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11. - Thae, prospérité

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12042020

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11. Thae : LA PAIX

Khouen
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Khien



223. Thae, prospérité ; ce qui est petit s’en va, ce qui est grand vient ; heureuse liberté.

Thae. « L’Ordre des koua » dit :
:
226. Premier trait nonaire : arracher des herbes à racines traçantes ; union par le lien commun du genre ; en marchant en avant présage heureux.

228. Deuxième trait nonaire : tolérer les plantes parasites ; aller exposer dans un fleuve, ne rien négliger ; les amis s’oublient ; réussir à égaler le cours de la justice.

230. Troisième trait nonaire : pas de plaine sans déclivité où convergent les eaux ; pas d’aller sans retour ; perfection dans le péril ; pas de culpabilité ; ne pas regretter la bonne foi ; avoir du bonheur relativement à la nourriture.

232. Quatrième trait hexaire : voltigeant ; sans richesse, profiter du voisinage ; sans avertissement, employer la bonne foi.

234. Cinquième trait hexaire : Ti Yi mariant les princesses ; il en résulte le bonheur et un présage absolument heureux.

236. Trait supérieur hexaire : le rempart retombe dans le fossé ; ne pas employer les armées ; de son propre district appeler et donner mission ; appréhension de la pureté.



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11. Thae : LA PAIX

223. Thae, prospérité ; ce qui est petit s’en va, ce qui est grand vient ; heureuse liberté.

TSHENG TSE. — Le terme « petit » désigne la négativité ; le terme « grand » désigne la positivité. « S’en va », aller de... vers l’extérieur ; « vient », vient se placer à l’intérieur. L’éther positif descend et s’abaisse ; l’éther négatif monte et s’unit à lui. La négativité et la positivité se pénètrent harmoniquement, de sorte que tous les êtres naissent et se développent selon la loi de leur organisation : c’est la prospérité du ciel et de la terre. Si on en parle au point de vue des choses humaines, ce qui est grand, c’est le prince, ou le supérieur ; ce qui est petit, c’est le sujet, ou l’inférieur. Le prince s’en tient à la sincérité pour régir les inférieurs ; le sujet épuise la sincérité au service du prince ; les tendances du supérieur et de l’inférieur concordent librement : c’est la prospérité du gouvernement. La positivité, c’est l’homme doué ; la négativité, c’est l’homme inférieur.

L’homme doué vient se placer au dedans ; l’homme inférieur va se placer à l’extérieur ; donc l’homme doué possède la situation et l’homme inférieur est au dessous de lui : c’est la prospérité dans l’empire. La voie rationnelle de la prospérité, est une voie de bonheur et, d’ailleurs, de liberté. Ici le texte ne dit ni « présage absolument heureux », ni « absolue liberté » ; selon le temps il y a tendance à décadence ou à illustration ; l’ordre dans le gouvernement est plus ou moins grand ; bien qu’il s’agisse de prospérité, comment serait-il possible qu’elle ne comportât qu’un seul mode ! En disant « heureuse liberté », cette forme peut tout embrasser.

TSHOU HI. — Thae, libre pénétration. Ce koua est composé des koua simples du ciel et de la terre s’unissant et dont les éthers se pénètrent librement ; c’est pour cela qu’il est considéré comme exprimant la prospérité. C’est le koua du premier mois de l’année. Petit, veut dire négativité ; grand, veut dire positivité ; cela exprime que le koua simple khouen va occuper l’extérieur et que le koua simple khien vient occuper l’intérieur. Sous un autre point de vue, le koua parfait dérive du koua kouei mei dans lequel le trait hexaire va occuper le quatrième rang, tandis que le trait nonaire vient occuper le troisième. Si celui qui consulte le sort possède les vertus de la dureté énergique positive, le présage sera heureux et comportera la liberté d’action.

