chinastral/conte/fable39 - Tanglai'er
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05082020
chinastral/conte/fable39 - Tanglai'er
.
Il était une fois, un Empereur qui ne s'occupait jamais des affaires de l'Etat, ni des intérêts du peuple; la seule chose qui l'intéressait, c'était la chasse. Chaque fois qu'il sortait avec sa suite, ils piétinaient les champs du peuple et tiraient sur des moutons appartenant aux paysans.
Un jour, l'Empereur partit en chasse, accompagné d'un cortège de cavaliers. Un jeune cerf dans le lointain s'approchait de lui, se retournait et s'en allait devant son cheval. Transporté de joie, l'Empereur se lança aussitôt à la poursuite du cerf sans appeler sa suite.
Ayant traversé plusieurs vallées et collines, il arriva dans un bois, mais le cerf avait disparu. Le soleil commençait à se coucher et il n'y avait plus de chemin. Craignant d'être dévoré par un tigre ou une panthère, il détala comme un lièvre.
Finalement, il aperçut une maison de charbonnier et demanda au maître de céans:
- Je suis l'Empereur, dépêche-toi de m'accompagner au Palais impérial.
Le charbonnier répondit prudemment:
- Ah, mon Dieu, ma femme va accoucher ce soir, je ne peux pas la quitter. D'ailleurs le Palais impérial est très loin d'ici, est-ce que vous ne pourriez pas passer une nuit chez moi? Demain je vous accompagnerai.
L'Empereur s'installa alors au premier étage chez le charbonnier. A minuit, la femme du charbonnier mit au monde un enfant qui pleurait comme si une abeille bourdonnait.
Ayant l'impression d'entendre quelqu'un qui parlait, l'Empereur regarda en bas par une fente du plancher. Il lui sembla voir un immortel, une bougie à la main, dire au bébé:
" Cet enfant sera le gendre de l'Empereur et plus tard deviendra Empereur."
Hors de lui, l'Empereur descendit furtivement et étrangla la femme du charbonnier dans son lit.
Le lendemain, le charbonnier s'approcha de son épouse pour lui servir à manger. Il l'appela, mais elle ne lui répondit pas. Le bébé pleurait sans arrêt. Impatient, le charbonnier regarda de plus près sa femme et s'aperçut qu'elle était morte. Fou de chagrin, il se mit à sangloter.
L'Empereur descendit alors et affecta une attitude bienveillante:
- Ne pleure pas, si tu me donnes ce bébé, je vais l'emmener au Palais impérial et le traiter comme mon propre fils.
Ignorant les mauvaises intentions de son hôte et espérant que son fils pourrait ainsi survivre, le charbonnier lui obéit. Ravi, l'Empereur crut que sa ruse allait réussir.
Une fois arrivé au Palais impérial, il fit venir un vieux domestique:
- Va vite chercher une caisse en fer et mets ce bébé dedans, puis jette-les dans une rivière. Si tu t'acquittes bien de ta tâche, je te récompenserai; sinon, je te tuerai.
N'osant pas désobéir, le vieux domestique à contre-coeur fit ce qu'on lui demandait. La caisse en fer n'était pourtant pas tombée au fond de la rivière et flottait sur l'eau.
Au bout d'un long trajet, elle attiva dans un village de pêcheurs. Un vieux couple la repêcha, l'ouvrit et y trouva un enfant endormi. Etant sans descendance à l'âge de plus de 60 ans, ils en furent heureux et élevèrent cet enfant comme le leur et ils lui donnèrent le nom de "Tanglai'er".
D'année en année, Tanglai'er grandissait et devenait fort et habile. Dix-sept ans plus tard, l'Empereur s'arrêta dans ce village lors d'une chasse, pour abreuver son cheval. Il envoya quelqu'un du village chercher de l'eau. C'est à Tanglai'er qu'échut cette charge. En le voyant, l'Empereur demanda au vieillard:
- C'est votre propre fils ?
- Je le considère comme mon propre fils. Ma femme et moi l'avons trouvé sur la rivière il y a dix-sept ans. Nous l'avons élevé avec peine, répondit le vieillard.
