40. - Kiae, délivrance
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12042020
40. - Kiae, délivrance
40. Kiae : LA LIBERATION
Tshen en haut
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Khan en bas
710. Kiae ; avantage au Sud Ouest ; s’il n’y a rien à entreprendre, le retour est un présage heureux ; s’il y a à entreprendre, agir de bonne heure est un présage heureux.
Kiae. « L’Ordre des koua » dit :
710. Kiae ; avantage au Sud Ouest ; s’il n’y a rien à entreprendre, le retour est un présage heureux ; s’il y a à entreprendre, agir de bonne heure est un présage heureux.
TSHENG TSE — Le Sud Ouest est la région du koua simple khouen ; la substance de ce koua khouen est l’immensité, plane et unie ; au moment où les difficultés de l’univers sont sur le point de s’aplanir, l’homme commence à être délivré des périls et des souffrances ; il ne convient pas de le soumettre de nouveau à des tracas fastidieux et à un régime hâtivement sévère ; on doit le traiter avec indulgence et le soumettre à un régime indulgent et aisé à supporter, telle est la marche qu’il convient d’adopter. De la sorte, le cœur de l’homme, en éprouvant de la reconnaissance, se calmera et demeurera en paix, de sorte qu’il y a avantage dans le Sud Ouest. Theang abolit les lois cruelles édictées par Kie et gouverna avec magnanimité ; Wou Wang mit fin aux violences de Tsheou et renversa les institutions politiques des Sheang ; tous deux suivirent la voie de la générosité et de la tolérance.
« S’il n’y a rien à entreprendre, le retour est un présage heureux ; s’il y a à entreprendre, agir de bonne heure est un présage heureux. » S’il n’y a rien à entreprendre, c’est à dire si les difficultés dont souffrait l’univers sont déjà aplanies et écartées ; il n’y a rien à faire. S’il y a à entreprendre, c’est à dire s’il y a encore des choses à faire disparaître. Or, dans l’univers, dans un État, c’est certainement par suite de l’abandon et du renversement des règles et des lois que les malheurs et les calamités surviennent. Quand les hommes saints ont déjà aplani les difficultés de l’univers, qu’ils ont fait régner le calme et rétabli la paix, on peut dire qu’il n’y a rien à entreprendre ; alors, il convient d’améliorer et de restaurer la voie rationnelle du gouvernement, de rectifier les institutions fondamentales, d’éclairer les lois, et d’avancer la voie du retour aux institutions des premiers âges et des rois illustres de l’antiquité : c’est là le « retour », et cette expression signifie revenir à la droite raison d’être de toutes choses, ce qui constitue un présage heureux pour l’univers. Le mot traduit dans ce passage par « le » est une particule auxiliaire du langage. Depuis l’antiquité, les saints rois, en portant remède aux difficultés et en réprimant les désordres, n’ont jamais mis de précipitation au début de leur action ; lorsque la paix et la tranquillité étaient bien assurées, alors ils établissaient des institutions durables et permanentes.
Depuis la dynastie des Han et en suivant, les troubles une fois apaisés, il ne fût plus apporté d’innovations et de changements dans les institutions de l’État, et on se contenta simplement d’aviser, à mesure qu’elles surgirent, aux nécessités de chaque moment, de sorte que cela ne pût jamais constituer un mode de gouvernement parfait : en effet, c’était ignorer le sens du mot « retour ». S’il y a à entreprendre, agir de bonne heure est un présage heureux ; c’est à dire que, tant qu’il y a encore quelque difficulté à faire disparaître, c’est la hâte qu’on apporte à y remédier qui constitue le présage heureux. Pendant qu’on écarte ces difficultés, et qu’elles ne sont pas encore absolument toutes supprimées, si on ne se hâte pas de les aplanir, elles reprendront une nouvelle importance ; ce qui fait renaître les troubles, c’est de ne pas y apporter de bonne heure un remède ; alors de petits ferments se développent de nouveau peu à peu et grandissent, de sorte qu’agir de bonne heure est un présage heureux.
TSHOU HI. — Kiae, dissipation, ou évanouissement de la difficulté ; être dans le péril et pouvoir se mouvoir, c’est sortir des difficultés : c’est l’image symbolique de la délivrance. Du moment où les difficultés sont aplanies, l’avantage consiste à demeurer en paix, dans le repos et la tranquillité, sans vouloir plus longtemps prolonger les causes de fatigue et d’ennui. D’ailleurs, ce koua provient du koua sheng dans lequel le troisième trait va occuper le quatrième rang et entre dans la substance du koua simple khouen, tandis que le second conserve sa position et, de plus, possède la justice, de sorte que l’avantage est dans le terrain uni et facile de la région du Sud Ouest. S’il n’y a rien à entreprendre, il convient alors de revenir à la place primitive et de rester dans le calme et le repos. S’il y a encore quelque chose à entreprendre, il convient de l’entreprendre de bonne heure, sans prolonger indéfiniment les mesures rigoureuses et pénibles à supporter.
711. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Kiae, étant dans le péril se mouvoir ; se mouvoir et se soustraire au péril ; délivrance.
712. La délivrance est avantageuse dans le Sud Ouest : en entreprenant on jouira du concours de la foule ; le retour est un présage heureux : c’est se conformer à la justice ; s’il y a à entreprendre, agir de bonne heure sera un présage heureux, en entreprenant il y aura du mérite.
713. Le ciel et la terre séparés, la foudre et la pluie agissent ; La foudre et la pluie agissant, les cent fruits, les herbes et les arbres brisent tous leur enveloppe. Que le moment exprimé par le koua kiae est grand !
