08. - Pi, l’association
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12042020
08. - Pi, l’association
8. Pi : LA SOLIDARITE L'UNION
Khan en haut
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Khouen en bas
172. Pi, présage heureux ; consulter le sort à plusieurs reprises pour s’assurer de la possession dune perfection absolue et durable ; pas de culpabilité. N’étant pas tranquille, commencer à venir ; pour l’homme robuste qui vient tard, présage malheureux.
Pi. « L’Ordre des koua » dit :
172. Pi, présage heureux ; consulter le sort à plusieurs reprises pour s’assurer de la possession dune perfection absolue et durable ; pas de culpabilité. N’étant pas tranquille, commencer à venir ; pour l’homme robuste qui vient tard, présage malheureux.
TSHENG TSE. — Le rapprochement est une voie naturelle de bonheur ; les hommes, en se rapprochant mutuellement et en se groupant, préparent eux mêmes la voie de leur bonheur. Aussi le commentaire appelé « interversion des koua » dit : « Pi, rapprochement en société, félicité ; shi, rassemblement des armées, chagrin. » Les hommes en se rapprochant mutuellement pour se grouper doivent nécessairement suivre une certaine voie morale ; s’ils n’obéissent pas à cette voie morale, ils en auront des regrets et commettront des fautes ; donc, ils doivent absolument consulter le sort à plusieurs reprises, pour déterminer la légitimité de la réunion et du groupement, et ne se réunir qu’ensuite. Le terme she, consulter le sort, veut dire consulter le sens divinatoire et décider les règles d’interprétation ; il ne veut pas dire : employer les moyens de divination par les brins d’herbe, ou l’ « écaille de la tortue ».
Si celui autour de qui il s’agit de se grouper possède une perfection absolue et durable, il n’y aura point de culpabilité. Le terme yuan du texte, traduit par le mot « absolu », veut dire « conforme à la voie morale du prince ou du supérieur » ; durable veut dire permanent et indéfiniment persistant ; perfection veut dire conformité à la voie rationnelle de la droiture. Lorsque le supérieur rallie et groupe les inférieurs, il doit absolument réunir ces trois conditions ; les inférieurs, en se mettant à la suite d’un supérieur, doivent absolument réclamer ces trois conditions ; alors, il n’y aura pas de culpabilité. L’homme qui ne peut pas lui-même assurer son repos et sa tranquillité, cherche à venir se joindre et s’associer en se groupant ; s’il a quelqu’un auprès de qui il puisse se serrer, il pourra assurer sa propre tranquillité. En présence d’un moment où il ne peut être en paix, il convient très certainement qu’il se hâte de chercher quelqu’un auprès de qui il puisse se serrer ; s’il reste isolé et se fie à ses propres forces, si sa tendance à rechercher un point d’appui n’est pas immédiate, s’il tarde, alors, bien que vigoureux, ce sera encore un présage de malheur. Si c’est un présage malheureux même pour l’homme vigoureux, combien à plus forte raison en sera t il de même pour celui qui est faible et manque d’énergie !
Le terme fou, du texte, traduit par les expressions « homme robuste », « vigoureux », « viril », est une appellation employée pour désigner ceux qui se soutiennent par l’énergie. Le commentaire traditionnel dit : « Tse possède la virilité du méridional » ; il dit encore : « c’est dire que je ne suis pas viril. » Rien de ce qui vit entre le ciel et la terre ne peut se préserver en restant isolé, sans se rapprocher en société ; malgré une force énergique, nul ne peut se maintenir dans l’isolement. La voie rationnelle du rapprochement (pi) résulte de deux tendances qui s’appellent mutuellement ; si les deux tendances ne s’appelaient pas mutuellement, ce serait le koua khouei. Qu’il s’agisse du prince qui embrasse le peuple dans sa protection, des inférieurs qui se rapprochent du supérieur pour l’assister, des parents et alliés, des amis, des concitoyens, des associés, dans tous les cas, il en est toujours ainsi. Aussi, pendant que le supérieur et les inférieurs accordent leurs tendances pour se suivre mutuellement, si quelques uns n’ont point l’idée de se rechercher mutuellement, ils se sépareront et ce sera pour eux un présage de malheur. En général, si les sentiments des hommes s’accordent, ils se réunissent ; si ces sentiments sont antipathiques, ils se dispersent. « Mutuellement antipathiques », c’est à dire que ces hommes se traitent mutuellement sans admettre de gradation de supériorité. Le rapprochement des hommes entre eux est certainement soumis à une loi logique, et c’est précisément ce qui fait que, lorsqu’ils veulent se grouper, ils ne doivent pas ajourner et tarder.
173. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Association, bonheur.
174. Pi, assistance ; l’inférieur suit et obéit passivement.
175. Consulter le sort à plusieurs reprises pour s’assurer de la possession dune perfection absolue et durable sans culpabilité ; à cause de la dureté énergique et de la justice. N’étant pas tranquille, commencer à venir ; le supérieur et l’inférieur se correspondent sympathiquement. Pour l’homme robuste qui vient tard, présage malheureux ; la voie rationnelle de l’association est épuisée.
176. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : Sur la terre, il y a de l’eau : rapprochement (pi) ; les premiers rois agirent pour instituer tous les états, pour rapprocher les princes feudataires.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 2)
lien avec lignes mutés :
1.2 / 1.3 / 1.4 / 1.5 / 1.6 / 2.3 / 2.4 / 2.5 / 2.6 / 3.4 / 3.5 / 3.6 / 4.5 / 4.6 / 5.6 /
1.2.3 / 1.2.4 / 1.2.5 / 1.2.6 / 1.3.4 / 1.3.5 / 1.3.6 / 1.4.5 / 1.4.6 / 1.5.6 /
2.3.4 / 2.3.5 / 2.3.6 / 2.4.5 / 2.4.6 / 2.5.6 / 3.4.5 / 3.4.6 / 3.5.6 / 4.5.6 /
Khan en haut
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Khouen en bas
172. Pi, présage heureux ; consulter le sort à plusieurs reprises pour s’assurer de la possession dune perfection absolue et durable ; pas de culpabilité. N’étant pas tranquille, commencer à venir ; pour l’homme robuste qui vient tard, présage malheureux.
Pi. « L’Ordre des koua » dit :
- :
- TSHENG TSE. — Pi. « L’Ordre des koua » dit : « La foule doit nécessairement avoir quelqu’un autour de qui elle se groupe ; c’est pourquoi le koua shi est suivi du koua pi ; pi, se rapprocher et s’assister. » La nature des hommes les oblige à se rapprocher et à s’entraider mutuellement, ce n’est qu’à cette condition qu’ils peuvent jouir de la paix ; aussi, dès qu’il y a foule, il faut nécessairement que cette foule ait quelqu’un autour de qui elle se serre en se groupant, et c’est là ce qui fait que le koua pi suit immédiatement le koua shi.