224. Le commentaire traditionnel de la formule déterminative dit : Prospérité ; ce qui est petit s’en rua, ce qui est grand vient, heureuse liberté ; donc c’est le ciel et la terre s’unissant, et le libre développement des êtres et des choses ; le supérieur et l’inférieur en contact, et leurs tendances identiques. Au-dedans positivité et au dehors négativité ; au dedans force active, et au dehors l’homme inférieur ; la voie morale de l’homme doué prévalant et la voie naturelle de l’homme inférieur s’effaçant.
:

225. Le commentaire traditionnel de la formule symbolique dit : Union du ciel et de la terre, prospérité ; de prince en déduit la détermination et l’accomplissement de la voie du ciel et de la terre ; il concourt à l’exécution du plan naturel tracé par le ciel et la terre ; et cela pour assister et aider le peuple.
:

hexagramme / Générateur / Nucléaire / Binôme / Permuté / Miroir opposé / (muté naturel yao 3)
lien avec lignes mutés :
1.2 / 1.3 / 1.4 / 1.5 / 1.6 / 2.3 / 2.4 / 2.5 / 2.6 / 3.4 / 3.5 / 3.6 / 4.5 / 4.6 / 5.6 /
1.2.3 / 1.2.4 / 1.2.5 / 1.2.6 / 1.3.4 / 1.3.5 / 1.3.6 / 1.4.5 / 1.4.6 / 1.5.6 /
2.3.4 / 2.3.5 / 2.3.6 / 2.4.5 / 2.4.6 / 2.5.6 / 3.4.5 / 3.4.6 / 3.5.6 / 4.5.6 /
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226 Premier trait nonaire : arracher des herbes à racines traçantes; union par le lien commun du genre ; en marchant en avant présage heureux.

TSHENG TSE. — Au début, un trait positif occupe le rang inférieur : c’est celui qui possède les aptitudes de la dureté énergique et de l’intelligence, et qui se trouve dans une position inférieure. S’il s’agissait d’un moment de décadence, ce serait l’homme doué se retirant en arrière et se plaçant dans une position infime ; mais, du moment où il s’agit d’un instant de prospérité, c’est que ses tendances le poussent à avancer en s’élevant. Le mouvement en avant de l’homme doué doit être un mouvement d’entraînement mutuel avec ceux qui sont de même nature ; c’est comme le cas de certaines herbes qui repoussent par leurs racines ; en en tirant une, toutes suivent et s’enlèvent ensemble. Le terme jou, du texte, exprime des racines traçantes, reliant ensemble des touffes diverses d’une même plante, et c’est pour cela qu’il est ²pris comme symbole. « Genre », catégorie de choses d’une nature analogue. Le sage avance avec ceux de son genre, leurs tendances identiques les portent à suivre sa voie, et c’est par là que le présage est heureux.

Le mouvement en avant de l’homme doué doit avoir lieu d’accord avec ceux de son genre ; non seulement, ses tendances, le portent à se trouver au premier rang avec eux, mais ils se plaisent à faire le bien ensemble et, en réalité, c’est là s’appuyer les uns sur les autres pour le bien de l’humanité. Aussi l’homme doué comme l’homme inférieur n’ont jamais pu se maintenir isolément, sans s’appuyer sur l’aide des gens de même nature qu’eux mêmes. Depuis l’antiquité, lorsqu’un homme doué s’est trouvé au pouvoir, les sages de tout l’empire ont afflué à sa cour, animés des mêmes tendances et unissant leurs forces, afin de compléter la prospérité de l’univers. De même lorsqu’un homme inférieur a occupé une situation importante, les gens déclassés se sont avancés en même temps et il en est résulté que leurs coteries ont prévalu et que l’univers a périclité ; c’est que, en effet, chacun suit ceux de son propre genre.

TSHOU HI. — Les trois positivités sont en bas, elles s’entraînent mutuellement et avancent : c’est l’image symbolique d’arracher des herbes à racines traçantes et le présage heureux du mouvement en avant. Si celui qui consulte le sort possède la dureté énergique, le présage est heureux s’il se porte en avant. Kuo Pou Tong Lin lit jusqu’au caractère qui signifie « genre », et arrête là la phrase ; la même remarque est applicable dans le koua suivant.

227:

228 Deuxième trait nonaire : tolérer les plantes parasites ; aller exposer dans un fleuve, ne rien négliger ; les amis s’oublient ; réussir à égaler le cours de la justice.

