’est là ce qui constitue l’intelligence de l’homme doué.
TSHOU HI. — Le mot yi signifie « blesser », blessure, dommage, mal. Le koua est constitué par le koua simple li, en bas, et le koua simple khouen, en haut ; le soleil rentrant dans la terre ; c’est le symbole de la clarté sur le point de s’affaiblir, aussi ce koua est appelé ming yi. De plus, le trait supérieur hexaire est celui de qui dépend l’obscurité ; le cinquième trait hexaire s’approche et se serre contre lui, aussi, pour celui qui consulte le sort, le bien consiste dans la défiance du péril, pour conserver la droiture, et il consiste aussi à masquer soi-même, en la cachant, sa propre intelligence.
644. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : La lumière entre dans la terre ; ming yi.
645. Au dedans clarté de la forme et au dehors malléabilité passive ; par l’obscurité naissante grande difficulté ; Wen Wang s’en servit.
646. Avantage par le danger et la perfection ; voiler la clarté ; au dedans, péril et être capable de rectifier le jugement ; c’est ce que fit Ki Tse.
647. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : La lumière entre dans la terre : ming yi. L’homme doué en surveillant la foule se sert de l’obscurité et éclaire.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 5)
lien avec lignes mutés :
1.2 / 1.3 / 1.4 / 1.5 / 1.6 / 2.3 / 2.4 / 2.5 / 2.6 / 3.4 / 3.5 / 3.6 / 4.5 / 4.6 / 5.6 /
1.2.3 / 1.2.4 / 1.2.5 / 1.2.6 / 1.3.4 / 1.3.5 / 1.3.6 / 1.4.5 / 1.4.6 / 1.5.6 /
2.3.4 / 2.3.5 / 2.3.6 / 2.4.5 / 2.4.6 / 2.5.6 / 3.4.5 / 3.4.6 / 3.5.6 / 4.5.6 /
Khouen en haut
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Li en bas
643. Ming yi ; avantage de la défiance ; perfection.
Ming yi. « L’Ordre des koua » dit :
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- TSHENG TSE. — Ming yi. « L’Ordre des koua » dit : « Tsin, avancer ; en avançant il y a nécessairement des causes de blessures, et c’est pour cela que ce dernier koua est suivi du koua ming yi. Yi, blessures, accidents nuisibles. » Or, lorsque le mouvement de progression en avant ne cesse point, il doit nécessairement être nuisible à certaines choses ; la raison d’être de cette assertion est évidente par elle même, et c’est pour cela que le koua ming yi suit immédiatement le koua tsin. Il est constitué par le koua simple khouen en haut et par le koua simple li, en bas ; la clarté entre dans l’intérieur de la terre ; en renversant le koua tsin on obtient le koua ming yi, aussi le sens exprimé et celui qui est relatif au koua tsin sont diamétralement opposés. Le koua tsin est l’emblème de la clarté parfaite ; un prince intelligent occupe le rang supérieur ; c’est le moment où la foule des sages avance d’un même pas.
Le koua ming yi est l’emblème de l’obscurité ; c’est un prince dénué d’intelligence qui est au rang supérieur, et c’est le moment où la clarté s’affaiblit. Le soleil rentre dans la terre ; la lumière s’altère, aussi le koua est appelé ming yi.
643. Ming yi ; avantage de la défiance ; perfection.
TSHENG TSE. — Pour l’homme doué qui se trouve en présence du moment exprimé par le koua ming yi, l’avantage consiste dans la connaissance du danger ; il consiste à savoir le craindre et à ne pas manquer à la droiture. C’est là ce qui constitue l’intelligence de l’homme doué.
TSHOU HI. — Le mot yi signifie « blesser », blessure, dommage, mal. Le koua est constitué par le koua simple li, en bas, et le koua simple khouen, en haut ; le soleil rentrant dans la terre ; c’est le symbole de la clarté sur le point de s’affaiblir, aussi ce koua est appelé ming yi. De plus, le trait supérieur hexaire est celui de qui dépend l’obscurité ; le cinquième trait hexaire s’approche et se serre contre lui, aussi, pour celui qui consulte le sort, le bien consiste dans la défiance du péril, pour conserver la droiture, et il consiste aussi à masquer soi-même, en la cachant, sa propre intelligence.
644. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : La lumière entre dans la terre ; ming yi.
- :
- TSHOU HI. — Explication du nom du koua au moyen de l’image symbolique du koua.
645. Au dedans clarté de la forme et au dehors malléabilité passive ; par l’obscurité naissante grande difficulté ; Wen Wang s’en servit.
- :
- TSHENG TSE. — La lumière entre dans la terre ; sa clarté s’éteint, aussi, le koua est appelé ming yi. Au dedans, le koua simple li ; c’est le symbole de la clarté de la forme. Au-dehors, le koua simple khouen ; c’est le symbole de la malléabilité passive. Au sujet de l’homme, il indique les vertus intérieures de la clarté de l’intelligence, avec la faculté de se soumettre avec flexibilité aux circonstances extérieures. Tel, autrefois, fut Wen Wang, aussi la formule dit : « Wen Wang s’en servit. » En présence de l’aveuglement de l’empereur Tsheou, ce qui constituait bien le moment désigné par le koua ming yi, Wen Wang possédait en lui-même les vertus de l’intelligence de la forme, tandis qu’à l’extérieur, il se montrait soumis envers Tsheou et le servait. Le péril causé par l’obscurcissement coupable était grand et cependant il ne s’écarta pas, dans sa conduite personnelle, de la sainteté de l’intelligence, tandis qu’au dehors il savait détourner le malheur et le conjurer. Telle fut la voie que suivit Wen Wang, et c’est pour cette raison que la formule dit : « Wen Wang l’employa. »
TSHOU HI. — Explication du sens du koua au moyen des propriétés des koua simples. « Grand péril de l’obscurité » c’est à dire se trouver exposé aux perversités de Tsheou et subir une captivité.
646. Avantage par le danger et la perfection ; voiler la clarté ; au dedans, péril et être capable de rectifier le jugement ; c’est ce que fit Ki Tse.