Comme koua, il est composé du koua simple khan, en haut, et du koua simple khouen, en bas. Si on en parle d’après les deux substances, l’eau est au dessus de la terre ; le rapprochement le plus intime des choses qui ne laisse subsister aucun interstice entre elles n’est jamais aussi parfait que dans le cas de l’eau sur la terre, et c’est pour cela que le koua est appelé pi. De plus, tous les traits sont négatifs, sauf le cinquième, qui, avec la dureté énergique de la positivité, occupe la situation du prince. C’est autour de lui que la foule se serre et se groupe, et le trait supérieur lui-même se rapproche en descendant ; donc, ce koua est appelé Siao tshouet exprime l’idée de groupement.
172. Pi, présage heureux ; consulter le sort à plusieurs reprises pour s’assurer de la possession dune perfection absolue et durable ; pas de culpabilité. N’étant pas tranquille, commencer à venir ; pour l’homme robuste qui vient tard, présage malheureux.
TSHENG TSE. — Le rapprochement est une voie naturelle de bonheur ; les hommes, en se rapprochant mutuellement et en se groupant, préparent eux mêmes la voie de leur bonheur. Aussi le commentaire appelé « interversion des koua » dit : « Pi, rapprochement en société, félicité ; shi, rassemblement des armées, chagrin. » Les hommes en se rapprochant mutuellement pour se grouper doivent nécessairement suivre une certaine voie morale ; s’ils n’obéissent pas à cette voie morale, ils en auront des regrets et commettront des fautes ; donc, ils doivent absolument consulter le sort à plusieurs reprises, pour déterminer la légitimité de la réunion et du groupement, et ne se réunir qu’ensuite. Le terme she, consulter le sort, veut dire consulter le sens divinatoire et décider les règles d’interprétation ; il ne veut pas dire : employer les moyens de divination par les brins d’herbe, ou l’ « écaille de la tortue ».
Si celui autour de qui il s’agit de se grouper possède une perfection absolue et durable, il n’y aura point de culpabilité. Le terme yuan du texte, traduit par le mot « absolu », veut dire « conforme à la voie morale du prince ou du supérieur » ; durable veut dire permanent et indéfiniment persistant ; perfection veut dire conformité à la voie rationnelle de la droiture. Lorsque le supérieur rallie et groupe les inférieurs, il doit absolument réunir ces trois conditions ; les inférieurs, en se mettant à la suite d’un supérieur, doivent absolument réclamer ces trois conditions ; alors, il n’y aura pas de culpabilité. L’homme qui ne peut pas lui-même assurer son repos et sa tranquillité, cherche à venir se joindre et s’associer en se groupant ; s’il a quelqu’un auprès de qui il puisse se serrer, il pourra assurer sa propre tranquillité. En présence d’un moment où il ne peut être en paix, il convient très certainement qu’il se hâte de chercher quelqu’un auprès de qui il puisse se serrer ; s’il reste isolé et se fie à ses propres forces, si sa tendance à rechercher un point d’appui n’est pas immédiate, s’il tarde, alors, bien que vigoureux, ce sera encore un présage de malheur. Si c’est un présage malheureux même pour l’homme vigoureux, combien à plus forte raison en sera t il de même pour celui qui est faible et manque d’énergie !
Le terme fou, du texte, traduit par les expressions « homme robuste », « vigoureux », « viril », est une appellation employée pour désigner ceux qui se soutiennent par l’énergie. Le commentaire traditionnel dit : « Tse possède la virilité du méridional » ; il dit encore : « c’est dire que je ne suis pas viril. » Rien de ce qui vit entre le ciel et la terre ne peut se préserver en restant isolé, sans se rapprocher en société ; malgré une force énergique, nul ne peut se maintenir dans l’isolement. La voie rationnelle du rapprochement (pi) résulte de deux tendances qui s’appellent mutuellement ; si les deux tendances ne s’appelaient pas mutuellement, ce serait le koua khouei. Qu’il s’agisse du prince qui embrasse le peuple dans sa protection, des inférieurs qui se rapprochent du supérieur pour l’assister, des parents et alliés, des amis, des concitoyens, des associés, dans tous les cas, il en est toujours ainsi. Aussi, pendant que le supérieur et les inférieurs accordent leurs tendances pour se suivre mutuellement, si quelques uns n’ont point l’idée de se rechercher mutuellement, ils se sépareront et ce sera pour eux un présage de malheur. En général, si les sentiments des hommes s’accordent, ils se réunissent ; si ces sentiments sont antipathiques, ils se dispersent. « Mutuellement antipathiques », c’est à dire que ces hommes se traitent mutuellement sans admettre de gradation de supériorité. Le rapprochement des hommes entre eux est certainement soumis à une loi logique, et c’est précisément ce qui fait que, lorsqu’ils veulent se grouper, ils ne doivent pas ajourner et tarder.
- TSHOU HI:
- TSHOU HI. — Pi, se rapprocher et s’assister. Le cinquième trait nonaire emploie la dureté énergique de la positivité pour occuper le rang intermédiaire dans le koua simple supérieur et il s’accorde avec la droiture ; au dessus et au dessous de lui, cinq négativités se groupent et le suivent : c’est l’image symbolique d’un seul homme protégeant tous les États et l’image des peuples des quatre horizons levant les yeux vers le même homme. Aussi, si celui qui consulte le sort obtient ce koua, cela exprimera qu’il doit devenir le point d’appui autour duquel les hommes se grouperont pour s’entraider. Toutefois il devra consulter le sort de nouveau, afin d’examiner ce qui le concerne personnellement lui-même ; s’il a les vertus de l’excellence absolue, de la fermeté durable et persistante dans la droiture, alors seulement il sera digne du mouvement qui amène la foule vers lui et sera sans culpabilité. Ceux qui ne se sont pas encore associés et qui ont quelque motif de crainte pour leur tranquillité sont aussi, tous, sur le point de se rallier à lui. Si quelqu’un tarde encore et vient après les autres, alors, les premiers ont déjà resserré et affermi les liens de leur union, tandis que lui n’arrive que lorsqu’il est déjà tard, et il rencontre le malheur. Quand on veut s’associer à quelqu’un, c’est encore d’après ces données qu’on doit se conduire en se considérant dans une position inverse.
173. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Association, bonheur.
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- TSHOU HI. — On suppose que les trois caractères de cette formule sont une superfétation dans le texte.