TSHENG TSE. — Le second trait emploie la dureté énergique de la positivité et possède la justice ; en haut, il correspond sympathiquement au cinquième trait. Le cinquième emploie la douceur malléable et la soumission, et il possède la justice ; en bas, il correspond sympathiquement au second. Le prince et le sujet ont les mêmes vertus : c’est à cause de ses aptitudes énergiques et justes que le supérieur investit celui ci d’une autorité exclusive. Aussi, bien que le second trait occupe la position de sujet, c’est de lui que dépend la prospérité du gouvernement ; c’est ce qu’on exprime en disant que le supérieur et l’inférieur s’allient et que leurs tendances sont identiques, et c’est pour cela, qu’au point de vue de la voie de la prospérité dans le gouvernement, c’est surtout le second trait dont il est question. Tolérer les plantes parasites, aller s’exposer dans un fleuve, ne rien négliger, les amis s’oublient, sont quatre propositions qui expriment la voie à suivre pour se placer dans les conditions de la prospérité.

Lorsque les sentiments de l’homme suivent librement leur cours, les institutions sociales sont progressivement délaissées et les préceptes des règles sont abandonnés et oubliés. Lorsque tout est sans règles, la voie logique pour régulariser doit comporter une juste mesure de tolérance de l’ivraie et des plantes parasites, de façon que son action soit large et magnanime dans la dissipation de l’obscurité en renouvelant la raison d’être de chaque chose ; dans ce cas, les hommes s’en accommodent. Sans cette mesure et cette tolérance, l’esprit est agité par un sentiment de colère et d’emportement, il n’y a plus de vues larges et prévoyantes, il ne reste que les inconvénients de la violence qui fatigue et irrite : les maux profonds ne sont pas extirpés et le péril prochain naît déjà. C’est pour ces raisons que cette voie logique consiste dans la tolérance d’herbes parasites.

« Aller s’exposer dans un fleuve. » Pendant les époques de paix et de prospérité, les sentiments de l’homme s’habituent à un calme prolongé ; il se contente de la conservation de l’état actuel et ordinaire de toutes choses, est porté à la routine et à la crainte des nouveautés et du changement. Sans le courage qui permet de s’exposer au courant du fleuve, il est impossible d’aviser aux besoins du temps et d’y subvenir. « S’exposer au courant du fleuve » veut dire que l’énergie et la décision sont suffisantes pour traverser la profondeur du courant et franchir l’obstacle. Depuis l’antiquité, pendant les périodes d’ordre et de prospérité, on en est toujours arrivé peu à peu à la licence et à la décadence. En effet, par habitude du calme et de l’inactivité, le mal s’insinue et se développe pour finir par éclater brusquement. Par l’absence d’un prince doué d’énergie et de décision et de ministres habiles et actifs, il y a impossibilité de recourir à des mesures d’exception et d’énergie, pour couper court au mal. C’est pour cela que la formule parle de s’exposer aux dangers d’un fleuve. On pourrait douter que, puisque, plus haut, il a été question de tolérance des herbes parasites, c’est à dire, de tolérance et de longanimité, et qu’ici, il s’agit de s’exposer au cours du fleuve, c’est à dire, de recourir à des moyens brusques pour modifier et supprimer en renouvelant, ces deux propositions ne semblent contradictoires. Ce serait ne pas savoir que les tempéraments de la tolérance et l’emploi des effets de l’énergie et de la décision sont précisément le mode d’action propre aux saints et aux sages.

« Ne rien négliger. » Dans les temps de prospérité et de paix, le cœur de l’homme s’habitue au bien être, de sorte qu’il s’abandonne au repos de l’oisiveté et de l’imprévoyance. Comment serait il encore capable de pensées profondes et de vues lointaines ? Celui qui gouverne pendant la prospérité, doit embrasser toutes choses dans ses vues ; bien qu’il s’agisse de détails et de conséquences encore éloignés, il ne doit rien négliger. Par exemple, les choses en apparence peu importantes et encore dans l’ombre, les capacités du savoir et de la sagesse encore confondues dans les rangs subalternes, sont autant de circonstances dont les conséquences sont encore lointaines et dans les temps de prospérité on les néglige certainement.