- :
- TSHENG TSE. — Dans le moment exprimé par le koua ming yi, l’avantage consiste à être placé dans le danger sans cependant manquer à la plus parfaite droiture, c’est à dire à savoir voiler et cacher l’éclat de son propre mérite. Si on ne savait pas cacher l’éclat de sa propre valeur, on serait atteint par le malheur ; d’un autre côté, si on ne maintenait pas intacte sa propre droiture, ce ne serait plus posséder l’éclat de la sagesse. Ki Tse, au temps de Tsheou, se trouvait à l’intérieur du royaume ; c’était bien être placé au plus fort du péril, et aussi la formule dit : « au dedans péril ». Cependant, Ki Tse sut voiler l’éclat de sa propre intelligence, et conserver en même temps la droiture de ses desseins. Telle fut la voie suivie par Ki Tse, et c’est pour cela que la formule dit : « Ki Tse s’en servit. »
TSHOU HI.— Explication de la formule du koua au moyen du sens de la seule formule du cinquième trait hexaire. « Au dedans péril », c’est à dire être à proximité de Tsheou, être à l’intérieur de son royaume, comme le cinquième trait hexaire se trouve proche du trait supérieur, aussi négatif.
647. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : La lumière entre dans la terre : ming yi. L’homme doué en surveillant la foule se sert de l’obscurité et éclaire.
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- TSHENG TSE. — La lumière est ce qui éclaire ; il n’est rien que l’homme doué n’éclaire, mais en poussant trop loin l’usage de l’intelligence, en projetant trop de lumière, il blesserait par la sévérité de son examen et la rigidité de ses investigations. L’excès dans l’investigation ne laisse échapper aucun détail et ne comporte aucune mesure de tolérance et de modération. Aussi, l’homme doué considère l’image symbolique de la clarté entrant dans la terre, et, en gouvernant la foule, il ne pousse pas à son extrême limite la clarté de son examen et il sait se servir de son obscurité. Il en résulte naturellement qu’il sait être tolérant envers les êtres et qu’il montre de la mansuétude envers les foules. Tous s’approchent de lui et vivent en paix.
C’est ainsi qu’il sait se servir de l’obscurité et qu’il la convertit en clarté. S’il s’autorisait de sa propre intelligence et s’il ne laissait rien échapper à l’investigation de sa surveillance, il ne saurait dominer son mécontentement et ne posséderait pas la vertu de la tolérance et de la mansuétude. Les sentiments de défiance et de crainte seraient tenus en éveil chez les hommes qui ne pourraient être en paix ; ce serait là manquer à la voie rationnelle du gouvernement de la foule, et précisément ce qui ferait qu’il manquerait d’intelligence. Les hommes saints de l’antiquité, en établissant un écran d’arbres protecteurs, voulaient éviter que la lumière supprimât toute espèce d’ombre.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 5)
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2.3.4 / 2.3.5 / 2.3.6 / 2.4.5 / 2.4.6 / 2.5.6 / 3.4.5 / 3.4.6 / 3.5.6 / 4.5.6 /
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648.Premier trait nonaire : la lumière blesse le vol ; laisser pendre l’aile. L’homme doué, sur le point d’agir, reste trois jours sans manger ; il y a lieu d’agir ; l’hôte fait des observations.
TSHENG TSE. — Le premier trait nonaire fait partie de la substance de la clarté et il occupe le premier rang dans le koua ming yi ; il voit le début du mal. Le terme nonaire indique ce qui est positif, ce qui est intelligent, ou brillant, ce qui monte et s’élève, aussi ce trait reçoit l’image symbolique du vol. Les ténèbres de l’obscurité sont au dessus, et nuisent à l’éclat (clarté) de la positivité, pour que sa lumière ne puisse monter en avançant c’est bien blesser l’aile pendant le vol. L’aile sent la blessure, aussi elle pend inerte. Toutes les fois que l’homme inférieur nuit à l’homme doué, il le blesse dans ses moyens d’action. L’homme doué sur le point d’agir reste trois jours sans manger. L’homme doué est intelligent et il éclaire ; il voit les choses dans leur germe ; bien qu’au début il voie la cause du mal, alors qu’elle n’est pas encore bien distincte, il peut cependant la voir et la reconnaître, de sorte qu’il agit pour s’en garder et l’éviter. « L’homme doué sur le point d’agir », c’est à dire sur le point d’abandonner sa situation, ses fonctions et son traitement, pour se retirer à l’écart et à l’abri.
« Trois jours sans manger », exprime le dernier degré de la misère et de la souffrance. Le fait n’est pas encore manifesté et le lieu est extrêmement dangereux ; sans l’intelligence qui permet de distinguer le mal dans son germe, il serait impossible de l’éviter. Or, c’est l’homme doué seul qui peut voir cette origine ; sa connaissance n’est pas à la portée de la foule ; aussi au début du mal causé à ce qui est lumineux (ming yi), il évite ce mal avant qu’il ne soit déjà manifesté, de sorte que les gens de son époque, imbus des erreurs de leur temps, s’étonnent de ce qu’il fait, et il en résulte que lorsqu’il a à entreprendre quelque chose, ceux à qui il a affaire font des observations. Mais l’homme doué ne se laisse pas retarder dans son action par la mesquine considération de l’étonnement qu’il cause au vulgaire ; s’il attendait jusqu’au moment où tous les hommes auront reconnu la présence du danger, le mal l’aurait déjà atteint et il ne serait plus à temps pour l’éviter.
C’est en ceci que Pi Fang se montra intelligent, et c’est aussi ce qui fit que Yeang Hung ne sut pas assurer sa fuite. On a dit : Si le mal atteint déjà un point tel que les ailes pendent, ce mal est bien déjà devenu évident ; comment pourrait il se faire que tous les hommes ne le vissent pas ? Le premier trait indique le début du mal ; la formule emploie l’expression « laisser pendre les ailes », c’est pour indiquer que ce qui est blessé est précisément l’instrument du vol ; mais le fait même n’est pas encore manifesté. L’homme doué voit l’origine du mal dans sa cause, de sorte qu’il est à temps pour l’éviter ; le vulgaire des hommes de son époque est incapable de voir cette origine, de sorte que chacun s’étonne de ce qu’il fait et le blâme. Ainsi, lorsque Mou Sheng quitta l’état de Tshou, Shen Kong, Pa Kong le blâmèrent inconsidérément ; à plus forte raison fut il aussi blâmé par le vulgaire.