174. Pi, assistance ; l’inférieur suit et obéit passivement.
- :
- TSHENG TSE. — « Association, bonheur. » L’association est la voie rationnelle du bonheur. Lorsque les êtres se rapprochent mutuellement et se groupent ensemble, c’est une voie logique de bonheur. Les mots « Siao tshou assistance », expliquent le sens du mot Siao tshou; Siao tshou exprime le rapprochement mutuel pour s’entraider. Les mots : « L’inférieur suit et obéit passivement » expliquent comment le koua exprime l’association. Le cinquième trait emploie les qualités de la positivité pour occuper le rang prééminent ; la troupe des inférieurs le suit passivement pour se grouper et s’entraider, c’est pour cela que le koua est appelé pi.
TSHOU HI. — Ceci explique le sens du nom du koua au moyen de la substance même de ce koua.
175. Consulter le sort à plusieurs reprises pour s’assurer de la possession dune perfection absolue et durable sans culpabilité ; à cause de la dureté énergique et de la justice. N’étant pas tranquille, commencer à venir ; le supérieur et l’inférieur se correspondent sympathiquement. Pour l’homme robuste qui vient tard, présage malheureux ; la voie rationnelle de l’association est épuisée.
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- TSHENG TSE. — Déterminer à plusieurs reprises les conditions de l’association mutuelle ; ce n’est que par la possession d’une perfection absolue et durable qu’il est possible que la suite soit sans culpabilité. Ce qu’on entend par perfection absolue et durable, c’est l’ensemble des conditions que réunit le cinquième trait ; demeurer dans la justice et la droiture en employant la dureté énergique de la positivité, c’est épuiser le bien dans la voie rationnelle de l’association ; se montrer digne du rang suprême par la dureté énergique de la positivité constitue la vertu du prince. Le mot yuan, traduit par « absolu », exprime la condition de se maintenir dans la justice en possédant la droiture et de pouvoir indéfiniment observer la perfection. La formule du trait parle essentiellement et d’une façon générale de la voie morale de l’association ; la formule déterminative traite. de la perfection absolue et durable ; c’est le cas du cinquième trait nonaire employant son énergie à se placer selon la justice et la droiture. Pendant la vie de l’homme, lorsqu’il ne peut assurer son repos et sa tranquillité, il se décide alors à venir demander à se joindre à la société.
Le peuple ne peut se protéger de lui-même, aussi il se place sous l’autorité du prince, afin d’obtenir la tranquillité. Le prince ne peut pas exister seul, aussi il protège le peuple pour assurer son repos. Privés de repos, les hommes viennent et se groupent : le supérieur et les inférieurs se correspondent sympathiquement. Si on en parle au point de vue du dévouement de l’homme saint au bien public, il recherche assurément avec la plus parfaite sincérité l’association de tout l’univers, afin d’assurer la paix des peuples. Si on en parle au point de vue des mobiles privés des rois des époques postérieures, lorsqu’ils n’ont pas recherché le concours des classes inférieures de la population, il en est résulté pour eux des désastres et leur chute, aussi les tendances des supérieurs et des inférieurs doivent absolument se correspondre sympathiquement.
Si on en parle au sujet du koua lui-même, la troupe des négativités placées en haut et en bas se groupe autour du cinquième trait ; le cinquième trait groupe la foule ; c’est donc la correspondance sympathique entre le supérieur et les inférieurs. La foule doit absolument se grouper en association, et ce n’est qu’à cette condition qu’elle peut jouir facilement de la vie. Entre le ciel et la terre, rien ne peut jouir de son développement normal sans rapprochement mutuel et association. Si la tendance qui porte à suivre le mouvement commun n’est pas ardente, et s’il y a retard et délais, alors l’association ne peut plus s’accomplir. Pour l’homme robuste lui-même, c’est un présage de malheur. N’avoir personne de qui on puisse se rapprocher pour s’associer, c’est plier sous le poids de la misère sans pouvoir se redresser, et arriver ainsi jusqu’au malheur ; c’est la voie logique de la misère finale.
TSHOU HI. — C’est encore l’explication de la formule du koua au moyen de la substance de ce koua. « Dureté énergique et justice » désigne le cinquième trait ; « supérieur et inférieurs » désigne les cinq traits négatifs.
176. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : Sur la terre, il y a de l’eau : rapprochement (pi) ; les premiers rois agirent pour instituer tous les états, pour rapprocher les princes feudataires.
- :
- TSHENG TSE. — Or, le rapprochement mutuel et l’association mutuelle des choses entre elles sans laisser aucun interstice n’est jamais tel que lorsqu’il s’agit de l’eau placée sur la terre, et c’est pourquoi ce koua est considéré comme exprimant l’association et est appelé pi. Les premiers rois, considérant cette image symbolique de l’association, se fondaient sur elle pour instituer tous les États et rapprocher entre eux les princes feudataires. Instituer les divers États, c’était le moyen de grouper le peuple en société ; rapprocher les princes feudataires en les protégeant avec une affection paternelle, c’était le moyen de grouper l’univers en une seule société.
TSHOU HI. — Sur la terre il y a de l’eau, l’eau s’associe à la terre ; elle ne souffre aucun interstice vide. Instituer des royaumes, rapprocher les princes feudataires était, de même, le moyen employé par les premiers rois pour s’associer l’univers sans laisser de lacunes. L’idée relevée dans le commentaire de la formule déterminative est que les hommes Viennent se grouper autour du sujet dont il est question ; ici l’idée relevée est que le sujet va se joindre aux hommes.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 2)
lien avec lignes mutés :
1.2 / 1.3 / 1.4 / 1.5 / 1.6 / 2.3 / 2.4 / 2.5 / 2.6 / 3.4 / 3.5 / 3.6 / 4.5 / 4.6 / 5.6 /
1.2.3 / 1.2.4 / 1.2.5 / 1.2.6 / 1.3.4 / 1.3.5 / 1.3.6 / 1.4.5 / 1.4.6 / 1.5.6 /
2.3.4 / 2.3.5 / 2.3.6 / 2.4.5 / 2.4.6 / 2.5.6 / 3.4.5 / 3.4.6 / 3.5.6 / 4.5.6 /
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08. - Pi, l’association :: Commentaires
Re: 08. - Pi, l’association
8. Pi : LA SOLIDARITE L'UNION
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177.Premier trait hexaire : avoir foi et s’associer ; pas de culpabilité ; avoir foi et remplir le vase ; le dernier arrivé a d’autres présages heureux.