« Les amis s’oublient. » Or, puisqu’il s’agit d’un temps de prospérité, les hommes sont certainement habitués au repos de la paix ; leurs sentiments et leurs passions suivent leur libre cours, et ils oublient les prescriptions des lois morales. Pour y mettre un frein et les redresser, si on ne met pas de côté tous les liens privés qui résultent de l’attachement et des relations habituelles, rien ne sera possible, et c’est pour cela que le texte dit « les amis s’oublient ». Depuis l’antiquité, les cas ont été fréquents où en établissant des lois et en statuant sur les faits, dominés par les passions et les sentiments humains, les efforts n’ont finalement pas pu aboutir. Quand il s’agit de lois restrictives ou somptuaires, le changement est gênant et blessant pour des proches et des alliés ; quand il s’agit de lois sur la prospérité agricole et sur l’industrie, elles sont mal vues par les familles riches. Dans de tels cas, lorsqu’on est incapable de décider dans le seul intérêt du bien général et de ne faire qu’en vue du devoir, c’est précisément être retenu par les liens de l’amitié. Gouverner l’état pendant la prospérité et ne pas être capable d’oublier les liens de l’amitié est une chose bien difficile. Si la voie de celui qui gouverne pendant la prospérité est soumise à ces quatre règles, il pourra égaler la vertu du second trait nonaire, et c’est pourquoi la formule dit : « Réussir à égaler le cours de la justice », ce qui exprime la capacité de « s’égaler au devoir tracé par le cours de la justice ». Le terme traduit par le mot égaler a le sens de « atteindre au niveau de... »

TSHOU HI. — Le second trait nonaire emploie la dureté énergique et se trouve dans une position qui comporte la douceur ; il est au milieu du koua simple inférieur ; en haut, il rencontre la sympathie du cinquième trait hexaire ; c’est celui de qui dépend la prospérité et qui possède la voie de la justice. Si celui qui consulte le sort peut tolérer des plantes parasites, s’il est déterminé et énergique dans ses décisions, s’il ne néglige pas ce qui a rapport à l’avenir, enfin, s’il ne s’attache pas aux coteries qui résultent de l’amitié, alors il pourra se conformer à la voie de la justice dans les actions exprimées par ce trait.

229:

230 Troisième trait nonaire : pas de plaine sans déclivité où convergent les eaux ; pas d’aller sans retour ; perfection dans le péril ; pas de culpabilité ; ne pas regretter la bonne foi ; avoir du bonheur relativement à la nourriture.

TSHENG TSE. — Le troisième trait occupe le milieu du koua thae ; il est en haut de tous les traits positifs ; c’est la perfection complète dans la prospérité. La raison d’être des choses est comme la rotation d’un cercle, ce qui est en bas devra remonter et ce qui est au sommet devra nécessairement descendre ; lorsque la prospérité dure depuis longtemps, la décadence doit survenir. Aussi, dans la perfection complète de la prospérité, et au moment où la positivité est sur le point d’avancer, la formule prend ce trait comme objet d’un avertissement et dit : il n’y a pas de paix constante et égale sans dangers et accidents ; c’est à dire qu’il n’y a pas de prospérité constante. Il n’y a pas de mouvement continu dans un sens, sans retour en sens contraire ; c’est à dire que la négativité doit revenir. Dans une plaine il y a une pente ; dans l’aller, il y a le retour : c’est ce qui constitue la décadence exprimée par le koua suivant. Il faut connaître la nécessité fatale de la raison d’être du ciel ; au moment où la prospérité commence, on ne doit pas oser se livrer au repos et à l’inactivité, il faut continuellement prévoir le péril et les difficultés, redresser et affermir la conduite et les actions, et alors il sera possible de ne pas commettre de fautes.

Placé dans la voie de la prospérité, du moment où on est capable de perfection dans le péril, on pourra garantir d’une façon permanente cette même prospérité ; ne se tourmentant pas d’inquiétudes pour obtenir ce qu’on désire, n’oubliant point ce qu’on s’est assigné comme objet de confiance, on bénéficiera d’autant plus en traitement et en nourriture. Ces termes « traitement et nourriture » désignent le bien être matériel. Lorsque les gens vertueux sont dans la prospérité, leur bonheur peut augmenter : en effet, leurs vertus et leur bonté s’augmentant journellement, leur bien être matériel croît de même façon. Si leurs vertus dépassent la proportion de leur bien être matériel, c’est que, bien que ces vertus soient arrivées à la perfection, elles ne sont pas susceptibles d’excès. Depuis les temps antiques, le succès et la grandeur ont toujours été accompagnés de l’oubli de la voie morale et de la ruine.

TSHOU HI. — Il est sur le point de dépasser le juste milieu ; la prospérité approche de son apogée et la décadence commence à poindre. « Regretter », avoir du chagrin ; « bonne foi », l’exactitude dans le but assigné. Cette formule avertit celui qui consulte le sort qu’en conservant sa pureté dans le péril et les difficultés il sera sans culpabilité et possédera le bonheur.