Mais ils critiquaient les remontrances qu’il avait adressées au sujet d’une cérémonie de peu d’importance, tandis qu’ils ignoraient que Mou Sheng évitait ainsi le malheur d’un supplice cruel ; en en parlant celui-ci disait : « Si je n’étais parti à temps, les gens de Tshou étaient sur le point de me traîner sur la place d’un marché. » Bien que Shen et Pa fussent deux philosophes instruits, ils considéraient ces paroles comme une exagération. On peut citer encore, comme un autre exemple le cas de Yuen Hong avant l’époque de la conspiration ; des lettrés de renom et de mérite se heurtèrent à la pointe du glaive, et lui seul se cachait dans une hutte de terre, de telle sorte que les hommes le considéraient comme un être sauvage et idiot alors que, seul, il évitait les maux d’une incarcération pour fait de conspiration politique. Lorsqu’on entreprend quelque chose, y a t il de quoi s’étonner si quelqu’un blâme l’entreprise ?
TSHOU HI. — Voler et laisser pendre les ailes ; image symbolique de blessure. Le sens divinatoire est : « agir et ne pas manger » ; si le résultat de l’entreprise n’est pas favorable, c’est la conséquence du moment et des circonstances ; il est impossible de l’éviter.
650.Deuxième trait hexaire : ming yi ; blessure dans la cuisse gauche ; employer le secours d’un cheval vigoureux ; présage heureux.
TSHENG TSE. — Le second trait hexaire déploie les aptitudes de la plus brillante intelligence ; il se conforme à la justice et à la droiture, et sa substance est la passivité. Il se place en se pliant aux exigences du moment : c’est le bien absolu dans la manière de se placer. Bien que l’homme doué se place en se conformant au bien, cependant il se trouve en présence d’un moment où l’ombre obscure de l’homme inférieur nuit à ce qui est brillant, et il ne peut pas non plus éviter d’en être blessé. Mais, en se plaçant, l’homme doué suit une voie rationnelle, de sorte qu’il ne peut en être profondément blessé et, finalement, il peut se soustraire au mal et l’éviter. Le pied est l’instrument de la marche, la cuisse est au dessus de la jambe et du pied ; son usage n’est que secondaire dans l’action de la marche ; de plus le côté gauche n’est pas celui qui doit être employé de préférence ; dans l’emploi de la main et du pied, il n’y a que l’action de tendre l’arc où le côté gauche a le rôle prépondérant, et en effet, dans ce cas, le côté droit est fixé et sert de point d’appui. « Blessure dans la cuisse gauche », veut dire blesser en nuisant à la marche sans que le mal soit très considérable. (Quoi qu’il en soit, il faut encore qu’il existe une voie pour se soustraire à ce mal ; en montant un cheval vigoureux et rapide on parviendra vite à s’écarter du danger et le présage devient heureux.
L’homme doué, étant celui qui est blessé par l’ombre et l’obscurité, a une voie rationnelle à suivre pour se placer, aussi sa blessure n’est pas très grave ; il emploie cette voie et parvient vite à éviter le mal. Si en suivant cette voie il ne déployait pas d’énergie, il serait très gravement blessé, aussi la formule dit : « Avec un cheval vigoureux le présage sera heureux. » Le second trait, avec son intelligence brillante, occupe le rang inférieur dans l’obscurité ; ce qu’on entend par « présage heureux », c’est donc uniquement de pouvoir se soustraire au mal ; cela n’indique nullement qu’il pourra agir et prévaloir dans le même temps.
TSHOU HI. — Il y a blessure mais pas encore grave ; en y remédiant rapidement le mal sera évité ; c’est pour cela que tels sont le sens divinatoire et l’image symbolique.
652.Troisième trait nonaire : la lumière s’obscurcit vers la limite méridionale ; capturer le grand chef ; on ne doit pas tendre hâtivement vers la perfection.
TSHENG TSE. — Le troisième trait nonaire est le trait supérieur du koua simple li ; il représente l’extrême degré de la clarté, ou de l’intelligence. De plus il se place dans un rang qui comporte l’énergie et il progresse en avant. Le trait supérieur hexaire, qui est aussi le trait supérieur du koua simple khouen, exprime le comble de l’obscurité. L’extrême clarté est placée en dessous et est la partie supérieure de ce qui est en bas, tandis que l’extrême obscurité est en haut et y occupe la position extrême ; il y a correspondance exacte entre les deux, ce qui exprime que la lumière est sur le point de dissiper les ténèbres. Ce sens ne se rapporte t il pas exactement au cas de Wou de la dynastie des Theang ? Le Midi est en avant et c’est la région de la lumière. Le septième caractère du texte indique quelque chose qui garantit et évite le mal ; l’expression « limite méridionale » signifie « progresser en avant et écarter le mal ». Il convient de capturer le grand chef ; le « grand chef », c’est à dire le chef des rebelles représentés par l’obscurité, le trait supérieur hexaire.
Le troisième trait et le trait supérieur se correspondent exactement et constituent l’image symbolique de l’extrême clarté l’emportant sur l’extrême obscurité. On ne doit pas tendre hâtivement vers la perfection ; c’est à dire exterminer radicalement le mal ; lorsque la cause du mal produit depuis longtemps son effet délétère et que les mœurs en sont imprégnées et corrompues, on ne doit pas l’extirper brusquement et il faut procéder peu à peu et progressivement. En supprimant brusquement le mal il y aurait des causes de crainte et de troubles ; aussi le Shou king dit : « C’est seulement l’œuvre de l’exemple donné par Yin à tous ses sujets d’où est résulté la licence et l’abus du vin. Ne mettez pas légèrement à mort, mais bornez vous à instruire, et cela même pendant une longue durée. » Le même livre dit encore : « Les autres coutumes ne sont pas encore abolies ; ce sont les produits d’un effet lent et répété sur les mœurs ; on ne doit pas les supprimer radicalement à la hâte. »
C’est ainsi que la formule dit qu’on ne doit pas tendre hâtivement vers la perfection ; la droiture ne doit pas comporter la précipitation. Bien que le trait supérieur hexaire n’occupe pas la situation du prince, comme il est placé au rang le plus élevé et comme il exprime le comble de l’obscurité, il est considéré comme représentant celui de qui dépend l’obscurcissement, et désigné par l’expression « grand chef ».