TSHENG TSE. — Le premier trait hexaire figure le commencement de l’association ; la voie rationnelle de l’association est basée sur la sincérité et la confiance ; si quelqu’un ne porte pas la bonne foi dans son cœur et se rapproche d’autrui, quel est l’homme qui voudrait s’allier à lui ? Aussi au début de l’association, il faut absolument qu’il y ait foi et sincérité, et alors il n’y a pas de culpabilité. La foi interne, c’est la confiance et l’absolue sincérité qu’on porte en soi-même, comme lorsque quelque chose remplit complètement l’intérieur d’un vase. Le terme du texte, traduit par le mot vase, désigne un objet fait d’une matière simple et sans ornementations ; cela exprime que l’intérieur d’un vase est rempli complètement, sans qu’on ajoute aucun ornement à l’extérieur. Alors, à la fin, il peut arriver qu’il y ait d’autres présages heureux ; « autres » indique qu’ils diffèrent de ceux qui sont déjà énoncés. Au sujet du mot « extérieur », si la sincérité remplit complètement l’intérieur, aucun être ne sera sans avoir confiance, pourquoi employer encore l’ornementation extérieure pour appeler l’association ? Si l’intérieur est plein de véracité et de sincérité, quel que soit l’extérieur, tous doivent ressentir l’influence de ces qualités et venir se mettre à la suite de celui qui les possède. La foi et la sincérité sont les bases de l’association.
TSHOU HI. — Ce qui fait la noblesse du début de l’association, c’est qu’il y a bonne foi, et alors il est possible qu’il n’y ait point de culpabilité. Si cette bonne foi remplit complètement (le cœur), alors il y aura encore d’autres présages heureux.
179.Deuxième trait hexaire : l’association se produit de dedans ; présage heureux de la perfection.
TSHENG TSE. — Le premier et le cinquième traits sont ceux qui se correspondent sympathiquement avec droiture ; tous deux possèdent la justice et la droiture : ce sont ceux qui s’associent et se groupent suivant la voie naturelle de la justice et de la droiture. Le second est placé dans le koua simple intérieur ; « de dedans » veut dire « de soi-même », « de son propre mouvement ». Bien que le droit de choisir les aptitudes et de les employer appartienne au supérieur, cependant, le fait de consacrer sa personne au service du pays, doit certainement résulter de la volonté propre du sujet. Posséder en soi-même le sentiment de l’accord à la voie morale du prince et se mettre en avant pour son service, c’est se conformer à la droiture, et le présage est heureux. Employer la voie rationnelle de la justice et de la droiture pour répondre sympathiquement à l’appel du supérieur, c’est là agir de soi-même et sans se manquer à soi-même. Se hâter prématurément en cherchant à s’associer, ce n’est pas la voie rationnelle de l’estime de soi-même, telle que la pratique l’homme doué, c’est se manquer à soi-même.
TSHOU HI. — Douceur, passivité, justice et droiture ; en haut, correspondance sympathique avec le cinquième trait nonaire ; de dedans, mouvement de rapprochement vers quelque chose d’extérieur et accord avec la droiture ; c’est une voie logique de bonheur. Si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, il agira avec droiture et le présage est heureux.
181.Troisième trait hexaire : s’associer à des hommes indignes.
TSHENG TSE. — Le troisième trait hexaire est sans justice ni droiture, et ceux à qui il s’associe sont tous sans justice ni droiture ; le quatrième trait est malléable, négatif et sans justice, tandis que le second conserve ses sympathies et s’associe avec le premier ; tous sont sans justice ni droiture ; ce sont des hommes indignes. S’associant avec des hommes indignes, les inconvénients sont évidents et il n’est pas nécessaire de parler des remords et de l’appréhension de maux futurs, c’est pourquoi on peut en souffrir. Malgré la justice et la droiture du second trait, il est qualifié comme « homme indigne » ; le sens est adopté suivant l’opportunité du moment et il est différent dans chaque cas.
TSHOU HI. — Douceur malléable négative sans justice ni droiture ; ceux qui le supportent, le surmontent, ou lui correspondent sympathiquement, sont tous négatifs ; ceux à qui il s’associe ont tous l’image symbolique d’hommes indignes. Le sens divinatoire est un présage très malheureux, et cela est évident sans qu’il soit nécessaire de le mentionner.
8. Pi
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183.Quatrième trait hexaire : de l’extérieur on vient s’associer ; présage heureux de la perfection.
TSHENG TSE. — Le quatrième ne correspond point sympathiquement au premier et le cinquième s’associe avec lui : vers l’extérieur il s’associe au cinquième ; c’est là atteindre à la parfaite droiture, et c’est un présage heureux. Le prince et le sujet s’associant ensemble, c’est la droiture ; s’associer ensemble en se rapprochant, s’associer ensemble en se donnant l’un à l’autre, c’est ce qui convient et est opportun. Le cinquième est énergique, positif, juste et droit ; c’est le sage ; il occupe le rang prééminent et est dans une position supérieure. Or, se rapprocher du sage, suivre le supérieur, c’est la droiture dans l’association, de sorte que cela constitue le présage heureux de la perfection. L’occupation du quatrième rang par un trait hexaire donne encore le sens d’accord avec la droiture. Enfin, un homme doux et négatif, sans justice, pouvant s’associer au sage doué d’énergie, de justice, d’intelligence et de droiture, indique l’accord avec la droiture et donne un présage heureux. Ou bien encore, en s’associant au sage, en suivant le supérieur, il faut absolument agir par la voie naturelle de la droiture et le présage sera heureux. Toutes ces définitions s’enchaînent mutuellement et le sens est dès lors complet.
TSHOU HI. — Il emploie la douceur malléable et occupe un rang qui comporte la douceur ; au dehors il s’associe au cinquième trait nonaire, contre lequel il se presse ; cela est considéré comme exprimant l’accord à la droiture et comme une voie rationnelle de bonheur. Si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, ce sera la droiture et un présage heureux.
185.Cinquième trait nonaire : association illustre ; le roi emploie trois lignes de rabatteurs et perd le gibier qui est devant ; les gens du district ne s’en préoccupent point ; présage heureux.
TSHENG TSE. — Le cinquième trait occupe la situation du prince ; il se place suivant la justice et possède la droiture ; c’est celui qui épuise le bien dans la voie rationnelle de l’association. La voie logique du prince groupant l’univers en société consiste seulement en ce qu’il doit illustrer et montrer clairement la voie morale de l’association, par exemple, au moyen de la sincérité de ses idées dans sa manière d’être envers les êtres, par le soin de juger sur ses propres sentiments de l’effet de ses actions sur autrui, par le développement des institutions sociales et la pratique de l’humanité, afin que tout l’univers aspire à éprouver l’influence bienfaisante de ses qualités : telle est la voie rationnelle du prince pour réunir et rapprocher l’univers en société. Dans de telles conditions, qui donc, dans l’univers, ne se rapprocherait du supérieur pour se grouper autour de lui ? Mais s’il n’agit que par la violence et si son humanité est minime ; s’il méconnaît la voie morale et recherche la flatterie, s’il ne tend qu’à obtenir le concours des inférieurs, cette voie morale est encore déprimée et étouffée : lui serait il donc possible d’obtenir ainsi le concours de l’univers ?