231:

11. Thae
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232 Quatrième trait hexaire : voltigeant ; sans richesse, profiter duc voisinage ; sans avertissement, employer la bonne foi.

TSHENG TSE. — Le quatrième trait hexaire se trouve avoir dépassé le milieu du koua qui exprime la prospérité ; comme négativité qui se trouve dans une position élevée, ses tendances le portent à redescendre. Les tendances des deux traits négatifs supérieurs les poussent de même à se rapprocher des rangs inférieurs. Les mots traduits par « voltigeant » expriment l’apparence de voler avec rapidité ; le quatrième trait voltige vers les régions inférieures, de même que ses voisins. « Voisinage » désigne ce qui est de même genre ; c’est à dire le cinquième trait et le trait supérieur. Or, lorsqu’un homme est riche et que ceux qui sont du même genre que lui le suivent, c’est à cause du bénéfice que ceux-là en retirent ; mais, s’il n’est pas riche et que ceux là le suivent néanmoins, c’est à cause de tendances identiques et communes. Les trois négativités sont toutes des objets qui, par leur essence, tiennent à l’infériorité ; occupant les rangs supérieurs, elles sont hors de leur milieu, et leurs tendances les portent également à vouloir rétrograder vers le bas.

Aussi, bien que sans richesse, elles se suivent mutuellement, elles n’attendent ni avertissement, ni réprimande, et la sincérité de leurs idées est la même. Mais le mouvement ascensionnel ou descendant de la négativité et de la positivité, c’est la prospérité ou la décadence dans l’enchaînement des moments ; qu’elles s’unissent ou se séparent, c’est toujours une loi constante. Quand la prospérité dépasse de justes bornes, elle tend à se transformer. L’homme saint, au sujet du troisième trait, développe cette pensée qu’avec la pureté dans les difficultés on arrivera au bonheur. En effet, le troisième trait parvient à la justice (au milieu), s’il connaît l’avertissement il pourra se garantir ; le quatrième a déjà dépassé le juste milieu et la raison naturelle des choses veut qu’il y ait changement ; c’est pour cela qu’il est exclusivement question de la voie rationnelle d’aller et de retour en sens contraire, du commencement à la Fm. Le cinquième trait est celui de qui dépend la prospérité (le maître du koua thae), de sorte qu’à son sujet il est encore question du sens d’être placé dans la prospérité.

TSHOU HI. — Il a déjà dépassé le juste milieu ; la prospérité est déjà à son apogée ; aussi les trois négativités prennent leur vol et redescendent. Elles ne font pas attention à la richesse, et tout ce qui est du même genre suit ; elles n’attendent pas d’avertissements ni de réprimandes et sont confiantes. Le sens divinatoire est qu’il y a des hommes inférieurs qui s’unissent pour violer la droite morale ; c’est ce dont l’homme doué doit être averti. La négativité c’est le vide, la positivité c’est ce qui est plein ; aussi, toutes les fois qu’il est question d’absence de richesse, c’est toujours au sujet d’un trait négatif.

233:

234 Cinquième trait hexaire : Ti Yi mariant les princesses ; il en résulte le bonheur et un présage absolument heureux.

TSHENG TSE. — Les annales rapportent que Theang régna sous le vocable Thien Yi ; après lui, il veut l’empereur Tsou Yi qui fut aussi un roi sage. Plus tard encore, il y eut un souverain connu sous le vocable Ti Yi. La plupart des auteurs disent que, depuis Tsheng Theang jusqu’à Ti Yi, il n’y eut que des princes doués d’intelligence, de vertu, de charité et de piété. On ne sait au juste qui est ici désigné sous le nom de Ti Yi ; à en juger par le sens de cette formule, Ti Yi est celui qui légiféra sur les règles et les cérémonies du mariage des princesses avec des personnes d’un rang inférieur au leur. Depuis l’antiquité, bien que les filles des souverains aient toujours été mariées avec des personnes d’un rang inférieur au leur, ce n’est que depuis Ti Yi qu’on aurait établi des règles rituelles pour ces mariages afin de diminuer leur éminence et leur noblesse, pour qu’elles soient soumises et obéissantes à leur époux.