TSHOU HI. — Avec sa dureté énergique il occupe un rang qui comporte l’énergie et la dureté, de plus il est au dessus de la substance qui exprime la clarté ; cependant il plie sous la plus extrême obscurité et correspond exactement au trait supérieur hexaire de qui dépend l’obscurcissement, aussi il comporte l’image symbolique de se tourner vers la clarté, d’écarter le mal, et de capturer le principal auteur du mal. Toutefois, il ne doit pas agir avec précipitation, ce qui fait que la formule comporte l’avertissement de ne pas tendre hâtivement à la perfection. Tsheng fondant la dynastie des Theang à Hia tae, Wen Wang s’insurgeant à Keang li, offrent précisément des exemples de l’application du sens de cette formule, et il en est encore de même dans les choses de moindre importance.
36. Ming yi
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654.Quatrième trait hexaire : pénétrer dans les viscères de gauche ; saisir l’intention d’obscurcir la clarté ; au sortir de la porte et du parvis.
TSHENG TSE. — Le quatrième trait hexaire emploie les qualités de la négativité et occupe un rang qui comporte ces mêmes qualités ; de plus encore, il fait partie de la substance de la malléabilité négative ; il est placé près de la situation du prince : c’est un homme inférieur et vicieux qui occupe une haute situation et qui emploie la bassesse et la flatterie pour complaire au prince. Le cinquième trait hexaire occupe la situation du prince dans le koua ming yi ; c’est de lui que dépend le mal causé à la lumière. Le quatrième le suit passivement en se prêtant bassement à ses mauvais desseins, pour affermir leur liaison. Or, lorsqu’un homme inférieur sert le prince, il n’agit jamais en suivant une voie claire et manifeste ; c’est nécessairement par la voie des inclinations secrètes qu’il se lie au supérieur. Le côté droit est celui qu’il convient d’employer, aussi il est considéré comme le lieu de la clarté ; le côté gauche ne doit pas être employé, aussi il est considéré comme le côté des inclinations secrètes. L’homme, en se servant de ses mains et de ses pieds emploie toujours le membre droit.
On appelle communément « inclination partiale » ce qui est considéré comme constituant une coupable inclination, ou inclination à gauche. parce que la gauche est le côté des inclinations secrètes. Le quatrième trait emploie la voie des inclinations secrètes ; il s’insinue profondément dans l’esprit du prince, aussi la formule dit : « pénétrer dans les viscères gauches » ; pénétrer les viscères, c’est à dire que la liaison est très intime. Comme la liaison est très intime, il pénètre les intentions et les pensées. Toutes les fois que des gens pervers et mal intentionnés obtiennent la confiance du prince, c’est toujours parce qu’ils s’emparent de son cœur ; s’ils ne s’emparaient pas de son cœur, le prince ne reconnaîtrait il pas leurs intentions perverses ? « Au sortir de la porte et du parvis » ; outre qu’il jouit de la confiance du prince et agit sur son esprit, il agit encore à l’extérieur ; les sujets pervers qui servent un prince borné corrompent nécessairement d’abord son cœur, et après cela ils peuvent agir directement à l’extérieur.
TSHOU HI. — Le sens de la formule de ce trait n’est pas encore bien élucidé. Je me permets de supposer que l’expression « viscères de gauche » désigne un lieu sombre et caché, et que la phrase « saisir l’intention d’obscurcir la clarté, au sortir de la porte et du parvis », exprime le sens de saisir de loin les intentions de quelqu’un. Cela exprimerait que celui qui consulte le sort, et qui obtient ce trait comme réponse, doit en se plaçant, suivre cet exemple. En effet, la substance du koua simple li est considérée comme exprimant les qualités de l’extrême clarté, ou intelligence ; la substance du koua simple khouen exprime le lieu de l’extrême obscurité. Les trois traits inférieurs expriment la clarté au dehors des ténèbres, de sorte que suivant leur degré d’éloignement ou de proximité, d’élévation ou d’infériorité, chacun d’eux se place d’une façon différente. Le quatrième trait hexaire emploie la douceur malléable, il occupe légitimement un lieu obscur, mais où les ténèbres ne sont pas encore épaisses, de sorte qu’il lui est encore possible d’étendre ses idées à ce qui est éloigné.
Le cinquième emploie aussi les qualités de la mollesse et de la négativité ; il est juste au milieu du lieu des ténèbres et il y est entièrement plongé, aussi il est considéré comme exprimant l’image symbolique de comprimer au dedans ses tendances légitimes pour obscurcir et masquer sa propre clarté ou intelligence. Quant au trait supérieur, il est au comble des ténèbres, de sorte qu’il est considéré comme oblitérant lui-même sa propre intelligence jusqu’au plus complet obscurcissement et comme étant même capable de nuire à l’intelligence d’autrui. C’est qu’en effet les cinq traits inférieurs sont considérés comme représentant des hommes doués, tandis que le trait supérieur, seul, est considéré comme représentant un prince sans intelligence et sans lumières.
656.Cinquième trait hexaire : obscurcissement de la clarté par K Tse ; avantage de la perfection.
TSHENG TSE. — Le cinquième rang représente la situation du prince ; telle est l’interprétation ordinaire. Cependant dans le Yi king, le choix du sens varie et change selon le moment. Le trait supérieur hexaire est placé au rang supérieur du koua simple khouen et au rang le plus élevé du koua ming yi ; c’est celui qui indique le comble de l’obscurcissement de la lumière. Le cinquième est le plus rapproché de lui ; l’homme saint en déduit que le cinquième trait représente l’homme très rapproché de l’obscurité absolue. C’est parce qu’il voit comment le devoir lui commande de se placer, que la formule ne le considère pas exclusivement au point de vue de l’occupation de la situation du prince. Le trait supérieur exprime le comble de l’obscurité et de l’effacement de la lumière, de sorte qu’il est considéré comme représentant celui de qui dépend cet obscurcissement ; le cinquième est très rapproché de celui de qui dépend l’obscurcissement de la lumière ; s’il manifestait son intelligence (sa clarté), il serait infailliblement et sur le champ blessé et atteint par le mal.