Aussi, l’homme saint emploie la droiture exprimée par le cinquième trait nonaire accomplissant parfaitement les prescriptions de la voie rationnelle de l’association et prend comme exemple les « trois rangs de rabatteurs ». Il est dit : « Le roi emploie trois lignes de rabatteurs et perd le gibier qui est devant ; les gens du district ne s’en préoccupent point ; présage heureux. » Les premiers rois considéraient les chasses des quatre saisons comme une coutume qui ne pouvait pas être délaissée, aussi consultant l’humanité de leur cœur, ils établirent la règle de trois lignes de rabatteurs. C’est ce que le livre des Rites exprime en disant : « L’empereur (Thien Tse) ne ferme point la circonvallation. » L’expression : Tsheng theang, faisant interrompre la continuité du filet, a le même sens. Dans l’enceinte de chasse de l’empereur, on réunissait trois faces sans discontinuité, tandis que dans celle de devant on ouvrait une voie praticable, afin que le gibier puisse y passer et s’en aller, et cela par crainte de l’extermination des animaux ; c’est là l’humanité se manifestant dans l’amour de la vie.
N’était pris que ce qui ne savait pas préserver sa vie, ceux qui au lieu de sortir s’enfonçaient dans l’enceinte ; les oiseaux et autres animaux qui fuyaient par devant pouvaient se sauver, et c’est pour cela que le texte dit : « Perdre le gibier qui est devants. » Le roi illustre et montre clairement la voie morale de l’association ; l’univers vient spontanément se grouper autour de lui. Il enveloppe ceux qui Viennent de son affection et de sa protection. Certes, ce n’est pas là un empressement désordonné et né de la convoitise, lui faisant rechercher l’aide et la société des êtres. Ainsi, dans l’exemple des trois rangs de rabatteurs à la chasse, les animaux qui s’en vont n’en sont pas empêchés et ne sont pas poursuivis, tandis que ceux qui viennent sont pris. C’est là la grandeur dans la voie rationnelle du prince, ce qui fait que le peuple jouit du bien-être sans savoir de qui il lui vient. « Les gens du district ne s’en préoccupent point, présage heureux » ; ce passage exprime le point extrême auquel est poussé le désintéressement et l’absence d’égoïsme, sans distinction entre ce qui est proche ou éloigné, entre ce qui est personnel ou étranger.
Le district, c’est le district de la résidence ; dans le Yi king, ce qu’on entend par ce mot district, c’est toujours le lieu où le roi tient sa cour, le royaume central au milieu des divers États feudataires. Le terme traduit par « se préoccuper » exprime l’idée d’assigner une limite ; unité de manière d’agir dans la façon de recevoir et de traiter les êtres, sans limiter l’affection à ceux qui résident dans le district ; dans ces conditions le présage est heureux. L’homme saint gouverne le monde par la grandeur du désintéressement et par l’absence d’égoïsme ; on peut le voir par l’exemple de l’illustration de l’idée d’association développée ci-dessus. Ce n’est pas la voie du prince réunissant l’univers en société qui est seule basée sur ces principes ; en général, dans l’association entre les hommes, il n’en est jamais autrement. Si on en parle au point de vue du sujet envers le prince, épuiser la fidélité et la sincérité, développer jusqu’à leurs dernières limites les capacités et la force d’action, c’est illustrer la voie morale de l’association aux intérêts du prince et à sa fortune. Être employé ou ne pas l’être dépend uniquement de la volonté du prince ; on ne doit point, par une approbation servile, aller au devant de son choix et chercher à se faire agréer dans son entourage. Entre amis il en est encore de même ; il faut se réformer soi-même et assurer la sincérité de ses intentions dans les relations avec autrui. Être affectionné et recherché, ou ne pas l’être, dépend des sentiments d’autrui et non pas de sa propre volonté à soi-même ; on ne doit pas employer les discours insinuants et se parer de couleurs empruntées, suivre pas à pas en approuvant quand même, et profiter des occasions fortuites en visant à faire rechercher sa propre société par quelqu’un. Dans toute société entre concitoyens, parents ou alliés, personnes quelconques, il n’en est jamais autrement ; tel est le sens de la formule relative aux trois lignes de rabatteurs et au gibier qui est en avant.
TSHOU HI. — L’unique positivité occupe le rang prééminent : énergie, activité, justice et droiture ; la foule des négativités, dans le koua, vient se grouper autour de cette positivité ; c’est là manifester ostensiblement son association sans arrière pensée d’intérêt privé. Par exemple, c’est l’empereur qui ne fait pas joindre les extrémités et qui ouvre une des faces du filet. Ceux qui viennent ne sont pas repoussés ; ceux qui s’en vont ne sont pas poursuivis. Aussi, ce koua est considéré comme exprimant l’image symbolique de l’emploi des trois rangées de rabatteurs en perdant le gibier qui est avant et sans que les hommes du district s’en préoccupent. En effet, bien qu’il s’agisse d’un cas tout personnel, c’est encore un exemple de l’idée exprimée plus haut. Ils ne s’avertissent pas mutuellement afin d’être prêts à capturer quand même. Tout ceci exprime toujours une voie rationnelle conduisant au bonheur et si celui qui interprète le sens divinatoire est dans ces conditions, le présage est heureux.
187.Trait supérieur hexaire : absence de tête dans l’association ; présage malheureux.
TSHENG TSE. — Ce trait hexaire occupe le rang supérieur ; c’est la fin de l’association. Le mot sheou, tête, avant dernier caractère du texte, veut dire commencement, origine ; dans la voie rationnelle de toute association, si le commencement est bien, la fin sera le bien. Il arrive quelquefois que le commencement n’est pas suivi de résultat ; jamais il ne peut y avoir absence de commencement et ensuite résultat. Aussi, dans le cas où il n’y a pas de principe dans le fait d’association, lorsqu’arrive la fin, le résultat doit être malheureux. Ceci est dit par rapport à la fin de l’association. Cependant le trait supérieur est hexairé, c’est à dire malléable et négatif et il est sans justice ; il est placé au comble du péril ; c’est évidemment celui qui ne peut pas atteindre au résultat. Commencer une association autrement que par la voie morale et rationnelle et arriver à une impossibilité finale, c’est là un cas fréquent.