Surpris de cette nouvelle, l'Empereur affecta un air indifférent et poursuivit ses questions:
- Comment l'avez-vous trouvé ?
- Je ne sais pas qui voulait faire le mal en enfermant un bébé dans une caisse en fer. Heureusement, nous lui avons sauvé la vie, répondit le père.
En entendant cela, l'Empereur, n'eut plus qu'une idée: tuer Tanglai'er, et trouva une ruse plus perfide. Il descendit de cheval et rédigea une lettre pour que Tanglai'er la portât au Palais impérial. Elle était ainsi libellée:
"Ce jeune homme est mon ennemi. Dès réception de cette lettre, qu'on le tue immédiatement sans attendre mon retour. Urgent; urgent !"
Sachant qu'il ne pouvait pas désobéir, Tanglai'er prit la lettre et fit ses adieux à son père:
- Papa, l'Empereur me charge de transmettre cette lettre, je n'ose pas désobéir. Je m'en vais maintenant, ne t'inquiète pas trop de moi.
- Je ne m'inquiète pas de toi, sois tranquille, toi aussi. Tu es honnête et tu n'as rien à craindre. Vas-y et reviens vite, dit son père en lui tapant sur l'épaule.
Tanglai'er marcha pendant trois jours et trois nuits sans arriver en vue de la capitale. Un jour, il se trouva perdu dans un bois obscur. Il était plongé dans la perplexité quand il vit tout à coup devant lui un temple blanc. Il y entra; un vieux au visage tout rouge et à la barbe blanche s'approcha de lui.
Ce vieux l'accueillit avec bienveillance, lui offrit la nourriture et le gîte. Tanglai'er avait l'impression qu'il était chez lui. Il se réchauffa dans la maison et tomba dans un profond sommeil.
A minuit, le vieillard à la barbe blanche s'empara furtivement de la lettre et en changea le contenu en ces termes:
"Ce jeune homme est mon bienfaiteur. Dès réception de cette lettre, qu'il épouse notre fille immédiatement sans attendre mon retour.
Urgent, urgent!"
Le lendemain, au réveil, Tanglai'er se retrouva sous un gros arbre et réalisa que le vieux à la barbe blanche et le temple blanc avaient tous deux disparu. Mais il se rassura en constatant que sa lettre était toujours là. Il se leva à la hâte et reprit son chemin.
Arrivé au Palais impérial, il remit la lettre à l'impératrice. Celle-ci, après l'avoir lue, organisa aussitôt une cérémonie de mariage pour sa fille et Tanglai'er.
Au retour de la chasse, l'Empereur fut hors de lui en voyant que Tanglai'er, au lieu d'être exécuté, était devenu son gendre. Il demanda alors à l'impératrice ce qui s'était passé.
- J'ai fait ce que tu m'as recommandé, dit-elle, voici ta lettre.
L'Empereur prit la lettre: chose bizarre, elle était bel et bien de son écriture, seulement le sens était tout à fait changé.
L'Empereur fit venir Tanglai'er et lui en demanda la cause. Tanglai'er lui raconta sa rencontre avec le vieux à la barbe blanche; il décrivit ses habits et son visage. L'Empereur comprit alors que c'était un immortel qui l'avait protégé. Il dit à Tanglai'er:
- Tu es un bon gendre. J'ai une demande à te faire, mais je ne sais si tu pourras y satisfaire.
- Dites-la moi, s'il vous plaît! Je pourrai sans doute vous contenter, dit le jeune homme.
Affectant un sourire, l'Empereur dit:
- Je veux des cheveux blonds de la Déesse du Soleil.Va vite en chercher trois pour moi. Ne reviens ici que lorsque tu les auras trouvés.
En entendant cela, Tanglai'er prit congé de sa femme et se mit en route. Il arriva au bord d'une rivière calme où il n'y avait qu'un seul petit bateau. Le batelier lui demanda:
- Mon voyageur, où allez-vous?
- Je vais chercher des cheveux blonds de la Déesse du Soleil, répondit Tanglai'er.
- Est-ce que vous pourriez lui demander pour moi pourquoi il n'y a toujours personne qui vient me remplacer? J'ai fait le passeur ici pendant plus de vingt ans.
- D'accord, je vous donnerai la réponse au retour.