714. Le commentaire de la formule symbolique dit : La foudre et la pluie agissent : délivrance ; l’homme doué en conçoit l’idée de l’amnistie et du pardon des fautes.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 4)
lien avec lignes mutés :
1.2 / 1.3 / 1.4 / 1.5 / 1.6 / 2.3 / 2.4 / 2.5 / 2.6 / 3.4 / 3.5 / 3.6 / 4.5 / 4.6 / 5.6 /
1.2.3 / 1.2.4 / 1.2.5 / 1.2.6 / 1.3.4 / 1.3.5 / 1.3.6 / 1.4.5 / 1.4.6 / 1.5.6 /
2.3.4 / 2.3.5 / 2.3.6 / 2.4.5 / 2.4.6 / 2.5.6 / 3.4.5 / 3.4.6 / 3.5.6 / 4.5.6 /
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710. Kiae ; avantage au Sud Ouest ; s’il n’y a rien à entreprendre, le retour est un présage heureux ; s’il y a à entreprendre, agir de bonne heure est un présage heureux.
Kiae. « L’Ordre des koua » dit :
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- TSHENG TSE. — Kiae. « L’Ordre des koua » dit : « Le koua kien exprime la difficulté ; les êtres ne peuvent pas être indéfiniment plongés dans les difficultés, aussi ce koua est il immédiatement suivi du koua kiae. » Il n’existe aucune raison pour laquelle les êtres resteraient indéfiniment plongés dans les difficultés ; quand la difficulté est parvenue à son extrême développement, elle doit se dissiper ; kiae signifie dispersion, délivrance ; c’est pour cela que ce koua suit immédiatement le koua kien. Comme koua, il est constitué par le koua simple tshen au dessus, et par le koua simple khan au dessous, le premier exprime le mouvement, l’ébranlement, et le second exprime le danger, l’abîme ; mouvement à l’extérieur de l’abîme, c’est à dire sortir de l’embarras, de sorte qu’il est considéré comme représentant l’image symbolique de l’évanouissement des difficultés.
De plus, le koua simple tshen représente la foudre ; le koua simple khan représente la pluie : cela exprime l’action de la foudre et de la pluie. En effet, la positivité et la négativité s’unissant et s’influençant mutuellement, l’harmonie pénètre et se répand graduellement, ce qui fait que le koua est appelé kiae ; kiae exprime le moment où les difficultés et les malheurs de l’univers s’aplanissent et s’évanouissent.
710. Kiae ; avantage au Sud Ouest ; s’il n’y a rien à entreprendre, le retour est un présage heureux ; s’il y a à entreprendre, agir de bonne heure est un présage heureux.
TSHENG TSE — Le Sud Ouest est la région du koua simple khouen ; la substance de ce koua khouen est l’immensité, plane et unie ; au moment où les difficultés de l’univers sont sur le point de s’aplanir, l’homme commence à être délivré des périls et des souffrances ; il ne convient pas de le soumettre de nouveau à des tracas fastidieux et à un régime hâtivement sévère ; on doit le traiter avec indulgence et le soumettre à un régime indulgent et aisé à supporter, telle est la marche qu’il convient d’adopter. De la sorte, le cœur de l’homme, en éprouvant de la reconnaissance, se calmera et demeurera en paix, de sorte qu’il y a avantage dans le Sud Ouest. Theang abolit les lois cruelles édictées par Kie et gouverna avec magnanimité ; Wou Wang mit fin aux violences de Tsheou et renversa les institutions politiques des Sheang ; tous deux suivirent la voie de la générosité et de la tolérance.
« S’il n’y a rien à entreprendre, le retour est un présage heureux ; s’il y a à entreprendre, agir de bonne heure est un présage heureux. » S’il n’y a rien à entreprendre, c’est à dire si les difficultés dont souffrait l’univers sont déjà aplanies et écartées ; il n’y a rien à faire. S’il y a à entreprendre, c’est à dire s’il y a encore des choses à faire disparaître. Or, dans l’univers, dans un État, c’est certainement par suite de l’abandon et du renversement des règles et des lois que les malheurs et les calamités surviennent. Quand les hommes saints ont déjà aplani les difficultés de l’univers, qu’ils ont fait régner le calme et rétabli la paix, on peut dire qu’il n’y a rien à entreprendre ; alors, il convient d’améliorer et de restaurer la voie rationnelle du gouvernement, de rectifier les institutions fondamentales, d’éclairer les lois, et d’avancer la voie du retour aux institutions des premiers âges et des rois illustres de l’antiquité : c’est là le « retour », et cette expression signifie revenir à la droite raison d’être de toutes choses, ce qui constitue un présage heureux pour l’univers. Le mot traduit dans ce passage par « le » est une particule auxiliaire du langage. Depuis l’antiquité, les saints rois, en portant remède aux difficultés et en réprimant les désordres, n’ont jamais mis de précipitation au début de leur action ; lorsque la paix et la tranquillité étaient bien assurées, alors ils établissaient des institutions durables et permanentes.
Depuis la dynastie des Han et en suivant, les troubles une fois apaisés, il ne fût plus apporté d’innovations et de changements dans les institutions de l’État, et on se contenta simplement d’aviser, à mesure qu’elles surgirent, aux nécessités de chaque moment, de sorte que cela ne pût jamais constituer un mode de gouvernement parfait : en effet, c’était ignorer le sens du mot « retour ». S’il y a à entreprendre, agir de bonne heure est un présage heureux ; c’est à dire que, tant qu’il y a encore quelque difficulté à faire disparaître, c’est la hâte qu’on apporte à y remédier qui constitue le présage heureux. Pendant qu’on écarte ces difficultés, et qu’elles ne sont pas encore absolument toutes supprimées, si on ne se hâte pas de les aplanir, elles reprendront une nouvelle importance ; ce qui fait renaître les troubles, c’est de ne pas y apporter de bonne heure un remède ; alors de petits ferments se développent de nouveau peu à peu et grandissent, de sorte qu’agir de bonne heure est un présage heureux.
TSHOU HI. — Kiae, dissipation, ou évanouissement de la difficulté ; être dans le péril et pouvoir se mouvoir, c’est sortir des difficultés : c’est l’image symbolique de la délivrance. Du moment où les difficultés sont aplanies, l’avantage consiste à demeurer en paix, dans le repos et la tranquillité, sans vouloir plus longtemps prolonger les causes de fatigue et d’ennui. D’ailleurs, ce koua provient du koua sheng dans lequel le troisième trait va occuper le quatrième rang et entre dans la substance du koua simple khouen, tandis que le second conserve sa position et, de plus, possède la justice, de sorte que l’avantage est dans le terrain uni et facile de la région du Sud Ouest. S’il n’y a rien à entreprendre, il convient alors de revenir à la place primitive et de rester dans le calme et le repos. S’il y a encore quelque chose à entreprendre, il convient de l’entreprendre de bonne heure, sans prolonger indéfiniment les mesures rigoureuses et pénibles à supporter.
711. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Kiae, étant dans le péril se mouvoir ; se mouvoir et se soustraire au péril ; délivrance.
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- TSHENG TSE. — Le koua simple khan exprime le péril et le koua simple tshen le mouvement ; dans le péril, employer le mouvement. Sans péril, il n’y aurait pas difficulté ; sans le mouvement il ne serait pas possible de sortir des difficultés, tandis que par le mouvement on en sort. C’est là se soustraire au péril et à la difficulté, de sorte que le koua est considéré comme exprimant la délivrance.
TSHOU HI. — Explication du sens du nom du koua au moyen des vertus des koua simples qui le composent.
712. La délivrance est avantageuse dans le Sud Ouest : en entreprenant on jouira du concours de la foule ; le retour est un présage heureux : c’est se conformer à la justice ; s’il y a à entreprendre, agir de bonne heure sera un présage heureux, en entreprenant il y aura du mérite.
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- TSHENG TSE. — Dans la voie rationnelle de la délivrance des difficultés, l’avantage consiste à employer la grandeur d’âme et la tolérance facile ; suivant cette voie en entreprenant d’aplanir les difficultés, on aura l’avantage de jouir du concours de la foule, dont le cœur sera gagné par ces procédés. Le texte ne parle pas du cas où il n’y a rien à entreprendre ; c’est uniquement pour abréger. Remédier aux désordres, écarter les difficultés, sont deux choses simultanées. Tant qu’on n’a pas encore réussi à compléter un mode de gouvernement, il faut attendre le moment où les difficultés seront aplanies et où il n’y aura plus rien à entreprendre ; aussitôt après, il conviendra de faire retour aux modes de gouvernement des premiers rois. C’est là posséder la voie rationnelle de la justice, c’est-à-dire se conformer à ce qui est opportun. S’il y a quelque chose à faire, agir de bonne heure sera le présage heureux ; en agissant de bonne heure on acquerra du mérite par l’œuvre entreprise ; en tardant, les vices augmentent peu à peu, le mal deviendra profond.
TSHOU HI. — Explication de la formule du koua au moyen des transformations du koua. Le koua simple khouen représente la foule ; « posséder la foule » est une expression qui se rapporte au quatrième trait nonaire pénétrant dans la substance du koua simple khouen ; « posséder la justice et avoir du mérite » se rapporte également au second trait nonaire.
713. Le ciel et la terre séparés, la foudre et la pluie agissent ; La foudre et la pluie agissant, les cent fruits, les herbes et les arbres brisent tous leur enveloppe. Que le moment exprimé par le koua kiae est grand !
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- TSHENG TSE. — Après avoir clairement tracé la voie de la délivrance, il est encore question de la séparation du ciel et de la terre, afin de faire voir l’importance du moment de la délivrance. Les éthers du ciel et de la terre se dispersent, s’unissent et s’influencent, ils se répandent harmoniquement, de sorte qu’ils produisent et la foudre et la pluie. La foudre et la pluie agissent et toutes choses germent, brisent leur enveloppe et naissent. L’œuvre du ciel et de la terre s’accomplit par la délivrance (séparation), de sorte que Khong Tse s’exclame admirativement sur la grandeur du moment de la délivrance (séparation). Les rois se règlent sur la voie du ciel ; ils pratiquent la magnanimité et le pardon ; ils répandent leurs bienfaits et leurs grâces, prennent soin de la multitude, et leur action s’étend même aux insectes et aux végétaux. C’est là se conformer au moment de la délivrance et unir sa vertu à celle du ciel et de la terre.
TSHOU HI. — Dernière analyse et exclamation admirative sur la grandeur.
714. Le commentaire de la formule symbolique dit : La foudre et la pluie agissent : délivrance ; l’homme doué en conçoit l’idée de l’amnistie et du pardon des fautes.
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- TSHENG TSE. — Le ciel et la terre séparés et devenus distincts produisent la foudre et la pluie, de sorte que la foudre et la pluie agissent et délient ce qui est entravé. Ces mots n’ont pas la même valeur que dans l’expression « la lumière est double et agit ». Amnistier, c’est renvoyer absous ; pardonner, ou commuer, c’est user d’indulgence ; les fautes ou manquements commis par erreur peuvent être amnistiés, mais l’amnistie des fautes et du vice serait la négation de la justice, aussi, dans ce dernier cas, il s’agit simplement d’indulgence. L’homme doué considère l’image symbolique de la foudre et la pluie agissant pour délivrer, il réalise cette conception d’une action fécondante en répandant les bienfaits et la charité ; il réalise cette délivrance de l’obstacle et il emploie la magnanimité et la clémence.
hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 4)
lien avec lignes mutés :
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2.3.4 / 2.3.5 / 2.3.6 / 2.4.5 / 2.4.6 / 2.5.6 / 3.4.5 / 3.4.6 / 3.5.6 / 4.5.6 /
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40. - Kiae, délivrance :: Commentaires
Re: 40. - Kiae, délivrance
40. Kiae : LA LIBERATION
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715.Premier trait hexaire : pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — C’est un trait hexaire qui occupe le premier rang du koua kiae ; au moment où les malheurs et les difficultés se dissipent et disparaissent, occuper avec les qualités de la douceur malléable un rang qui comporte la dureté énergique donne le sens de la douceur capable d’énergie. Il n’y a plus de malheurs et de difficultés, et il se place suivant ce qui convient au point de vue de la douceur et de l’énergie. Quoique les maux et les difficultés soient dissipés, il s’en faut bien qu’on soit déjà dans le calme et à l’abri des soucis ; mais comme il se place de lui-même suivant l’opportunité, c’est ce qui constitue l’absence de culpabilité ou de danger. Au début du temps de la délivrance, il convient d’être calme et recueilli, pour prendre des forces et du repos ; la formule qui accompagne le trait est fort brève et c’est précisément pour marquer cette idée.