Aussi, il convient qu’il agisse comme Ki Tse se cachant lui-même dans l’obscurité, et alors il pourra éviter le péril. Ki Tse était un ancien serviteur des Sheang et un parent portant le nom de la famille impériale ; c’est bien ce qu’on peut appeler être au plus haut point rapproché de Tsheou. S’il n’eût pas lui-même masqué son intelligence, il eût infailliblement été atteint par le malheur ; aussi il simula la folie et la dégradation pour se soustraire au malheur. Bien qu’il cachât son intelligence, cependant, au dedans de lui-même, il conservait sa droiture, c’est ce qu’on doit entendre par l’expression « souffrir intérieurement et pouvoir rectifier ses tendances », et ce qu’on peut appeler « humanité dans l’intelligence ». Quant à la conduite de Ki Tse, c’est ce qu’on peut appeler la « perfection » dans la voie suivie.
Comme le cinquième trait est négatif et faible, la formule en fait l’objet d’un avertissement et dit : « avantage de la perfection », ce qui exprime qu’il faut pousser la fermeté au même point de perfection que Ki Tse. Si on en parlait au point de vue de la voie rationnelle du prince, le sens serait encore le même ; il y a aussi des moments où le prince doit supporter l’obscurcissement et même obscurcir et cacher sa propre intelligence, tout en redressant intérieurement ses tendances.
TSHOU HI. — Il occupe un lieu de ténèbres absolues, il est près du prince complètement dépourvu de lumières, et cependant il est capable de rectifier ses propres tendances : c’est l’image symbolique de Ki Tse, et le comble de la perfection. « Avantage de la perfection », c’est pour avertir celui qui consulte le sort.
658.Trait supérieur hexaire : il n’éclaire pas l’obscurité ; d’abord il s’élève au ciel ; ensuite il rentre dans la terre.
TSHENG TSE. — Le trait supérieur occupe le dernier rang du koua, c’est de lui que dépend l’obscurcissement de la lumière et, de plus, il exprime le comble de cet obscurcissement. Le rang supérieur est le lieu le plus élevé. Lorsque la lumière est au point le plus élevé, elle doit naturellement éclairer au loin ; du moment où la lumière est oblitérée, il n’y a plus de clarté, mais au contraire l’obscurité et les ténèbres. Essentiellement, puisque ce trait occupe une position élevée, son intelligence devrait atteindre au loin : « d’abord il monte au ciel » ; mais, au contraire, il détruit la lumière et l’obscurcit : « ensuite il retombe sur la terre ». Le trait supérieur est le dernier du koua ming yi ; c’est aussi le dernier trait du koua simple khouen : c’est celui qui indique le comble de l’obscurcissement de la lumière.
TSHOU HI. — Il occupe le sommet du koua khouen avec ses qualités négatives ; il ne développe point ses vertus, et il arrive à l’obscurcissement de ses facultés. D’abord il se place dans une situation élevée, pour éteindre l’intelligence des hommes, et, à la fin, il en arrivera infailliblement à se détruire lui-même et à mettre fin à sa propre destinée. c’est pourquoi telle est l’image symbolique, tandis que le sens divinatoire s’y trouve inclus.
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648.Premier trait nonaire : la lumière blesse le vol ; laisser pendre l’aile. L’homme doué, sur le point d’agir, reste trois jours sans manger ; il y a lieu d’agir ; l’hôte fait des observations.
TSHENG TSE. — Le premier trait nonaire fait partie de la substance de la clarté et il occupe le premier rang dans le koua ming yi ; il voit le début du mal. Le terme nonaire indique ce qui est positif, ce qui est intelligent, ou brillant, ce qui monte et s’élève, aussi ce trait reçoit l’image symbolique du vol. Les ténèbres de l’obscurité sont au dessus, et nuisent à l’éclat (clarté) de la positivité, pour que sa lumière ne puisse monter en avançant c’est bien blesser l’aile pendant le vol. L’aile sent la blessure, aussi elle pend inerte. Toutes les fois que l’homme inférieur nuit à l’homme doué, il le blesse dans ses moyens d’action. L’homme doué sur le point d’agir reste trois jours sans manger. L’homme doué est intelligent et il éclaire ; il voit les choses dans leur germe ; bien qu’au début il voie la cause du mal, alors qu’elle n’est pas encore bien distincte, il peut cependant la voir et la reconnaître, de sorte qu’il agit pour s’en garder et l’éviter. « L’homme doué sur le point d’agir », c’est à dire sur le point d’abandonner sa situation, ses fonctions et son traitement, pour se retirer à l’écart et à l’abri.
« Trois jours sans manger », exprime le dernier degré de la misère et de la souffrance. Le fait n’est pas encore manifesté et le lieu est extrêmement dangereux ; sans l’intelligence qui permet de distinguer le mal dans son germe, il serait impossible de l’éviter. Or, c’est l’homme doué seul qui peut voir cette origine ; sa connaissance n’est pas à la portée de la foule ; aussi au début du mal causé à ce qui est lumineux (ming yi), il évite ce mal avant qu’il ne soit déjà manifesté, de sorte que les gens de son époque, imbus des erreurs de leur temps, s’étonnent de ce qu’il fait, et il en résulte que lorsqu’il a à entreprendre quelque chose, ceux à qui il a affaire font des observations. Mais l’homme doué ne se laisse pas retarder dans son action par la mesquine considération de l’étonnement qu’il cause au vulgaire ; s’il attendait jusqu’au moment où tous les hommes auront reconnu la présence du danger, le mal l’aurait déjà atteint et il ne serait plus à temps pour l’éviter.
C’est en ceci que Pi Fang se montra intelligent, et c’est aussi ce qui fit que Yeang Hung ne sut pas assurer sa fuite. On a dit : Si le mal atteint déjà un point tel que les ailes pendent, ce mal est bien déjà devenu évident ; comment pourrait il se faire que tous les hommes ne le vissent pas ? Le premier trait indique le début du mal ; la formule emploie l’expression « laisser pendre les ailes », c’est pour indiquer que ce qui est blessé est précisément l’instrument du vol ; mais le fait même n’est pas encore manifesté. L’homme doué voit l’origine du mal dans sa cause, de sorte qu’il est à temps pour l’éviter ; le vulgaire des hommes de son époque est incapable de voir cette origine, de sorte que chacun s’étonne de ce qu’il fait et le blâme. Ainsi, lorsque Mou Sheng quitta l’état de Tshou, Shen Kong, Pa Kong le blâmèrent inconsidérément ; à plus forte raison fut il aussi blâmé par le vulgaire.