Tanglai'er fut transporté sur l'autre rive. Il continua à marcher et se rendit dans une ville où des habitants lui demandèrent:
- Jeune homme, où allez-vous?
- Je vais chercher des cheveux blonds de la Déesse du Soleil.
- Pourriez-vous lui demander pourquoi notre arbre aux fruits de longévité, qui peuvent rajeunir les vieillards, ne porte plus de fruits depuis vingt ans?
- Entendu, je vous donnerai la réponse au retour. Tanglai'er poursuivit sa marche et arriva dans une autre ville dont des citadins lui demandèrent:
- Jeune homme, où allez-vous?
- Je vais chercher des cheveux blonds de la Déesse du Soleil, dit encore Tanglai'er.
- Pourriez-vous lui demander pourquoi, depuis vingt ans, il n'y a plus d'eau dans notre fontaine de renaissance, dont l'eau peut redonner la vie aux morts?
- C'est entendu; je vous répondrai au retour.
Le lendemain, Tanglai'er reprit son chemin. Après avoir longtemps marché, il arriva dans un bois au milieu duquel il y avait une maison où habitait la Déesse du Soleil.
Tanglai'er frappa à la porte et la mère de la Déesse sortit en lui demandant:
- Ah, c'est Tanglai'er. Je sais que tu viens chercher des cheveux de ma fille, n'est-ce pas?
- Exactement. Répondit Tanglai'er en souriant avec un signe de tête affirmatif et il rapporta toutes les questions formulées en chemin.
La mère de la Déesse du Soleil lui dit:
- Sais-tu que tu es obligé de te cacher après le dîner. Si ma fille te voyait, elle te mettrait à la porte.
Après le dîner, la mère de la Déesse dissimula Tanglai'er dans une jarre. Lorsque la Déesse du Soleil rentra, elle demanda immédiatement:
- Maman, il me semble qu'il y a quelqu'un qui est venu. Est-ce que tu l'as vu?
- Personne n'est venu. Ce n'est pas à moi qu'il faut demander cela puisque tu es là-haut, sur le ciel. La mère de la Déesse fit semblant de ne rien savoir.
Le soir, la Déesse s'endormit appuyée sur les genoux de sa mère qui lui arracha doucement un cheveu. La Déesse se réveilla et demanda:
- Maman, pourquoi m'as-tu arraché des cheveux?
- J'ai vu en rêve une rivière calme où il y a un homme qui fait le passeur depuis plus de vingt ans et qui n'est toujours pas remplacé, répondit sa mère.
- Qu'il donne ses rames au premier passager, ce sera son remplaçant, dit la Déesse.
Puis elle se plongea de nouveau dans le sommeil. Sa mère en profita pour lui arracher un deuxième cheveux. La Déesse s'exclama:
- Maman, pourquoi me réveilles-tu encore une fois?
- J'ai rêvé d'un arbre aux fruits de longévité dans une ville qui n'a pas porté de fruits depuis vingt ans. Sais-tu pourquoi? dit sa mère.
- C'est parce qu'il y a un serpent sous la racine de l'arbre. On n'a qu'à tuer ce serpent.
Cela dit, la Déesse referma les yeux. Quand elle commença à ronfler doucement, sa mère lui arracha un troisième cheveu. Réveillée en sursaut, la Déesse cette fois perdit patience:
- Maman, pourquoi ne me laisses-tu pas dormir tranquillement ce soir, il me faut partir de bonne heure demain matin.
- C'est bizarre, je fais des rêves étranges sans arrêt ce soir! J'ai vu en rêve dans une ville une fontaine de renaissance qui n'a pas donné d'eau depuis vingt ans.
- C'est parce qu'il y a une grenouille dorée dans la bouche de la fontaine. Il suffit de la tuer et de vider la bouche pour que l'eau rejaillisse, expliqua la Déesse.
Tanglai'er, du fond de la jarre, avait clairement entendu la conversation.
Le lendemain matin, dès que la Déesse du Soleil partit en volant par la fenêtre, sa mère ouvrit le couvercle de la jarre et donna les trois cheveux à Tanglai'er en lui demandant:
- Est-ce que tu as entendu ce que nous avons dit hier soir?