TSHOU HI. — La difficulté étant déjà évanouie, il emploie la douceur dans l’infériorité ; en haut il rencontre une correspondance sympathique. Quelle faute commettrait il ? C’est pour cela que tel est le sens divinatoire.
717.Deuxième trait nonaire : chasser et capturer trois renards, posséder une flèche jaune ; perfection, présage heureux.
TSHENG TSE. — Le second trait nonaire, avec les aptitudes de l’énergie positive et de la justice, s’élève sympathiquement vers le prince représenté par le cinquième trait hexaire. C’est celui qui répond aux besoins du moment. Dans l’univers, les hommes inférieurs sont toujours en foule ; si c’est un prince énergique et intelligent qui règne, son intelligence suffira pour les éclairer, son autorité sera suffisante pour leur inspirer la crainte, enfin son énergie sera suffisante pour les contenir, de sorte que ces hommes inférieurs n’oseront point donner cours à leurs sentiments ; cependant ils subsistent toujours comme un avertissement et une menace, et le prince se préoccupe de la possibilité qu’ils puissent trouver quelque moyen détourné de nuire au droit.
Le cinquième trait hexaire occupe la situation prééminente, mais avec les aptitudes qui résultent de la malléabilité négative, son intelligence s’obscurcit facilement ; son autorité est aisément bravée ; sa décision manque d’énergie et devient facilement flottante ; si quelque homme inférieur parvient une fois à l’approcher, il changera son cœur en le corrompant. À plus forte raison, au moment où les difficultés viennent de se dissiper et où l’ordre commence seulement à s’établir, un changement en sens contraire est encore particulièrement facile. Mais si le second trait est employé dans un tel moment, il sera certainement capable d’écarter les hommes inférieurs, de sorte qu’il pourra redresser le cœur du prince et suivre la voie de la justice énergique et ferme.
La chasse a pour objet d’écarter ce qui est nuisible ; le renard est un animal méchant et rusé. L’expression « trois renards » désigne les trois traits négatifs du koua : ce sont les hommes inférieurs du moment actuel. Le mot capturer veut dire pouvoir les transformer et les écarter, comme on capture des renards à la chasse. Les capturer sera suivre la voie de la justice et du droit et c’est en cela que consiste la perfection de la droiture et le présage heureux. Le jaune est la couleur de la justice ; la flèche est un objet rectiligne ; « flèche jaune » est une expression qui indique la justice et le droit. Si la foule des méchants n’est pas tenue à l’écart, elle s’emparera infailliblement du cœur du prince ; alors la voie de la justice et de la droiture ne pourra plus être suivie. Tel fut le cas de Hoan King négligeant d’écarter Wou San Se.
TSHOU HI. — L’idée qui a conduit au choix de l’image symbolique de ce trait n’est pas encore bien expliquée. On a dit : dans ce koua il y a en tout quatre traits négatifs ; en retranchant le cinquième qui occupe la situation du prince, il en reste encore trois ; ce serait là l’image symbolique des trois renards. En général ce trait est considéré comme ayant un sens augural favorable lorsque l’on consulte le sort au sujet de la chasse ; il est encore considéré comme ayant l’image symbolique d’éloigner le mal et la ruse et de posséder la justice et la droiture. Pouvant conserver la droiture, alors rien ne sera sans présage heureux.
719.Troisième trait hexaire : porter sur les épaules et d’ailleurs en voiture ; il en résulte que les brigands surviennent ; pureté, appréhension.
TSHENG TSE. — Le troisième trait hexaire, c’est la malléabilité négative occupant le rang supérieur dans le koua simple inférieur ; il est placé dans une situation qui ne lui revient pas ; c’est comme un homme inférieur qui devrait être placé dans une position humble et basse pour porter des fardeaux sur sa tête et ses épaules et qui ; cependant, monte dans une voiture ; ce n’est pas sa place. Il doit nécessairement en résulter que des brigands surviendront et la lui enlèveront. En supposant même que ce qu’il fait puisse être conforme au droit, il y aurait encore des motifs de crainte et d’appréhension. Si un homme inférieur usurpe une situation distinguée, bien qu’il s’efforce d’agir avec droiture, ce n’est cependant pas, à cause de son essence vile et grossière, quelqu’un propre à une position élevée : finalement, il a lieu d’éprouver de l’appréhension. S’il peut cependant être capable d’une grande droiture, qu’arrivera t il ?
Réponse : La grande droiture n’est pas à la portée de la malléabilité négative ; donc s’il est dans un tel cas, c’est qu’il s’est transformé et est devenu homme doué. Le troisième trait représente un homme inférieur, malléable et négatif ; il devrait rationnellement être dans l’infériorité et au contraire il est au dessus de ce qui est inférieur : c’est comme un homme inférieur qui devrait porter des fardeaux et qui, au contraire, marche en voiture ; il doit survenir des brigands qui le violenteront. Dans le moment où les difficultés se dissipent, si un homme inférieur usurpe le pouvoir, il ramène le désordre et la violence.
TSHOU HI. — Les formules annexées sont suffisantes. Les mots pureté et appréhension expriment que, bien que possédant légitimement la situation, on éprouvera encore de la honte ; ce n’est qu’en se retirant et en s’en allant qu’il sera possible de l’éviter.
40. Kiae
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721.Quatrième trait nonaire : délivrance et gros orteil ; les amis surviennent avec confiance.
TSHENG TSE. — Le quatrième trait, avec ses aptitudes de positivité énergique, occupe une situation élevée ; il sert le prince représenté par le cinquième trait hexaire ; il représente un sujet d’un rang très élevé et au dessous de lui il correspond sympathiquement à la négativité du premier trait hexaire. Le terme gros orteil désigne ce qui est bas et menu ; c’est à dire le premier trait. Occupant une situation élevée et cultivant la société des hommes inférieurs, il en résultera que les sages et les docteurs, animés par la droiture, s’éloigneront de lui et se mettront à l’écart. Si, au contraire, il chasse et écarte les hommes inférieurs, la foule des hommes doués s’avancera et les sentiments de cordiale sincérité régneront entre eux.