Mais ils critiquaient les remontrances qu’il avait adressées au sujet d’une cérémonie de peu d’importance, tandis qu’ils ignoraient que Mou Sheng évitait ainsi le malheur d’un supplice cruel ; en en parlant celui-ci disait : « Si je n’étais parti à temps, les gens de Tshou étaient sur le point de me traîner sur la place d’un marché. » Bien que Shen et Pa fussent deux philosophes instruits, ils considéraient ces paroles comme une exagération. On peut citer encore, comme un autre exemple le cas de Yuen Hong avant l’époque de la conspiration ; des lettrés de renom et de mérite se heurtèrent à la pointe du glaive, et lui seul se cachait dans une hutte de terre, de telle sorte que les hommes le considéraient comme un être sauvage et idiot alors que, seul, il évitait les maux d’une incarcération pour fait de conspiration politique. Lorsqu’on entreprend quelque chose, y a t il de quoi s’étonner si quelqu’un blâme l’entreprise ?
TSHOU HI. — Voler et laisser pendre les ailes ; image symbolique de blessure. Le sens divinatoire est : « agir et ne pas manger » ; si le résultat de l’entreprise n’est pas favorable, c’est la conséquence du moment et des circonstances ; il est impossible de l’éviter.
- 649:
- 649.L’homme doué sur le point d’agir ; le devoir ne nourrit point.
TSHENG TSE. — L’homme doué se retire à écart, se cache et vit misérable ; c’est que le devoir l’exige ainsi. C’est uniquement la conséquence naturelle du devoir, aussi il se place ainsi calme, sans tristesse et sans colère, bien qu’il soit possible qu’il se prive de nourriture.
TSHOU HI. — Seulement à cause du devoir, cependant il est possible qu’il en résulte pour lui une privation.
650.Deuxième trait hexaire : ming yi ; blessure dans la cuisse gauche ; employer le secours d’un cheval vigoureux ; présage heureux.
TSHENG TSE. — Le second trait hexaire déploie les aptitudes de la plus brillante intelligence ; il se conforme à la justice et à la droiture, et sa substance est la passivité. Il se place en se pliant aux exigences du moment : c’est le bien absolu dans la manière de se placer. Bien que l’homme doué se place en se conformant au bien, cependant il se trouve en présence d’un moment où l’ombre obscure de l’homme inférieur nuit à ce qui est brillant, et il ne peut pas non plus éviter d’en être blessé. Mais, en se plaçant, l’homme doué suit une voie rationnelle, de sorte qu’il ne peut en être profondément blessé et, finalement, il peut se soustraire au mal et l’éviter. Le pied est l’instrument de la marche, la cuisse est au dessus de la jambe et du pied ; son usage n’est que secondaire dans l’action de la marche ; de plus le côté gauche n’est pas celui qui doit être employé de préférence ; dans l’emploi de la main et du pied, il n’y a que l’action de tendre l’arc où le côté gauche a le rôle prépondérant, et en effet, dans ce cas, le côté droit est fixé et sert de point d’appui. « Blessure dans la cuisse gauche », veut dire blesser en nuisant à la marche sans que le mal soit très considérable. (Quoi qu’il en soit, il faut encore qu’il existe une voie pour se soustraire à ce mal ; en montant un cheval vigoureux et rapide on parviendra vite à s’écarter du danger et le présage devient heureux.
L’homme doué, étant celui qui est blessé par l’ombre et l’obscurité, a une voie rationnelle à suivre pour se placer, aussi sa blessure n’est pas très grave ; il emploie cette voie et parvient vite à éviter le mal. Si en suivant cette voie il ne déployait pas d’énergie, il serait très gravement blessé, aussi la formule dit : « Avec un cheval vigoureux le présage sera heureux. » Le second trait, avec son intelligence brillante, occupe le rang inférieur dans l’obscurité ; ce qu’on entend par « présage heureux », c’est donc uniquement de pouvoir se soustraire au mal ; cela n’indique nullement qu’il pourra agir et prévaloir dans le même temps.
TSHOU HI. — Il y a blessure mais pas encore grave ; en y remédiant rapidement le mal sera évité ; c’est pour cela que tels sont le sens divinatoire et l’image symbolique.
- 651:
- 651.Présage heureux du second trait hexaire ; obéissance aux préceptes.
TSHENG TSE. — Ce qui fait que le second trait hexaire comporte un présage heureux, c’est qu’il se place avec déférence et soumission et qu’il se conforme aux règles et aux préceptes de la morale. Le mot précepte désigne la voie rationnelle de la justice et de la droiture. Étant capable de soumission et possédant la justice et la droiture, c’est ainsi qu’il peut se placer pendant le moment exprimé par le koua coing yi et qu’il peut assurer un présage heureux pour l’avenir.
652.Troisième trait nonaire : la lumière s’obscurcit vers la limite méridionale ; capturer le grand chef ; on ne doit pas tendre hâtivement vers la perfection.
TSHENG TSE. — Le troisième trait nonaire est le trait supérieur du koua simple li ; il représente l’extrême degré de la clarté, ou de l’intelligence. De plus il se place dans un rang qui comporte l’énergie et il progresse en avant. Le trait supérieur hexaire, qui est aussi le trait supérieur du koua simple khouen, exprime le comble de l’obscurité. L’extrême clarté est placée en dessous et est la partie supérieure de ce qui est en bas, tandis que l’extrême obscurité est en haut et y occupe la position extrême ; il y a correspondance exacte entre les deux, ce qui exprime que la lumière est sur le point de dissiper les ténèbres. Ce sens ne se rapporte t il pas exactement au cas de Wou de la dynastie des Theang ? Le Midi est en avant et c’est la région de la lumière. Le septième caractère du texte indique quelque chose qui garantit et évite le mal ; l’expression « limite méridionale » signifie « progresser en avant et écarter le mal ». Il convient de capturer le grand chef ; le « grand chef », c’est à dire le chef des rebelles représentés par l’obscurité, le trait supérieur hexaire.