- Oui, j'ai tout entendu, répondit Tanglai'er en souriant.
Il prit les cheveux, remercia la mère de la Déesse et entama joyeusement le chemin du retour.
Tanglai'er repassa par la première ville dont les citadins l'attendaient. Il leur dit de tuer la grenouille et de vider la bouche de la fontaine. Ainsi fut fait et l'eau limpide surgit. Pour remercier Tanglai'er, on lui offrit 24 chevaux noirs et 20 caisses d'argent blanc.
Arrivé à la deuxième ville, Tanglai'er dit aux habitants de tuer le serpent niché sous la racine de l'arbre. Cela fait, l'arbre redevint vert. Les habitants de la ville lui donnèrent 24 chevaux blancs et 20 caisses d'or comme remerciement.
Arrivé finalement au bord de la rivière, le batelier lui demanda:
- Est-ce que vous avez posé ma question?
- Oui, répondit Tanglai'er.
Et après un instant de réflexion, il ajouta:
- Je vais vous donner la réponse de l'autre côté de la rivière.
La rivière traversée, Tanglai'er lui dit:
- Vous n'avez qu'à donner vos rames au premier passager, et il vous remplacera.
Quand il fut rentré dans la capitale, la Princesse pleura de joie et l'impératrice lui dit:
- Mon gendre, nous avons pensé à toi tous les jours.
Quand à l'Empereur, il ne savait que faire à la vue des trois cheveux blonds, des chevaux, de l'argent et de l'or, et il se demandait où son gendre avait bien pu les trouver. Il ne put s'empêcher d'interroger Tanglai'er:
- Mon gendre, comment as-tu obtenu ces choses-là?
Tanglai'er lui raconta en détail toutes les rencontres qu'il avait faites.
L'Empereur se mit alors à penser:
"Je suis âgé, il me faut aller chercher des fruits de longévité et de l'eau de renaissance."
Il s'en alla à la hâte. Arrivé au bord de la rivière, le batelier lui donna les rames et l'Empereur resta là pour toujours.
Fin de cette Histoire.
.
PARTIE I
Il était une fois, un Empereur qui ne s'occupait jamais des affaires de l'Etat, ni des intérêts du peuple; la seule chose qui l'intéressait, c'était la chasse. Chaque fois qu'il sortait avec sa suite, ils piétinaient les champs du peuple et tiraient sur des moutons appartenant aux paysans.
Un jour, l'Empereur partit en chasse, accompagné d'un cortège de cavaliers. Un jeune cerf dans le lointain s'approchait de lui, se retournait et s'en allait devant son cheval. Transporté de joie, l'Empereur se lança aussitôt à la poursuite du cerf sans appeler sa suite.
Ayant traversé plusieurs vallées et collines, il arriva dans un bois, mais le cerf avait disparu. Le soleil commençait à se coucher et il n'y avait plus de chemin. Craignant d'être dévoré par un tigre ou une panthère, il détala comme un lièvre.
Finalement, il aperçut une maison de charbonnier et demanda au maître de céans:
- Je suis l'Empereur, dépêche-toi de m'accompagner au Palais impérial.
Le charbonnier répondit prudemment:
- Ah, mon Dieu, ma femme va accoucher ce soir, je ne peux pas la quitter. D'ailleurs le Palais impérial est très loin d'ici, est-ce que vous ne pourriez pas passer une nuit chez moi? Demain je vous accompagnerai.
L'Empereur s'installa alors au premier étage chez le charbonnier. A minuit, la femme du charbonnier mit au monde un enfant qui pleurait comme si une abeille bourdonnait.
Ayant l'impression d'entendre quelqu'un qui parlait, l'Empereur regarda en bas par une fente du plancher. Il lui sembla voir un immortel, une bougie à la main, dire au bébé:
" Cet enfant sera le gendre de l'Empereur et plus tard deviendra Empereur."
Hors de lui, l'Empereur descendit furtivement et étrangla la femme du charbonnier dans son lit.
PARTIE II
Le lendemain, le charbonnier s'approcha de son épouse pour lui servir à manger. Il l'appela, mais elle ne lui répondit pas. Le bébé pleurait sans arrêt. Impatient, le charbonnier regarda de plus près sa femme et s'aperçut qu'elle était morte. Fou de chagrin, il se mit à sangloter.