Si le quatrième trait est capable de dissiper et d’écarter la malléabilité négative du premier trait hexaire, ses amis, les hommes doués des vertus de l’énergie positive, surviendront et s’uniront sincèrement à lui. S’il n’écarte pas les hommes inférieurs, c’est que sa propre sincérité de sentiment n’est pas complète : comment jouirait il de la confiance des hommes ! C’est le premier trait hexaire qui lui est sympathique, et c’est pour cela que la formule exprime que son éloignement constituera la délivrance.
TSHOU HI. — Le terme gros orteil désigne le premier trait, le début ; le premier et le quatrième traits ne méritent ni l’un ni l’autre leur propre situation et, de plus, ils se correspondent sympathiquement ; ils représentent ceux qui sympathisent autrement que par la droiture. Mais toutefois, le quatrième est positif, le premier est négatif ; ils sont de genres différents ; s’ils peuvent se séparer et s’écarter, alors les amis de l’homme doué surviennent et la confiance est réciproque.
723.Cinquième trait hexaire : l’homme doué pense à la délivrance ; présage heureux ; il a confiance dans l’homme inférieur.
TSHENG TSE. — Le cinquième trait hexaire occupe la situation prééminente, c’est de lui que dépend la délivrance : c’est la délivrance du prince. En parlant d’une façon générale au point de vue de l’homme doué, la société qu’il doit rechercher est celle des hommes doués ; ceux qu’il doit écarter, sont évidemment les hommes inférieurs. Aussi, l’homme doué songeant à la délivrance constituera un présage heureux ; lorsque l’homme inférieur s’éloigne, l’homme doué avance. Quel présage serait plus important ? Avoir confiance, est une expression analogue à l’expression courante « vérifier ce qui est manifeste ». On peut le vérifier au sujet des hommes inférieurs ; si leur troupe s’écarte, c’est que l’homme doué peut s’en délivrer, l’homme inférieur éloigné, l’homme doué s’avance ; la voie de la droiture prévaut naturellement, et l’univers n’a plus besoin d’être régi.
TSHOU HI. — Le koua contient en tout quatre traits négatifs ; le cinquième trait hexaire occupe la situation du prince ; il est de même nature que les trois autres traits négatifs. Il faut qu’il s’en délivre et qu’il les écarte, et alors le présage sera heureux. Le dixième caractère du texte, confiance, a le sens de vérifier, rendre manifeste. Si l’homme doué est délivré, cela devient manifeste par la retraite de l’homme inférieur relégué à l’écart.
725.Trait supérieur hexaire : le dignitaire revêtu du titre de kong emploie la flèche ; l’oiseau sin est posé sur une muraille élevée ; il le capture ; rien n’est sans avantage.
TSHENG TSE. — Le rang supérieur hexaire, indique un lieu ou une position prééminente et élevée, mais ce n’est point la situation du prince, aussi le texte dit : le dignitaire revêtu du titre de kong. Il s’agit exclusivement de ce qui a rapport à la fin de la dissipation des difficultés. Sin est le nom d’un oiseau, c’est un animal méchant et nuisible ; il symbolise l’homme inférieur, cause du mal. « Muraille », mur d’enceinte, limite entre l’intérieur et l’extérieur. Si le mal était à l’intérieur, ce ne serait pas encore le moment de la délivrance ; si le mal est sorti et passé au dehors, c’est qu’il n’y a plus aucun mal ; que resterait-il encore à dissiper ? C’est pour cela que la formule dit qu’il est sur l’enceinte quittant l’intérieur, mais pas encore éloigné. Le texte mentionne que l’enceinte est élevée ; cela indique l’importance du rempart protecteur que le mal n’a pas encore abandonné.
Le trait supérieur marque le plus haut degré de délivrance ; au moment où la délivrance est à son comble, ce trait, seul, comporte cependant le sens de délivrance pas encore accomplie : Cela est ainsi pour marquer la ténacité et la force du mal. Le trait supérieur occupe le rang le plus élevé dans le koua kiae ; la voie logique de la délivrance est arrivée à son plus haut point d’expansion, l’instrument en est déjà prêt ; aussi il peut lancer sa flèche et il atteint le but ; du moment où il aura atteint son but, les maux dont souffre l’univers seront absolument dissipés. Que resterait il qui ne soit avantageux ? Fou Tse développe encore ce sens dans les « formules annexées » en disant : Le sin est le gibier ailé ; l’arc et la flèche sont les instruments ; celui qui lance la flèche, c’est l’homme.
L’homme doué cache les instruments sur sa personne ; il attend le moment opportun il agit : Qu’est ce qui serait sans avantage ? S’il se meut, il ne les attache pas ; c’est pour cela qu’il sort et peut capturer, « cela exprime que les instruments sont prêts et qu’il se meut ». — Un animal nuisible et cruel est sur le rempart, s’il n’avait pas les instruments, ou bien s’il n’attendait pas le moment pour tirer, alors, comment pourrait il atteindre le but et capturer ? C’est à cause de cela que la voie rationnelle de la délivrance est la préparation de l’instrument. S’il y a lieu de se délivrer de quelque chose, la voie rationnelle de s’en délivrer soi-même, c’est d’attendre que le moment opportun survienne.
Le trait supérieur est dans ces conditions et il agit ; aussi, il n’attache et ne serre pas ses armes ; il tire et jamais sans succès. Les mots serrer et lier expriment un danger et un obstacle. Dans ce passage, l’homme saint explique le sens des expressions « serrer l’instrument » et « attendre le moment ». Or, lorsqu’une seule personne, en agissant, étend les effets de son action à toutes les choses de l’univers, si elle n’a pas préparé l’instrument, comme aussi si elle se meut sans attendre le moment, le moins qui puisse en résulter sera quelque empêchement ou quelque embarras, et s’il s’agit de choses importantes, les conséquences pourront aller jusqu’à la ruine et à la destruction. Depuis l’antiquité beaucoup se sont plu à préparer leur œuvre et n’en ont point eu le mérite, ou même l’ont vu s’écrouler, et cela a toujours été par ces mêmes causes.