Le troisième trait et le trait supérieur se correspondent exactement et constituent l’image symbolique de l’extrême clarté l’emportant sur l’extrême obscurité. On ne doit pas tendre hâtivement vers la perfection ; c’est à dire exterminer radicalement le mal ; lorsque la cause du mal produit depuis longtemps son effet délétère et que les mœurs en sont imprégnées et corrompues, on ne doit pas l’extirper brusquement et il faut procéder peu à peu et progressivement. En supprimant brusquement le mal il y aurait des causes de crainte et de troubles ; aussi le Shou king dit : « C’est seulement l’œuvre de l’exemple donné par Yin à tous ses sujets d’où est résulté la licence et l’abus du vin. Ne mettez pas légèrement à mort, mais bornez vous à instruire, et cela même pendant une longue durée. » Le même livre dit encore : « Les autres coutumes ne sont pas encore abolies ; ce sont les produits d’un effet lent et répété sur les mœurs ; on ne doit pas les supprimer radicalement à la hâte. »
C’est ainsi que la formule dit qu’on ne doit pas tendre hâtivement vers la perfection ; la droiture ne doit pas comporter la précipitation. Bien que le trait supérieur hexaire n’occupe pas la situation du prince, comme il est placé au rang le plus élevé et comme il exprime le comble de l’obscurité, il est considéré comme représentant celui de qui dépend l’obscurcissement, et désigné par l’expression « grand chef ».
TSHOU HI. — Avec sa dureté énergique il occupe un rang qui comporte l’énergie et la dureté, de plus il est au dessus de la substance qui exprime la clarté ; cependant il plie sous la plus extrême obscurité et correspond exactement au trait supérieur hexaire de qui dépend l’obscurcissement, aussi il comporte l’image symbolique de se tourner vers la clarté, d’écarter le mal, et de capturer le principal auteur du mal. Toutefois, il ne doit pas agir avec précipitation, ce qui fait que la formule comporte l’avertissement de ne pas tendre hâtivement à la perfection. Tsheng fondant la dynastie des Theang à Hia tae, Wen Wang s’insurgeant à Keang li, offrent précisément des exemples de l’application du sens de cette formule, et il en est encore de même dans les choses de moindre importance.
- 653:
- 653.Tendances de la limite méridionale ; c’est alors un grand succès.
TSHENG TSE. — En effet, c’est employer la clarté d’en bas pour dissiper les ténèbres d’en haut ; la tendance consiste uniquement à écarter le mal. Par exemple Theang de la famille de Sheang et Wou de la famille de Tsheou pouvaient il avoir en vue de s’emparer de l’empire ? S’emparer du grand chef, c’est pouvoir écarter le mal et réussir largement dans ses desseins. Si telles n’étaient pas les tendances, il n’y aurait plus qu’un fait de vulgaire ambition.
36. Ming yi
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654.Quatrième trait hexaire : pénétrer dans les viscères de gauche ; saisir l’intention d’obscurcir la clarté ; au sortir de la porte et du parvis.
TSHENG TSE. — Le quatrième trait hexaire emploie les qualités de la négativité et occupe un rang qui comporte ces mêmes qualités ; de plus encore, il fait partie de la substance de la malléabilité négative ; il est placé près de la situation du prince : c’est un homme inférieur et vicieux qui occupe une haute situation et qui emploie la bassesse et la flatterie pour complaire au prince. Le cinquième trait hexaire occupe la situation du prince dans le koua ming yi ; c’est de lui que dépend le mal causé à la lumière. Le quatrième le suit passivement en se prêtant bassement à ses mauvais desseins, pour affermir leur liaison. Or, lorsqu’un homme inférieur sert le prince, il n’agit jamais en suivant une voie claire et manifeste ; c’est nécessairement par la voie des inclinations secrètes qu’il se lie au supérieur. Le côté droit est celui qu’il convient d’employer, aussi il est considéré comme le lieu de la clarté ; le côté gauche ne doit pas être employé, aussi il est considéré comme le côté des inclinations secrètes. L’homme, en se servant de ses mains et de ses pieds emploie toujours le membre droit.
On appelle communément « inclination partiale » ce qui est considéré comme constituant une coupable inclination, ou inclination à gauche. parce que la gauche est le côté des inclinations secrètes. Le quatrième trait emploie la voie des inclinations secrètes ; il s’insinue profondément dans l’esprit du prince, aussi la formule dit : « pénétrer dans les viscères gauches » ; pénétrer les viscères, c’est à dire que la liaison est très intime. Comme la liaison est très intime, il pénètre les intentions et les pensées. Toutes les fois que des gens pervers et mal intentionnés obtiennent la confiance du prince, c’est toujours parce qu’ils s’emparent de son cœur ; s’ils ne s’emparaient pas de son cœur, le prince ne reconnaîtrait il pas leurs intentions perverses ? « Au sortir de la porte et du parvis » ; outre qu’il jouit de la confiance du prince et agit sur son esprit, il agit encore à l’extérieur ; les sujets pervers qui servent un prince borné corrompent nécessairement d’abord son cœur, et après cela ils peuvent agir directement à l’extérieur.
TSHOU HI. — Le sens de la formule de ce trait n’est pas encore bien élucidé. Je me permets de supposer que l’expression « viscères de gauche » désigne un lieu sombre et caché, et que la phrase « saisir l’intention d’obscurcir la clarté, au sortir de la porte et du parvis », exprime le sens de saisir de loin les intentions de quelqu’un. Cela exprimerait que celui qui consulte le sort, et qui obtient ce trait comme réponse, doit en se plaçant, suivre cet exemple. En effet, la substance du koua simple li est considérée comme exprimant les qualités de l’extrême clarté, ou intelligence ; la substance du koua simple khouen exprime le lieu de l’extrême obscurité. Les trois traits inférieurs expriment la clarté au dehors des ténèbres, de sorte que suivant leur degré d’éloignement ou de proximité, d’élévation ou d’infériorité, chacun d’eux se place d’une façon différente. Le quatrième trait hexaire emploie la douceur malléable, il occupe légitimement un lieu obscur, mais où les ténèbres ne sont pas encore épaisses, de sorte qu’il lui est encore possible d’étendre ses idées à ce qui est éloigné.
Le cinquième emploie aussi les qualités de la mollesse et de la négativité ; il est juste au milieu du lieu des ténèbres et il y est entièrement plongé, aussi il est considéré comme exprimant l’image symbolique de comprimer au dedans ses tendances légitimes pour obscurcir et masquer sa propre clarté ou intelligence. Quant au trait supérieur, il est au comble des ténèbres, de sorte qu’il est considéré comme oblitérant lui-même sa propre intelligence jusqu’au plus complet obscurcissement et comme étant même capable de nuire à l’intelligence d’autrui. C’est qu’en effet les cinq traits inférieurs sont considérés comme représentant des hommes doués, tandis que le trait supérieur, seul, est considéré comme représentant un prince sans intelligence et sans lumières.