L'Empereur descendit alors et affecta une attitude bienveillante:
- Ne pleure pas, si tu me donnes ce bébé, je vais l'emmener au Palais impérial et le traiter comme mon propre fils.
Ignorant les mauvaises intentions de son hôte et espérant que son fils pourrait ainsi survivre, le charbonnier lui obéit. Ravi, l'Empereur crut que sa ruse allait réussir.
Une fois arrivé au Palais impérial, il fit venir un vieux domestique:
- Va vite chercher une caisse en fer et mets ce bébé dedans, puis jette-les dans une rivière. Si tu t'acquittes bien de ta tâche, je te récompenserai; sinon, je te tuerai.
N'osant pas désobéir, le vieux domestique à contre-coeur fit ce qu'on lui demandait. La caisse en fer n'était pourtant pas tombée au fond de la rivière et flottait sur l'eau.
Au bout d'un long trajet, elle attiva dans un village de pêcheurs. Un vieux couple la repêcha, l'ouvrit et y trouva un enfant endormi. Etant sans descendance à l'âge de plus de 60 ans, ils en furent heureux et élevèrent cet enfant comme le leur et ils lui donnèrent le nom de "Tanglai'er".
PARTIE III
D'année en année, Tanglai'er grandissait et devenait fort et habile. Dix-sept ans plus tard, l'Empereur s'arrêta dans ce village lors d'une chasse, pour abreuver son cheval. Il envoya quelqu'un du village chercher de l'eau. C'est à Tanglai'er qu'échut cette charge. En le voyant, l'Empereur demanda au vieillard:
- C'est votre propre fils ?
- Je le considère comme mon propre fils. Ma femme et moi l'avons trouvé sur la rivière il y a dix-sept ans. Nous l'avons élevé avec peine, répondit le vieillard.
Surpris de cette nouvelle, l'Empereur affecta un air indifférent et poursuivit ses questions:
- Comment l'avez-vous trouvé ?
- Je ne sais pas qui voulait faire le mal en enfermant un bébé dans une caisse en fer. Heureusement, nous lui avons sauvé la vie, répondit le père.
En entendant cela, l'Empereur, n'eut plus qu'une idée: tuer Tanglai'er, et trouva une ruse plus perfide. Il descendit de cheval et rédigea une lettre pour que Tanglai'er la portât au Palais impérial. Elle était ainsi libellée:
"Ce jeune homme est mon ennemi. Dès réception de cette lettre, qu'on le tue immédiatement sans attendre mon retour. Urgent; urgent !"
Sachant qu'il ne pouvait pas désobéir, Tanglai'er prit la lettre et fit ses adieux à son père:
- Papa, l'Empereur me charge de transmettre cette lettre, je n'ose pas désobéir. Je m'en vais maintenant, ne t'inquiète pas trop de moi.
- Je ne m'inquiète pas de toi, sois tranquille, toi aussi. Tu es honnête et tu n'as rien à craindre. Vas-y et reviens vite, dit son père en lui tapant sur l'épaule.
PARTIE IV
Tanglai'er marcha pendant trois jours et trois nuits sans arriver en vue de la capitale. Un jour, il se trouva perdu dans un bois obscur. Il était plongé dans la perplexité quand il vit tout à coup devant lui un temple blanc. Il y entra; un vieux au visage tout rouge et à la barbe blanche s'approcha de lui.
Ce vieux l'accueillit avec bienveillance, lui offrit la nourriture et le gîte. Tanglai'er avait l'impression qu'il était chez lui. Il se réchauffa dans la maison et tomba dans un profond sommeil.
A minuit, le vieillard à la barbe blanche s'empara furtivement de la lettre et en changea le contenu en ces termes:
"Ce jeune homme est mon bienfaiteur. Dès réception de cette lettre, qu'il épouse notre fille immédiatement sans attendre mon retour.
Urgent, urgent!"
Le lendemain, au réveil, Tanglai'er se retrouva sous un gros arbre et réalisa que le vieux à la barbe blanche et le temple blanc avaient tous deux disparu. Mais il se rassura en constatant que sa lettre était toujours là. Il se leva à la hâte et reprit son chemin.