TSHOU HI. — La douceur malléable de la négativité occupe le rang supérieur ; elle ne s’associe point aux traits inférieurs ; c’est une voie logique de malheur et c’est pour cela que ce trait constitue l’image symbolique d’absence de principe ; et que le sens divinatoire indique un présage malheureux.
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177.Premier trait hexaire : avoir foi et s’associer ; pas de culpabilité ; avoir foi et remplir le vase ; le dernier arrivé a d’autres présages heureux.
TSHENG TSE. — Le premier trait hexaire figure le commencement de l’association ; la voie rationnelle de l’association est basée sur la sincérité et la confiance ; si quelqu’un ne porte pas la bonne foi dans son cœur et se rapproche d’autrui, quel est l’homme qui voudrait s’allier à lui ? Aussi au début de l’association, il faut absolument qu’il y ait foi et sincérité, et alors il n’y a pas de culpabilité. La foi interne, c’est la confiance et l’absolue sincérité qu’on porte en soi-même, comme lorsque quelque chose remplit complètement l’intérieur d’un vase. Le terme du texte, traduit par le mot vase, désigne un objet fait d’une matière simple et sans ornementations ; cela exprime que l’intérieur d’un vase est rempli complètement, sans qu’on ajoute aucun ornement à l’extérieur. Alors, à la fin, il peut arriver qu’il y ait d’autres présages heureux ; « autres » indique qu’ils diffèrent de ceux qui sont déjà énoncés. Au sujet du mot « extérieur », si la sincérité remplit complètement l’intérieur, aucun être ne sera sans avoir confiance, pourquoi employer encore l’ornementation extérieure pour appeler l’association ? Si l’intérieur est plein de véracité et de sincérité, quel que soit l’extérieur, tous doivent ressentir l’influence de ces qualités et venir se mettre à la suite de celui qui les possède. La foi et la sincérité sont les bases de l’association.
TSHOU HI. — Ce qui fait la noblesse du début de l’association, c’est qu’il y a bonne foi, et alors il est possible qu’il n’y ait point de culpabilité. Si cette bonne foi remplit complètement (le cœur), alors il y aura encore d’autres présages heureux.
- 178:
- 178.Premier trait hexaire du koua Siao tshou; il y a d’autres présages heureux.
TSHENG TSE. — Il s’agit du premier trait hexaire du koua pi. La voie rationnelle de l’association est déterminée par le commencement. Si au commencement il peut y avoir bonne foi, il en résultera qu’à la fin il y aura d’autres présages heureux. Si le début est sans sincérité, comment à la fin le présage pourrait il être heureux ? Le présage malheureux du trait supérieur hexaire, c’est l’absence de principe.
179.Deuxième trait hexaire : l’association se produit de dedans ; présage heureux de la perfection.
TSHENG TSE. — Le premier et le cinquième traits sont ceux qui se correspondent sympathiquement avec droiture ; tous deux possèdent la justice et la droiture : ce sont ceux qui s’associent et se groupent suivant la voie naturelle de la justice et de la droiture. Le second est placé dans le koua simple intérieur ; « de dedans » veut dire « de soi-même », « de son propre mouvement ». Bien que le droit de choisir les aptitudes et de les employer appartienne au supérieur, cependant, le fait de consacrer sa personne au service du pays, doit certainement résulter de la volonté propre du sujet. Posséder en soi-même le sentiment de l’accord à la voie morale du prince et se mettre en avant pour son service, c’est se conformer à la droiture, et le présage est heureux. Employer la voie rationnelle de la justice et de la droiture pour répondre sympathiquement à l’appel du supérieur, c’est là agir de soi-même et sans se manquer à soi-même. Se hâter prématurément en cherchant à s’associer, ce n’est pas la voie rationnelle de l’estime de soi-même, telle que la pratique l’homme doué, c’est se manquer à soi-même.
TSHOU HI. — Douceur, passivité, justice et droiture ; en haut, correspondance sympathique avec le cinquième trait nonaire ; de dedans, mouvement de rapprochement vers quelque chose d’extérieur et accord avec la droiture ; c’est une voie logique de bonheur. Si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, il agira avec droiture et le présage est heureux.
- 180:
- 180.L’association se produit de dedans ; ne pas se manquer à soi-même.
TSHENG TSE. — Conserver sa propre voie de justice et de droiture en accueillant l’appel du supérieur, c’est là ne pas se manquer à soi-même. Les avertissements du Yi king sont graves et abstraits. Bien que le second trait possède la justice et la droiture, son caractère naturel (résultant de sa substance physique) est la douceur malléable, et son essence est la soumission passive. C’est pour cela qu’il y a l’avertissement relatif au présage heureux de la perfection et au fait de se manquer à soi-même ; c’est avertir de s’observer en attendant l’appel du supérieur, afin de ne pas s’engager dans une voie conduisant à des malheurs futurs. Il a été dit : la réforme de soi-même par l’homme instruit, c’est la voie morale pour appeler l’attention du supérieur ; abaisser son jugement, s’humilier en se déconsidérant, n’est pas la voie rationnelle d’estime de soi-même. Ainsi, chez Yi Yin et Wou Heou le désir de secourir l’empire était loin de n’être pas ardent, mais ils devaient attendre que les convenances fussent observées à leur égard, avant de sortir de leur retraite.
TSHOU HI. — En possédant la droiture, on ne se manque pas à soi-même.
181.Troisième trait hexaire : s’associer à des hommes indignes.
TSHENG TSE. — Le troisième trait hexaire est sans justice ni droiture, et ceux à qui il s’associe sont tous sans justice ni droiture ; le quatrième trait est malléable, négatif et sans justice, tandis que le second conserve ses sympathies et s’associe avec le premier ; tous sont sans justice ni droiture ; ce sont des hommes indignes. S’associant avec des hommes indignes, les inconvénients sont évidents et il n’est pas nécessaire de parler des remords et de l’appréhension de maux futurs, c’est pourquoi on peut en souffrir. Malgré la justice et la droiture du second trait, il est qualifié comme « homme indigne » ; le sens est adopté suivant l’opportunité du moment et il est différent dans chaque cas.
TSHOU HI. — Douceur malléable négative sans justice ni droiture ; ceux qui le supportent, le surmontent, ou lui correspondent sympathiquement, sont tous négatifs ; ceux à qui il s’associe ont tous l’image symbolique d’hommes indignes. Le sens divinatoire est un présage très malheureux, et cela est évident sans qu’il soit nécessaire de le mentionner.