- 655:
- 655.Pénétrer dans les viscères gauches ; saisir l’idée du cour.
TSHENG TSE. — Pénétrer dans les viscères gauches, c’est à dire suivre une voie d’inclinations partiales, s’introduire dans l’esprit du prince et posséder ses intentions et ses idées. Posséder son cœur, de sorte que le prince ne peut plus jamais s’apercevoir qu’il est circonvenu.
656.Cinquième trait hexaire : obscurcissement de la clarté par K Tse ; avantage de la perfection.
TSHENG TSE. — Le cinquième rang représente la situation du prince ; telle est l’interprétation ordinaire. Cependant dans le Yi king, le choix du sens varie et change selon le moment. Le trait supérieur hexaire est placé au rang supérieur du koua simple khouen et au rang le plus élevé du koua ming yi ; c’est celui qui indique le comble de l’obscurcissement de la lumière. Le cinquième est le plus rapproché de lui ; l’homme saint en déduit que le cinquième trait représente l’homme très rapproché de l’obscurité absolue. C’est parce qu’il voit comment le devoir lui commande de se placer, que la formule ne le considère pas exclusivement au point de vue de l’occupation de la situation du prince. Le trait supérieur exprime le comble de l’obscurité et de l’effacement de la lumière, de sorte qu’il est considéré comme représentant celui de qui dépend cet obscurcissement ; le cinquième est très rapproché de celui de qui dépend l’obscurcissement de la lumière ; s’il manifestait son intelligence (sa clarté), il serait infailliblement et sur le champ blessé et atteint par le mal.
Aussi, il convient qu’il agisse comme Ki Tse se cachant lui-même dans l’obscurité, et alors il pourra éviter le péril. Ki Tse était un ancien serviteur des Sheang et un parent portant le nom de la famille impériale ; c’est bien ce qu’on peut appeler être au plus haut point rapproché de Tsheou. S’il n’eût pas lui-même masqué son intelligence, il eût infailliblement été atteint par le malheur ; aussi il simula la folie et la dégradation pour se soustraire au malheur. Bien qu’il cachât son intelligence, cependant, au dedans de lui-même, il conservait sa droiture, c’est ce qu’on doit entendre par l’expression « souffrir intérieurement et pouvoir rectifier ses tendances », et ce qu’on peut appeler « humanité dans l’intelligence ». Quant à la conduite de Ki Tse, c’est ce qu’on peut appeler la « perfection » dans la voie suivie.
Comme le cinquième trait est négatif et faible, la formule en fait l’objet d’un avertissement et dit : « avantage de la perfection », ce qui exprime qu’il faut pousser la fermeté au même point de perfection que Ki Tse. Si on en parlait au point de vue de la voie rationnelle du prince, le sens serait encore le même ; il y a aussi des moments où le prince doit supporter l’obscurcissement et même obscurcir et cacher sa propre intelligence, tout en redressant intérieurement ses tendances.
TSHOU HI. — Il occupe un lieu de ténèbres absolues, il est près du prince complètement dépourvu de lumières, et cependant il est capable de rectifier ses propres tendances : c’est l’image symbolique de Ki Tse, et le comble de la perfection. « Avantage de la perfection », c’est pour avertir celui qui consulte le sort.
- 657:
- 657.Perfection de K Tse ; la clarté ne peut pas s’éteindre.
TSHENG TSE. — Ki Tse se cacha dans l’ombre et ne manqua pas à la perfection de la fermeté ; bien qu’en présence de calamités et de périls, il conserva son intelligence intacte et se préserva lui-même. Lorsque les alternatives de bonheur, de chagrin et, de périls réussissent tour à tour à faire dévier de la voie suivie, c’est ce qu’on peut appeler perte de l’intelligence, et alors elle est bien détruite ; c’est, par exemple, dans l’antiquité, le cas de Yiang Hung.
658.Trait supérieur hexaire : il n’éclaire pas l’obscurité ; d’abord il s’élève au ciel ; ensuite il rentre dans la terre.
TSHENG TSE. — Le trait supérieur occupe le dernier rang du koua, c’est de lui que dépend l’obscurcissement de la lumière et, de plus, il exprime le comble de cet obscurcissement. Le rang supérieur est le lieu le plus élevé. Lorsque la lumière est au point le plus élevé, elle doit naturellement éclairer au loin ; du moment où la lumière est oblitérée, il n’y a plus de clarté, mais au contraire l’obscurité et les ténèbres. Essentiellement, puisque ce trait occupe une position élevée, son intelligence devrait atteindre au loin : « d’abord il monte au ciel » ; mais, au contraire, il détruit la lumière et l’obscurcit : « ensuite il retombe sur la terre ». Le trait supérieur est le dernier du koua ming yi ; c’est aussi le dernier trait du koua simple khouen : c’est celui qui indique le comble de l’obscurcissement de la lumière.
TSHOU HI. — Il occupe le sommet du koua khouen avec ses qualités négatives ; il ne développe point ses vertus, et il arrive à l’obscurcissement de ses facultés. D’abord il se place dans une situation élevée, pour éteindre l’intelligence des hommes, et, à la fin, il en arrivera infailliblement à se détruire lui-même et à mettre fin à sa propre destinée. c’est pourquoi telle est l’image symbolique, tandis que le sens divinatoire s’y trouve inclus.
- 659:
- 659.D’abord il s’élève au ciel ; il éclaire les quatre royaumes ; ensuite il entre dans la terre ; il manque aux préceptes.
TSHENG TSE. — D’abord il s’élève au ciel : il est placé haut et brillant, de sorte que sa clarté atteint nécessairement aux quatre points cardinaux. Mais ensuite elle est détruite et il devient obscur, c’est là rentrer ensuite dans la terre et c’est la voie qui lui fait perdre son intelligence. Manquer aux préceptes, c’est perdre la voie rationnelle.
TSHOU HI. — Éclairer les quatre régions est dit à cause de la situation qu’il occupe.
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