Arrivé au Palais impérial, il remit la lettre à l'impératrice. Celle-ci, après l'avoir lue, organisa aussitôt une cérémonie de mariage pour sa fille et Tanglai'er.
Au retour de la chasse, l'Empereur fut hors de lui en voyant que Tanglai'er, au lieu d'être exécuté, était devenu son gendre. Il demanda alors à l'impératrice ce qui s'était passé.
- J'ai fait ce que tu m'as recommandé, dit-elle, voici ta lettre.
L'Empereur prit la lettre: chose bizarre, elle était bel et bien de son écriture, seulement le sens était tout à fait changé.
PARTIE V
L'Empereur fit venir Tanglai'er et lui en demanda la cause. Tanglai'er lui raconta sa rencontre avec le vieux à la barbe blanche; il décrivit ses habits et son visage. L'Empereur comprit alors que c'était un immortel qui l'avait protégé. Il dit à Tanglai'er:
- Tu es un bon gendre. J'ai une demande à te faire, mais je ne sais si tu pourras y satisfaire.
- Dites-la moi, s'il vous plaît! Je pourrai sans doute vous contenter, dit le jeune homme.
Affectant un sourire, l'Empereur dit:
- Je veux des cheveux blonds de la Déesse du Soleil.Va vite en chercher trois pour moi. Ne reviens ici que lorsque tu les auras trouvés.
En entendant cela, Tanglai'er prit congé de sa femme et se mit en route. Il arriva au bord d'une rivière calme où il n'y avait qu'un seul petit bateau. Le batelier lui demanda:
- Mon voyageur, où allez-vous?
- Je vais chercher des cheveux blonds de la Déesse du Soleil, répondit Tanglai'er.
- Est-ce que vous pourriez lui demander pour moi pourquoi il n'y a toujours personne qui vient me remplacer? J'ai fait le passeur ici pendant plus de vingt ans.
- D'accord, je vous donnerai la réponse au retour.
Tanglai'er fut transporté sur l'autre rive. Il continua à marcher et se rendit dans une ville où des habitants lui demandèrent:
- Jeune homme, où allez-vous?
- Je vais chercher des cheveux blonds de la Déesse du Soleil.
- Pourriez-vous lui demander pourquoi notre arbre aux fruits de longévité, qui peuvent rajeunir les vieillards, ne porte plus de fruits depuis vingt ans?
- Entendu, je vous donnerai la réponse au retour. Tanglai'er poursuivit sa marche et arriva dans une autre ville dont des citadins lui demandèrent:
- Jeune homme, où allez-vous?
- Je vais chercher des cheveux blonds de la Déesse du Soleil, dit encore Tanglai'er.
- Pourriez-vous lui demander pourquoi, depuis vingt ans, il n'y a plus d'eau dans notre fontaine de renaissance, dont l'eau peut redonner la vie aux morts?
- C'est entendu; je vous répondrai au retour.
PARTIE VI
Le lendemain, Tanglai'er reprit son chemin. Après avoir longtemps marché, il arriva dans un bois au milieu duquel il y avait une maison où habitait la Déesse du Soleil.
Tanglai'er frappa à la porte et la mère de la Déesse sortit en lui demandant:
- Ah, c'est Tanglai'er. Je sais que tu viens chercher des cheveux de ma fille, n'est-ce pas?
- Exactement. Répondit Tanglai'er en souriant avec un signe de tête affirmatif et il rapporta toutes les questions formulées en chemin.
La mère de la Déesse du Soleil lui dit:
- Sais-tu que tu es obligé de te cacher après le dîner. Si ma fille te voyait, elle te mettrait à la porte.
Après le dîner, la mère de la Déesse dissimula Tanglai'er dans une jarre. Lorsque la Déesse du Soleil rentra, elle demanda immédiatement:
- Maman, il me semble qu'il y a quelqu'un qui est venu. Est-ce que tu l'as vu?
- Personne n'est venu. Ce n'est pas à moi qu'il faut demander cela puisque tu es là-haut, sur le ciel. La mère de la Déesse fit semblant de ne rien savoir.