- 182:
- 182.S’associer à des hommes indignes ; n’est ce pas encore nuisible ?
TSHENG TSE. — L’association des hommes entre eux a pour but la recherche de la paix et du bonheur ; ici il est question d’association avec des hommes indignes, il est donc certain que, au contraire, il en résultera des regrets et l’appréhension d’un mal futur ; c’est encore quelque chose qui peut nuire. L’avertissement insiste sur les inconvénients de l’association.
8. Pi
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183.Quatrième trait hexaire : de l’extérieur on vient s’associer ; présage heureux de la perfection.
TSHENG TSE. — Le quatrième ne correspond point sympathiquement au premier et le cinquième s’associe avec lui : vers l’extérieur il s’associe au cinquième ; c’est là atteindre à la parfaite droiture, et c’est un présage heureux. Le prince et le sujet s’associant ensemble, c’est la droiture ; s’associer ensemble en se rapprochant, s’associer ensemble en se donnant l’un à l’autre, c’est ce qui convient et est opportun. Le cinquième est énergique, positif, juste et droit ; c’est le sage ; il occupe le rang prééminent et est dans une position supérieure. Or, se rapprocher du sage, suivre le supérieur, c’est la droiture dans l’association, de sorte que cela constitue le présage heureux de la perfection. L’occupation du quatrième rang par un trait hexaire donne encore le sens d’accord avec la droiture. Enfin, un homme doux et négatif, sans justice, pouvant s’associer au sage doué d’énergie, de justice, d’intelligence et de droiture, indique l’accord avec la droiture et donne un présage heureux. Ou bien encore, en s’associant au sage, en suivant le supérieur, il faut absolument agir par la voie naturelle de la droiture et le présage sera heureux. Toutes ces définitions s’enchaînent mutuellement et le sens est dès lors complet.
TSHOU HI. — Il emploie la douceur malléable et occupe un rang qui comporte la douceur ; au dehors il s’associe au cinquième trait nonaire, contre lequel il se presse ; cela est considéré comme exprimant l’accord à la droiture et comme une voie rationnelle de bonheur. Si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, ce sera la droiture et un présage heureux.
- 184:
- 184.À l’extérieur s’associer au sage ; pour suivre le supérieur.
TSHENG TSE. — « Association extérieure » veut dire suivre le cinquième trait. Celui-ci représente le sage énergique, intelligent, juste et droit ; de plus il occupe la situation du prince ; le quatrième s’associe à lui. C’est là s’associer au sage, en suivant d’ailleurs le supérieur, et de là résulte le présage heureux.
185.Cinquième trait nonaire : association illustre ; le roi emploie trois lignes de rabatteurs et perd le gibier qui est devant ; les gens du district ne s’en préoccupent point ; présage heureux.
TSHENG TSE. — Le cinquième trait occupe la situation du prince ; il se place suivant la justice et possède la droiture ; c’est celui qui épuise le bien dans la voie rationnelle de l’association. La voie logique du prince groupant l’univers en société consiste seulement en ce qu’il doit illustrer et montrer clairement la voie morale de l’association, par exemple, au moyen de la sincérité de ses idées dans sa manière d’être envers les êtres, par le soin de juger sur ses propres sentiments de l’effet de ses actions sur autrui, par le développement des institutions sociales et la pratique de l’humanité, afin que tout l’univers aspire à éprouver l’influence bienfaisante de ses qualités : telle est la voie rationnelle du prince pour réunir et rapprocher l’univers en société. Dans de telles conditions, qui donc, dans l’univers, ne se rapprocherait du supérieur pour se grouper autour de lui ? Mais s’il n’agit que par la violence et si son humanité est minime ; s’il méconnaît la voie morale et recherche la flatterie, s’il ne tend qu’à obtenir le concours des inférieurs, cette voie morale est encore déprimée et étouffée : lui serait il donc possible d’obtenir ainsi le concours de l’univers ?
Aussi, l’homme saint emploie la droiture exprimée par le cinquième trait nonaire accomplissant parfaitement les prescriptions de la voie rationnelle de l’association et prend comme exemple les « trois rangs de rabatteurs ». Il est dit : « Le roi emploie trois lignes de rabatteurs et perd le gibier qui est devant ; les gens du district ne s’en préoccupent point ; présage heureux. » Les premiers rois considéraient les chasses des quatre saisons comme une coutume qui ne pouvait pas être délaissée, aussi consultant l’humanité de leur cœur, ils établirent la règle de trois lignes de rabatteurs. C’est ce que le livre des Rites exprime en disant : « L’empereur (Thien Tse) ne ferme point la circonvallation. » L’expression : Tsheng theang, faisant interrompre la continuité du filet, a le même sens. Dans l’enceinte de chasse de l’empereur, on réunissait trois faces sans discontinuité, tandis que dans celle de devant on ouvrait une voie praticable, afin que le gibier puisse y passer et s’en aller, et cela par crainte de l’extermination des animaux ; c’est là l’humanité se manifestant dans l’amour de la vie.
N’était pris que ce qui ne savait pas préserver sa vie, ceux qui au lieu de sortir s’enfonçaient dans l’enceinte ; les oiseaux et autres animaux qui fuyaient par devant pouvaient se sauver, et c’est pour cela que le texte dit : « Perdre le gibier qui est devants. » Le roi illustre et montre clairement la voie morale de l’association ; l’univers vient spontanément se grouper autour de lui. Il enveloppe ceux qui Viennent de son affection et de sa protection. Certes, ce n’est pas là un empressement désordonné et né de la convoitise, lui faisant rechercher l’aide et la société des êtres. Ainsi, dans l’exemple des trois rangs de rabatteurs à la chasse, les animaux qui s’en vont n’en sont pas empêchés et ne sont pas poursuivis, tandis que ceux qui viennent sont pris. C’est là la grandeur dans la voie rationnelle du prince, ce qui fait que le peuple jouit du bien-être sans savoir de qui il lui vient. « Les gens du district ne s’en préoccupent point, présage heureux » ; ce passage exprime le point extrême auquel est poussé le désintéressement et l’absence d’égoïsme, sans distinction entre ce qui est proche ou éloigné, entre ce qui est personnel ou étranger.