TSHOU HI. — Les « formules annexées » suffisent.
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715.Premier trait hexaire : pas de culpabilité.
TSHENG TSE. — C’est un trait hexaire qui occupe le premier rang du koua kiae ; au moment où les malheurs et les difficultés se dissipent et disparaissent, occuper avec les qualités de la douceur malléable un rang qui comporte la dureté énergique donne le sens de la douceur capable d’énergie. Il n’y a plus de malheurs et de difficultés, et il se place suivant ce qui convient au point de vue de la douceur et de l’énergie. Quoique les maux et les difficultés soient dissipés, il s’en faut bien qu’on soit déjà dans le calme et à l’abri des soucis ; mais comme il se place de lui-même suivant l’opportunité, c’est ce qui constitue l’absence de culpabilité ou de danger. Au début du temps de la délivrance, il convient d’être calme et recueilli, pour prendre des forces et du repos ; la formule qui accompagne le trait est fort brève et c’est précisément pour marquer cette idée.
TSHOU HI. — La difficulté étant déjà évanouie, il emploie la douceur dans l’infériorité ; en haut il rencontre une correspondance sympathique. Quelle faute commettrait il ? C’est pour cela que tel est le sens divinatoire.
- 716:
- 716.Coïncidence de dureté énergique et de douceur malléable ; sens d’absence de culpabilité.
TSHENG TSE. — Le premier et le quatrième traits se correspondent mutuellement : cela indique la rencontre et la coïncidence de la dureté énergique et de la douceur malléable. La coexistence de cette dureté énergique avec la douceur malléable constitue la conformité à l’opportunité. Puisque les difficultés sont évanouies et que la douceur et l’énergie se placent d’une façon convenable, le sens est l’absence d’erreurs ou de culpabilité.
717.Deuxième trait nonaire : chasser et capturer trois renards, posséder une flèche jaune ; perfection, présage heureux.
TSHENG TSE. — Le second trait nonaire, avec les aptitudes de l’énergie positive et de la justice, s’élève sympathiquement vers le prince représenté par le cinquième trait hexaire. C’est celui qui répond aux besoins du moment. Dans l’univers, les hommes inférieurs sont toujours en foule ; si c’est un prince énergique et intelligent qui règne, son intelligence suffira pour les éclairer, son autorité sera suffisante pour leur inspirer la crainte, enfin son énergie sera suffisante pour les contenir, de sorte que ces hommes inférieurs n’oseront point donner cours à leurs sentiments ; cependant ils subsistent toujours comme un avertissement et une menace, et le prince se préoccupe de la possibilité qu’ils puissent trouver quelque moyen détourné de nuire au droit.
Le cinquième trait hexaire occupe la situation prééminente, mais avec les aptitudes qui résultent de la malléabilité négative, son intelligence s’obscurcit facilement ; son autorité est aisément bravée ; sa décision manque d’énergie et devient facilement flottante ; si quelque homme inférieur parvient une fois à l’approcher, il changera son cœur en le corrompant. À plus forte raison, au moment où les difficultés viennent de se dissiper et où l’ordre commence seulement à s’établir, un changement en sens contraire est encore particulièrement facile. Mais si le second trait est employé dans un tel moment, il sera certainement capable d’écarter les hommes inférieurs, de sorte qu’il pourra redresser le cœur du prince et suivre la voie de la justice énergique et ferme.
La chasse a pour objet d’écarter ce qui est nuisible ; le renard est un animal méchant et rusé. L’expression « trois renards » désigne les trois traits négatifs du koua : ce sont les hommes inférieurs du moment actuel. Le mot capturer veut dire pouvoir les transformer et les écarter, comme on capture des renards à la chasse. Les capturer sera suivre la voie de la justice et du droit et c’est en cela que consiste la perfection de la droiture et le présage heureux. Le jaune est la couleur de la justice ; la flèche est un objet rectiligne ; « flèche jaune » est une expression qui indique la justice et le droit. Si la foule des méchants n’est pas tenue à l’écart, elle s’emparera infailliblement du cœur du prince ; alors la voie de la justice et de la droiture ne pourra plus être suivie. Tel fut le cas de Hoan King négligeant d’écarter Wou San Se.
TSHOU HI. — L’idée qui a conduit au choix de l’image symbolique de ce trait n’est pas encore bien expliquée. On a dit : dans ce koua il y a en tout quatre traits négatifs ; en retranchant le cinquième qui occupe la situation du prince, il en reste encore trois ; ce serait là l’image symbolique des trois renards. En général ce trait est considéré comme ayant un sens augural favorable lorsque l’on consulte le sort au sujet de la chasse ; il est encore considéré comme ayant l’image symbolique d’éloigner le mal et la ruse et de posséder la justice et la droiture. Pouvant conserver la droiture, alors rien ne sera sans présage heureux.
- 718:
- 718.Deuxième trait nonaire, pureté, présage heureux : posséder la voie de la justice.
TSHENG TSE. — Ce qui est exprimé par les mots « pureté, présage heureux », c’est la possession de la voie de la justice. Supprimer et chasser le vice, de façon que la voie de la justice et de la droiture soit praticable, c’est là la pureté et le présage heureux.
719.Troisième trait hexaire : porter sur les épaules et d’ailleurs en voiture ; il en résulte que les brigands surviennent ; pureté, appréhension.
TSHENG TSE. — Le troisième trait hexaire, c’est la malléabilité négative occupant le rang supérieur dans le koua simple inférieur ; il est placé dans une situation qui ne lui revient pas ; c’est comme un homme inférieur qui devrait être placé dans une position humble et basse pour porter des fardeaux sur sa tête et ses épaules et qui ; cependant, monte dans une voiture ; ce n’est pas sa place. Il doit nécessairement en résulter que des brigands surviendront et la lui enlèveront. En supposant même que ce qu’il fait puisse être conforme au droit, il y aurait encore des motifs de crainte et d’appréhension. Si un homme inférieur usurpe une situation distinguée, bien qu’il s’efforce d’agir avec droiture, ce n’est cependant pas, à cause de son essence vile et grossière, quelqu’un propre à une position élevée : finalement, il a lieu d’éprouver de l’appréhension. S’il peut cependant être capable d’une grande droiture, qu’arrivera t il ?