PARTIE VII
Le soir, la Déesse s'endormit appuyée sur les genoux de sa mère qui lui arracha doucement un cheveu. La Déesse se réveilla et demanda:
- Maman, pourquoi m'as-tu arraché des cheveux?
- J'ai vu en rêve une rivière calme où il y a un homme qui fait le passeur depuis plus de vingt ans et qui n'est toujours pas remplacé, répondit sa mère.
- Qu'il donne ses rames au premier passager, ce sera son remplaçant, dit la Déesse.
Puis elle se plongea de nouveau dans le sommeil. Sa mère en profita pour lui arracher un deuxième cheveux. La Déesse s'exclama:
- Maman, pourquoi me réveilles-tu encore une fois?
- J'ai rêvé d'un arbre aux fruits de longévité dans une ville qui n'a pas porté de fruits depuis vingt ans. Sais-tu pourquoi? dit sa mère.
- C'est parce qu'il y a un serpent sous la racine de l'arbre. On n'a qu'à tuer ce serpent.
Cela dit, la Déesse referma les yeux. Quand elle commença à ronfler doucement, sa mère lui arracha un troisième cheveu. Réveillée en sursaut, la Déesse cette fois perdit patience:
- Maman, pourquoi ne me laisses-tu pas dormir tranquillement ce soir, il me faut partir de bonne heure demain matin.
- C'est bizarre, je fais des rêves étranges sans arrêt ce soir! J'ai vu en rêve dans une ville une fontaine de renaissance qui n'a pas donné d'eau depuis vingt ans.
- C'est parce qu'il y a une grenouille dorée dans la bouche de la fontaine. Il suffit de la tuer et de vider la bouche pour que l'eau rejaillisse, expliqua la Déesse.
Tanglai'er, du fond de la jarre, avait clairement entendu la conversation.
Le lendemain matin, dès que la Déesse du Soleil partit en volant par la fenêtre, sa mère ouvrit le couvercle de la jarre et donna les trois cheveux à Tanglai'er en lui demandant:
- Est-ce que tu as entendu ce que nous avons dit hier soir?
- Oui, j'ai tout entendu, répondit Tanglai'er en souriant.
Il prit les cheveux, remercia la mère de la Déesse et entama joyeusement le chemin du retour.
Tanglai'er repassa par la première ville dont les citadins l'attendaient. Il leur dit de tuer la grenouille et de vider la bouche de la fontaine. Ainsi fut fait et l'eau limpide surgit. Pour remercier Tanglai'er, on lui offrit 24 chevaux noirs et 20 caisses d'argent blanc.
Arrivé à la deuxième ville, Tanglai'er dit aux habitants de tuer le serpent niché sous la racine de l'arbre. Cela fait, l'arbre redevint vert. Les habitants de la ville lui donnèrent 24 chevaux blancs et 20 caisses d'or comme remerciement.
Arrivé finalement au bord de la rivière, le batelier lui demanda:
- Est-ce que vous avez posé ma question?
- Oui, répondit Tanglai'er.
Et après un instant de réflexion, il ajouta:
- Je vais vous donner la réponse de l'autre côté de la rivière.
La rivière traversée, Tanglai'er lui dit:
- Vous n'avez qu'à donner vos rames au premier passager, et il vous remplacera.
Quand il fut rentré dans la capitale, la Princesse pleura de joie et l'impératrice lui dit:
- Mon gendre, nous avons pensé à toi tous les jours.
Quand à l'Empereur, il ne savait que faire à la vue des trois cheveux blonds, des chevaux, de l'argent et de l'or, et il se demandait où son gendre avait bien pu les trouver. Il ne put s'empêcher d'interroger Tanglai'er:
- Mon gendre, comment as-tu obtenu ces choses-là?
Tanglai'er lui raconta en détail toutes les rencontres qu'il avait faites.
L'Empereur se mit alors à penser:
"Je suis âgé, il me faut aller chercher des fruits de longévité et de l'eau de renaissance."
Il s'en alla à la hâte. Arrivé au bord de la rivière, le batelier lui donna les rames et l'Empereur resta là pour toujours.
Fin de cette Histoire.
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blog- V.I.P.
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