Le district, c’est le district de la résidence ; dans le Yi king, ce qu’on entend par ce mot district, c’est toujours le lieu où le roi tient sa cour, le royaume central au milieu des divers États feudataires. Le terme traduit par « se préoccuper » exprime l’idée d’assigner une limite ; unité de manière d’agir dans la façon de recevoir et de traiter les êtres, sans limiter l’affection à ceux qui résident dans le district ; dans ces conditions le présage est heureux. L’homme saint gouverne le monde par la grandeur du désintéressement et par l’absence d’égoïsme ; on peut le voir par l’exemple de l’illustration de l’idée d’association développée ci-dessus. Ce n’est pas la voie du prince réunissant l’univers en société qui est seule basée sur ces principes ; en général, dans l’association entre les hommes, il n’en est jamais autrement. Si on en parle au point de vue du sujet envers le prince, épuiser la fidélité et la sincérité, développer jusqu’à leurs dernières limites les capacités et la force d’action, c’est illustrer la voie morale de l’association aux intérêts du prince et à sa fortune. Être employé ou ne pas l’être dépend uniquement de la volonté du prince ; on ne doit point, par une approbation servile, aller au devant de son choix et chercher à se faire agréer dans son entourage. Entre amis il en est encore de même ; il faut se réformer soi-même et assurer la sincérité de ses intentions dans les relations avec autrui. Être affectionné et recherché, ou ne pas l’être, dépend des sentiments d’autrui et non pas de sa propre volonté à soi-même ; on ne doit pas employer les discours insinuants et se parer de couleurs empruntées, suivre pas à pas en approuvant quand même, et profiter des occasions fortuites en visant à faire rechercher sa propre société par quelqu’un. Dans toute société entre concitoyens, parents ou alliés, personnes quelconques, il n’en est jamais autrement ; tel est le sens de la formule relative aux trois lignes de rabatteurs et au gibier qui est en avant.
TSHOU HI. — L’unique positivité occupe le rang prééminent : énergie, activité, justice et droiture ; la foule des négativités, dans le koua, vient se grouper autour de cette positivité ; c’est là manifester ostensiblement son association sans arrière pensée d’intérêt privé. Par exemple, c’est l’empereur qui ne fait pas joindre les extrémités et qui ouvre une des faces du filet. Ceux qui viennent ne sont pas repoussés ; ceux qui s’en vont ne sont pas poursuivis. Aussi, ce koua est considéré comme exprimant l’image symbolique de l’emploi des trois rangées de rabatteurs en perdant le gibier qui est avant et sans que les hommes du district s’en préoccupent. En effet, bien qu’il s’agisse d’un cas tout personnel, c’est encore un exemple de l’idée exprimée plus haut. Ils ne s’avertissent pas mutuellement afin d’être prêts à capturer quand même. Tout ceci exprime toujours une voie rationnelle conduisant au bonheur et si celui qui interprète le sens divinatoire est dans ces conditions, le présage est heureux.
- 186:
- 186.Présage heureux de l’association illustre ; occuper la situation avec droiture et justice, abandon de ce qui est réfractaire, accueil de ce qui suit avec passivité ; perdre le gibier qui est devant ; les gens du district ne s’en préoccupent pas ; le supérieur inspire le sentiment de la justice.
TSHENG TSE. — Ce qui fait le présage heureux de l’association illustre, c’est que la situation occupée s’accorde avec la droiture et la justice ; se placer sur le terrain de la droiture et de la justice, c’est suivre la voie rationnelle de la droiture et de la justice. Dans l’association, c’est l’absence de partialité qui constitue le bien et c’est pour cela que la formule porte « droiture et justice ». Toutes les fois que le texte porte tsheng tshong, c’est qu’en se plaçant avec droiture on se conforme à la justice ; c’est le cas dans les koua pi et sui, par exemple. Lorsque le texte porte tshong tsheng, c’est qu’il s’agit de posséder la justice et la droiture ; c’est le cas dans les koua song et su. La coutume de capturer tout ce qui ne sait pas profiter de la destinée (en protégeant sa propre vie) consiste précisément à laisser ce qui est obéissant et à prendre ce qui est rebelle ; ceux qui obéissent à la destinée et qui s’en vont évitent tous d’être capturés.
Dans le cas du koua pi il s’agit d’attraction ou de répulsion ; quand on parle de ceux qui s’en vont, on considère ceux qui sont réfractaires ou opposants ; quand on parle de ceux qui viennent, on considère ceux qui suivent avec obéissance. Aussi ce qui est perdu, c’est le gibier qui s’en va par devant ; cela exprime que ce qui vient est protégé et que ce qui s’enfuit n’est pas poursuivi ; aucune limite ne réduit l’affection à ce qui est proche et voisin. Le supérieur, en dirigeant l’inférieur, doit agir avec équité et justice ; il doit considérer et traiter de la même manière ce qui est proche et ce qui est éloigné.
TSHOU HI. — Être dirigé vers l’équité par la vertu du supérieur.
187.Trait supérieur hexaire : absence de tête dans l’association ; présage malheureux.
TSHENG TSE. — Ce trait hexaire occupe le rang supérieur ; c’est la fin de l’association. Le mot sheou, tête, avant dernier caractère du texte, veut dire commencement, origine ; dans la voie rationnelle de toute association, si le commencement est bien, la fin sera le bien. Il arrive quelquefois que le commencement n’est pas suivi de résultat ; jamais il ne peut y avoir absence de commencement et ensuite résultat. Aussi, dans le cas où il n’y a pas de principe dans le fait d’association, lorsqu’arrive la fin, le résultat doit être malheureux. Ceci est dit par rapport à la fin de l’association. Cependant le trait supérieur est hexairé, c’est à dire malléable et négatif et il est sans justice ; il est placé au comble du péril ; c’est évidemment celui qui ne peut pas atteindre au résultat. Commencer une association autrement que par la voie morale et rationnelle et arriver à une impossibilité finale, c’est là un cas fréquent.
TSHOU HI. — La douceur malléable de la négativité occupe le rang supérieur ; elle ne s’associe point aux traits inférieurs ; c’est une voie logique de malheur et c’est pour cela que ce trait constitue l’image symbolique d’absence de principe ; et que le sens divinatoire indique un présage malheureux.
- 188:
- 188.Absence de tête dans l’association ; résultat impossible.
TSHENG TSE. — Du moment où il n’y a pas de principe dans l’association, comment arriverait elle à un résultat ? S’associer ensemble en ayant un principe n’est pas encore une garantie absolue d’un résultat favorable ; mais si le début n’est pas conforme à la voie morale, comment garantir encore la fin ? C’est pour cela que le texte dit : « résultat impossible. »
TSHOU HI. — Si on en parle au point de vue de l’image symbolique de supériorité et d’infériorité, ce sera l’absence de tête ou de chef ; si on en parle au point de vue de l’image symbolique de commencement et de fin, ce sera l’absence de résultat ; sans tête, ou commencement, pas de fin, ou résultat.
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