Réponse : La grande droiture n’est pas à la portée de la malléabilité négative ; donc s’il est dans un tel cas, c’est qu’il s’est transformé et est devenu homme doué. Le troisième trait représente un homme inférieur, malléable et négatif ; il devrait rationnellement être dans l’infériorité et au contraire il est au dessus de ce qui est inférieur : c’est comme un homme inférieur qui devrait porter des fardeaux et qui, au contraire, marche en voiture ; il doit survenir des brigands qui le violenteront. Dans le moment où les difficultés se dissipent, si un homme inférieur usurpe le pouvoir, il ramène le désordre et la violence.
TSHOU HI. — Les formules annexées sont suffisantes. Les mots pureté et appréhension expriment que, bien que possédant légitimement la situation, on éprouvera encore de la honte ; ce n’est qu’en se retirant et en s’en allant qu’il sera possible de l’éviter.
- 720:
- 720.Porter sur les épaules et aller en voiture ; cela doit encore être mauvais ; c’est par mon propre fait que survient l’ennemi : qui donc est responsable de la faute.
TSHENG TSE. — Lorsqu’un homme bon à porter des fardeaux sur la tête et sur les épaules, se fait au contraire transporter en voiture, c’est un fait blâmable et mauvais. Il se place autrement qu’il ne convient ; son mérite ne répond pas à sa fortune, de sorte que l’arrivée de brigands et d’ennemis qui surviennent est comme le résultat de sa propre action qui les appelle et les attire. Qui pourrait encore être rendu responsable de la faute ? L’homme saint a encore éclairci dans les formules annexées la voie qui fait survenir le mal (les brigands). Il explique comment les auteurs du Yi king peuvent prévoir les faits du vol. Les brigands n’existent que par suite du désir de représailles et de revanche ; s’il n’y a aucun motif d’animosité et de représailles, pourquoi les brigands attaqueraient-ils ? Porter sur la tête, c’est le sort d’un homme inférieur ; aller en char, c’est la manière de voyager de l’homme doué.
Etre homme inférieur et se servir d’un objet destiné à l’homme doué, c’est ce qui ne peut être supporté tranquillement, aussi les brigands profitent de ce prétexte pour le lui enlever. Pour l’homme inférieur, occuper la situation de l’homme doué est quelque chose qui dépasse ses capacités ; il en devient orgueilleux et vain, arrogant, hautain envers ses supérieurs, comme aussi méprisant et dur envers ses inférieurs : les brigands, c’est à dire ses ennemis, saisiront ces motifs de mécontentement et de haine et le détruiront. Détruire, dans ce cas, c’est répandre le bruit et la renommée de ses fautes. Les brigands sont ceux qui se lèvent et renversent les pouvoirs établis. Posséder des marchandises précieuses et des richesses, et les serrer avec négligence, c’est avertir les voleurs et les tenter pour qu’ils viennent s’en emparer ; une jeune fille qui se rend séduisante et jolie excite les libertins pour qu’ils la violentent. L’homme inférieur qui se sert des attributs de l’homme doué, appelle les brigands pour que ceux ci les lui enlèvent. C’est toujours le sens de l’expression être soi-même la cause du mal que l’on s’attire.
40. Kiae
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721.Quatrième trait nonaire : délivrance et gros orteil ; les amis surviennent avec confiance.
TSHENG TSE. — Le quatrième trait, avec ses aptitudes de positivité énergique, occupe une situation élevée ; il sert le prince représenté par le cinquième trait hexaire ; il représente un sujet d’un rang très élevé et au dessous de lui il correspond sympathiquement à la négativité du premier trait hexaire. Le terme gros orteil désigne ce qui est bas et menu ; c’est à dire le premier trait. Occupant une situation élevée et cultivant la société des hommes inférieurs, il en résultera que les sages et les docteurs, animés par la droiture, s’éloigneront de lui et se mettront à l’écart. Si, au contraire, il chasse et écarte les hommes inférieurs, la foule des hommes doués s’avancera et les sentiments de cordiale sincérité régneront entre eux.
Si le quatrième trait est capable de dissiper et d’écarter la malléabilité négative du premier trait hexaire, ses amis, les hommes doués des vertus de l’énergie positive, surviendront et s’uniront sincèrement à lui. S’il n’écarte pas les hommes inférieurs, c’est que sa propre sincérité de sentiment n’est pas complète : comment jouirait il de la confiance des hommes ! C’est le premier trait hexaire qui lui est sympathique, et c’est pour cela que la formule exprime que son éloignement constituera la délivrance.
TSHOU HI. — Le terme gros orteil désigne le premier trait, le début ; le premier et le quatrième traits ne méritent ni l’un ni l’autre leur propre situation et, de plus, ils se correspondent sympathiquement ; ils représentent ceux qui sympathisent autrement que par la droiture. Mais toutefois, le quatrième est positif, le premier est négatif ; ils sont de genres différents ; s’ils peuvent se séparer et s’écarter, alors les amis de l’homme doué surviennent et la confiance est réciproque.
- 722:
- 722.Délivrance et orteil ; ne pas encore être digne de la situation.
TSHENG TSE. — Bien que le quatrième trait soit énergique et positif, cependant il occupe un rang négatif ; il y a lieu de craindre qu’il n’ait pas assez de droiture. Si, en outre, il s’associe à des hommes inférieurs et recherche leur société et leur concours, il est évident qu’il perdra définitivement sa droiture, aussi la formule avertit qu’il faut absolument qu’il se délivre de son orteil. Ensuite les hommes doués pourront venir. Cela est ainsi parce qu’il n’est pas encore digne de sa situation. Ici le mot kiae, nom de ce koua, veut dire que d’abord il y a union et ensuite séparation ; il faut absolument qu’il se sépare de ses orteils et ensuite ses amis auront confiance. En effet, si l’homme doué supporte l’immixtion de quelque homme inférieur dans ses alliances, il manque évidemment de sincérité et de confiance envers les hommes doués.