Le cinquième trait emploie la douceur malléable de la négativité et occupe la situation du prince ; en bas, il sympathise avec le sage doué d’énergie et d’intelligence représenté par le deuxième trait nonaire. Le cinquième trait peut investir de la responsabilité du pouvoir un sage sujet et écouter ses avis avec déférence. C’est absolument comme le mariage des princesses institué par Ti Yi, dans lequel l’éminence du rang est diminuée et la femme soumise à l’époux. De cette façon, le prince est heureux et le présage est absolument heureux. Un présage absolument heureux, c’est à dire un grand bonheur et un bien absolu. Cela exprime le mérite qui consiste à gouverner parfaitement dans la prospérité.

TSHOU HI. — Employant la négativité et occupant le rang prééminent, c’est de lui que dépend la prospérité ; il est doux et juste et fait abstraction de sa personnalité. En bas, il correspond sympathiquement avec le deuxième trait nonaire ; c’est là une voie naturelle de bonheur. Enfin, au moment où Ti Yi s’occupait du mariage des princesses, consultant le sort au sujet de cette institution, il obtint ce trait. Si celui qui consulte le sort est dans ces conditions, il sera heureux et le présage est absolument bon. Toutes les fois que le texte primitif cite un personnage de l’antiquité, par exemple Kao Tsong, Ki Tse, etc., on doit toujours procéder par analogie.

235:

236 Trait supérieur hexaire : le rempart retombe dans le fossé ; ne pas employer les armées ; de son propre district appeler et donner mission ; appréhension de la pureté.

TSHENG TSE. — En creusant un fossé, la terre s’accumule pour former un rempart. Ainsi, lorsque la voie suivie dans le gouvernement s’est améliorée au point de procurer la prospérité, cette prospérité, parvenue à sa fin, est sur le point de retomber en décadence, comme la terre du rempart qui, en s’écroulant, retombe dans le fossé. Le trait supérieur, c’est la fin du koua thae, la fin de la prospérité. Puisque le trait est hexaire, c’est qu’il s’agit d’un homme inférieur qui s’y trouve placé ; ses actions tendent à amener la décadence. « Ne pas employer les armées » ; ce qui permet au prince de profiter des efforts de la multitude, c’est la communauté de sentiments entre le supérieur et les inférieurs qui fait que le cœur de chacun est disposé à le suivre ; dans le moment actuel, à l’instant où la prospérité touche à sa fin, la voie rationnelle de la prospérité se perd et les sentiments du supérieur et de l’inférieur ne s’accordent plus librement ; le cœur de la foule est aliéné, il ne tend plus à suivre le supérieur.

Comment pourrait il employer cette foule et profiter de ses efforts ? S’il veut l’employer, il n’en résultera que du désordre. Du moment où il ne peut plus employer la foule, il commence à avoir recours à ses proches, il les appelle et leur confie ses missions. En supposant même que ceux qu’il appelle pour leur confier ses ordres puissent se conformer à la droiture, il est cependant encore possible qu’il éprouve de l’appréhension et qu’il craigne de se tromper. Le terme « hameau » désigne le district où il réside, c’est à dire le foyer de ses parents et de ses proches. En général, les appels et les ordres doivent s’adresser en commençant par ce qui est proche. Toutes les fois que les formules emploient les expressions : « présage malheureux de la pureté » ou « appréhension de la pureté », elles ont deux sens : en observant telle chose avec pureté, le présage sera malheureux ou bien il y aura appréhension ; quelquefois, bien qu’en se conformant à la droiture, le présage est encore malheureux, ou bien il y a lieu à appréhension. Ici, la formule ne dit pas « présage malheureux de la pureté », mais elle emploie les mots « appréhension de la pureté » ; au moment où la décadence est proche et sur le point d’appeler à lui et de donner des missions, il y a lieu d’appréhender des méprises et des erreurs ; la décadence ne procède pas du fait de ces appels et de ces ordres.

TSHOU HI. — La prospérité parvenue à son apogée est suivie de la décadence ; c’est là l’image symbolique représentée par le rempart s’écroulant dans le fossé. C’est un avertissement à celui qui consulte le sort qu’il ne doit pas lutter par la force, mais simplement s’observer et se garder. Bien qu’il possède la pureté, il ne peut cependant pas se soustraire à l’appréhension de commettre des erreurs.

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