723.Cinquième trait hexaire : l’homme doué pense à la délivrance ; présage heureux ; il a confiance dans l’homme inférieur.
TSHENG TSE. — Le cinquième trait hexaire occupe la situation prééminente, c’est de lui que dépend la délivrance : c’est la délivrance du prince. En parlant d’une façon générale au point de vue de l’homme doué, la société qu’il doit rechercher est celle des hommes doués ; ceux qu’il doit écarter, sont évidemment les hommes inférieurs. Aussi, l’homme doué songeant à la délivrance constituera un présage heureux ; lorsque l’homme inférieur s’éloigne, l’homme doué avance. Quel présage serait plus important ? Avoir confiance, est une expression analogue à l’expression courante « vérifier ce qui est manifeste ». On peut le vérifier au sujet des hommes inférieurs ; si leur troupe s’écarte, c’est que l’homme doué peut s’en délivrer, l’homme inférieur éloigné, l’homme doué s’avance ; la voie de la droiture prévaut naturellement, et l’univers n’a plus besoin d’être régi.
TSHOU HI. — Le koua contient en tout quatre traits négatifs ; le cinquième trait hexaire occupe la situation du prince ; il est de même nature que les trois autres traits négatifs. Il faut qu’il s’en délivre et qu’il les écarte, et alors le présage sera heureux. Le dixième caractère du texte, confiance, a le sens de vérifier, rendre manifeste. Si l’homme doué est délivré, cela devient manifeste par la retraite de l’homme inférieur relégué à l’écart.
- 724:
- 724.L’homme doué est délivré ; l’homme inférieur se retire à l’écart.
TSHENG TSE. — La délivrance de l’homme doué exprime le fait d’écarter et de chasser l’homme inférieur. Si l’homme inférieur s’en va, la voie de l’homme doué prévaut, et c’est en cela qu’est le présage heureux.
725.Trait supérieur hexaire : le dignitaire revêtu du titre de kong emploie la flèche ; l’oiseau sin est posé sur une muraille élevée ; il le capture ; rien n’est sans avantage.
TSHENG TSE. — Le rang supérieur hexaire, indique un lieu ou une position prééminente et élevée, mais ce n’est point la situation du prince, aussi le texte dit : le dignitaire revêtu du titre de kong. Il s’agit exclusivement de ce qui a rapport à la fin de la dissipation des difficultés. Sin est le nom d’un oiseau, c’est un animal méchant et nuisible ; il symbolise l’homme inférieur, cause du mal. « Muraille », mur d’enceinte, limite entre l’intérieur et l’extérieur. Si le mal était à l’intérieur, ce ne serait pas encore le moment de la délivrance ; si le mal est sorti et passé au dehors, c’est qu’il n’y a plus aucun mal ; que resterait-il encore à dissiper ? C’est pour cela que la formule dit qu’il est sur l’enceinte quittant l’intérieur, mais pas encore éloigné. Le texte mentionne que l’enceinte est élevée ; cela indique l’importance du rempart protecteur que le mal n’a pas encore abandonné.
Le trait supérieur marque le plus haut degré de délivrance ; au moment où la délivrance est à son comble, ce trait, seul, comporte cependant le sens de délivrance pas encore accomplie : Cela est ainsi pour marquer la ténacité et la force du mal. Le trait supérieur occupe le rang le plus élevé dans le koua kiae ; la voie logique de la délivrance est arrivée à son plus haut point d’expansion, l’instrument en est déjà prêt ; aussi il peut lancer sa flèche et il atteint le but ; du moment où il aura atteint son but, les maux dont souffre l’univers seront absolument dissipés. Que resterait il qui ne soit avantageux ? Fou Tse développe encore ce sens dans les « formules annexées » en disant : Le sin est le gibier ailé ; l’arc et la flèche sont les instruments ; celui qui lance la flèche, c’est l’homme.
L’homme doué cache les instruments sur sa personne ; il attend le moment opportun il agit : Qu’est ce qui serait sans avantage ? S’il se meut, il ne les attache pas ; c’est pour cela qu’il sort et peut capturer, « cela exprime que les instruments sont prêts et qu’il se meut ». — Un animal nuisible et cruel est sur le rempart, s’il n’avait pas les instruments, ou bien s’il n’attendait pas le moment pour tirer, alors, comment pourrait il atteindre le but et capturer ? C’est à cause de cela que la voie rationnelle de la délivrance est la préparation de l’instrument. S’il y a lieu de se délivrer de quelque chose, la voie rationnelle de s’en délivrer soi-même, c’est d’attendre que le moment opportun survienne.
Le trait supérieur est dans ces conditions et il agit ; aussi, il n’attache et ne serre pas ses armes ; il tire et jamais sans succès. Les mots serrer et lier expriment un danger et un obstacle. Dans ce passage, l’homme saint explique le sens des expressions « serrer l’instrument » et « attendre le moment ». Or, lorsqu’une seule personne, en agissant, étend les effets de son action à toutes les choses de l’univers, si elle n’a pas préparé l’instrument, comme aussi si elle se meut sans attendre le moment, le moins qui puisse en résulter sera quelque empêchement ou quelque embarras, et s’il s’agit de choses importantes, les conséquences pourront aller jusqu’à la ruine et à la destruction. Depuis l’antiquité beaucoup se sont plu à préparer leur œuvre et n’en ont point eu le mérite, ou même l’ont vu s’écrouler, et cela a toujours été par ces mêmes causes.
TSHOU HI. — Les « formules annexées » suffisent.
- 726:
- 726.Le dignitaire revêtu du titre de kong lance une f lèche à l’oiseau sin, afin de dissiper la révolte.
TSHENG TSE. — Il est parvenu à la fin de la délivrance et n’est pas encore délivré. Le mot révolte a la valeur de « troubles très graves ». C’est en lançant des flèches avec un arc qu’il dissipe la révolte et s’en délivre. Après la délivrance, l’univers sera en paix.
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